DEDICACE
A nos regrettés parents
A nos regrettés frères et soeurs
A toutes les Soeurs de la
Charité
A nos amis et connaissances
REMERCIEMENTS
Nous voudrions tout d'abord remercier le Bon Dieu. C'est par
sa grâce et son amour que nous avons eu la chance d'étudier et de
réaliser cette recherche.
Si ce travail a pu aboutir c'est que nous avons
bénéficié du soutien de diverses personnes.
C'est ainsi que nous voudrions saisir cette occasion pour leur
exprimer nos profonds sentiments de remerciements.
De prime à bord nous reconnaissons fermement la
contribution très importante de notre congrégation des soeurs de
la charité qui a assuré le financement de notre formation.
Nos remerciements s'adressent au Président et Fondateur
de l'ULK ; le Professeur Docteur RWIGAMBA BALINDA pour nous avoir permis
de compléter nos études dans un cadre serein où les
qualités humaines ont une grande valeur au sein d'une Université
oeuvrant de sa propre création.
Nos sentiments de gratitude s'adressent aussi au CCA MUHIRE
KANYAMASORO qui a accepté, malgré ses multiples tâches et
responsabilités, d'assurer la direction de ce mémoire. Ses
précieux conseils et critiques constructifs nous ont permis de franchir
diverses barrières d'ordre scientifique. Nous remercions
également le corps professoral de l'ULK qui nous a formés.
Nos vifs remerciements vont également aux
autorités et à la population du secteur de Ndera, pour leur
accueil, leur participation et leurs informations qu'ils nous ont fournies. Un
grand merci s'adresse aussi à tous ceux qui nous ont aidées,
soutenu et encouragé par leur amitié chaleureuse.
Que Monsieur RUSIZANA Jules Maurice trouve ici l'expression de
notre gratitude, car il n'a rien épargné pour nous permettre
d'atteindre nos objectifs.
Notre profonde reconnaissance s'adresse aussi à tous
les collègues de promotion et tous ceux qui ont contribué de
près où de loin à la réalisation de ce travail.
Il serait ignorant de ne pas remercier, nos chères
soeurs de la charité membres de notre Région du Rwanda, chacune
en particulier pour leurs prières et leurs encouragements, qu'elles
trouvent ici l'expression de notre profonde reconnaissance.
MUKAMBAYIRE Marie
SIGLES ET ABREVIATIONS
C.S : Centre de Santé
CCA : Chargé de cours
associé
EDSBF : Enquête Démographique et de
Santé au Burkina-Faso
EDSR : Enquête Démographique et de
Santé au Rwanda
FAO : Foods and Agricultural Organization
IPAB : Initiative des Hôpitaux Amis des
Bébés
INSD : Institut National supérieur pour le
Développement
INSR : Institut National de Statistique du
Rwanda
MINAGRI : Ministère de l'Agriculture et de
l'Elevage
MINECOFIN : Ministère des Finances
MINISANTE : Ministère de la Santé
MPE : Malnutrition
Protéino-Energétique
NISR : National institute of Statistics of
Rwanda
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
OUA : Organisation de l'Unité
Africaine
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PCIME : Prise en Charge Intégrée
des Maladies de l'Enfance
PNBC : Programme de Nutrition à Base
Communautaire
SIDA : Syndrome d'Immuno-Déficience
Acquise
SOSOMA : Soja, Sorgho, Maïs
ULK : Université Libre de Kigali
UNICEF : United Nations International Children's
Emergency Fund
USA : United State of American
VIH : Virus d'Immuno-Déficience
Humaine
VIT A : Vitamine A
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Répartition de la population du
secteur
31
Tableau 2. Répartition de
l'échantillon d'étude par cellule
36
Tableau 3: Répartition des
enquêtés selon l'âge et sexe
37
Tableau
4: Répartition des enquêtés selon les catégories professionnelle
et sexe
38
Tableau 5: Catégorisation des
enquêtés par état civil et sexe
39
Tableau 6: Le niveau d'étude des
enquêtés
40
Tableau 7: Catégorisation des
enquêtés par confessions religieuses
41
Tableau
8: Répartition des enquêtés selon le
sexe et selon les moyens de
détection
de la malnutrition
43
Tableau 9: Les principales causes de la
malnutrition des enfants
45
Tableau 10: Origines des aliments
50
Tableau 11: Origine des ressources
financières
51
Tableau 12: Etat de lieu des terres cultivable
52
Tableau 13: Les aliments d'origine animale
53
Tableau 14: Revenu mensuel du ménage
54
Tableau 15: Fréquentation des services de
planification familiale
55
Tableau 16: Causes de non pratique de la P.F
56
Tableau 17: connaissance sur les trois groupes
d'aliments
57
Tableau 18: Distribution des aliments par le
service nutritionnel
62
Tableau 19: La pratique de l'allaitement à
NDERA jusqu'à 2 ans.
65
Tableau 20: Les causes de la non pratique
d'allaitement
65
Tableau 21: Avantages de vaccination sur la
situation sanitaire des enfants
vaccinés
67
Tableau 22:Effets économiques de la vaccination sur
la situation familiale............67
Tableau 23: L'élevage de nos
enquêtés
71
TABLE DES
MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
LISTE DES TABLEAUX
iv
TABLE DES MATIERES
v
INTRODUCTION GENERALE
1
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
2
1.1.Intérêt personnel
2
1.2. Intérêt académique et
scientifique
2
1.3.Intérêt social
3
2. DELIMITATION DU SUJET
3
2.1. Dans le temps
3
2.2. Dans l'espace
3
2.3. Dans le domaine
3
3 .PROBLEMATIQUE
4
4.HYPOTHESES
7
5.OBJECTIFS DU TRAVAIL
8
5.1 Objectif global
8
5.2.Objectifs spécifiques
8
6.METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
8
6.1 Techniques de collecte des données
9
6.1.1 Technique documentaire
9
6.1.2 Technique d'interview
9
6.1.3 Technique de questionnaire
9
6.1.4 Technique d'échantillonnage
10
6.2 MÉTHODES D'ANALYSE DES
DONNÉES
11
6.2.1 Méthodes descriptive
11
6.2.2 Méthode analytique
11
6.2.3 Méthode statistique
11
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
12
CHAPITRE 1. CADRE THEORIQUE ET
CONCEPTUEL
13
1.1. DEFINITION DES MOTS CLES
13
1.1.1.La nutrition
13
1.1.2. La malnutrition
13
1.1.3. La malnutrition
protéino-énergétique
15
1.1.3.1. Le Kwashiorkor
15
1.1.3.2. Le marasme
16
1.1.5. La sécurité alimentaire
16
1.2. REVUE DE LA LITTÉRATURE
17
1.2.1. Généralité sur les
facteurs de risque de la malnutrition
17
1.2.2. LES CAUSES DE LA MALNUTRITION
19
1.2.2.1. Causes immédiates
19
1.2.2.2. Causes sous -jacentes
19
1.2.2.3. Causes fondamentales
21
1.2.3. LES CONSEQUENCES DE LA MALNUTRITION SUR
L'ETAT DE SANTE DES
ENFANTS.
21
1.2.3.1. Au niveau des carences
22
1.2.3.2. Conséquences de la malnutrition sur
l'économie
22
1.2.3.3. Malnutrition et la mortalité
23
1.2.3.4. Malnutrition et morbidité
23
1.2.3.5. Malnutrition et scolarité
24
1.2.3.4. Malnutrition et sous alimentation
24
1.2.4. Situation de la malnutrition dans le
monde
24
1.2.5. Les activités de lutte contre la
malnutrition
26
1.2.5.1. L'approche de la Conférence
Internationale sur la nutrition (CIN)
27
1.2.5.2. L'approche de six «p»
27
1.2.5.3. La lutte contre la malnutrition au niveau
des institutions sanitaires
28
1.3. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
29
1.3.1. Aspects géographiques
30
1.3.1.1. Situation politico-administrative
30
1.3.1.2. Localisation et présentation de la
population
30
1.3.1.3. Aspects sanitaires
31
1.3.1.4. La situation socio-culturelle
32
CHAPITRE 2 : LA PRISE DE CONSCIENCE DES FAMILLES SUR
LA NATURE, LES EFFETS, ET LES FACTEURS
INFLUENÇANT LA MALNUTRITION INFANTILE.
