Ministère des enseignements BURKINA
FASO
Secondaire et Supérieur(MESS)
unité-progrès-justice
***********
Institut Supérieur d'Informatique et de
Gestion
Mémoire de fin de cycle pour l'obtention de la
licence professionnelle en science des techniques comptable et
financière
Stage effectué du 02 juillet au 31 septembre
2012
THEME
STRATEGIE D'OPTIMISATION DE
TRESORERIE DANS UNE INSTITUTION
SOCIALE : CAS DE LA CNSS
Présenté par TOE DAOUDA LAWA
TAN
Directeur de mémoire Maitre de stage
M Didier ZOUNGRANA, Ph D/C M Ibrahim DRAME
Economiste, enseignant à l'ISIG inspecteur financier et
comptable
Dédicace
1
Je dédie ce mémoire à :
? ma mère TOE Mariam, pour son affection, sa
considération et ses sacrifices ;
? mon père TOE Guinlé Yaya pour son soutien, ses
précieux conseils et son infatigable
appui ;
? mon oncle TOE Seydou, pour son soutien et sa
disponibilité ;
? mon frère TOE Boukari, pour sa confiance et ses conseils
;
? ma tendre soeur TOE Maminata, qui m'a toujours soutenu.
Puissiez-vous y trouver les fruits de votre soutien
immodéré.
2
Remerciements
La réalisation de ce mémoire est le fruit d'un
dur labeur, de nombreuses privations, mais aussi de l'appui et conseils de
plusieurs personnes à qui nous tenons à témoigner notre
profonde gratitude.
Nous tenons à remercier particulièrement
Monsieur Didier ZOUNGRANA, notre directeur de
mémoire pour sa disponibilité, ses conseils, sa rigueur et ses
remarques ;
Monsieur Ibrahim DRAME, notre maitre de stage
pour son encadrement, et sa disponibilité face à nos
sollicitations ;
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale et tout
son personnel de la direction financière et comptable pour l'accueil
chaleureux et l'agréable séjour passé au sein de cette
institution ;
Monsieur Issouf YIGO directeur financier et
comptable, pour son aide dans l'obtention de notre stage ;
Madame Véronique KABORE chef de la
comptabilité, pour l'appui combien inestimable dans la rédaction
de ce mémoire et particulièrement dans l'obtention des
données statistiques ;
Madame YAMEOGO de la section compte
régionaux, pour sa disponibilité dans l'apprentissage durant ces
trois mois ;
Madame Andrea KAMBOU, pour son appui dans
l'amélioration de nos connaissances ;
Madame Rosalie KARFO de la section recette
pour son aimable accueil au sein de la section recette ;
Nous ne saurions terminer, sans remercier tous ceux qui de
près ou de loin ont contribués de quelque manière que ce
soit à la réalisation de ce modeste travail.
En dépit des efforts consentis par les uns et les
autres pour améliorer la qualité de ce document, il se peut que
des insuffisances demeurent. Si elles venaient à être
décelées, nous en portons l'entière
responsabilité.
3
Liste des sigles et abréviations
AN Assemblé Nationale
BFR Besoin en Fond de Roulement
BFRE Besoin en Fond de Roulement
d'Exploitation
BFRHAO Besoin en Fond de Roulement Hors
Activité Ordinaire
BMTN Bon à Moyen Terme
Négociable
BRI Banque de Règlementation
Internationale
BT Billet de Trésorerie
BTN Bon de Trésor Négociable
CAMES Conseil Africain et Malgache pour
l'Enseignement Supérieur
CCPF Caisse de Compensation des Prestations
Familiales
CCPFRP Caisse de Compensation des Prestations
Familiales et des Risques Professionnels
CD Certificat de Dépôt
CE Chargé d'Etude
CFA Communauté Financière
Africaine
CMCC Crédit de Mobilisation des
Créances Commerciales
CPS Caisse de Prévoyance Sociale
EPIC Etablissement Public à
Caractère Industriel et Commercial
EPPS Etablissement Public de
Prévoyance Social
FMI Fond Monétaire International
FRNG Fond de Roulement Net Global
HT Hors Taxe
ISIG Institut Supérieure
d'Informatique et de Gestion
ITLS Inspection du Travail et des Lois
Sociales
OCDE Organisation pour la Coopération
et le Développement Economique
4
ONU Organisation des Nations Unies
PIB Produit Intérieur Brut
RLG Ratio de Liquidité
Général
RLI Ratio de Liquidité
Immédiate
RLR Ratio de Liquidité
Réduite
SARL Société a
Responsabilité Limité
SBIF Société Burkinabé
d'Intermédiation Financière
SMIG Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti
TCN Titre de Créance
Négociable
TN Trésorerie Nette
TTC Tout Taxe Comprise
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
USA United States of America
VMP Valeur Mobilière de Placement
5
Liste des tableaux, figures, et graphiques
Liste des tableaux
Tableau 1:encaissement sur vente et autres encaissement pour
une année 23
Tableau 2: Décaissement prévue pour une
année 23
Tableau 3: Budget de TVA 24
Tableau 4: Budget de trésorerie 24
Tableau 5: évolution des recettes encaissées par
la CNSS entre 1997 et 2001en franc CFA 54
Tableau 6: situation des participations de la CNSS en 2000 et
en 2001 en franc CFA 54
Tableau 7: états des prêts octroyés par la
CNSS aux entreprises au 31/12/02 franc CFA 56
Tableau 8:situation des DAT de la CNSS au 31/12/2000 en franc
CFA 57
Tableau 9:la situation des actions détenues par la CNSS
ainsi que les dividendes perçus en 2000 et en
2001 en franc CFA 58
Tableau 10:proposition de budget de trésorerie pour la
CNSS 61
Liste de figures
figure 1 ::synthèse de construction du budget de
trésorerie: 26
figure 2: illustration du chart en chandelier 33
figure 3:Illustration des figures de continuation de tendance
34
figure 4:illustration du double top 35
figure 5: illustration d'un achat de call 38
figure 6:illustration d'un achat de put 39
figure 7:illustration d'une vente de call 40
figure 8:illustration d'une vente de put 41
figure 9:présentation du modèle d'analyse 47
Liste des graphiques
graphique 1: évolution des encaissements de la CNSS de
2006 à 2010 en millier de francs 50
graphique 2:évolution des dépenses techniques entre
2000 et 2010 en millier de franc 51
graphique 3: évolution des dépenses de
fonctionnement de la CNSS entre 2008 et 2010 en
millier de franc 52
graphique 4: évolution
comparée des encaissements et décaissements de la CNSS de 2008
à
2010 en millier de franc 53
6
Table des matières
Dédicace
Remerciements
Liste de sigles et abréviations
Liste de tableaux, figure et graphique
Tables de matières
|
1
2
3
5
6
|
Avant-propos
|
.9
|
Résumé
|
..11
|
Introduction générale
|
12
|
Chapitre I cadre théorique de l'étude
|
16
|
I. Quelques indicateur de l'équilibre financier
|
16
|
I.1 Indicateurs fondamentaux de l'équilibre financier
|
17
|
I.1.1 Fond de roulement net global
|
17
|
I.1.2. Besoin en fond de roulement
|
18
|
I.1.3. Trésorerie nette
|
18
|
I.2 Approche de la trésorerie par les ratios
|
19
|
I.2.1 Ratio de liquidité général
|
19
|
I.2.2. Ratio de liquidité réduite
|
20
|
I.2.3. Ratio de liquidité immédiat
|
20
|
II. Prévision de la situation de trésorerie
|
21
|
II.1 Prévisions financières à court terme :
le budget de trésorerie
|
21
|
II.1.1. Budget des encaissements
|
22
|
II.1.2. Budget des décaissements
|
23
|
II.1.3Budget de la TVA 24
II.2 Plan de trésorerie 27
II.2.1. Élimination des soldes très largement
excédentaires 27
II.2.1.1 Placements bancaires 27
II.2.1.2. Placements sur les marchés financiers 28
II.2.2. Élimination des soldes déficitaires 29
II.2.2.1 Mobilisation des créances commerciales 29
7
II.2.2.1.1 Affacturage 29
II.2.2.1.2 Escompte des effets de commerce 29
II.2.2.1.3 Daily 30
II.2.2.2 Crédits bancaires de trésorerie 30
III. Gestion des risques financiers 31
III.1 Différents types de risques 31
III.1.1 Risque de taux de change 32
III.1.2 Risque de taux d'intérêt 32
III.1.3 Risque de prix de matière 32
III.2 Méthodes de gestion des risque financiers 32
III.2.1 Gestion opérationnelle des risques 33
III.2.1.1 Outils d'analyse techniques 33
III.2.1.2 Théorie moderne du portefeuille et principe de
diversification 35
III.2.1.2.1Théorie de MARKOWITZ 35
III.2.1.2.2Espérance, beta et corrélation des
titres financiers 36
III.2.2 Utilisation d'instruments financiers spécifiques
36
III.2.2.1Produits dérivés fermes (FORWARD, futurs
et le swap) 36
III.2.2.2.Produits dérivées optionnels 37
Chapitre II cadre méthodologique 42
I. Présentation de la CNSS 42
I.1 Cadre juridique de la CNSS et mission 43
I.1.1 Cadre juridique de la CNSS 43
I.1.2 Missions de la CNSS 43
I.2 Organisation fonctionnelle et structurelle de la CNSS 44
II. Méthodologie de rédaction 45
II.1 Revue de littérature 45
II.. Outils d'analyse et de collecte de données 47
Chapitre III Analyse et discussion des résultats 49
I. Opérations de trésorerie de la
CNSS 49
I.1. Opérations d'encaissement et de décaissement
de la CNSS 49
I.1.1 opérations d'encaissements 49
I.1.2 opérations de décaissements 50
8
I.1.2.1 Dépenses techniques 50
I.1.2.2 Dépenses de fonctionnement 51
I.1.2.3.Dépenses d'investissement 52
Croisement entre encaissement et décaissements 52
I.2 Différents placements de la CNSS 53
I.2.1 Placements à long termes 53
I.2.1.1. Investissements dans l'immobilier 53
I.2.1.2. Titres de participations 54
I.2.1.3. Les prêts ou avances de trésorerie 55
I.2.2 Placements à court terme 56
I.2.2.1 Dépôt à terme (DAT) 56
I.2.2.2 Les actions 57
I.2.2.3 Les obligations 58
II. Critiques et recommandations 60
1. Critique 60
2. Recommandations 60
Conclusion générale 62
Références bibliographiques 63
9
Avant-propos
L'Institut Supérieur d'Informatique et de
Gestion (ISIG-International) a été fondé en
octobre 1992.C'est un établissement d'enseignement supérieur
privé laïc agréé par l'Etat. ISIG international est
une SARL dont l'objectif est le développement de l'enseignement
supérieur, de la recherche scientifique, des prestations technologiques
de l'employabilité et des prestations de services pour un
développement durable du Burkina Faso et des autres pays d'Afrique.
L'Institut, qui délivre des diplômes de types
Licence, Master et bientôt le Doctorat, aspire devenir un centre
d'excellence régional par ses méthodes d'enseignement originales
et sa politique d'accompagnement rapproché des cadres d'entreprises. Ses
diplômes sont déjà reconnus par le Conseil Africain et
Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES). L'obtention du
Diplôme de licence professionnelle se prépare en deux phases. La
première est caractérisée par une formation
théorique de trois ans pour les titulaires du baccalauréat. La
deuxième étape est caractérisée par un stage qui a
pour objectif de permettre à l'étudiant d'appliquer ses acquis
théoriques au niveau de l'entreprise et de s'imprégner de la
réalité du terrain, ce qui facilitera son insertion future dans
le monde du travail. Il a également pour but de garantir un fort apport
en compétence pour les cadres formés et leur permettre une
intégration facile en milieu professionnel.
Depuis 2011, l'ISIG est devenu une université et
délivre des diplômes dans plusieurs domaines de formation à
savoir :
+ Finance comptabilité ;
+ Gestion commerciale/marketing ;
+ Assurance banque ;
+ Finance banque ;
+ Communication d'entreprise ;
+ Gestion des ressources humaines ;
+ Génie électronique ;
10
? Informatique ;
? Réseau télécom ;
? Management de l'environnement et du développement
durable.
Résumé
11
Dans ce mémoire, nous avons étudié les
différentes stratégies que la CNSS adopte pour optimiser son
portefeuille d'actif liquide. Les résultats de cette étude sont
fondés sur l'usage des annuaires statistiques de la CNSS. Nous avons
bien voulu pousser l'étude loin pour étudier les
différents ratios notamment ceux de solvabilité et de
liquidité, mais compte tenu de la confidentialité des
états financiers, cela n'a pas été possible. De cette
étude, il ressort que la CNSS dispose d'une liquidité
conséquente à la clôture de chaque exercice et qu'elle n'a
pas encore eu de problèmes de trésorerie. Si trouver des modes de
financement est un souci pour les entreprises, savoir gérer ses
excédents est aujourd'hui une des préoccupations majeures. La
CNSS consciente de cela, diversifie ses placements pour non seulement s'assurer
une rentabilité mais aussi se protéger des risques financiers. En
se fondant sur ces résultats, des recommandations ont été
formulées à la CNSS qui pourrait contribuer à rendre
encore plus dynamique son arsenal financier si elles étaient pris en
compte. Ce sont entre autre l'élaboration d'un budget de
trésorerie, le renforcement du service des opérations
financières...etc.