35
2.1. IDENTIFICATION DES ENQUETES
35
2.1.1. Age et Sexe des enquêtées
37
2.1.2. Activités professionnelles des chefs
de ménages
38
2.1.3. Etat matrimonial des
enquêtés
39
2.1.4. Identification des enquêtes selon le
niveau d'étude
40
2.1.5. L'appartenance confessionnelle des
enquêtés
41
2.2. ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
42
2.2.1. Prise de conscience des problèmes
nutritionnels par les communautés
42
2.2.2. Prise de conscience de l'existence de la
malnutrition par le constat de
ses
dégâts
44
2.2.3. Prise de conscience par l'intervention des
animateurs de santé
Communautaire et
des Centres de Santé
44
2.3. Causes de la malnutrition chez les enfants de
0 à 5 ans dans le secteur de
NDERA
44
2.3.1. Problème d'emploi
45
2.3.2. Mauvaise gestion du budget familial par
les parents
46
2.3.3. Insuffisance des apports alimentaires
46
2.3.3.1. Insécurité alimentaire
des ménages
47
2.3.4. Pratiques et conditions
d'hygiène inadéquates
48
2.3.4.1. Faible accès à l'eau
potable
48
2.3.4.2. Maladies parasitaires
49
2.3.5. Insuffisance des soins pour l'enfant et
la femme
49
2.6. Origines des aliments en faveur des enfants de 0 à 5ans dans
le secteur de
NDERA
50
2.6.1. Origine des ressources financières pour l'achat des aliments consommés
51
2.6.2. Identification des
enquêtés par l'estimation de l'état de lieu des terres
cultivables
52
2.6.3. Compléments alimentaires
d'origine animale
53
2.7. Les facteurs de la malnutrition chez les
enfants de moins de 5 ans dans le
secteur administratif de NDERA
53
2.7.1. Les facteurs économiques
54
2.7.2. Facteurs démographiques
55
2.7.2.1. La pratique de la planification
familiale
55
2.7.2.2. Causes de non pratique de la P.F
56
2.7.2. Facteurs éducationnels
57
CHAPITRE 3 : LES STRATEGIES PROPOSEES POUR LUTTER CONTRE
LA
MALNUTRITION DANS LE SECTEUR DE NDERA
61
3.1. Prise en charge nutritionnelle
62
3.2. Prise en Charge Intégrée des
Maladies de l'Enfance (PCIME)
63
3.2.1. Distribution des moustiquaires
imprégnées
64
3.2.2. Promotion de l'allaitement maternel
64
3.2.3. Vaccination
66
3.2.3.1. Effet bénéfique de
vaccination sur la situation sanitaire des enfants
67
3.2.3.2. Effets économiques de la
vaccination des enfants
68
3.3. Jardin potager
69
3.4. Elevage du petit bétail et de la
volaille
70
CONCLUSION GENERALE
74
BIBLIOGRAPHIE
78
ANNEXES
82
INTRODUCTION GENERALE
Selon l'UNICEF (1998 :10) Depuis longtemps la
malnutrition figure parmi les dix premières causes de la
mortalité et la morbidité chez les enfants de moins de 5ans. Elle
joue un rôle dans la moitié au moins des décès
d'enfants de moins de 5ans dans le monde, ce qui est plus que n'importe quelle
maladie infectieuse et pourtant elle n'est pas une infection. Elle constitue
une menace silencieuse et invisible faisant de terribles ravages chez les
enfants. Elle a des effets néfastes sur le développement physique
et psychique de l'enfant, elle est un déterminant de la mortalité
des enfants par le fait qu'elle rend faible les enfants face aux agents
pathogènes et constitue un élément essentiel du retard de
croissance de ces enfants. Menace pour les femmes, elle constitue une violation
de droits de l'enfant. C'est une crise planétaire, et cependant elle n'a
pas éveillé beaucoup d'inquiétude dans l'opinion. UNICEF
(2010 :8)
On n'estime que dans certains pays les pertes de vie, les
infirmités et la chute de la productivité consécutive
à la malnutrition coute plus de 5% du PNB. Aussi longtemps tenu pour une
cause de la malnutrition, la pauvreté est de plus en plus
considérée comme l'une de ses conséquences.
D'après KEFFING Dabo (2008 :8) la malnutrition et
la faim dans le monde sont des sujets qui touchent à des
problèmes fondamentaux de la société :
pauvreté, répartition des richesses, ignorance
démographique, etc. Il n'est pas surprenant qu'il existe des nombreuses
visions du problème et que chaque société en est une
compréhension différente. Ce faisant, les solutions
proposées pour éradiquer la malnutrition diffèrent d'un
groupe social à l'autre et évoluent au court du temps. C'est pour
cette raison que nous avons voulu traiter et travailler sur un sujet de la
malnutrition intitulé «Evaluation de la prise de conscience des
problèmes nutritionnels par les communautés et les facteurs
influençant la situation nutritionnelle chez les enfants de moins de
5ans. »
1. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Pour mener une étude scientifique, le choix du sujet
est la première chose à faire. Consciente du fait que, dans notre
pays, la malnutrition est classée parmi les dix premières causes
de la mortalité infantile et qu'elle a des effets néfastes sur le
développement physique et psychique de l'enfant, c'est pour ces raisons
que nous avons voulu apporter notre contribution en travaillant sur le sujet
intitulé « Evaluation de la prise de conscience des
problèmes nutritionnels par les communautés et les facteurs
influençant la situation nutritionnelle chez les enfants de moins de
5ans afin de proposer des solutions possibles.
Dans ce travail le choix a porté sur :
l'intérêt personnel, académique et scientifique et
social.
1.1
.Intérêt personnel
Vu la fréquence des enfants souffrant de la
malnutrition au centre de santé de Rubungo et faisant partie des femmes
rwandaises sensibles à ce problème un sujet pareil ne pouvait pas
échapper à notre attention. C'est dans ce contexte que nous avons
entrepris cette recherche afin d'apporter notre contribution dans la lutte
contre ce fléau au Rwanda en général et dans le secteur
Ndera en particulier.
1.2 .
Intérêt académique et scientifique
Sur le plan académique, tout étudiant est
appelé à réaliser un travail de recherche scientifique
à la fin du second cycle des études universitaires. De ce fait,
nous devons entreprendre des recherches pour répondre aux exigences et
aux règlements académiques.
Sur le plan scientifique, la réalisation de ce travail
nous a permis d'entrer en profondeur du problème, de découvrir
les fautes à corriger et les forces à exploiter. Cette
étude va apporter une modeste contribution dans la littérature
scientifique dont les chercheurs ultérieurs pourront s'inspirer, soit
pour nous compléter soit pour l'améliorer au profit de
l'avancement de la science.
1.3
.Intérêt social
Comme le sujet est d'actualité et le problème
touche les enfants de notre pays en général et du secteur Ndera
en particulier, ce travail devrait éveiller la population et les
autorités locales à participer activement à la
résolution de ce problème et à envisager les mesures
à prendre pour réduire la prévalence de ce fléau.
2. DELIMITATION DU
SUJET
Pour qu'une étude aboutisse à des
résultats clairs et concrets, nous avons délimité notre
étude dans le temps, dans l'espace et dans le domaine.
2.1. Dans le temps
Notre étude porte sur l'évaluation de la
prise de conscience des problèmes nutritionnels par les
communautés et les facteurs influençant la situation
nutritionnelle chez les enfants de moins de 5ans depuis l'année
2007jusqu'à l'an 2011. C'est en 2007 que la politique de nutrition a
été adoptée par le Ministère de la santé
tandis que 2011 correspond à la période de recherche et de la
rédaction de notre mémoire.
2.2. Dans l'espace
L'étude a été menée dans le
secteur de Ndera, dans le district de Gasabo par des raisons
d'accessibilité. Nous avons aussi choisi ce secteur parce qu'il a tous
les caractéristiques du milieu rural, malgré qu'il se trouve dans
la ville de Kigali.
2.3. Dans le domaine
Notre recherche vue sous l'angle social, touche le domaine de
la sociologie de la santé et de la sociologie rurale car nous cherchons
à mieux comprendre les facteurs qui sont à la base de la
malnutrition chez les enfants de moins de 5ans.
3 .PROBLEMATIQUE
La malnutrition figure parmi les plus sérieux
problèmes de santé publique dans le monde, mais plus
particulièrement dans les pays en développement. La malnutrition
constitue un défi majeur au niveau mondial. Elle est surtout
fréquente et apparente dans les premières années, elle
peut aussi exister chez les grands enfants et chez les adultes. Les nourrissons
et les enfants âgés de moins de 3ans ont des besoins plus
important que les adultes parce qu'ils grandissent. Cette situation a pour
conséquence directe une haute mortalité et la présence des
séquelles graves comme le retard de croissance c'est pourquoi beaucoup
de chercheurs ont consacré
leurs études sur la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans.
(
http://www.who.int/features/nutrition/fr/index.html)
consulté le 22/5/2010 à 17h25
Dans le monde, 143 millions d'enfants de moins de 5ans
souffrent de malnutrition, dont 20 millions de malnutrition, sous forme
sévère. La malnutrition est la cause de 60% des
décès parmi les 10,9 millions d'enfants de moins de 5ans
enregistrés annuellement dans les pays en développement. La faim
et la malnutrition tuent chaque année près de 6 millions
d'enfants de moins de 5ans. La plupart de ces enfants meurent de quelques
maladies infectieuses curables, notamment la diarrhée, la pneumonie ou
le paludisme. Ils auraient survécu si leurs constitutions physiques et
systèmes immunitaires n'avaient pas été affaiblis par la
faim et la malnutrition (
http://www.scidev.net/fr/features/les-d-fis-pos-s-par la malnutrition-faits-chiffres.html)
consulté le 22/5/2012 à 17h50
Selon le rapport de la FAO de 2004 parlant de
l'insécurité alimentaire dans le monde, chaque année plus
de 20 millions de bébés de poids insuffisant voient le jour dans
les pays en développement. Ce même rapport ajoutait que la faim
et la malnutrition provoque de souffrances humaines douloureuses, tuent plus de
5millions d'enfants chaque année et coutent aux pays en
développement des milliards de dollars, cause la perte de
productivité et de revenus (FAO, 2004 :5)
L'Afrique n'est pas épargnée par ce
fléau. La situation est très grave en Afrique subsaharienne.
Environ 17% de nouveaux nés en Afrique souffrent du retard de
croissance intra-utérine, ce qui est signe de sous alimentation des
femmes enceintes. La malnutrition au cours de la période
prénatale entraîne une augmentation du nombre des avortements
spontanés, du nombre des mort-nés et des conséquences sur
les caractéristiques physiques de l'enfant à la naissance :
poids faible, petite taille, etc. (FAO, 2006 :3)
L'Afrique est l'un des continents qui vit dans une situation
de crise permanente, caractérisée par l'inadéquation de la
disponibilité alimentaire et de la famine, de taux élevé
de mortalité infantile et de malnutrition maternelle, de pénuries
alimentaire et un régime alimentaire inappropriée. Les taux de
croissance économique sont plus bas, des revenus sont plus faibles,
tandis que la croissance démographique est plus élevée. La
ration alimentaire n'arrive pas à couvrir les besoins d'une personne sur
trois. La malnutrition protéique et énergétique,
l'anémie nutritionnelle, les troubles liés à la carence en
iode et en vitamine A ont été identifiés comme
étant les principaux problèmes liés à la
malnutrition. (LEVINSON et BASSETT, 2008 :289)
Toutes ces formes de malnutrition affectent surtout les
enfants et les adultes particulièrement les femmes. Cette malnutrition a
aussi un taux plus élevé de mortalité, et affecte le
développement physique et intellectuel des enfants. Dans l'Afrique
subsaharienne, un enfant sur trois est émacié, alors que deux
enfants sur cinq ont une malnutrition chronique (HODDINOTT,
2008 :410-415)
Le Rwanda est l'un des pays en développement où
la pauvreté prime. L'une des conséquences de cette situation est
la persistance des problèmes de sous-alimentation et de malnutrition.
Depuis longtemps la malnutrition est devenue un
problème de santé publique au Rwanda et les nouveaux cas de la
malnutrition ne cessent d'apparaitre ici et là. En 1982, la malnutrition
se retrouvait parmi les dix principales causes de mortalité
hospitalière et parmi les dix principales causes de la morbidité
au Rwanda (UNICEF, 2007 :12)
En vue de combattre la malnutrition et dans le souci de
réduire son impact, le gouvernement du Rwanda n'a cessé de
conjuguer ses efforts pour lutter contre ce fléau. La malnutrition
protéino-énergétique (MPE) fait partie des principaux
problèmes de santé publique au Rwanda. Elle reflète
l'état de la sécurité nutritionnelle d'une population et
se manifeste surtout chez les enfants de moins de 5ans. D'après le
rapport de MINISANTE de 1989 la tranche d'âge de 13-36 mois est
très touchée par la malnutrition
protéino-énergétique, mais aussi un impact pourcentage de
malnutrition concerne les enfants dans la première année de la
vie. (MINISANTE, 2010:14,181)
Selon l'EDSR 2010 plus de 4 enfants sur dix souffrent d'une
malnutrition chronique (retard de croissance) 45% sous sa forme
modérée et 19% sous sa forme sévère. Le niveau du
retard de croissance augmente rapidement avec l'âge, étant de plus
élevé parmi les enfants de 12 à 23 mois (55%) mais
également assez élevé (52 à 53%) parmi les enfants
plus âgés.
Ces mêmes résultats montrent que 4% des enfants
souffrent de la malnutrition aigue (émaciation) et 1% le sont
sévèrement. Le niveau d'émaciation est le plus
élevé (9%) pour les enfants de 12 à 23 mois, correspond
à la période au cours de laquelle s'observe une intensification
du sevrage et une plus grande exposition de l'enfant
aux maladies (liées par exemple aux nouveaux aliments non- hygiéniques)
(MINISANTE, 2009 :6)
Une étude conduite par le MINAGRI en Février
2010 sur la situation nutritionnelle des jeunes enfants au Rwanda, indique que
la malnutrition continue à constituer un grand problème de
santé au Rwanda. Cette étude donne entre autres les
résultats suivants :
20% des enfants rwandais, de 3 à 59 mois souffraient de
la malnutrition chronique. La prévalence d'émaciation
était de 6.8% pour la tranche d'âge 12 à 17mois avec une
légère diminution à 6.6%pour la tranche 18-23 mois.
48% des enfants habitant les régions rurales accusaient
une malnutrition chronique, comparé à 31% des enfants vivant dans
un centre urbain. Pour les enfants vivant dans la capitale de Kigali, 28%
accusaient un retard de croissance. C'est ainsi que le Rwanda s'est convenue
d'atteindre d'ici en 2015, l'objectif de réduire l'extrême
pauvreté et la faim et de réduire de moitié entre 1990 et
2015 la fréquence des individus souffrants de la faim (malnutrition,
sous-alimentation) (MINAGRI, 2008 :9)
Après avoir constaté qu'une proportion
importante des enfants âgés de moins de 5 ans avaient des
problèmes de malnutrition au Rwanda, le gouvernement en plus des
programmes habituels de lutte contre la malnutrition, a mis en place un
programme « une famille, une vache » dénommé
GIRINKA en kinyarwanda dans le but de lutter contre la malnutrition et la
pauvreté.
Malgré l'engagement ferme et déclaré du
gouvernement du Rwanda, des acteurs sociaux et partenaires au
développement, la prévalence de la malnutrition est très
élevée. Les résultats des rapports mensuels
consultés au niveau du C.S de Rubungo (Ndera), reflétant la
période de 2007 à 2011 montre qu'on a enregistré 413 cas
des enfants de moins de 5ans souffrant de la malnutrition aigue, dont 373 cas
le sont modérément et 30 le sont sévèrement et 10
sont morts (C.S.R, 2007-2010)
Cette situation nous a poussées à nous poser les
questions suivantes :
· Est-ce que les habitants du secteur de Ndera sont
conscients de leurs problèmes nutritionnels et les facteurs
influençant la situation nutritionnelle de leurs enfants ?
· Quels sont les stratégies utilisées pour
lutter contre la malnutrition au sein de la communauté du secteur
de Ndera?
4. HYPOTHESES
L'hypothèse est définie comme
la réponse aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de
la recherche formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse
puissent fournir des réponses (GRAWTTZ, 2001 :300).Une
hypothèse est aussi définie comme une explication, une
réponse (une supposition).Elle est le point de départ d'une
recherche ou d'une enquête. Une hypothèse est basée sur la
connaissance qu'on a du moment de la formuler. L'hypothèse sert á faire les prédictions basées sur le raisonnement. (
www.cslaval.qc.ca/prof_INet/anim/ac/pluie/pu-hypot.html)
consulté le 17/2/2012
Pour répondre aux questions de notre
problématique, nous avons formulé des hypothèses
suivantes :
Ø Le niveau bas de connaissance des familles sur la
nature et des effets de la
malnutrition, les facteurs socio économiques, démographiques et éducationnels
sont à la base de la malnutrition infantile dans le secteur de
Ndera.