Mots clé : optimisation ;
trésorerie ; stratégie.
12
Introduction générale
Après la seconde guerre mondiale, les activités
des entreprises leur permettaient de dégager des marges
bénéficiaires assez importantes. Ces activités
génèrent de plus en plus des recettes pour les entreprises elles
même, mais aussi pour l'économie. En effet, le produit
intérieur brut (PIB) mondial a triplé entre 1953 et 1973, suivi
d'un doublement de 1973 à 1998 (FMI, 2000). De plus,
l'érosion monétaire rendait facile le remboursement des
prêts par les entreprises, car les conditions bancaires étaient
souples. Mais depuis quelques années, et précisément avec
la crise de 2007 et ses corollaires, fort est de constater un renversement de
la tendance. En fin décembre 2008, le niveau des bourses de valeur
apparaissait bien dégradé puisque les cours de leurs indices
représentatifs exprimés en dollars avaient décliné
fortement par rapport à fin décembre 2007. (USA : -38%, EUROPE :
-49%, ASIE : -42%). Aucune place boursière n'a été
épargnée. Environ 26000 milliards de dollars de capitalisation
boursière ont été détruites sur l'année soit
environ deux fois le PIB des USA ou encore quatorze fois celui de la France
(Banque Mondiale, 2009).
Selon Obstfeld et Rogoff (2009), si les
déséquilibres mondiaux n'ont pas été à l'
origine de la crise mondiale de 2007, ils en ont été cependant un
élément déterminant critique. Ces
déséquilibres liés à la mauvaise gestion
financière ont plongés plusieurs entreprises dans de grosses
difficultés financières. Certaines se sont retrouvées en
redressement judiciaire et d'autre confronter à la recherche de
trésorerie pour compenser la baisse de leur chiffre d'affaires. Le
nombre important d'entreprises touchées par la crise financière
mondiale a contribuées à dégrader la croissance
économique mondiale. En effet, en 2011, l'économie mondiale a
connu une croissance de 2.8%, ce chiffre est en baisse par rapport à
celui de 4% affiché en 2010 (ONU, DESA, 2012) en raison
essentiellement à la baisse de la demande et à des incertitudes.
La croissance dans les pays développés a diminuée, passant
de 2.7% en 2010 a seulement 1.3% en 2011 en raison à la fois des
facteurs liés à la demande et à l'offre (ONU ;
DESA 2012). La demande intérieure, notamment dans les pays
développés a stagné en raison du chômage
élevé et de l'érosion de la confiance des consommateurs et
des entreprises. La crainte d'une nouvelle récession s'étant
généralisée. Dans l'union européenne (UE), la
croissance a reculée passant de 2% en 2010 à 1.6%, la zone euro
n'enregistrant que 1.5% en 2011 (ONU ; DESA 2012).
13
La croissance des USA s'est ralentie, passant elle de 3% en
2010 à 1.7% en 2011 (ONU ; DESA ; 2012) et selon les
prévisions, le taux devrait chuter à 1.5% en 2012.
L'économie japonaise, après avoir connu une croissance de 4% en
2010 s'est contractée et a chuté de 0.5% en 2011 en raison du
choc sur la consommation privée et l'investissement (ONU ; DESA
2012). Quant à l'Afrique, sa croissance a fléchie,
passant de 4.6% en 2010 à 2.7% en 2011. La crise de la dette souveraine
dans la zone euro, présente le risque de baisse le plus grave pour
l'économie mondiale en 2012 (OCDE ; 2011). Certes,
l'ombre de la crise est moins d'actualité dans le paysage financier
africain en général et particulièrement au Burkina Faso,
mais la période est propice pour se pencher sur les problèmes de
trésorerie des entreprises.
De nos jours, les problèmes liés à la
trésorerie constituent le plus souvent des goulots
d'étranglements des entreprises. Chaque année, le nombre
d'entreprises confronter à la recherche de trésorerie n'a
cessé de croitre. Selon Sion (2003) « gérer
la trésorerie et la relation bancaire », d'une simplicité
apparente, ces problèmes sont complexes et requièrent non
seulement de la réflexion mais aussi et surtout une bonne méthode
d'approche de la part du trésorier pour maitriser les techniques
permettant : d'établir les prévisions de trésorerie ;
d'équilibrer la trésorerie ; de contrôler les
prévisions et les réalisations. Pour naitre, détenir du
capital, être autonome et pérenne, les entreprises se heurtent aux
problèmes financiers. Les ressources sont rares et surtout
onéreuses. Les fonds collectés sont mal exploités
plutôt que de chercher à les fructifier en les engageant dans un
processus qui dégage une plus-value afin d'assurer l'autonomie et gommer
l'état de dépendance financière vis-à-vis de
l'extérieur. Mihigo (2007).
Ainsi, la trésorerie, poste sensible de toute
organisation est au centre de toutes les opérations mener par celle-ci
et en est la matérialisation en terme monétaire de toutes ses
décisions et opérations. Gérer la trésorerie ne
répond plus à une simple optimisation de la structure
financière. Il est crucial pour une entreprise de savoir gérer
ses ressources. Son bon fonctionnement nécessite qu'une attention
particulière soit apportée au respect des équilibres
financiers, a un suivi budgétaire, aux mécanismes de financement
des déficits et au choix de meilleures opportunités de placement.
La trésorerie de l'entreprise doit être à mesure de
contrôler l'ensemble de ces indicateurs représentatifs du
baromètre de sa santé financière. L'entreprise a besoin de
ressources financières pour faire face à ses dépenses
à court et moyen termes. Pour donc s'assurer la présence de ses
ressources en temps voulu, l'entreprise doit travailler à maintenir
l'adéquation entre ses fonds et ses besoins ; prédire ses
recettes et dépenses éventuelles ; trouver des modes de
financement ou placement optimal.
14
Ainsi donc, comme toute entreprise et/ou institution, les
problèmes de trésorerie s'imposent aux établissements
publics de prévoyance sociale en général et
particulièrement à la CNSS ou nous avons effectué notre
stage. Pour élucider ce qui précède, voici un bref
aperçu de quelques problèmes que nous avons détecté
à la CNSS :
? la CNSS n'est nullement rigoureux quant au recouvrement des
loyers d'immeubles. En effet, certains locataires connaissent des
arriérés d'année de leur loyer ;
? les employeurs connaissent plusieurs arriérés
du paiement de leurs cotisations sociales (selon l'annuaire statistique
n°17 de la CNSS, 3 938 170 567 F CFA ne sont pas recouvrés de
façon spontanée sur 37 182 870 491 F CFA) ;
? l'absence d'un budget de trésorerie et la non maitrise
des outils de gestion ;
? le manque de ressources humaines à même
d'assurer une bonne planification financière.
Au regard de tout ce qui précède, une question
centrale mérite d'être posée :
Quelles sont les stratégies appliquées par
la CNSS en vue d'optimiser sa trésorerie ?
Toute entreprise désireuse d'assurer une certaine
pérennité doit respecter plusieurs règles comptables et
financières. Au nombre de celle-ci, les prévisions de
trésorerie occupent une place de choix. Mandelbrot (1989)
est l'un des prévisionnistes de trésorerie qui a
l'instar de ses prédécesseurs a marqué le monde financier
par la théorie des fractales. Quant à
N'Guyen (1972), la décision de gestion de
trésorerie au jour le jour a pour objectif principal de minimiser les
frais financiers et maximiser les produits financiers tout en garantissant la
solvabilité et le respect des contraintes règlementaires. De
plus, la couverture contre les risques financiers est d'actualité de nos
jours et représente un moyen incontournable pour pallier à la
volatilité du marché. Bodnar et al (1998)
trouvent que 50% de entreprises américaines non
financières ont recours aux instruments dérivés et que les
variations des taux d'intérêts, des taux de change et des prix
sont des sources pertinentes de risque pour respectivement 83%, 76% et 56% de
ces firmes. Tout ceci nous conduit donc à nous poser les questions
spécifiques suivantes :
? quel système de prévision de
trésorerie est utilisé par la CNSS ?
·
15
quel usage est fait des excédents de
trésorerie et comment la CNSS finance-t-elle ses déficits
?
· quelles sont les techniques de couvertures
appliquées par la CNSS pour se prémunir contre les risques
financiers ?
Ce mémoire se fixe comme objectif principal
d'évaluer et de critiquer les méthodes d'optimisation de
trésorerie appliquer par la CNSS afin d'apporter des solutions aux
problèmes constatés. , Plus spécifiquement, il s'agira:
· d'évaluer la qualité des
prévisions de trésorerie de la CNSS. Celui-ci revêt une
grande importance, car il n'est pas chose aisé de connaitre la situation
de trésorerie d'une période t+1 en t. elle permettra donc
d'anticiper sur la période à venir ;
· d'analyser et critiquer les différents
placements, ainsi que le mode de financement des déficits de la CNSS.
Compte tenu de l'importance des ressources dont dispose la CNSS, la question de
l'usage a postériori à toute son importance ;
· d'évaluer les méthodes de couverture
financière de la CNSS. L'incertitude que pose le problème des
prévisions amène les entreprises à l'usage de certains
produits dit financiers pour se prémunir des incertitudes du futur.
Pour mieux cerner notre étude, dans le but d'apporter
des éléments de réponses à nos différentes
questions, les hypothèses suivantes sont formulées :
· la CNSS ne dispose pas d'un budget de
trésorerie ;
· les placements de la CNSS ne sont pas optimaux
; et le cout de ses financements est élevé
· la CNSS ne se couvre pas contre les risques
financiers
Le présent travail s'articule autour de trois
chapitres. Dans un premier temps, nous aborderons le cadre théorique de
l'étude en exposant les différentes théories relatives
à l'optimisation de la trésorerie, ensuite nous exposerons la
méthodologie de recherche à travers deux sections.. Enfin dans le
troisième chapitre, nous analyserons et discuterons les résultats
obtenu
16
Chapitre I: Cadre théorique de
l'étude
La trésorerie est au centre de toutes les
opérations effectuer par l'entreprise. Elle peut être
analysée comme l'ensemble des possibilités de paiement
considérées par rapport à l'ensemble des engagements
contractés. La situation nette découle donc des conditions dans
lesquelles disponibilités et engagements vont se présenter les
unes par rapport aux autres dans le temps. C'est ce qu'exprime la notion de
solvabilité défini comme l'aptitude d'un agent économique
à faire face à ses dettes lorsque celles-ci arrivent à
échéance. La gestion de la trésorerie quant à elle
se définie comme l'ensemble des décisions, règles et
procédures qui permettent d'assurer à moindre cout, le maintien
de l'équilibre financier instantané de la firme. La gestion
optimale de la trésorerie consiste donc à prévoir,
contrôler et maitriser la dimension et la date d'exigibilité et
celle des disponibilités spontanées résultant du
fonctionnement de l'entreprise, et à procurer en temps voulu et aux
moindres couts les disponibilités complémentaires qui sont
éventuellement nécessaires. Autrement dit, la gestion optimale de
la trésorerie a pour objectif d'assurer la liquidité de la firme
au moindre cout et émane d'une politique de trésorerie.
Dans ce chapitre, nous nous proposons de décrire les
éléments de maintien de l'équilibre financier, le
processus de planification financière, les différentes
méthodes de gestion de risques financiers ainsi que les
stratégies et moyens d'actions et les conditions de mise en oeuvre pour
parvenir à l'optimum de gestion.
I Quelques indicateur de l'équilibre
financier
Le terme trésorerie regroupe plusieurs notions
liées à la gestion et à l'analyse financière. La
trésorerie apparait en effet tant dans le tableau de financement que
dans le tableau des flux de trésorerie avec des significations
différentes. Nous retiendrons l'approche comptable de la
trésorerie.
Selon Bonnet (2003), la « fonction de
trésorerie recouvre des taches très diversifiées, plus ou
moins importantes et plus ou moins fréquentes selon la taille et
l'activité de l'entreprise. Ces tâches peuvent être
distinguées en ces missions:
? Savoir gérer les fonds au jour le
jour;
? Savoir faire face aux risques de
faillites;
? Savoir apprécier l'évolution
réelle de la situation de trésorerie et les risques de
défaillance à « court terme » ;
17
? Savoir gérer les risques liés à
l'évolution des taux d'intérêt et des taux de
change.