Ø La prise en charge nutritionnelle, la prise en charge
intégrée des maladies de
l'enfance, la pratique de l'allaitement maternelle, le jardin potager, les vaccinations
et l'élevage du petit bétail et de la volaille
aident à lutter contre la malnutrition dans le
secteur de Ndera.
5. OBJECTIFS DU TRAVAIL
Pour arriver à terme, notre travail a poursuivi deux
objectifs suivants :
5.1 Objectif global
Evaluer la prise de conscience des problèmes
nutritionnels par les communautés et les facteurs influençant la
situation nutritionnelle chez les enfants de moins de 5 ans dans le secteur
administratif de NDERA.
5.2 Objectifs
spécifiques
Pour parvenir à notre objectif principal, il a fallu
nous fixer des objectifs spécifiques suivants :
· Identifier et analyser les facteurs qui influencent la
malnutrition infantile dans le secteur de NDERA,
· Proposer les mesures de prévenir et de lutter
contre la malnutrition infantile,
· Formuler des suggestions sur base des résultats de
notre recherche,
6. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
La méthodologie vient de deux mots méthode et
logos. Selon GRAWITZ (2000 :275) la méthode signifie
ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre une certaine finalité, une
découverte ou une preuve d'une vérité ;
logos aussi signifie science ou étude. Alors la
méthodologie est une science de la méthode, branche de la
logique qui étudie les principes et les démarches de
l'investigation scientifique et de ses méthodes.
D'après AKTOUF( 1992 :12) il ne suffit pas de les
connaître, il faut aussi savoir les utiliser comme il se doit,
c'est-à-dire savoir comment les adapter le plus rigoureusement possible,
d'une part à l'objet précis de la recherche ou de l'étude
envisagée, et d'autre part des objectifs poursuivis. C'est dans ce cadre
que nous avons utilisé les techniques et méthodes et les
suivantes :
6.1 Techniques de collecte
des données
Selon GRAWITZ (1986:393), «Les
techniques», sont des procédés opératoires,
rigoureux, définis, transmissibles, susceptibles d'être
appliqués à nouveau dans les mêmes conditions,
adaptés au genre du problème et de phénomènes en
cause. Pour bien réaliser notre recherche nous allons nous servir des
techniques ci-après :
6.1.1 Technique
documentaire
Selon Henri MENDRAS (1997 :225), la technique
documentaire est définie comme faire l'état du savoir sur la
question en réunissant tous les documents disponibles sur le sujet.
Des ouvrages, des rapports, des mémoires, des revues,
des articles, parlant de la malnutrition nous ont servi à situer
l'étude dans un cadre conceptuel et théorique.
6.1.2 Technique
d'interview
Il s'agit de procédé d'investigation
scientifique, utilisant un procédé de communication verbale pour
recueillir des informations en relation avec le but fixé
GRAWITZ (1976 :151). La technique d'entretien nous a permis
d'organiser une conversation envers nos enquêtés afin de
recueillir des informations sur les indicateurs, des hypothèses et
concepts.
6.1.3 Technique de
questionnaire
Selon GAUTHIER (1984 :319), Le
questionnaire est " un instrument de mise en forme de l'information
fondée sur l'observation des réponses à un ensemble des
questions posées à un échantillon de population".
Grâce à cette technique, nous avons pu
élaborer un questionnaire destiné à l'échantillon
afin de connaitre la réalité sur la malnutrition chez les enfants
de moins de 5ans au sein du secteur de Ndera. Le questionnaire utilisé
lors de la collecte de données comporte des questions
rédigées en kinyarwanda pour faciliter la compréhension
des enquêtés. Ce questionnaire est constitué à la
fois des questions ouvertes et fermés. Ce questionnaire nous l'avons
construit après avoir élaboré la grille
d'opérationnalisation des hypothèses, donc en nous servant des
indicateurs, des variables dépendantes et indépendantes de nos
hypothèses.
6.1.4 Technique
d'échantillonnage
Selon JAVEAU (1998 :40) l'échantillonnage
signifie « l'ensemble des personnes à interroger et extrait
d'une population large appelée «population parente" " population
mère», «univers», «population de
référence", etc. Cette technique nous a permis de tirer un
échantillon représentatif de la population de NDERA en
considérant deux catégories : catégorie des femmes et
celle des hommes. L'échantillonnage consiste à choisir un nombre
limité d'individus, d'objets ou d'événements dont
l'observation permet de tirer des conclusions ou de références
applicables à la population entière à l'intérieure
de laquelle le choix est fait.
Nous nous sommes servie de l'échantillonnage à
choix raisonné où les animateurs de santé nous ont
aidé à trouver les familles ayant les enfants malnutris et qui
sont susceptibles de répondre à notre questionnaire
d'enquête (les personnes qui savent lire et écrire correctement le
kinyarwanda ou qui peuvent trouver de près les personnes qui peuvent les
aider à remplir le questionnaire ( s'ils ne peuvent pas le faire d'eux
même), nous avons par conséquent épinglé un nombre
donné dans une cellule donnée parmi les 5 cellules qui composent
le secteur de NDERA, en tenant compte des femmes et des hommes de façon
que le nombre des femmes soit supérieur au nombre d'hommes
c'est-à-dire le pourcentage de 52% de femmes contre 48% d'hommes. Nous
nous sommes servies des données démographiques au Rwanda
où les femmes représentent 52% et les hommes 48%. (SNR, 2004)
Service National de Recensement.
6.2 MÉTHODES
D'ANALYSE DES DONNÉES
D'après GRAWITZ (2001 :318) ; «la
méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline cherche à atteindre la vérité
qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie»
Pour mieux analyser les résultats de notre travail,
atteindre nos objectifs et vérifier nos hypothèses nous avons
utilisé les méthodes suivantes :
6.2.1 Méthodes
descriptive
Selon BOURDIEU et CHAMBOREDON (1999 :237) la
méthode descriptive comme un processus impliquant la collection des
données pour tester une hypothèse ou répondre au
concernant un sujet actuel ou récent.
Le recours à cette méthode nous a permis de
découvrir notre milieu d'enquête, mais également pour
décrire les phénomènes socio-économiques qui
influencent la malnutrition des enfants de moins de 5ans.
6.2.2 Méthode
analytique
une méthode selon laquelle on analyse un
problème, elle procède par la décomposition du sujet. On
décompose un ensemble en ses éléments constatifs, ses
éléments essentiels, afin d'en saisir les rapports et de donner
un schéma général de l'ensemble (DE SINGLY,
1992 :178)
Cette méthode nous a permis d'analyser
systématiquement toutes les informations récoltées.
C'est-à-dire qu'on cherche à la découper en
problèmes plus petits donc théoriquement plus facile à
résoudre.
6.2.3 Méthode
statistique
Comme l'indique GRAWITZ (2001 :384) la méthode
statistique« c'est ensemble des procédures tendant à
une évaluation numérique et une analyse des données
permettant un certain type de description de leurs caractéristiques et
évaluation ou la vérification d'hypothèses »
Elle nous a permis de présenter les résultats sous forme de
tableaux pour mieux les visualiser, et nous a permis aussi d'analyser et
interpréter les résultats obtenus sur terrain.
7. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Outre l'introduction générale et la conclusion
générale, notre travail est subdivisé en trois chapitres
suivants :
· Le premier chapitre porte sur le cadre théorique
et conceptuel : ce chapitre concerne la clarification du sujet de
recherche et justification du problème nutritionnel à l'aide des
études antérieures.
· Le deuxième chapitre concerne la prise de
conscience des familles sur la nature, les effets de la malnutrition et les
facteurs influençant la malnutrition dans le secteur administratif de
Ndera : C'est la partie pratique, dans laquelle nous allons évaluer
la compréhension des habitants de Ndera sur la malnutrition, explorer
aussi les facteurs qui sont à la base de la malnutrition selon leur
degré de gravité.
Le troisième chapitre porte sur les stratégies
mis en oeuvre dans le secteur administratif de Ndera pour lutter contre la
malnutrition et enfin nous avons donné les recommandations pour faire
face à cette situation.
CHAPITRE 1. CADRE THEORIQUE
ET CONCEPTUEL
Ce chapitre a pour objet de définir les termes
clés et connexes liés à ce travail. Il sera aussi question
de parler sur la malnutrition qui est la partie du problème que nous
traitons à partir des données secondaires issues des recherches
antérieures similaires.
1.1. DEFINITION DES MOTS
CLES
1.1.1. La nutrition
Selon le dictionnaire universel de poche (1997 :684), la
nutrition est l'ensemble des fonctions digestives et assimilatrices des
aliments. En d'autres termes, c'est le processus par lequel l'organisme absorbe
les éléments nutritifs pour son bon fonctionnement et son
développement.
Le dictionnaire Petit Larousse (2001:705) définit la
nutrition comme ensemble des processus d'absorption et d'utilisation des
aliments et ses besoins en énergies.
D'après la FAO (2007 :32), la nutrition humaine
est une discipline scientifique qui s'occupe de la nutrition chez l'homme en
particulier, elle traite les besoins nutritionnels, de la composition des
aliments de la consommation et des habitudes alimentaires, de la valeur
nutritive des aliments et des rations, des rapports entre l'alimentation, la
santé et les maladies ainsi que les recherches dans ces domaines
(AGBESSI, 1987 :15).
Les principaux déficits nutritionnels sont :
l'apport insuffisant d'énergies et de protéines, les troubles dus
à la carence en iode, l'anémie par carence en fer et en
vitamines.
1.1.2. La malnutrition
Etymologiquement, le mot malnutrition vient de deux
mots : mal qui veut dire mauvais et nutrition qui
signifie un ensemble des processus d'assimilation et désassimilation qui
ont lieu dans un organisme vivant lui permettant de se maintenir en bon
état et lui fournissent l'énergie vital nécessaire
(BERNARD, 1999:52).
Selon ARZEL, B (1998 :34) la malnutrition est
définie comme une alimentation mal équilibrée ou
inadaptée aux conditions de vie d'un individu, d'une population (sous
alimentation, carence, suralimentation). La malnutrition désigne un
état pathologique causé par la déficience ou excès
d'un ou plusieurs nutriments. L'apport alimentaire anormal peut provenir d'une
nourriture en quantité inadaptée aux besoins (apport calorique
insuffisant ou excessif) ou de mauvaise qualité (carences
nutritionnelles ou excès de graisse..) .L'état nutritionnel
résulte de l'intervention complexe entre ce qu'on mange, notre
état de sante générale et l'environnement dans lequel on
vit.
D'après l'OMS (2009:11) la malnutrition se
définit comme étant le déséquilibre entre les
rapports en éléments nutritifs et les besoins de l'organisme.
Lorsque les rapports en nutriments sont inferieurs aux besoins, l'organisme
commence à devenir faible et, les graisses et les muscles commencent
aussi à disparaitre. La malnutrition est caractérisée par
un apport insuffisant ou excessif de protéines, d'énergies et de
micronutriments comme les vitamines ainsi que par les infections et les
troubles fréquentant qui en résulte.
Selon SCRIMSHAW (1964 :52), la malnutrition se
définit comme un état pathologique résultant de l'absence
d'insuffisance ou de l'excès d'un ou de plusieurs éléments
nutritifs essentiels, dans une mesure suffisante pour provoquer une maladie qui
peut être cliniquement manifestée ou n'être
décelable que par les épreuves biologiques et physiques.
Pour le MSF (2007 :12), la malnutrition est
l'inadéquation de l'alimentation en quantité et en qualité
par rapport aux besoins nutritionnels d'un individu. D'après lui la
malnutrition est caractérisée par un retard de croissance est la
malnutrition aigue. La sous -alimentation est le résultat principalement
d'une alimentation insuffisante due à une faible consommation d'aliment
ou énergie alimentaire.
Elle est caractérisée par une consommation
alimentaire énergétique plus que les besoins minimums requis pour
maintenir un équilibre entre la consommation énergétique
et les niveaux de dépenses énergétiques acceptable.
1.1.3. La malnutrition
protéino-énergétique
La malnutrition protéino-énergétique
désigne des troubles nutritionnels très fréquents dans les
pays en développement, surtout chez les enfants de 2 à 3
premières années de leur vie. Les formes cliniques varient par
leurs intensités, leur gravité et leur évolution et par la
nature exacte du désordre nutritionnel. OMS (2007 :7). Elle est
courante dans les zones urbaines à cause de la régression de
l'allaitement maternel. Elle est aussi présente en milieu rural en
raison des pratiques de sevrage inadéquates.
Selon l'UNICEF (2009 :25) la malnutrition
protéino-énergétique (MPE) est un syndrome qui consiste en
une perte progressive à la fois de la masse maigre de l'organisme et du
tissu adipeux qui résulte d'une consommation insuffisante de
protéines et de calories, mais l'une ou l'autre carence peut être
dominante chez un sujet donné. Elle est provoquée par une rupture
dans l'alimentation et elle est mortelle sans prise en charge rapide. Ses
signes cliniques sont très peu apparents, mais elle rend
vulnérable à tous types d'infections et entrave la croissance en
poids et en taille de l'enfant.
La malnutrition protéino-énergétique peut
être primaire comme elle peut être secondaire. Elle est d'une forme
primaire quand elle est due à un apport alimentaire inadéquat en
nutriments essentiels. Elle est secondaire quand un régime
adéquat est introduit dans l'estomac, mais suite à une maladie
(avant son traitement) les nutriments ne peuvent pas être absorbés
ou métabolisés correctement ou même les pertes externes
peuvent être excessives. Au Rwanda, la malnutrition
protéino-énergétique primaire est prédominante. De
manière générale, la malnutrition a plusieurs formes, mais
ici nous allons nous limiter sur les différentes formes de MPE
illustrées ci-dessous.
1.1.3.1. Le Kwashiorkor
Selon AGBESSI (1987:100) la kwashiorkor est une forme de
malnutrition infantile fréquent. Il survient souvent lorsque les enfants
cessent de recevoir le lait maternel et passent à une alimentation
pauvre en protéines et en d'autres nutriments. Il s'agit de la forme la
plus grave de la malnutrition protéino-énergétique. Il
atteint généralement des enfants dans les semaines ou les mois
qui suivent le sevrage, donc le plus souvent entre l'âge de 18 mois et 48
mois ; parfois la maladie atteint des enfants plus âgés. Au
début, elle est marquée par une diarrhée
traînante attribuée souvent par erreur à une infection
banale, les troubles psycho-moteurs. L'enfant est triste, grognon et il refuse
de manger à cause de l'anorexie, des cheveux sont
défrisés.
L'oedème est le signe le plus frappant : Type
carentiel (ferme mais avec signe de Godet) apparait d'abord au dos des pieds et
aux paupières, après aux membres inferieurs et à la face.
Quand la maladie progresse, on remarque des lésions cutanées, la
dépigmentation (peau claire), la déshydratation, (parfois
masquée sous les oedèmes) et l'apathie. Le rôle des
infections est souvent évoqué comme facteur susceptible de
favoriser l'évolution vers la kwashiorkor.
1.1.3.2. Le marasme
Selon AGBESSI (1987 :101) le marasme est le
résultat d'une alimentation globale à la fois pauvre en
protéines et en aliments énergétiques, l'enfant meurt de
faim. Il se rencontre chez les enfants de 0 à 6 mois suite au mauvais
allaitement des mères qui ont eu plusieurs grossesses
consécutives ; de 6 à 12 mois suite au manque d'une
alimentation de complément approprié. Il entraîne un grave
dépérissement de l'enfant, la fonte totale des graisses et de la
grande majorité des tissus musculaires de l'organisme. L'enfant est
maigre, les muscles fondent et il a l'aspect de vieux. Cependant, il est vif,
il mange ce qu'on lui présente, car il est affamé. Le marasme
peut survenir à tout âge de la vie. .
1.1.5. La
sécurité alimentaire
Selon MSF (2010 :24) la sécurité
alimentaire se définit comme la capacité d'un ménage
à s'assurer une alimentation correcte, que ce soit par sa propre
production ou par des achats, afin de subvenir aux besoins nutritionnels de ses
membres.
D'après Van Der Steen Daniel (2005 :12) on entend
par la sécurité alimentaire, la nourriture qui est disponible en
tout temps à laquelle l'ensemble des personnes ont des moyens
d'accéder qui est nutritionnellement suffisant sur le plan de la
quantité, de la qualité et de la variété.
Les composantes essentielles du
concept `sécurité alimentaire' sont les
suivants :
· Une nourriture suffisante : Le
concept de la nourriture suffisante est aspect fondamental de la
définition actuelle de la sécurité alimentaire des
ménages, mais ce qui est suffisant pour un membre du ménage, ne
l'est nécessairement pour un autre.