Pour le comité de réglementation
comptable, la trésorerie correspond aux disponibilités
et à leurs équivalents. Les placements à court termes,
très liquides, facilement convertibles en un montant connue de
liquidité et dont la valeur ne risque pas de changé de
façon significatives sont considérés comme des
équivalents de trésorerie.
I.1 Indicateurs fondamentaux de l'équilibre
financier
I.1.1 Fond de roulement net global
De tous les instruments d'appréciation de la situation
financière d'une firme, le FRNG est le plus souvent utilisé tant
par les dirigeant de l'entreprise que par ses banquiers. Le choix d'un tel
indicateur se justifie par la règle fondamentale de l'équilibre
financier qui stipule que les emplois de long termes doivent être
financé par des ressources de duré comparables. Ainsi le FRNG se
défini comme étant l'excédent des ressources durables sur
les emplois stables, ou encore la partie à court terme de l'actif
circulant non financer par le passif circulant.
Le calcul du FRNG se fait de deux manières
Cycle long (haut du bilan)
FRNG=Ressources durables - emplois stables
Cycle court (bas du bilan)
FRNG=Actif circulant - dettes circulantes
Le calcul du fond de roulement conduit à deux
remarques.
Remarque 1 : FRNG > 0
Cela implique que les ressources de long terme de
l'entreprise lui permettent de faire face à ses emplois de même
durée, et que cela dégage un excédent lui permettant de
financer ses besoins éventuels. En ce moment le FRNG est une ressource
pour l'entreprise.
Remarque 2 : FRNG < 0
Ce cas illustre un déficit de fond stable à
l'entreprise pour financer ses besoins d'investissement. Dans ce cas de figure,
le FRNG est un emploi.
18
Cependant, un fond de roulement positif ne suffit pas à
apprécier la santé financière de l'entreprise. Ce fond de
roulement doit pouvoir faire face à ses besoins, d'où la notion
de besoin en fond de roulement.
I.1.2. Besoin en fond de roulement
Représentatif des capitaux immobilisés dans le
cycle d'exploitation, le BFR s'explique par les décalages entre les
dates d'engagement des opérations et celle de leur dénouement en
trésorerie. Il y'a besoin lorsque l'actif circulant excède le
passif circulant.
BFR= actif circulant (sauf disponibilité) -passif
circulant (sauf découvert)
Le besoin en fond de roulement peut être
éclaté en deux parties : la partie liée à
l'exploitation de l'entreprise, on parle donc de besoin en fond de roulement
d'exploitation(BFRE) et celle relative aux Operations non récurrentes,
on parlera alors de besoin en fond de roulement hors activité
ordinaire(BFRHAO). Lorsque le BFR > 0, on parle de besoin de financement car
les emplois sont inferieur aux ressources. Dans le cas contraire, on parle de
ressources de financement
I.1.3. Trésorerie nette
La trésorerie nette peut être
déterminée de deux manières. Soit d'après la
relation fondamentale de l'équilibre financier, soit d'après son
caractère de marge de sécurité financière.
D'après la relation fondamentale de l'équilibre
financier TN= FRNG - BFR
D'après la marge de sécurité
financière
TN=disponibilité - crédit de
trésorerie
Appréhender selon la relation fondamentale de
l'équilibre financier ou selon le caractère de marge de
sécurité, la trésorerie nette est la résultante de
la politique d'investissement de l'entreprise chiffré par le FRNG et les
conditions d'exploitation à l'image du BFR. Pour apprécier et
suivre La santé financière de l'entreprise, une analyse doit
être apportée à la trésorerie nette.
19
Le calcul de la trésorerie fait ressortir trois(03) cas de
figure :
TN > 0, cette situation traduit le respect de
l'équilibre financier et l'entreprise dispose des excédents de
trésorerie qui lui permettent de financer d'éventuelles
dépenses sans recours aux banques ; ou de procéder à des
placements.
TN0, cette situation également traduit le respect de
l'équilibre financier. Cependant, l'entreprise dans cette situation ne
pourra pas faire face à d'éventuelles dépenses
exceptionnelles.
TN < 0, dans cette situation, l'équilibre financier
n'est pas respecté. L'entreprise devra donc recourir à des
crédits de trésorerie pour financer la partie excédentaire
de son BFR.
I.2. Approche de la trésorerie par les ratios
Un ratio est un rapport entre deux grandeurs significatives
permettant de mesurer leur importance respectives et surtout leur
évolution dans le temps. Les ratios permettent les comparaisons.
Appliquer à l'analyse du bilan, ces ratios peuvent s'établir
entre certaines masses du bilan ou entre les éléments
significatifs du bilan
I.2.1. Ratio de liquidité
général
Ce ratio est également appelé ratio de
solvabilité à court terme. Il permet de répondre à
la question suivante : l'argent disponible + l'argent immobilisé dans
tous les stocks + l'argent que l'entreprise va encaisser de ses
débiteurs, permettraient-ils d'assurer le paiement de toutes les dettes
à court termes.
Analyse
? Oui, si le RLG > 1
? Si le RLG < 1, l'entreprise connait un problème
de solvabilité à court terme. En cas de liquidation, elle ne
pourra pas régler ses dettes à court terme par des
créances de court terme. Dans ce cas, il faudrait vendre des
immobilisations pour assurer le paiement des fournisseurs (ce qui est un
mauvais signe) ou trouver une solution urgente de financement (emprunt, apport
des actionnaires, etc.)
? Un ratio de liquidité général
supérieur à 1 n'est cependant pas une garanti de liquidité
pour l'entreprise. En effet, l'entreprise peut rencontrer des
difficultés de trésorerie malgré un RLG > 1. C'est le
cas où les dettes à court terme arrivent à
échéance alors
20
que les créances arrivent à terme plus
tardivement. Dans ce cas, l'entreprise serait obligée de trouver des
solutions ponctuelles de financement dont la principale est le découvert
bancaire. Cette solution n'est cependant pas une solution idéale car
elle ne fait qu'accentuer le déséquilibre financier de
l'entreprise. En effet, les concours bancaires augmente les dettes à
court termes, pire, au cas où la banque cesserait d'apporter son
concours, l'entreprise se retrouverait inévitablement en situation de
cessation de paiement.
I.2.2. Ratio de liquidité réduite
Ici, on évalue la liquidité sans tenir compte
des stocks. Deux raisons justifient ce retrait de stock. Un doute important
pèse sur la réalisation des stocks. Un stock de produits finis
élevé traduit une situation de mévente. Les stocks de
matières premières ou de produits consommables exigent une
transformation préalable. Il est donc hasardeux de spéculer en
monnaie sur leur réalisation.
Le ratio de liquidité réduite permet de
répondre à la question suivante : l'argent dont dispose
l'entreprise plus l'argent que l'entreprise attend de ses créanciers
suffit ils à payer toutes les dettes à court termes ?
Analyse
Normalement, le RLR doit être proche de 1. En effet
pour éviter des problèmes de trésorerie, il doit avoisiner
1 afin de pouvoir faire face aux échéances des fournisseurs.
Toutefois, l'entreprise malgré un RLR supérieur à 1 peut
rencontrer des difficultés. C'est le cas des entreprises qui accordent
des crédits client nettement supérieur aux dettes fournisseurs.
L'idéal serait d'inverser la situation.
I.2.3. Ratio de liquidité immédiat
Ce ratio permet de savoir si l'argent disponible suffit
à financer la totalité de dettes à court terme. Ce ratio
est généralement inférieur à 1. Un RLI
supérieur à 1 signifie que l'entreprise dispose de suffisamment
d'argent pour financer non seulement les dettes à très court
terme, mais aussi les dettes à échéance plus lointaine de
l'ordre de six mois. Dans ce cas l'entreprise dispose de trop de
liquidité synonyme « d'argent qui dort ». En
général, l'argent disponible ne permet de pas financer la
totalité des dettes à court termes.
21
II Prévision de la situation de
trésorerie
La gestion prévisionnelle de la trésorerie suppose
une démarche en deux temps :
? L'élaboration du budget de trésorerie :
document prévisionnel récapitulatif des encaissements et des
décaissements de l'entreprise sur une période donnée
(mois, trimestre, semestre,...)
? L'élaboration d'un plan de trésorerie :
document issu du précédent et intégrant les moyens de
financement à court terme ainsi que leur cout ou indiquant les
placements envisageables avec pour objectif l'atteinte d'une trésorerie
zéro.
Dans cette partie, nous verrons que la gestion de
trésorerie est une gestion d'anticipation, et non une gestion de
réactivité. Elle implique de comprendre parfaitement le cycle
d'exploitation de l'entreprise et de connaitre avec précision ses
principales échéances. Le plan de trésorerie doit
récapituler rigoureusement les prévisions d'encaissements et de
décaissements afin de permettre au trésorier d'anticiper les
besoins de financement ou bien de placements. Cette démarche va nous
conduire à déterminer la trésorerie et les conditions de
son optimisation.
Selon Henri & al. (2000), la
prévision des flux de trésorerie doit être menée
à deux niveaux différents:
- au niveau du budget de trésorerie;
- au niveau du solde en valeur à travers la
détermination de la trésorerie au jour le jour.
II.1 Prévisions financières à court
terme : le budget de trésorerie
« Le budget de trésorerie est un état
prévisionnel détaillé, en général
établi mois par mois, qui
a pour objet de déterminer l'encaisse disponible et le
montant des besoins de trésorerie disponible au maintien de la
solvabilité de l'entreprise» Melyon (2008).
Selon Cabane (2008), la gestion de la
trésorerie concerne la gestion à court terme des flux
d'encaissements et de décaissements et l'optimisation permanente de leur
ajustement. L'entreprise doit être à tout moment en mesure de
faire face aux échéances qui se présentent
(règlement d'un fournisseur, remboursement d'un emprunt, paiement du
personnel), soit avec des liquidités disponibles, soit en obtenant sans
difficulté et au meilleur coût les crédits à court
terme nécessaires.
22
Le budget de trésorerie enregistre non seulement les
flux de trésorerie existants, mais aussi toutes les recettes et toutes
les dépenses dont l'entreprise prévoit la perception ou
l'engagement. Il peut s'agir de dépenses et recettes liées au
processus d'investissement, d'exploitation ou de financement. Il donne une
prévision des excédents et des déficits de
trésorerie, en montant et en durée dans un double perspectif :
? Vérifier que les lignes de crédit initialement
négociées suffiront à combler les besoins
éventuels
? Définir les utilisations prévisibles de
crédit par grande masses.
Le budget de trésorerie est donc un tableau de bord
prévisionnel de l'offre et la demande de liquidité de
l'entreprise. Il permet au trésorier d'optimiser le résultat
financier de la société en mettant en concurrence les
différentes banques ainsi que les marchés financiers. La
prévision de la trésorerie vise deux objectifs essentiels :
? Assurer la solvabilité a cout terme
? Optimiser le résultat opérationnel et financier
de l'entreprise
La construction d'un budget de trésorerie passe par
l'élaboration de trois sous budget
II.1.1 Budget des encaissements
L'essentiel des encaissements provient des ventes
effectuées par l'entreprise. Une vente peut être régler au
comptant ou avec un délai de paiement. Cela signifie qu'une vente
réalisée aujourd'hui peut entrainer un flux de trésorerie
trente ou soixante jour plus tard. Ces décalages de flux de
trésorerie doivent être anticipés et pris en compte. Ils
sont souvent source de difficultés pour l'entreprise surtout si les
crédits ne prennent pas la forme de créances commerciales
mobilisables. Il est important de noter que certains encaissements de la
période proviennent des ventes de la période
précédente. L'information concernant ce type d'encaissement se
trouve dans le bilan d'ouverture.