· L'accès aux aliments : Les
individus peuvent accéder à la nourriture de plusieurs
manières ; en disposant soit les moyens de produire leurs propres
nourriture, soit les moyens de produire d'autres biens ou services dont la
vente permettra l'achat de nourriture, soit des moyens financiers qui
permettent en long termes l'achat de nourriture. La plupart des ménages
achètent une partie de leurs provisions selon leurs besoins et les
moyens dont ils disposent. Ces moyens d'accès sont sujets à
risque, pour de nombreuses raisons : perte d'emploi, chute de revenus,
hausse prix, perte de récoltes dans les zones rurales ou migration des
parents de la campagne vers la ville.
· Les caractéristiques physiques et
culturelles des aliments: Le fait que la nourriture doit être
disponible en quantité suffisante, cela ne suffit pas ; il faut
aussi qu'elle soit sans danger pour la santé et acceptables
culturellement. L'appréciation du risque sanitaire de la nourriture
diffère selon les populations.
· La prise en considération des conditions
futures : Il s'agit d'accéder à la nourriture
à tout moment, c'est-à-dire dans l'immédiat, mais
également dans le futur. Tant la disponibilité de la nourriture
et l'accès à celui-ci et les autres aspects de la
sécurité alimentaire doivent être assurés dans le
futur.
· La concurrence des autres
besoins : Les autres besoins élémentaires
(logement, habillement, accès à l'eau, soins de santé..)
doivent être couverts également, sinon l'insatisfaction de ces
autres besoins mettrait en péril les ressources destinées
à accéder à la nourriture en quantité
suffisantes.
1.2. REVUE DE LA
LITTÉRATURE
1.2.1.
Généralité sur les facteurs de risque de la
malnutrition
D'après FAO (2005 :16) la malnutrition joue un
rôle dans la moitié au moins des décès d'enfants
dans le monde, ce qui est plus que n'importe quelle maladie infectieuse ;
et pourtant elle est plus qu'une infection. Elle est une maladie
nutritionnelle et ses manifestations sont variées. Elles peuvent aller
d'une perte de poids ou d'un retard de croissance à des syndromes
cliniques très sévères ; on estime que 226 millions
d'enfants présentaient des retards de croissance et plus de 67 millions
d'enfants souffraient d'émaciation, ce qui signifie qu'ils sont en
dessous du poids qu'ils devraient avoir par leur taille. Et quelques 183
million d'enfants pèsent moins que le poids moyen normal pour
leur âge. Environ 165 enfants meurent chaque jour, soit
un décès après chaque cinq secondes.
Selon MICHAEL, (1998 :19) La figure suivante montre
l'interaction entre infection et malnutrition.
Guérison totale avec une bonne nutrition
Soins dispensés
Traitement efficace
Figure 1. Modèle simplifié du cycle
malnutrition infection
L'agent pathogène envahit l'hôte
Décès
L'agent pathogène génère la maladie
Agent pathogène dans l'environnement
Guérison différée et malnutrition
La malnutrition affaiblit le système immunitaire de
l'hôte
Système immunitaire de l'hôte
Source : FAO: Agriculture,
alimentation et nutrition en Afrique, Rome, 1996, p 14
Cette figure montre que la malnutrition est une des
conséquences des infections. Il convient de signaler que ces facteurs
immédiats interviennent souvent après l'action de plusieurs
autres facteurs sous-jacents.
1.2.2. LES CAUSES DE LA
MALNUTRITION
Il est important de comprendre les causes de la malnutrition
pour apprécier l'ampleur et la profondeur du problème, les
progrès déjà accomplis et les possibilités de
progrès futurs. Les causes de la malnutrition se situent à trois
différents niveaux : immédiat, sous-jacent et fondamental
(MINISANTE, 2010 :13)
1.2.2.1. Causes
immédiates
La malnutrition est directement liée à
l'inadéquation de la ration alimentaire et à la prévalence
élevée des maladies infectieuses et parasitaires. Leur
interaction tend à créer un cercle vicieux.
1.2.2.2. Causes sous
-jacentes
Elles se classent en trois groupes, aboutissant à
l'inadéquation de la ration alimentaire et à la maladie. Ces
trois groupes sont :
Ø L'insécurité alimentaire des
ménages
Ø L'insuffisance des services de santé et
d'assainissement
Ø La mauvaise qualité de soins apportés
aux enfants et aux femmes.
· Insécurité alimentaire des
ménages
On parle d'insécurité alimentaire, lorsque les
individus n'ont plus accès à une quantité suffisante
d'aliments sains et nutritifs pour se développer normalement et mener
une vie active. L'insécurité alimentaire des ménages
dépend de l'inaccessibilité aux vivres, à distinguer de
l'indisponibilité des vivres. Même si le marché regorge de
produits, une famille trop pauvre pour les acheter ne jouit pas de la
sécurité alimentaire.
· Insuffisance des services de santé, eau
potable et assainissement
Des services de santé de bonne qualité, pour un
prix raisonnable, sont essentiels au maintien de la santé. Pourtant,
dans 35 des pays les plus pauvres, entre 30 et 50 %de la population n'ont aucun
moyen d'arriver jusqu'à un service de santé. Or plus de 1,1
milliard d'individus n'ont toujours pas accès à l'eau potable, et
quelques 2,9 milliard ne disposent pas d'assainissement satisfaisant.
· Manque des soins de qualité
Prendre soin d'un enfant, c'est le nourrir, l'éduquer,
le guider. Cette charge incombe à l'ensemble de la famille, et à
la société. Les pratiques les plus critiques à cet
égard concernent ces domaines :
Alimentation
Le lait de sa mère est le meilleur aliment pour le
bébé, qu'il protège de l'infection. Mais à partir
de six mois, le nourrisson doit recevoir des aliments complémentaires,
car le lait maternel ne satisfait plus tous ses besoins nutritionnels. Pendant
cette période d'alimentation complémentaire de l'âge de
six mois environ jusqu'à 18 mois, l'enfant doit avoir un repas
équilibré et facile à digérer au moins quatre fois
par jour.
Protection de la santé des
enfants
Les enfants doivent recevoir des soins de santé
essentiels au bon moment. Il y a un calendrier précis à respecter
pour les vaccinations. Il faut offrir aux communautés locales une
information sanitaire correcte, et aider les familles à rechercher en
temps opportun des soins de santé appropriés.
Soutien émotionnel et stimulation cognitive
pour les enfants
Pour mieux se développer, les enfants ont besoins de
trouver dans leur entourage, parents ou autres membres de la communauté
locale, un soutien émotionnel et une stimulation cognitive. Des
études ont montré que les enfants malnutris soumis à une
situation verbale et cognitive ont des taux de croissance supérieurs
à ceux qui n'en bénéficient pas. (MINISANTE,
2010 :13)
Soins et soutien pour les mères
L'inégalité dans la division du travail et des
ressources au sein des familles et des communautés, toujours favorables
aux hommes, met en danger le bien être des enfants comme celui des
femmes. Les plus importantes des mesures dont doivent bénéficier
les femmes enceintes ou allaitantes sont de leur apporter des quantités
supplémentaires d'aliments de bonne qualité, de leur
épargner les travaux pénibles, de leur laisser du temps pour se
reposer, et de leur assurer de bons soins pré et post natals (MINISANTE
,2010 :15)
1.2.2.3. Causes fondamentales
Les causes fondamentales de la malnutrition sont notamment les
déséquilibres et faiblesses de l'économie, l'insuffisance
de l'appui institutionnel pour les interventions nutritionnelles, les
fluctuations climatiques, la faible disponibilité de terre arables,
l'appropriation des terres et le contrôle des ressources familiales ainsi
que le faible taux d'alphabétisation de la population, en particulier
les femmes.
Les efforts des familles pour assurer une bonne nutrition
peuvent être battus en brèche par les facteurs politiques,
juridiques et culturels, comme le degré auquel les droits des femmes et
des jeunes filles sont protégées par la loi et la coutume, le
système politique et économique déterminant la
distribution du revenu et des avoirs ; enfin, les idéologies et les
politiques gouvernant les secteurs sociaux. (OMS, 2007 :15)
1.2.3. LES CONSEQUENCES DE LA
MALNUTRITION SUR L'ETAT DE SANTE
DES ENFANTS.
La malnutrition a des conséquences graves tant sur
l'état de santé des enfants que sur la société tout
entière. La malnutrition chez les enfants augmente les
décès, provoque de grandes souffrances physiques et
psychologiques ; elle est la conséquence des retards de croissance
et diminue leur espérance de vie une fois adultes. Chaque année,
la malnutrition est à l'origine de la moitié des
décès des enfants de moins de 5 ans. Le risque de
décès est particulièrement élevé chez les
enfants souffrant de malnutrition aiguë qui peut être de 20
fois supérieur à celui des enfants en bonne santé. La
malnutrition affaiblit le système immunitaire, rend l'enfant
vulnérable à la maladie et freine la guérison. Un enfant
malade peut à son tour souffrir rapidement de malnutrition. La
malnutrition chez un enfant dont la prise en charge a trop tardé,
provoque des handicaps dans son développement à long terme.