23
Tableau 1:encaissement sur vente et autres
encaissement pour une année
Eléments
|
Montant TTC
|
Janvier
|
Février
|
...
|
Décembre
|
Créances client du bilan (N-1)
|
|
|
|
|
|
Vente de Janvier
|
|
|
|
|
|
Vente de Février
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Vente de Décembre
|
|
|
|
|
|
Totaux des encaissements sur vente
|
|
|
|
|
|
Autres
encaissements
|
|
|
|
|
|
Encaissements totaux
|
|
|
|
|
|
|
Source : gérer la
trésorerie. NATHALIE GARDES II.1.2.Budget des
décaissements
Dans ce tableau sont concentrées toutes les
dépenses anticipées à court terme de l'entreprise. Il
existe une multitude de source de décaissement au sein de l'entreprise,
dont les origines de trouvent dans les différents budgets recensant les
charges d'exploitations. A ces dernières, il faut nécessairement
ajouter les décaissements issus du budget de TVA, voir ceux du budget
des investissements. Comme cela a été vu pour les encaissements,
certains décaissements proviennent des engagements de la période
antérieure
Tableau 2: Décaissement prévue pour
une année
Eléments
|
Janvier
|
Février
|
...
|
Décembre
|
Dettes fournisseurs du bilan (N-1)
|
|
|
|
|
Décaissements/achat
|
|
|
|
|
Règlement de TVA
|
|
|
|
|
Salaires
|
|
|
|
|
Charges sociales
|
|
|
|
|
....
|
|
|
|
|
Décaissements totaux
|
|
|
|
|
|
Source : Gérer la
trésorerie. NATHALIE GARDES
24
II.1.3. Budget de la TVA
Pour élaborer un budget de TVA, il est important de
connaitre le régime fiscal auquel l'entreprise est soumise. La TVA
calculer au mois M sera réglée en M+1
Tableau 3: Budget de TVA
Eléments
|
Janvier
|
Février
|
...
|
Décembre
|
TVA
collectée
|
|
|
|
|
TVA
déductible
|
|
|
|
|
TVA a décaissé
|
|
|
|
|
Règlement TVA
|
|
|
|
|
|
Source : Gérer la
trésorerie. NATHALIE GARDES
La détermination des trois sous budget ci-dessus
conduit à l'élaboration du budget de trésorerie. Il rend
possible la détermination du solde de trésorerie pour la
période à venir, et se présente comme suit :
Tableau 4: Budget de
trésorerie
Elément
|
Janvier
|
Février
|
...
|
Décembre
|
Trésorerie au
début du mois
|
|
|
|
|
Encaissements
|
|
|
|
|
Décaissements
|
|
|
|
|
Trésorerie fin
du mois
|
|
|
|
|
|
Source : Gérer la
trésorerie. NATHALIE GARDES
25
Cependant, le budget de trésorerie ne regroupant que
des recettes encaissées et des dépenses décaissées,
il est évident que ne doivent pas y figurer: les dotations aux
amortissements et provisions, la valeur comptable des cessions
d'immobilisations, les variations de stocks qui sont considérées
comme des charges non décaissables ; les reprises sur amortissements et
provisions, les quotes-parts de subventions virées au compte
résultat qui sont considérés comme des produits non
encaissables Ye & al, (2007)
26
Figure 1 :synthèse de construction du
budget de trésorerie
Source : Gérer la
trésorerie. NATHALIE GARDES
27
II.2. Plan de trésorerie
L'entreprise peut souhaiter affiner les informations
données par le budget de trésorerie en faisant intervenir
l'escompte des effets escomptables et les placements des excédents
prévus. Il s'agit ici de procédé à des ajustements
pour résorber ces soldes.
Une fois le budget de trésorerie prévisionnel
établi, le trésorier doit se poser les questions suivantes :
? En cas d'excédent de trésorerie, quel
placement effectuer ? pour quel montant ? pour quelle durée ?
? En cas de déficit de trésorerie, quel type de
financement faut-il privilégié ? pour quel montant ? pour quelle
durée ?
Selon Deprez et al (1999), la gestion de la
trésorerie doit conduire à une gestion équilibrée:
gérer l'insuffisance (c'est rechercher tous les moyens qui permettent
à l'entreprise d'y faire face) et gérer l'excédent (c'est
rechercher tous les moyens qui permettront à l'entreprise à
l'employer pour des placements.
II.2.1. Élimination des soldes très
largement excédentaires
Ils sont le plus souvent utilisés à court terme
pour :
? Rembourser par anticipations les emprunts à long
terme
? Financer les programmes d'acquisition des investissements
prévus
? Réaliser des placements financiers a cout terme.
Quelques placements financiers
En ce qui concerne les placements, l'entreprise doit
définir au préalable quel niveau de risque elle est
disposée à prendre et par conséquent à quel niveau
de rendement elle se limite. Il s'agit donc de gérer le couple
rentabilité risque admissible.
II.2.1.1 Placements bancaires
? Les dépôts à terme (DAT)
: il consiste en un dépôt de fond sur un compte
spécial pour une durée généralement de trois (03)
mois minimum à l'aide d'une lettre de
28
blocage. Le taux de rémunération est fixé
librement d'un commun accord entre la banque et l'entreprise.
? Les bons de caisse : ce sont des titres
négociables représentatifs d'une créance à court
terme ou à moyen terme. Ils sont à l'ordre ou au porteur. Ils
sont généralement émis par les banques. Le taux
d'intérêt est librement négociable.
Il existe des bons à échéance fixe et
des bons d'épargne à intérêt progressifs. La
durée se situe entre un (01) mois à cinq (05) ans. Ils sont
remboursable à tout moment à l'issue du troisième mois.
II.2.1.2. Placements sur les marchés financiers
Selon Hutin (2010), on distingue: les
Valeurs mobilières de placement (VMP), les titres de créances
négociables (TCN) et les placements auprès des organismes de
placement en valeurs mobilières(OPCVM).
? Les valeurs mobilières de placement (VMP)
: elles réunissent les trois caractéristiques suivantes
: elles sont négociables ; elles confèrent des droits identiques
par catégorie et elles sont cotées ou susceptible de
l'être.
? Les actions : ce sont des titres qui
constatent le droit d'associé dans une société. Ils sont
risqués.
? Les obligations : ce sont des titres
négociables à intérêt fixe ou variables. Ils sont
peu risqués, mais risquées en taux.
? Les titres de créances négociables
(TCN) : il existe différent TCN(Les bons de trésor
négociables(BTN), les billets de trésorerie(BT) les certificats
de dépôts(CD)).
L'usage des TCN et notamment des BT tendent à court
circuiter le banquier, intermédiaire traditionnel entre l'emprunteur et
le prêteur. C'est ce que l'on appelle la désintermédiation
bancaire.
On distingue cinq(05) grand groupe de portefeuille en fonction
des objectifs de gestion :
Le portefeuille prudent : protection du
capital avec un rendement optimum. Il est constitué de 20% d'action ;
60% d'obligation ; 20% de titre monétaire
29
Le portefeuille équilibré :
recherche d'un rendement équilibré avec préservation du
capital constitué lui de 1/3 d'action ; 1/3 d'obligation ; 1/3 de titre
monétaire
Le portefeuille dynamique : recherche de
rendement élevé constitué de 60% d'action ; 30%
d'obligation et 10% de titre monétaire
Le portefeuille ultra dynamique :
constitué 80% d'action ; 15% d'obligation et 5% de titre
monétaire
Le portefeuille spéculateur :
constitué de 90% d'action à 100% d'action. Le
portefeuille prudent et le portefeuille équilibré sont
conseillés
II.2.2. Élimination des soldes
déficitaires
Selon Bruslerie et al (2003) trois sources
de financement peuvent servir l'entreprise pour la gestion à court terme
de ses besoins de liquidités: les sources de financement non-bancaires
traditionnelles; les outils de financement bancaire; le financement par
accès direct aux marché Elle s'opère grâce à
la mise en place de plusieurs solutions possibles : La mobilisation de
créances commerciales existantes et l'obtention de crédit
bancaire de trésorerie
II.2.2.1. Mobilisation des créances commerciales
II.2.2.1.1Affacturage
C'est une opération par laquelle une
société spécialisée appelé le factor se
charge de l'encaissement des créances d'une entreprise appelé
adhérant. Cette prestation s'accompagne le plus souvent d'une cession de
créances a la société d'affacturage qui en verse
immédiatement le montant à l'entreprise qui cédant ainsi
ses créances bénéficie contre le paiement de divers
commissions d'un crédit de mobilisation d son actif commercial et ne
supporte que le cout organisationnel de la gestion des créances (cout de
recouvrement d'impayés). La société d'affacturage peut
accepter l'ensemble des créances commerciales d'une entreprise. En
pratique, lorsque le risque d'impayé est trop important, elle refuse.
II.2.2.2.2. Escompte des effets de commerce
C'est l'opération par laquelle l'entreprise
cède cet effet avant son échéance à sa banque. La
créance est représentée par un effet de commerce. La
remise à l'escompte peut prendre différentes formes :
30
? La remise simple d'effets papiers, encore utilisés
pour les billets à ordre ou lorsque l'entreprise souhaite obtenir
l'accord du tiré
? La remise de lettre de change réalisée sur
papier qui permet le regroupement de plusieurs effets ayant une
échéance commune sur un même document.
II.2.2.2.3. Daily
La loi du Daily permet à une entreprise de remettre
à sa banque un bordereau représentatif de créances qu'elle
souhaite mobiliser et contre lequel elle obtient un crédit global.
Par rapport au CMCC, le bordereau Daily concerne des
créances de nature plus large (créances contractuelles, et
extraordinaire) et peut faire l'objet d'une cession des créances a la
banque (c'est alors elle qui se charge du recouvrement). En pratique, cet outil
n'est accepté par les banques que lorsque la qualité des
créances est irréprochable.
Une convention cadre (convention de nantissement des
créances professionnelles) est signé avec la banque. Dans le cas
d'une cession, les créances sont encaissées par la banque, tandis
que dans le cas du nantissement, c'est l'entreprise qui se charge d'encaisser
les créances.
II.2.2.2. Crédits bancaires de
trésorerie
Les crédits de trésorerie sont des prêts
non affectés. Ils correspondent à des crédits en blanc.
Cela signifie que le bénéficiaire peut disposer du crédit
et l'utiliser comme il le souhaite sans avoir aucune justification à
donner à la banque.
? Le crédit de caisse : il se
réalise au moyen d'une avance en compte courant. Le banquier accepte que
le compte de son client soit débiteur, on parle de
découvert. il s'agit d'un
crédit revolving, c'est-à-dire que le remboursement progressif du
découvert permet le renouvellement de celui-ci
? Le crédit par billet : l'entreprise
bénéficiaire de ce type de crédit, souscrit un billet
à ordre à son banquier. Ce dernier escompte l'effet et
crédite alors le compte du bénéficiaire.
31
III Gestion des risques financiers
La gestion des risques financiers, également
appelée la couverture des risques financiers est une des composantes de
la politique financière des entreprises Mellios
(2001).
Les entreprises utilisent de plus en plus des produits
dérivés pour gérer leurs risques. En effet, entre 1986 et
1998, le volume des transactions, ainsi que le montant notionnel sur le
marché des produits dérivés au niveau mondial ont
été multipliés par environ soixante. Dans le cadre de la
gestion des risques financiers, il existe une relation entre la gestion des
risques et la valeur de la firme. En effet, l'objectif de la firme est de
maximiser sa valeur actuelle. La couverture des risques financiers sera mise en
oeuvre tant qu'elle accroit cette valeur future. En s'inspirant d'un argument
avancé par Lessard (1990), Froot et al (1993)
modélisent le cout du financement externe tel que l'endettement
et montrent que la couverture des risques financiers permet d'atténuer
l'ampleur du problème de sous-investissement.
Selon Bodnar et al (1998), 50% des
entreprises américaines non financière ont recours aux
instruments dérivés et que les variations des taux
d'intérêts, des taux de changes et des prix des matières
premières sont des sources pertinentes de risque pour respectivement
83%,76%, et 56% de ces firmes. Ces informations sont complétées
par la banque de règlementations internationales BRI (2000)
qui trouve que la valeur des marchés d'instruments de
couverture financière s'élevait à 63 milliards de dollar.
De plus, une forte relation existe entre la taille de l'entreprise et la
gestion des risques financiers. Les résultats des études
empiriques obtenus par Block et Gallaghe (1986), Nance et al (1993),
Mian (1996), Geczy et al (1997), ainsi que Mellios et Viviani
(2001) corroborent l'argument selon lequel, plus une entreprise est de
taille importante, plus elle sera incitée à mettre en place une
gestion des risques financiers. Ainsi donc, la gestion des risques financiers
occupent une place de choix dans les outils d'optimisation de
trésorerie. Avant de nous atteler à l'étude de ces
instruments, il convient de préciser les différents types de
risques auxquels l'entreprise peut être confrontée.
III.1 Différents types de risques
Le risque étant inhérent à
l'activité économique, toute entreprise y est confrontée
des lors qu'elle réalise des opérations commerciales,
industrielles ou financière. Le développement des marchés
financiers et l'internationalisation des activités ont donnés
naissance à un nouveau type de risque qui s'est ajouté aux
risques traditionnels de nature industrielle ou
32
commerciale. Les nouveaux risques, dit financiers
résultent des mouvements imprévisibles des taux de changes, des
taux d'intérêt et des prix.
III.1.1 Risque de taux de change
Ce risque est généré par des
opérations qui impliquent deux devises. Pour l'illustrer, prenons ces
deux exemples ci-dessous.
Exemple 1 : une entreprise burkinabé achète des
marchandises à crédit en France a une date ou2 la
parité entre le CFA et l'euro est 1 euro = 650 F CFA.
Exemple 2 : l'entreprise burkinabé vend à
crédit des marchandises en Allemagne a la date ou la parité entre
le CFA et l'euro est 1 euro =650 F CFA.
Dans le premier cas l'entreprise burkinabé craint une
augmentation de l'euro alors que dans le deuxième cas elle craint une
diminution de l'euro. Il y a donc risque de change toutefois qu'une entreprise
effectue des opérations avec l'extérieur ou les devises
connaissent des fluctuations.
III.1.2. Risque de taux d'intérêt
Les fluctuations des taux d'intérêt exposent le
détenteur de titres financiers au risque de moins-value en capital.
C'est paradoxalement un risque de taux dans la mesure où il se traduit
pour l'investisseur par un coût effectif ou un manque à gagner en
dépit du respect scrupuleux des engagements par l'émetteur.
III.1.3. Risque de prix de matière
Dans un paysage concurrentiel, toute entreprise
désireuse de rester pérenne doit appliquer des prix accessibles
aux consommateurs. En effet, le consommateur supposé rationnel pour des
produits de même qualité choisira le moins cher. Or pour produire
; les entreprises s'approvisionnent en matières premières dont
elles ne maitrisent pas les couts. L'augmentation de ces couts entrainera
indubitablement l'augmentation du cout de production et par conséquent
du prix de vente.
III.2. Méthodes de gestion des risque
financiers
Les entreprises peuvent gérer leur risque en utilisant
deux méthodes souvent complémentaires. Il s'agit de la gestion
opérationnelle des risques et de l'utilisation d'instruments financiers
spécifiques
33
III.2.1. Gestion opérationnelle des risques
Elle consiste dans le choix et l'ajustement des
stratégies et des politiques de l'entreprise de manière à
faire baisser l'exposition.
III.2.1.1. Outils d'analyse techniques
L'analyse technique consiste en l'étude de graphique de
cours et de différents indicateurs déduit de ces cours dans le
but d'anticiper l'évolution des marchés. Le but de l'analyse
technique est de prévoir des tendances et des signes de retournement de
tendances.
- Le chart en chandelier
Les chandeliers sont des graphiques qui présentent le
plus d'information en une seule fois. Ils comportent de petits
éléments appelés bougies. Dans le graphique, il existe des
bougies blanches ou vertes qui représentent les hausses, et des bougies
noires ou rouges qui représentent les baisses. Les couleurs des bougies
sont des standards internationaux.
Figure 2: illustration du chart en
chandelier
Source : cahier de participant,
séminaire de formation HBI
L'analyse de ce graphique nous amène à
déterminer les tendances. C'est-à-dire l'attitude de la courbe
sur une période donnée, trois tendances se dégagent de
cette analyse
-tendances haussières ; -tendances baissières ;
34
-tendances latérales.
Ce sont des tendances qui sont basées sur des analyses
prédictives. On peut tracer des droites qui semblent porter la courbe
(droite de support) et/ou qui semblent bloquer la courbe vers le haut (droite
de résistance). Si l'on arrive à tracer deux droites
parallèles qui englobent la courbe la courbe, on parle de tracé
de canal (haussier, baissier ou latéral). L'analyse de ces tendances
permet de prévoir leur continuation, ou alors leur changement
d'orientation afin de pouvoir prendre des décisions au bon moment.
- Les figures de continuation de tendances (triangle
ascendant, triangle descendant)
L'aspect d'une courbe fait apparaitre la possibilité
de tracer une droite de résistance( rouge) qui limite comme par magie
des sommets, et on remarque que l'on peut également tracer une droite de
support ( bleu) contre laquelle la courbe bute miraculeusement encore. On
remarque que la courbe forme un triangle. A ce niveau, on se situe juste au
moment de la cassure de la ligne de résistance par la courbe. Le
principe d'analyse technique dans ce cas nous dit de reporter la hauteur de la
base du triangle, et de la reporter vers le haut pour déterminer
l'objectif de hausse visé. En fonction de cela, nous pouvons faire
certaines anticipations, comme acheter à la cassure de la ligne rouge et
vendre plus haut, pour se faire une bonne marge.
Figure 3:Illustration des figures de continuation
de tendance
Source : cahier de participant,
séminaire de formation HBI
35
- Les figures de retournement de tendances (le double
top)
Dans ce cas également, on peut tracer une droite de
résistance (en pointillés) qui limite deux ou trois (triple top)
sommets, et une droite de support sur laquelle un sommet vient buter. Le
principe de report de la hauteur est le même afin de déterminer
l'objectif visé, sauf que là on est dans le cadre d'une figure de
retournement de tendance et non de continuation de tendance. Ce qui veut dire
que cette tendance initialement haussière, va se transformer en une
tendance globalement baissière et cela permet de faire des anticipations
lorsque l'on se trouve au point de cassure, au niveau du pull back.
Figure 4:illustration du double top
Source : cahier de participant,
séminaire HBI
III.2.1.2. Théorie moderne du portefeuille et
principe de diversification
III.2.1.2.1. Théorie de MARKOWITZ
C'est une théorie financière qui expose comment
des investisseurs rationnels utilisent la diversification afin d'optimiser le
portefeuille. Elle repose sur deux fondements
le rendement d'un portefeuille est une combinaison des
rendements des actifs qui le composent, pondérés par leur poids
dans le portefeuille ;
le risque d'un portefeuille est fonction de la
corrélation entre les actifs qui le composent.
36
Ainsi, il est important de diversifier son portefeuille afin
de ne pas subir les fluctuations des titres dus aux secteurs par exemple. C'est
ce que le célèbre adage en gestion des portefeuilles dit : «
il ne faut pas mettre tous les oeufs dans un même panier ».
III.2.1.2.2.Espérance, beta et corrélation
des titres financiers
L'espérance :
l'espérance d'un portefeuille constitué de deux actifs est
donnée par la formule
suivante : Ri= xR1+ (1-x)R2
Avec Ri= la rentabilité espérée de
l'investissement, X=la probabilité de gain, 1-x la probabilité de
perte, R1 et R2 représentent les grandeurs associées aux gains
Le Beta : il est le rapport historique de la
volatilité du prix d'une action sur celle des prix du marché. Le
beta est utile pour mettre en place une bonne stratégie de
diversification. Il est une mesure de l'élasticité d'un titre par
rapport à son indice boursier représentatif.
Exemple : si l'action x a un beta de 0.8, donc elle a
variée en moyenne sur la période précédente de
0.8%, lorsque le marché avait varié de 1%
La corrélation : la corrélation
d'un portefeuille permet de déterminer la convergence ou la divergence
des titres qui le composent il est très important de le calculer car il
est représenté sur une échelle de -1 à +1 et donc
trois cas de figures se présentent.
Cas 1 : si deux titres sont parfaitement corrélés,
la diversification n'apporte rien. Le risque du portefeuille est simplement la
moyenne pondérée du risque des deux titres.
Cas 2 : si deux titres sont parfaitement inversement
corrélés, alors la diversification est totale et le risque du
portefeuille est nul mais c'est assez rare.
Cas 3 : si deux titres sont partiellement
corrélés, si l'on diversifie son portefeuille, on peut soit
réduire le risque pour un niveau de rentabilité donné soit
améliorer la rentabilité pour un niveau de risque
donné.
III.2.2. Utilisation d'instruments financiers
spécifiques
III.2.2.1. Produits dérivés fermes (FORWARD,
futurs et le swap)
Les forwards : Le contrat forward est un contrat à terme.
Il s'agit d'un accord d'acheter ou de vendre un actif à un prix
donné à une date future précisée dans le contrat.
Le contrat forward est un contrat négocié de gré à
gré entre banques et institutions financières.
37
Les futures : L'appellation en français est «
contrat à terme ». C'est un engagement ferme de livraison
standardisée d'une quantité déterminée d'un actif
sous-jacent, à une date et lieu donnés. Ils sont identiques aux
contrats forwards à deux exceptions près. Les futures sont
négociées sur un marché organisé, et ils sont
standardisés.
Les swaps : le swap est un contrat d'échange de flux
financiers entre deux parties, qui sont généralement des banques
ou des institutions financières. Les quatre contrats les plus courants
sont :
*le swap de taux d'intérêt standard, taux
variables contre taux fixes, (en anglais : plain vanilla interest rate swap)
qui échange les intérêts d'un prêt ou
dépôt notionnel à taux variable contre des
intérêts à taux fixe ; le swap de devises (Cross Currency
Swap ou Currency Interest Rate Swap (CIRS)), par lequel on échange des
taux d'intérêt à moyen ou long terme libellés dans
deux devises différentes ; le crédit default swap (appelé
communément "CDS"), qui échange une protection sur le risque de
crédit d'un émetteur d'obligations contre des versements
périodiques et réguliers pendant la durée du swap ; le
swap sur matière première, qui échange un prix fixe,
déterminé au moment de la conclusion du contrat, contre un prix
variable, en général calculé comme la moyenne d'un indice
sur une période future.
III.2.2.2. Produits dérivés optionnels
Les Options sont des produits dérivés qui
donnent le droit et non l'obligation d'acheter ou de vendre une quantité
donnée d'un actif financier (action, obligation, indice, matière
première, etc.) qui est le sous-jacent, à une
échéance convenue. Les options se négocient sur les
marchés spécialisés comme des marchés de gré
à gré. Ils sont utilisés dans un but de spéculation
ou d'assurance.
Pour les utiliser, il faut connaitre quelques termes comme :
· CALL : C'est une option qui donne un droit d'achat
· PUT : C'est une option qui donne un droit de vente
· Option Européenne : L'option ne peut être
exercée qu'à la date précisée dans le contrat
· Option Américaine : L'option peut être
exercée à tout moment jusqu'à la date
d'échéance.
D'autres termes sont à connaitre pour une
compréhension et une utilisation plus poussée des options, mais
nous nous limiterons à ces dernières.
38
Il existe 4 stratégies principales d'utilisation des
options :
Figure 5: illustration d'un achat de
call
Profit
Gain illimité Perte limitée
Gain
100
Cours du support
Perte
-4
Point mort :
S=100+4=104 Gain=0
Source : cahier de participant,
séminaire HBI
Ce graphique montre qu'à un cours de support de 100, le
souscripteur à l'achat du call n'a qu'une perte limité au
paiement de la prime qui est de 4. Ainsi en fonction des différentes
valeurs que peut prendre le sous-jacent à la date de jouissance, son
gain peut aller à l'infini.
Cours du support
Gain
Figure 6:illustration d'un achat de
put
Profit
Gain potentiellement illimité Perte
limitée
100
Perte
Point mort :
S=100-4=96 Gain=0
-4
39
Source : cahier de participant,
séminaire HBI
Contrairement au graphique précédent, ce
graphique illustre l'achat d'un droit de vente. Cela veut dire que l'entreprise
souscripteur paye le jour de la signature du contrat une prime de 4 pour un
cours de support de 100. Cela lui donne le droit de vendre son sous-jacent au
100 si à la date de jouissance, les prix sont en deçà de
100. Par contre elle n'a pas le devoir de vendre son actif si toute fois le
jour du dénouement du contrat, les prix de vente sont supérieurs
à 100. Ainsi donc, sa perte maximale est de 4 (la prime) et son gain est
illimité.
Figure 7:illustration d'une vente de
call
Profit
Gain limité Perte illimitée
+4
Gain
100
Perte
Point mort :
S=100+4=104 Gain=0
Source : cahier de participant,
séminaire HR
Cours du support
40
Ici, il s'agit de vendre un droit d'achat. Cela veut dire que
le vendeur du call reçoit à la signature du contrat et c'est ce
qui représente son gain maximal. Ainsi donc sa perte est
illimitée car la vente du call bénéficie à
l'acheteur (voir graphique 4).
41
Figure 8:illustration d'une vente de
put
Gain limité
Perte potentiellement illimitée
Profit
+4
Gain
Perte
Point mort :
S=100-4=96 Gain=0
100
Cours du support
Source : cahier de participant,
séminaire HBI
Il s'agit ici de la lecture inverse de l'achat de put.
Ainsi, l'étude théorique montre qu'une bonne
gestion de trésorerie passe essentiellement par trois notions
fondamentale à savoir la planification financière, la vision
d'une trésorerie « zéro » et la gestion des gestions
des risques financiers. Avant de nous attelé à une analyse des
technique d'optimisation de trésorerie appliquées par la CNSS, il
convient d'examiner les points de vue des auteurs sur la question,
d'évoquer la méthode d'analyse ainsi que les différentes
méthodes de collecte des données. Ce qui fera l'objet du
deuxième chapitre.
42
Chapitre II: Cadre méthodologique de
l'étude
Dans ce chapitre nous présenterons dans un premier
temps la CNSS à travers son historique, son cadre juridique, ses
différentes prestations et son organisation fonctionnelle et
structurelle. Dans un deuxième temps, nous ferons une revue de
littérature pour comprendre l'opinion des auteurs sur la question de
l'optimisation de trésorerie, puis nous décrirons le
modèle d'analyse nécessaire pour mener à bien notre
étude, ainsi que les outils de collecte de donner.