(
http://lewebpedagogique.com/unicef-education/les-consequences-de-la-malnutrition(profs)
consulté le 30/5/2012
1.2.3.1. Au niveau des
carences
En iode : elles entraînent de graves
troubles mentaux ou physiques : goitre (augmentation du volume de la
glande thyroïde), troubles du langage, surdité, crétinisme.
Les effets les plus néfastes se produisent sur le cerveau du foetus et
des bébés, elles augmentent aussi le risque de mortalité
infantile et les fausses couches. 38 millions de nouveau-nés dans le
monde en développement ne sont pas protégés. Il suffit
d'une cuillère à café d'iode - consommée
régulièrement - pour prévenir les troubles dus à la
carence en iode. (UNICEF 2010 :7)
En fer : elles sont responsables des cas
d'anémie mortelle entrainant une baisse de la productivité. 4
à 5 milliards de personnes en sont atteintes. Ce sont les femmes et les
jeunes enfants qui sont les plus vulnérables. L'anémie
accroît le risque d'hémorragie pendant l'accouchement et
intervient dans 20% des décès maternels. Le manque de fer met en
danger le développement mental de 40 à 60% des nourrissons du
monde en développement. (Idem)
En vitamine A : elles peuvent entraîner
la cécité ou l'affaiblissement du système immunitaire.
Plus de 100 millions d'enfants en souffrent et ne peuvent pas être
protégés de maladies comme la rougeole, la diarrhée ou les
infections respiratoires. Accroître la consommation de vitamine A peut
réduire de 25 % le taux de mortalité infantile liée
à ces maladies, peut contribuer à prévenir la
mortalité maternelle et réduire également la transmission
du VIH de la mère à l'enfant. Les effets les plus
dévastateurs de la malnutrition se produisent avant la naissance -
lorsque le foetus ne peut pas se développer correctement - et pendant
les premières années de la vie d'un enfant, lorsque son
développement physique et mental est freiné. (Idem)
1.2.3.2.
Conséquences de la malnutrition sur l'économie
La malnutrition accroît la prédisposition aux
maladies et laisse les individus sans force, réduisant leur
capacité de travail. Ainsi, elle abaisse la productivité, entrave
la croissance économique et l'efficacité des investissements dans
les domaines de la santé et de l'éducation, et elle augmente la
pauvreté. On estime que dans certains pays, les pertes de vies, les
infirmités et la chute de productivité consécutives aux
carences nutritionnelles coûtent plus de 5 % du PNB. Ainsi, longtemps
tenue pour une cause de la malnutrition, la pauvreté
est de plus en plus considérée comme l'une de ses
conséquences.
1.2.3.3. Malnutrition et la
mortalité
La malnutrition est un facteur important de mortalité
chez beaucoup de jeunes enfants. Même un enfant qui souffre de la
malnutrition modérée court un risque accru de mortalité.
On présume souvent qu'une augmentation de la malnutrition est
accompagnée d'une augmentation de la mortalité, mais la
réalité est plus complexe.
D'après l'OMS (2010 :48), la malnutrition est la
plus grande cause de
mortalité
juvénile, totalisant à elle seule la moitié des cas.
Six millions d'enfants meurt de faim chaque année. Le sous-poids et les
restrictions alimentaires causent annuellement 2,2 millions de
décès chez les enfants. La lactation faible ou inexistante cause
1,4 millions de morts. D'autres insuffisances, comme le manque de vitamine A
par exemple, en comptent 1 million. La malnutrition chez les enfants de moins
de 2 ans est un cas irréversible. Les enfants mal-nourris grandissent
avec des complications de santé. Leurs propres enfants sont
également plus petits que la norme. La malnutrition était
auparavant perçue comme empirique dans certaines maladies comme la
rougeole, pneumonie et la diarrhée. Mais la malnutrition cause aussi
bien les maladies et peuvent être mortelles[]
1.2.3.4. Malnutrition et
morbidité
Souvent, lorsque la mère souffre de malnutrition
sévère, le développement du foetus est aussi atteint,
surtout le poids à la naissance est diminué. De nombreuses
études montrent que la rougeole provoque ou précipite chez les
jeunes enfants une malnutrition. La malnutrition chronique dont soufre des
nombreuses mères depuis leur enfance joue un rôle important dans
l'insuffisance pondérale de leurs enfants. (OMS, 2009 :29)
1.2.3.5. Malnutrition et
scolarité
La malnutrition empêche l'enfant de développer
ses potentialités au maximum. La malnutrition
protéino-énergétique et responsable de l'arrêt du
développement, de l'absentéisme des enfants et de la
réduction de la capacité d'apprentissage. Après une
période courte de malnutrition, si l'enfant reçoit une
alimentation suffisante et équilibré, il compense le retard de
développement psychomoteur enregistré. Mais si la malnutrition se
prolonge, ou lorsque ses épisodes se répètent, on
n'assiste à un retard définitif du développement physique.
(DOS-SANTOS et DAMON 1999 :140)
La malnutrition entraîne le retard de croissance et ceci
peut être à l'origine de faibles résultats lors de tests
psychologiques ; elle a aussi des conséquences sur la
capacité de travail. Parmi les enfants d'âge préscolaire
dans les pays en développement qui ont un retard de croissance dû
à la malnutrition, on prévoit que cette dernière tuera
des millions d'enfants par an, soit directement soit par complication des
maladies infectieuses et parasitaires. (OMS, 2009 :24)
1.2.3.4. Malnutrition et
sous alimentation
Une alimentation suffisante et équilibrée permet
d'éviter la sous alimentation et la malnutrition. Au dessous de 2100
kcals par jour, un enfant est considéré comme sous
alimenté et souffrant de la faim. La sous- alimentation et la
malnutrition ont des conséquences graves sur la santé des enfants
surtout pour les plus jeunes. (FAO, 2005 :24)
1.2.4. Situation de la
malnutrition dans le monde
La malnutrition existe sous forme excédentaire dans les
pays européens et aux états unis d'Amérique. Elle
contribue beaucoup à la mortalité liée aux maladies
métaboliques (maladies cardio-vasculaires, obésité,
diabète...) Les résultats des enquêtes
réalisées en USA et en Belgique par UNICEF ont montré que
la malnutrition protéino-énergétique (MPE) y est presque
inexistante.
Dans le monde, la malnutrition touche une personne sur trois
et chacune de ses formes principales éclipse la plus part des autres
maladies à l'échelle mondiale. La malnutrition affecte tous les
groupes d'âge, mais elle est particulièrement fréquente
chez les pauvres et ceux qui sont privés d'éducation
sanitaire.
Dans un rapport publié mercredi 15 février 2010,
l'ONG de défense des droits des enfants révèle que 2,6
millions d'enfants meurent tous les ans dans le monde en raison de la
malnutrition, soit 300 enfants par heure, un phénomène qui
entraînera également des retards de développement
physique et mental chez
près de 450 millions d'enfants dans les quinze prochaines années,
précise le rapport. La grande majorité des enfants souffrant de
malnutrition - c'est-à-dire un apport de nutriments insuffisant ou
déséquilibré - se concentre dans une petite vingtaine de
pays. Principalement en
Afrique, dans des pays comme le
Mali, le
Niger et le
Nigeria, mais aussi en Asie, en
Inde, en
Chine et en
Corée du Nord.
Essentiellement des pays
pauvre ou envoie de développement.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012 /02/16/450-la
malnutrition 1644462 3244.html) consulté le
25/5/2012
Dans le monde en développement, 30% de la population et
presqu'un tiers des enfants sont sous alimentés de façon
chronique, soit un total de 777 millions d'individus ; 11 millions
d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année ; la malnutrition
est responsables de plus de la moitié de ces décès ;
les deux tiers des 150 millions d'enfants malnutris vivent en Asie. 11millions
de bébé de petit poids (moins de 2,5kg) naissent en Asie du sud
et 3,6 en Afrique subsaharienne. 100 à 140 millions d'enfants souffrent
d'avitaminose A et 500 mille enfants deviennent partiellement ou totalement
aveugles chaque année dans les pays pauvres. (OMS 2010 :16)
Selon les données du Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance (Unicef), au moins 26% des enfants de moins de 5 ans au
Congo sont victimes de
malnutrition chronique, 14% d'insuffisance pondérale et 7% de maigreur.