I Présentation de la CNSS
La CNSS est un établissement public de
prévoyance sociale chargé de gérer le régime de
sécurité sociale en faveur des travailleurs salariés et de
leurs ayants droits. Il s'agit de garantir les travailleurs contre les risques
liés au travail et aux événements malheureux tels que la
maladie et les décès. Elle a connu de nombreuses mutations de par
sa forme juridique, administrative et de par son fonctionnement.
En faveur de l'arrêté n°1029/ITLS/HV du
6/12/1955 de l'inspection du travail et des lois sociales, la CNSS fut
créé sous la dénomination de caisse de compensation des
prestations familiales (CCPF) ayant son siège à BOBO DIOULASSO.
Avec l'introduction de la branche des risques professionnels par la loi
n°03/59/AGL du 30/01/1959, il devient caisse de compensation des
prestations familiales et des risques professionnels(CCPFRP). En 1960, elle
connut une nouvelle dénomination en faveur de la loi n°78/60/AN du
6/10/1960 qui introduisit la branche des assurances vieillesses : caisse de
prévoyance sociale (CPS). Le siège fut transféré
à Ouagadougou le 18/10/63. En 1972, grâce à l'adoption du
code de la sécurité sociale au BURKINA FASO par la loi
n°13/72/AN du 28/12/1972, la caisse de prévoyance sociale deviendra
caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) tout en conservant
ses compétences dans les trois branches. En 2006, la loi n° 13 de
1972 fut abrogée par l'adoption de la loi 015-2006/AN du 11/05/2006
portant régime de sécurité sociale applicable aux
travailleurs salariés et assimilés au BURKINA FASO. La CNSS
appartenant jusqu'alors à la catégorie des établissements
publics à caractère industriel et commercial (EPIC) devient un
établissement public de prévoyance sociale (EPPS) en faveur de la
loi 016-2006/AN du 16 MAI 2006 portant création de la catégorie
d'EPPS
43
I.1 Cadre juridique de la CNSS et mission
I.1.1 Cadre juridique de la CNSS
La CNSS est un EPPS jouissant de la personnalité morale
et d'une autonomie financière. Elle a en charge l'application de la
politique nationale de protection sociale et bénéficie de la
garantie de l'Etat. Elle est placée sous tutelle
ministérielle.
la tutelle technique du ministère de la fonction
publique, du travail et de la sécurité sociale chargé de
définir la politique générale de la CNSS dans le cadre de
la politique nationale de protection sociale ; et de contrôler la
réalisation effective des objectifs à lui fixer et de veiller
à l'application rigoureuse de la réglementation ;
la tutelle financière du ministère de
l'économie et des finances chargé de veiller au respect des
règles de gestion et de la politique financière du
gouvernement.
La CNSS est administrée par un conseil d'administration
tripartite et composé de façon paritaire entre l'Etat, les
organisations professionnelles des travailleurs et d'employeurs. Le conseil
d'administration compte quinze membres (15) soit cinq (05) représentants
pour chaque partie. On note également la présence de deux (02)
représentants des retraités en qualité d'observateurs. Les
représentants de l'Etat sont nommés pour un mandat de trois (03)
par décret pris en conseil des ministres.
I.1.2. Missions de la CNSS
La CNSS a pour mission de gérer le régime de
sécurité sociale institué et applicable aux travailleurs
salariés et assimilés et leurs ayant droits par la loi
n°015-2006/AN du 11/05/2006. Ce régime comprend :
> la branche des prestations familiales et de maternité
;
> la branche des risques professionnels ; > la branche des
pensions.
Ces différentes branches sont financées par :
> les cotisations sociales ; > les
majorations ;
> les produits de placements ; > les legs, dons et
subventions.
I.2. Organisation fonctionnelle et structurelle de la
CNSS
44
Comme toute organisation, la CNSS dispose d'un organigramme
pour mener à bien sa mission. Cet organigramme est de type
hierarchico-fonctionnel. La CNSS est organisé en direction, chaque
direction est structurée en service, puis en section.
Conformément aux recommandations de l'inspection régionale de
prévoyance social et à la délibération
n°2011/026 du conseil d'administration en sa 206è session
extraordinaire tenue le 23 /12/ 2011, la CNSS connait la structuration suivante
:
? les structures directement rattachées
à la direction générale,
Les services de la CNSS sont placés sous
l'autorité d'un directeur général nommé en conseil
des ministres. Ce dernier est chargé de la coordination administrative
et financière de la CNSS dans le respect de la politique
stratégique du conseil d'administration. La ligne fonctionnelle
directement rattachée à la direction générale se
compose du secrétariat particulier, le protocole, les conseillers
technique, la direction de l'audit interne, la direction des études et
de la stratégie, la cellule affaire juridique et du contentieux, et la
direction de la communication et des archives).
? les structures directement rattachées
au secrétariat général.
Le secrétariat général est charge de
coordonner et de contrôler les activités administratives et
techniques des structures qui lui sont directement rattachées. Les
structures directement rattachées au secrétariat
général sont : le service central du courrier, les chargés
d'études, le service des marchés, la direction centrale des
prestations, la direction centrale du recouvrement, la direction de la
prévention, la direction financière et comptable, la direction du
contrôle de gestion, la direction des ressources humaines, la direction
des systèmes d'information, la direction administrative et de
l'équipement, et les différentes directions régionaux
45
II Méthodologie de rédaction
II.1 Revue de littérature
Aucun travail de recherche ne peut être conçu
sans une base bibliographique et toute autre ressource pouvant fournir des
informations utiles. C'est fort de cet idéal que nous avons tenté
de faire le tour de quelques ouvrages et documents qui traitent de
l'optimisation la gestion de trésorerie. Les documents ayant
guidés nos recherche son entre autre :
« Optimiser la trésorerie » d'Antoine
Reymond (2009) qui traite de l'adéquation entre le fond de
roulement et le besoin en fond de roulement. Dans ce document, la
négociation des conditions bancaire est aussi aborder et
représente un moyen efficace de gestion de trésorerie. En outre,
la question de l'informatisation de la gestion de trésorerie y est
abordée.
« Gestion de trésorerie » de Annie
Bellier et Saran Khath ,2e édition de la
collection techniques de gestion est un livre qui se propose d'apporter des
éléments de réflexions aux trésoriers des
entreprises, aux professionnels de la finance, aux dirigeants de PME-PMI et de
les aider à mettre en place un système de gestion de
trésorerie en date de valeur fiable ,d'établir un budget de
trésorerie et optimiser les prévisions de trésoreries
,d'appréhender les outils de couverture des risques de taux et de change
,et de gérer le besoin en fonds de roulement.
« Gestion de trésorerie » de Nathalie
Gardes qui aborde les questions de prévision de
trésorerie et l'application d'un plan de trésorerie visant
à minimiser les frais financiers et à maximiser les produits
financiers.
« La gestion de trésorerie »,2e
édition de Philipe Rousselot et Jean
François Verdie est un livre qui situe la gestion de
trésorerie comme étant à la croisée de plusieurs
domaines tels que la finance, les systèmes d'information, la
comptabilité et le contrôle de gestion. Cet ouvrage traite des
méthodes opérationnelles et les modèles théoriques
de la gestion de trésorerie au quotidien, et des nouveaux risques
croissants liés à la gestion de la trésorerie : risque de
fluctuation des taux d'intérêt et risque de change. Ces deux
auteurs ont plus accentué leur étude par rapport aux
précédents car ils prennent plus en considération les
risques liés au taux et de change qui freinent l'amélioration
d'une bonne gestion de trésorerie.
De même « la PME et sa trésorerie : conseils
pratiques » de Jean Robert Cohen, est un ouvrage qui
montre d'abord comment réduire les taux d'intérêts ,les
commissions et autres conditions bancaires ,puis à l'aide de simulations
extrêmement simples à effectuer ,comment
46
optimiser la trésorerie en comprimant les charges
financières et en valorisant les excédents temporaires.
Démystifiant le langage des banquiers pour permettre au lecteur de mieux
négocier avec eux, ce livre dévoile quels sont les meilleurs
atouts pour faire accepter un dossier de crédit aux meilleures
conditions et montre comment mettre dans les entreprises les méthodes
les plus récentes de gestion de trésorerie.
Ici, Jean Robert Cohen s'appuie
essentiellement sur les négociations des conditions bancaires et sur une
maitrise de la trésorerie interne pour son optimisation, alors que de
nos jours on voit apparaitre des nouveaux risques liés aux
opérations de change qui perturbent énormément les
trésoreries d'entreprise lors de l'acquisition par exemple de fourniture
en devise étrangère. Ainsi, il serait utile d'introduire ce
risque dans les entreprises surtout d'import-export pour une trésorerie
optimale et saine.
« Trésorerie d'entreprise-Gestion des
liquidités et des risques » 2e édition d'Hubert De
La Bruslerie est un livre qui traite de la gestion de la
trésorerie en disant qu'elle est au coeur de la fonction
financière de l'entreprise et elle en constitue le bras armé.
Entité cohérente et multiforme, la trésorerie d'entreprise
implique le maniement d'instruments financiers sophistiqués, son
activité s'organise autour de deux grandes préoccupations : la
gestion des liquidités qui est la plus traditionnelle et concerne les
flux monétaires, et la gestion des risques financiers de l'entreprise
plus moderne et recouvre essentiellement le risque de change et le risque de
taux d'intérêt. Hubert à l'instar des
précédents auteurs, a mieux cerner le problème
d'optimisation de la gestion de la trésorerie car il fait ressortir
essentiellement les différents éléments qui peuvent
entrainer des pertes et ralentir le processus d'amélioration de la
trésorerie d'une entreprise.
Aussi « Gestion de trésorerie - Optimiser la
gestion financière de l'entreprise à court terme » de
Jack Forget est un livre qui permet de comprendre la gestion
de trésorerie pour l'optimiser, donc en analysant les équilibres
financiers de bas de bilan, en utilisant les moyens de paiements les mieux
appropriés , et aussi en couvrant le risque de change et de taux
d'intérêt. De ce fait cet auteur est allé plus loin que les
précédents dans un sens ou il met en exergue les
différents moyens d'optimisation d'une trésorerie.
Enfin Andrew Ashby, président of
Hackett - Rel Europe disant dans une revue qu'une approche stratégique
de l'amélioration du fond de roulement générera des
résultats de long terme durables et plus important que l'impact
potentiel de court terme né de la pression portée sur les
fournisseurs.
47
De ce point de vue, Andrew Ashby pense qu'une
bonne optimisation de trésorerie passe essentiellement par une meilleure
vision du fond de roulement qui est l'élément capital de la
croissance, la rentabilité et la pérennité de
l'entreprise. On note des limites lors de l'énoncé de
Andrew car une optimisation de trésorerie ne peut pas
se passer essentiellement par une maitrise de son fond de roulement, surtout
lorsqu'on sait que de nos jours il existe des nouveaux risques qu'il faut
obligatoirement prendre en compte tels que le risque de taux et de change.
Donc, le président of Hackett--Rel Europe n'est pas allé plus
loin que les précédents auteurs, puisque sa pensée ne
permet pas une amélioration efficiente de la trésorerie d'une
entreprise, mais elle fait plutôt partie des éléments qui
permettent une réelle optimisation de la trésorerie.
II.2. Outils d'analyse et de collecte de données
Pour confirmer ou infirmer nos hypothèses, nous avons
fait recours à des techniques basées sur des modèles
d'analyse, des recherches documentaires, des interviews et bien d'autres
outils. Le modèle d'analyse permettra d'aboutir à l'atteinte des
objectifs de notre étude. Il peut être schématisé
comme suit :
Figure 9: présentation du modèle
d'analyse
Source : construction
personnelle
48
Selon Renard (2002), il existe plusieurs
critères de classement des outils de collecte de
données, ceux-ci permettent de réduire les risques
de biais des informations recueillies:
Ce sont:
L'interview ou l'entretien
L'interview sera utilisée pour nous imprégner de la
description des tâches des opérationnels au
sein de la CNSS. Elle sera effectuée auprès du
personnel et portera sur :
L'organisation du service;
La description des tâches;
La disponibilité des moyens; etc.
Les outils de description qui ne supposent pas de questions
particulières, mais vont aider à
mettre en relief des situations rencontrées. Ce sont:
L'analyse documentaire:
Comme son nom l'indique, elle consiste en la prise de
connaissance d'une organisation à
travers des documents, des faits et des écrits. Nous
procéderons à la consultation des
documents pertinents et disponibles, notamment: l'organigramme,
les rapports annuels des
années écoulées, ainsi que les annuaires
statistiques.
L'objectif est de collecter des informations visant à
confirmer ou infirmer les informations
recueillies.
L'observation physique:
La technique d'observation sera utilisée pour valider les
assertions des différents acteurs quant
aux propos recueillis dans l'exécution de leurs
tâches, afin de s'assurer de l'exactitude des
informations recueillies. Ce sera le cas pour les
opérations d'encaissements et de
décaissements, et de toute autre opération qui
touche à la trésorerie.
Les résultats issus de la phase d'analyse seront
apprécier les causes et les impacts. Nous
formulerons alors des recommandations pour pallier aux impacts
négatifs
Ce chapitre illustrant la déclinaison de la
méthodologie utilisée revêt un double intérêt.
Il est avant tout le socle de notre étude, mais aussi et surtout
l'élément de référence dans l'analyse des
résultats après le cadre théorique
49
Chapitre III: Analyse et discussion des
résultats
Cette partie résulte de la confrontation entre le cadre
théorique et la pratique d'optimisation de trésorerie a la CNSS.
Dans ce chapitre, nous exposerons les differnts résultats obtenus par le
modèle d'analyse évoqué plus. Cette exposition sera suivi
d'une discussion en vue de comprendre la qualité de gestion du
portefeuille de la CNSS ; puis nous ferons des recommandations.
Pour toutes les entreprises en croissance, le point le plus
délicat est la gestion de trésorerie Pialot (2007).
En ce qui concerne la trésorerie, l'objectif de la CNSS est
celle de toute entreprise ou institution ; à savoir maximiser sa
rentabilité tout en assurant une certaine sécurité
financière. Ainsi donc, le choix des méthodes de
rentabilité s'opère en tenant compte de la stratégie
globale de la CNSS. Deux critères fondamentaux guide la CNSS dans le
choix de ses placements ; à savoir le principe de liquidité
stipulant que les placements doivent être réalisable et le
principe de sécurité qui quant à lui exige la confirmation
d'une garantie des fonds engagés avant toute décisions de
placement. Ainsi donc à la CNSS, on distingue plusieurs types de
placements et compte tenu de l'importance de ses ressources, elle n'a pas de
problème de financement. Tous ses investissements sont faits sur fond
propres.
I Opérations de trésorerie de la CNSS
Les opérations de la CNSS se résument aux
opérations d'encaissements et aux opérations de
décaissements
I.1 Opérations d'encaissement et de
décaissement de la CNSS
I.1.1 opérations d'encaissements
A la différence des autres entreprises ou le chiffre
d'affaire est caractérisé par la vente de marchandise ou de
produit finis, à la CNSS, ce sont les cotisations sociales qui
constituent l'essentiel du chiffre d'affaire. A côté de ces
cotisations, on distingue également d'autre type de revenu notamment
Les majorations de retard
Les loyers d'immeuble
Les produits de placement de fond
Les produits exceptionnels
Le graphique suivant présente l'évolution des
encaissements de la CNSS entre 2006 et 2010
50
Graphique 1: évolution des encaissements de
la CNSS de 2006 à 2010 en millier de francs CFA
Source : construction personnelle à
partir des données de l'annuaire statistique 2010
L'analyse de ce graphique nous montre que les recettes de la
CNSS évoluent positivement d'année en année. En effet,
elles sont passées de 29 000 000 000 en 2006 à 50 000 000 000 en
2010 soit une évolution d'environ 72% en quatre
ans.de plus l'évolution suit une
fonction affine de pente positive. Cette évolution peut être
expliquée soit par l'apparition des entreprises du secteur privé
sur le marché, soit une augmentation de salaire dans le secteur
privée ou bien l'évolution positive du taux de recouvrement au
niveau de la CNSS. Toutefois, cette évolution doit être
comparée avec l'évolution des décaissements de
l'institution.
I.1.2. opérations de décaissements
Les décaissements de la CNSS sont constitués des
dépenses techniques qui sont liées aux prestations envers les
assurés et les dépenses de fonctionnement et d'investissement.
I.1.2.1 Dépenses techniques
Elles sont représentatif des charges liées aux
paiements des assurances vieillesse, des risques professionnels et des
allocations familiales.
51
Le graphique ci-dessous montre l'évolution des
dépenses techniques entre 2006 et 2010 effectué par la CNSS
Graphique 2:évolution des dépenses
techniques entre 2000 et 2010 en millier de franc CFA
Source : construction personnelle
à partir des données de l'annuaire statistique 2010
Ce graphique illustre l'évolution des dépenses
techniques de la CNSS entre 2000 à 2010. Les dépenses techniques
sont les dépenses liées aux paiements des prestations familiales,
des risques professionnelles et des différentes pensions. L'allure du
graphique montre une augmentation exponentielle de ces dépenses. En
effet, cette augmentation est liée à celui des encaissements.
Cette évolution plus que proportionnelle à celui des
encaissements n'a pas d'impact significatif sur la trésorerie, car en
effet son pic est de 16 000 000 000 comparé à celui des
encaissements qui s'élevait en 2010 à près de 40 000 000
000. De plus la nature de ces dépenses fait d'elle des dépenses
inévitables.
I.1.2.2. Dépenses de fonctionnement
Ces dépenses résultent de l'ensemble des charges
communes qui sont inhérentes au bon fonctionnement de l'institution. Il
s'agit notamment des paiements des salaires, des indemnités, des primes,
des achats de fournitures de bureau et des équipements.
52
L'évolution de ces dépenses entre 2009 et 2010
figures dans le graphique ci-dessous
Graphique 3: évolution des dépenses
de fonctionnement de la CNSS entre 2008 et 2010 en millier de franc
CFA
Source : construction personnelle
à partir des données de l'annuaire statistique 2010
Constituées des charges de gestion administratives et
des charges immobilières, ce graphique montre que les charges de
fonctionnement de la CNSS ont connu une croissance de 2008 à 2010. Elles
sont passées de 40 000 000 000 en 2008 à plus de 50 000 000 000
en 2010. Cette importance des dépenses de fonctionnement est due aux
charges liées à la gestion administrative qui représente
38.51% de l'ensemble des dépenses de l'institution. Cette tendance n'est
pas conforme aux normes de la CIPRES qui recommande que les charges
liées à la gestion administrative d'une institution de
prévoyance sociale soit inférieure ou égale à 15%
des dépenses total pour un exercice donnée.
I.1.2.3. Dépenses d'investissement
Les dépenses d'investissement correspondent aux
investissements effectués par la CNSS dans l'immobilier et constituent
une part importante des décaissements de l'institution.
Croisement entre encaissement et
décaissements
Le graphique ci-dessous correspond a une évolution
comparée entre encaissements et décaissements de la CNSS afin
d'avoir une idée de la trésorerie.
53
Graphique 4: évolution comparée des
encaissements et décaissements de la CNSS de 2008 à 2010 en
millier de franc CFA
Source : construction personnelle
à partir des données de l'annuaire statistique 2010
En analysant le graphique illustrant la comparaison entre les
encaissements et les décaissements, on remarque que pour les trois
exercices, les fonds de la CNSS arrivent toujours à faire face à
ses besoins ; d'où un reliquat important de trésorerie. On
pourrait donc se poser la question de l'usage de cet excèdent.
I.2. Différents placements de la CNSS
I.2.1. Placements à long termes
Il existe plusieurs types de placement à long terme.
Ceux pratiqués par la CNSS sont généralement de trois
ordres : Les titres de participations, les prêts, les placements
immobiliers.
I.2.1.1. Investissements dans l'immobilier
Depuis 1975, la CNSS s'est investie dans l'immobilier. Environ
25% de ses recettes sont utilisées à cet effet. Les
infrastructures ainsi réalisées sont soit alloués à
la location simple (cas des cités de l'avenir, cité AN IV) ou
à la vente (cas des cités des forces vives, cités du 11
décembre a FADA). Le but est de tirer un produit à long terme.
Le tableau suivant montre les montants encaissés dans
l'immobilier entre 1997 et 2001
54
Tableau 5: évolution des recettes
encaissées par la CNSS entre 1997 et 2001en franc CFA
|
Années
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Somme à
recouvrer
|
148743500
|
163707000
|
164505000
|
184454000
|
184454000
|
Recettes
|
128908500
|
143370000
|
149934000
|
146696000
|
168163000
|
Taux de
recouvrem
ent
|
86,66%
|
87,57%
|
91,14%
|
79,52%
|
91,17%
|
Source : DIGI CNSS(2002)
La lecture de ce tableau laisse voir des recettes
considérables en évolution croissante sur les cinq années.
Ces recettes ont connu une évolution de 30%. De plus, les taux de
recouvrement sont en hausse passant de 86.66% en 1997 à 91.17% en 2001.
Cela peut être expliqué par les nouvelles constructions
qu'effectue l'institution chaque année et a l'arrivée de nouveau
locataire. Quant au taux, son évolution est due au dispositif mis en
place par la CNSS pour le recouvrement de ses créances.
I.2.1.2. Titres de participations
Ce sont des titres de propriétés
représentant une fraction du capital de la société et
confèrent à son détenteur des droits d'associer. Pour
exercer une certaine influence, la CNSS détient beaucoup de
participation dans la plus part des institutions financières au BURKINA
FASO (CORIS BANK, BCB...). Le tableau suivant illustre les capitaux investis
par la CNSS dans des prises de participation et le profit réalisé
en 2000 et en 2001.
Tableau 6: situation des participations de la CNSS
en 2000 et en 2001 en franc CFA
Désignations
|
2000
|
2001
|
Montants
|
Intérêts
|
Montants
|
Intérêts
|
Bon BOAD
|
700 000 000
|
42 000 000
|
525 000 000
|
42000 000
|
Titre d'Etat BF
|
10 357 166 628
|
329 209 940
|
9 370 769 808
|
299 618 036
|
Emprunt d'Etat
|
320 000 000
|
12 000 000
|
240 000 000
|
8 900 000
|
Titre d'Etat RCI
|
400 000 000
|
22 500 000
|
400 000 000
|
20 000 000
|
obligataire
|
1 000 000 000
|
80 000 000
|
1 000 000 000
|
80 000 000
|
Obligation BRAKINA
|
394 800 000
|
39 216 800
|
263 200 000
|
27647 844
|
TOTAL
|
1 317 196 6628
|
52 4926740
|
11 798 969 808
|
478 165 880
|
Source : DFC (2002)
55
L'analyse de ce tableau montre l'état des
participations prise par la CNSS dans les obligations émises par les
entreprises et les Etats. De cette analyse, il ressort que 13 171 966 628 et 11
798 969 808 investis respectivement en 2000 et 2001 ont produit respectivement
524 926 740 et 478 165 880 soit 3.98% et 4.05%. Ces capitaux investis ont
produit des intérêts à des taux relativement dans la
fourchette des taux bancaires. Le rendement des participations de la CNSS est
donc rentable mais non optimal par comparaison avec d'autres type de
placements.
I.2.1.3. Les prêts ou avances de
trésorerie
Les prêts sont des sources de financement par lesquels
la CNSS tire la meilleure rémunération de ses
disponibilités. En effet, les taux appliqués sont
légèrement au-dessus des taux bancaires (pour la CNSS) et en
deçà (pour les entreprises a besoin de financement). Il s'agit
donc d'un partenariat gagnant-gagnant.
Figure 10: illustration du prêt
interentreprises
Banque
4%
CNSS
8%
Entreprise x
Source : construction
personnelle
Sont concentrés dans le tableau suivant l'état des
prêts octroyé par la CNSS aux entreprises et organisation.
56
Tableau 7: états des prêts
octroyés par la CNSS aux entreprises au 31/12/02 franc CFA
bénéficiaire
|
date d'octroie
|
montants
|
somme due au
31/12/02
|
remboursement aucours du trimestre
|
somme restant du
|
LONAB
|
15/12/1993
|
1 372 051 392
|
1 372 051 392
|
0
|
1 372 051 392
|
SIX
ENGAGEMENT
|
30/05/2000
|
500 000 000
|
500 000 000
|
0
|
500 000 000
|
AN
|
02/07/2001
|
500 000 000
|
500 000 000
|
0
|
500 000 000 000
|
PROGRAMME SPECIAUX
|
07/11/2001
|
3 000 000 000
|
30 000 000
000
|
0
|
3 000 000 000
|
CONT CRADA
|
09/08/2001
|
9 416 000
|
9 416 000
|
0
|
9 416 000
|
METSS
|
23/04/2002
|
330 000 000
|
0
|
0
|
330 000 000
|
TOTAUX
|
|
5 711 467 392
|
5 381 467 392
|
0
|
5 711 467 392
|
Source : DFC(2003)
Ce tableau illustre l'état des créances de la
CNSS au 31/03/12. De ce tableau, il ressort que sur 5 711 467 392 FCFA
prêté dont 5 381 467 392, aucun remboursement n'a
été effectué. Les cas les plus graves sont les prêts
accordés à la LONAB et aux programmes spéciaux qui
respectivement sont de 1 372 051 392 et 3 000 000 000.
I.2.2. Placements à court terme
Parmi les placements à court terme de la CNSS, on
distingue :
I.2.2.1. Dépôt à terme (DAT)
Le DAT est l'engagement que la CNSS prend de s'abstenir de
l'utilisation d'une certaine somme selon un échéancier bien
défini. Les fonds sont donc à la disposition du banquier durant
ce temps. Cependant, en retour, elle lui verse des intérêts dont
le taux est négociable. La CNSS possède au moins un DAT dans
toutes les banques de Ouagadougou et de Bobo dioulasso. La situation des DAT de
la CNSS au 31/12/2000 est consignée dans le tableau suivant.
57
Tableau 8:situation des DAT de la CNSS au
31/12/2000 en franc CFA
Désignations
|
Montants DAT au 31/12/00
|
Intérêt perçu
|
DAT BIB OUAGA
|
4 300 984 282
|
127 890 717
|
DAT BICIAB OUAGA
|
3 968 283 763
|
200 028 662
|
DAT SGBB OUAGA
|
6 849 649 939
|
483 641 337
|
DAT CNCA OUAGA
|
508 050 016
|
22 404 258
|
DAT BCB OUAGA
|
2 315 959 959
|
113 846 552
|
DAT ECOBANK OUAGA
|
2 031 762 238
|
94 122 779
|
DAT BOA OUAGA
|
707 705 632
|
137 726 510
|
DAT BIB BOBO
|
150 000 000
|
4 993 148
|
DAT BIB BANFORA
|
100 000 000
|
4 904 114
|
DAT BICIAB BOBO
|
924 603 529
|
60 672 291
|
DAT BICIAB BANFORA
|
103 047 529
|
6 323 351
|
DAT BCB BOBO
|
659 614 585
|
38 753 524
|
DAT BOA BOBO
|
550 000 000
|
|
Totaux
|
23 169 661 472
|
1 295 307 243
|
Source : DFC(2001)
L'analyse de la situation des DAT effectués par la CNSS
durant l'année 2000 montre que ceux-ci sont rentables. En effet sur un
montant total de 23 169 661 472 investis en DAT, la rentabilité
financière est estimée à 1 295 307 243 soit un taux de
placement moyen de 5.6% malgré que le DAT de la BOA BOBO n'a pas produit
d'intérêt au 31/12/2000. Ce taux est supérieur au taux de
placement ordinaire qui oscille entre 3.5% et 4%. En conclusion les DAT de la
CNSS sont optimal
I.2.2.2.Les actions
Les actions sont des titres propriétés
représentant une fraction du capital d'une société et
conférant au détenteur des droits d'associer. La CNSS est
détentrice d'action dans plusieurs sociétés de la place,
ce qui lui permet de glaner beaucoup de dividende et donc de solidifier son
arsenal financier. Le tableau ci-après montre la situation des actions
détenues par la CNSS ainsi que les dividendes perçus en 2000 et
en 2001
58
Tableau 9:la situation des actions détenues
par la CNSS ainsi que les dividendes perçus en 2000 et en 2001 en franc
CFA
sociétés
|
Montant des actions en 2000
|
dividende
|
Montant des actions en 2001
|
Dividende
|
SOCOGIB
|
1 678 800 000
|
|
0
|
|
1 678 800 000
|
|
0
|
|
CITEX
|
100 000 000
|
|
0
|
|
100 000 000
|
|
0
|
|
SCFB
|
60 000 000
|
|
0
|
|
60 000 000
|
|
0
|
|
BICIAB
|
100 000 000
|
52
|
500
|
000
|
100 000 000
|
49
|
500
|
000
|
SBIF
|
20 000 000
|
2
|
672
|
000
|
25 680 000
|
5
|
680
|
000
|
BCB
|
825 000 000
|
20
|
625
|
000
|
825 000 000
|
34
|
031
|
250
|
Totaux
|
2 783 800 000
|
75
|
797
|
000
|
2 789 480 000
|
89
|
211
|
250
|
Source : DFC(2002)
L'analyse de ce tableau montre que sur un investissement en
action de près de 3 000 000 000, la CNSS n'a reçu que 75 797 000
en 2000 et 89 211 250 en 2001, soit une rentabilité de 2.71% et 3.19%
respectivement en 2000 et en 2001. Cette faible rentabilité s'explique
par l'absence de dividende dans trois sociétés ou sont
immobilisé 2 378 800 000.ces taux étant en dessous de taux
bancaire permet de conclure que les placement en action de la CNSS ne sont pas
rentables
I.2.2.3. Les obligations
Elles sont des titres de créances représentant
une fraction d'un emprunt émis par l'Etat, les collectivités
publiques ou certaines entreprises du privé. En cas d'émission
d'obligation, c'est la société burkinabé
d'intermédiation financière (SBIF) qui adresse une correspondance
à la CNSS. La CNSS détient à nos jours plusieurs
obligations qui lui assurent des intérêts substantiels.
De notre étude sur la question de la planification des
ressources et dépenses de la CNSS, il résulte que la CNSS ne
dispose pas de budget de trésorerie dans ses outils de gestion. Ce
résultat est difficilement justifiable par des données
chiffrés car ayant été obtenu grâce à
l'entretien et l'observation directe. Ainsi, le non présence d'un budget
de trésorerie à la CNSS peut avoir deux impacts majeurs :
59
Primo, la CNSS ne pourra pas anticiper sur les placements
futurs en cas de trésorerie largement excédentaire. Cela peut
avoir pour conséquence une mauvaise négociation des placements ou
une perte d'opportunité
Secundo, en cas de trésorerie déficitaire un
mode de financement adéquat n'ayant pas été prévu,
elle pourrait supporter trop de charges financières
La CNSS se fonde uniquement sur un budget local alloué
à la section engagement et équipement pour des besoins ponctuels
liés notamment à l'achat des fournitures de bureau et autre
petits matériels. Au regard donc de ces résultats, nous concluons
que notre première hypothèse qui stipulait que la CNSS ne dispose
pas d'un système de prévision est confirmée
Dans l'environnement financier de la CNSS, presque tous les
types de placements sont adoptés par celle-ci. Ce qui témoigne
d'une bonne gestion des excédents de trésorerie. Cependant, nous
avons pu remarquer que certains placements à savoir l'investissement
dans l'immobilier bien que répondant à des soucis d'action
sociale ne traduit pas une bonne gestion financière. L'exemple far est
la construction de la cité des forces vives à ouahigouya (au
nombre de vingt(20) villa)) pour un cout unitaire de 52000000 F CFA qui depuis
deux(02) ans n'ont pas d'acquéreur. Si l'on suppose que la CNSS peut
négocier ses DAT jusqu'à 5% cela représente un manque
à gagner de 52000000*5%=2600000 par villa et par an. De plus, les
prêts à l'Etat et ses démembrements pourraient causer des
problèmes de trésorerie à la CNSS ; car dans la majeure
partie du temps, ces prêts ne sont pas remboursés à
échéance ou pire encore non remboursés. En dépit de
tout ceci, la CNSS ne connait pas de problème de trésorerie. Elle
n'a donc pas recours au financement bancaire et tous ses investissements se
font sur fond propres ; ce qui fait d'elle un agent a capacité de
financement. Ainsi donc, l'hypothèse 2 est infirmée.
Quant à la gestion des risques financiers, aucune
mesure n'est prise par la CNSS pour pallier ni à la fluctuation des taux
de change, ni des taux d'intérêt, ni des prix des matières.
Cela s'explique par le fait que le caractère d'établissement
public de prévoyance sociale ne lui permet pas d'effectuer des
placements à l'extérieure. Aussi, tous les achats
effectués à l'extérieur ne se font pas à
crédit ; donc la CNSS ne craint pas une fluctuation des devises. De plus
le portefeuille de la CNSS est diversifié. Autrement dit, la CNSS ne met
pas tous ses oeufs dans le même panier en témoigne ses
différents placement (actions, obligations, prêts
interentreprises...). Ainsi donc, la CNSS dispose d'outils adéquats a
l'optimum de gestion
60
dans le contexte économique de son environnement-
d'où l'infirmation de notre troisième hypothèse.
II Critiques et recommandations
Cette section est la résultante de la section 1 et du
cadre théorique. Elle a pour but premier de déceler les
insuffisances de la CNSS en matière d'optimisation de trésorerie,
mais aussi de proposer des solutions pour améliorer cette gestion.
II.1 Critique
Deux critiques fondamentales peuvent être faites
à la CNSS. Il s'agit de l'absence d'une planification financière
et des pertes d'opportunité générées par certains
placements certains placements. En effet la planification financière
répondant à un souci de prudence par anticipation est un
modèle de gestion indispensable pour les grandes institutions au nombre
desquelles figurent la CNSS. Aussi la sous rentabilité de certains
investissements tels que les placements en actions ou les prêts
interentreprises effectuées par la CNSS n'est pas conforme aux principes
directeur des investissements financiers.
En plus de ces deux critiques, nous avons rencontré des
faiblesses au niveau des services de la comptabilité :
? L'absence d'une comptabilité d'engagement ? L'absence
d'un logiciel de suivi de trésorerie ? Une dépendance
vis-à-vis de l'Etat
? Manque de ressources humaines.
? Pas de rigueur dans les écritures comptables
II.2. Recommandations
Au regard de ses faiblesses, nous recommandons a la CNSS :
- Élaborer un plan de prévision des
recettes et des dépenses.
En effet, l'estimation des recettes futures, de même que
les dépenses peut se faire en tenant compte des recettes et
dépenses antérieures. On obtiendra donc les fonctions suivantes
:
Recettes= ax+b
Dépenses=a'y+b'
D'où trésorerie = ax+b - a 'x-b. Ces
résultats permettront d'élaborer un tableau comme ceci :
61
Tableau 10:proposition de budget de
trésorerie pour la CNSS
Eléments
|
Janvier
|
Février
|
.
|
Décembre
|
Solde initial
|
|
|
|
|
Cotisations sociales
|
|
|
|
|
Dépenses techniques
|
|
|
|
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Soldes
|
|
|
|
|
Source : construction
personnelle
- Renforcement du service des opérations
financière
Le renforcement du service des opérations
financières devra être effectué par un apport en capital
humain compétent. En effet, ce service n'est composé que de deux
personnes actuellement chargé de suivre les opérations
financières de toute la CNSS. Ce service ne dispose pas d'un logiciel de
suivi de trésorerie et de télétransmission.
- Autres recommandations
nous recommandons à la CNSS l'application dans les
écritures comptables notamment celle en relation avec la banque. En
effet, nous avons remarqué que des écritures déjà
passé par la banque figurent encore dans l'état de rapprochement
quatre (04) à cinq (05) mois plus tard. Cette présence traduit le
fait que la CNSS n'a pas passé l'écriture comptable alors que sa
banque l'a déjà fait.
La direction financière et comptable souffre d'un
manque de personnels, notamment dans la section recette, gestion de
portefeuille et la section compte centraux. Ceci alourdi le travail des agents
et par conséquent entraine une lenteur administrative. Nous recommandons
donc à la CNSS, le recrutement de trois agents pour la section recette,
d'un agent pour la section gestion de portefeuille.
62
Conclusion générale
Une bonne gestion de trésorerie consiste à
assurer la solvabilité de l'entreprise à moindre coût, cela
signifie que l'entreprise doit être en mesure d'honorer ses
échéances financières à tout moment, en maintenant
une encaisse minimum. Par ailleurs, elle doit maximiser le rendement de
placement de ses excédents de trésorerie éventuels par des
techniques adaptées. De ce fait, une optimisation de la gestion de la
trésorerie repose sur le couple sécurité et
rentabilité.
Aussi, il faut retenir que le processus de gestion de la
trésorerie est essentiel pour sa mise En oeuvre et suppose la
conjugaison de deux types d'action dont :
y' Des actions internes : la prévision des flux
monétaires (encaissement et décaissement) et le choix des moyens
de couverture du déséquilibre éventuel entre les
entrées et les sorties de fonds, ainsi que le contrôle de la
trésorerie ;
y' Des actions externes : elles visent essentiellement
à assurer les meilleures conditions de négociation des
facilités bancaires, des conditions de règlement des clients et
de paiement des fournisseurs, ainsi que les meilleurs placements à court
terme dans un sens d'optimisation ou de rentabilité des fonds.
Notre but premier était de faire découvrir
l'originalité d'une optimisation de trésorerie, et lui attribuer
une fonction propre au sein de l'entreprise. Ensuite, nous avons voulu prouver
les raisons de cette démarche et l'utilité réelle de la
gestion de trésorerie sur le cas opérationnel de la CNSS. Et
aussi, nous avons voulu montrer que les gains importants qu'une gestion
optimale des flux financiers (placements sur le marché monétaire,
gestion des risques de liquidité et de taux...) peut procurer, justifie
une meilleure reconnaissance de la part des autres départements car la
trésorerie représente dans l'entreprise ce que l'oxygène
représente dans la vie humaine. Mais, il faut tout de même noter
que l'efficacité du travail accompli par le trésorier
dépend grandement de la qualité des données transmises et
de la rapidité de leur transfert en temps opportun.
63
Références bibliographiques
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à l'usage des managers, maîtrisé les
Chiffres de l'entreprise, 2e édition, Edition
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64
Annexe