"Les petits poids de naissance, reflet de la malnutrition foetale,
représentent une prévalence de 13% [au Congo] contre 7%
dans les pays industrialisés", ajoute l'Unicef. "En ce
qui concerne les carences en micronutriments, 64,7% des enfants de moins de 5
ans et 57% des femmes en âge de procréer sont touchés
par les carences en fer. (
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/01/04/au-congo-la-malnutrition-chronique-1625719_3212.html)
consulté 26/5/2012
Au Sahel, 1,3 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent
de malnutrition aigüe. La malnutrition est responsable de 60% de la
mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans. Les enfants
sont particulièrement exposés à des problèmes de
croissance lorsqu'ils reçoivent un complément à
l'allaitement naturel au cours des deux premières années de vie.
Le retard de croissance chez les jeunes enfants amplifie la malnutrition dite
« visible » essentiellement la malnutrition aiguë,
c'est-à-dire clinique, qui entraîne la mort si une intervention de
type médical n'est pas apportée.
Les survivants peuvent être pris dans un engrenage de
maladies à répétition et de problèmes de
croissance, qui s'accompagnent souvent d'atteintes irréversibles
à leur développement cognitif et social.
Pour les deux dernières décennies, la
malnutrition protéino-énergétique et les carences en
micronutriments sont restées un problème important de
santé publique au Rwanda en contribuant aussi à la forte
mortalité infanto-juvénile et maternelle. En effet, la
prévalence de l'insuffisance pondérale est passée de 29
à 23% entre 2004 et 2010, alors que le retard de croissance ou de
malnutrition chronique est faiblement augmenté, durant la même
période, de 42 et 45% dans le pays. (FAO,2009 :11)
Cette situation dénote la persistance des conditions
socio-économiques difficiles de la population durant les 20
dernières années, aggravée par la guerre et le
génocide de 1994 et la pandémie du HIV/SIDA.
Selon l'Enquête Démographique et de Santé
au Rwanda (EDSR 2010), la malnutrition chronique, qui induit le retard de
croissance (rapport de la taille par rapport à l'âge) affecte 45%
des enfants de 0 à 5 ans. Le milieu rural est plus affecté que le
milieu urbain avec 47,3% contre 33,1%. Des variables régionales sont
aussi observées : 52,2% au Nord, 47,9% à l'Ouest, 44,8% au
Sud, 42,4% à l'Est, Kigali la capitale du pays a une prévalence
de 29,2%. 4% des enfants de 0 à 5 ans étaient
émaciés contre 7% en 2009 tandis que 29% présentaient
une insuffisance pondérale contre 24% en 2009.
1.2.5. Les activités de
lutte contre la malnutrition
D'après l'UNICEF (2006 :9) la malnutrition
constitue un problème majeur dans les pays en développement. Elle
intervient dans plus de moitié de décès d'enfants dans le
monde ces ravages s'étendent aux millions des survivants qui resterons
infirmes ; chroniquement vulnérables aux maladies et
intellectuellement diminués. Malgré les recherches sur la crise
de ce fléau, la question a tardivement suscité des
inquiétudes et des réactions de l'opinion tant internationale que
nationale. Ce n'est que dans les années 80 que l'on commença
à s'intéresser à la nutrition comme un facteur essentiel
du processus de développement. Les gouvernements, avec l'appui des
organisations comme l'UNICEF, l'OMS, et l'initiative pour les micronutriments
ont entrepris de mettre sur pieds les programmes concrets et approches pour
lutter contre la malnutrition entre autres :
1.2.5.1. L'approche de la
Conférence Internationale sur la nutrition (CIN)
La conférence internationale sur la nutrition a
définit neuf domaines communs d-action afin de promouvoir et
protéger le bien être nutritionnel des populations à savoir
:
· Amélioration de la sécurité
alimentaire des ménages,
· Prévenir des carences spécifiques en
micronutriments,
· Promotion de l'allaitement maternel,
· Prévention et traitement des maladies
infectieuses,
· Evaluation, analyse et surveillance nutritionnelle.
En adoptant cette approche thématique, on assure que
chaque facette du problème est prise en considération, ce qui
devrait permettre à chaque secteur ou à chaque institution de
travailler au mieux.
1.2.5.2. L'approche de
six «p»
Le professeur MICHAEL C. (1996:45-46) a souligné dans
son livre la nutrition dans les pays en développement, que six facteurs
sont particulièrement importants à considérer dans la
lutte contre la malnutrition. Même si aucun d'eux n'est à lui seul
la cause de la malnutrition, ni le seul secteur à être
concerné par les stratégies nutritionnelles. Ces six facteurs
(six «P» sont :
· Production, essentiellement agricole et alimentaire,
· Préservation ou conservation des aliments pour
éviter le gaspillage et les pertes,
· Population, qui a trait aussi bien à
l'espacement de naissances au sein d'une famille qu'à la densité
de la population dans une région,
· Pauvreté, qui ramène aux causes
économiques de la malnutrition,
· Politique, car l'idéologie, les choix et les
actions politiques influencent la malnutrition,
· Pathologie, qui est le terme médical pour la
maladie, car les maladies, en particulier les infections, nuisent à
l'état nutritionnel.
La discussion autour de ces six facteurs
« P », montre bien que les agronomes, les industriels, les
économistes, les sociologues et les anthropologues, les politiciens et
le personnel de santé ont tous un rôle important à jouer
dans la lutte contre la malnutrition. Par ailleurs, il apparaît
clairement qu'un seul ministère ou qu'un seul groupe de professionnels
ne peut à lui seul éliminer la faim et la malnutrition dans la
société. La participation de la communauté, aidée
par ces agents de différents secteurs sera nécessaire pour
répondre à l'objectif d'une bonne nutrition pour tous.
1.2.5.3. La lutte contre la
malnutrition au niveau des institutions sanitaires
Au niveau des institutions sanitaires, une lutte contre la
malnutrition commence nécessairement par une planification qui tient
compte du minimum des axes stratégiques. DOS-SANTOS et DAMON
(1999 :235, 245-251) montrent les types d'actions les plus
fréquemment mis en oeuvre pour lutter contre la malnutrition au niveau
des institutions sanitaires à savoir : la surveillance
nutritionnelle, les actions de récupération nutritionnelle et
l'éducation nutritionnelle.
La surveillance nutritionnelle
La surveillance nutritionnelle chez les enfants à
l'âge préscolaire de zéro à cinq ans permet de
dépister les cas de malnutrition précoces faciles à
traiter, évitant ainsi l'installation de la malnutrition grave.
Souvent, la surveillance nutritionnelle se fait au cours d'une
visite de santé. Elle peut se faire dans un lieu prévu à
cet effet (dans le village, au dispensaire, au centre de santé) ou par
des visites à domicile chez les enfants malnutris. La surveillance
nutritionnelle a pour objectifs suivants :
· Suivre la croissance de l'enfant selon la technique de
la courbe de poids,
· Dépister les enfants mal nourris,
· Contrôler la vaccination contre la tuberculose,
le tétanos, la diphtérie, la coqueluche, la
poliomyélite et la rougeole,
· Éduquer les parents par des conseils et de
démonstrations nutritionnelles et sanitaires.
Les actions de récupération
nutritionnelle
Les actions de récupération nutritionnelle ont
pour but de rétablir la santé de l'enfant mal nourri et
d'apprendre à la mère comment nourrir son enfant correctement.
Aucune guérison de la malnutrition ne peut être menée
à bien sans la participation affective de la mère. Il est alors
indispensable d'expliquer à la mère ce qu'est le Kwashiorkor et
le marasme et ce qu'un régime alimentaire équilibré,
comment une bonne alimentation peut guérir son enfant et
l'empêcher de rechuter. La mère devra donc participer à
toutes les séances d'éducation nutritionnelle théorique et
pratiques.
Education nutritionnelle
Nous entendons par l'éducation nutritionnelle toutes
les actions éducatives qui ont pour but d'améliorer l'état
nutritionnel d'un individu, ou d'une communauté.
Les thèmes de l'éducation nutritionnelle
concernent toutes les causes directes et indirectes de la malnutrition.
L'éducation nutritionnelle pourra s'adresser aux
populations ou à des agents de développement qui seront
chargés à leur tour de mener des actions éducatives
auprès de la population. L'éducation nutritionnelle pourra se
tenir en des endroits forts divers suivant le public auquel il s'adresse :
dans les écoles, dans les dispensaires et les hôpitaux, dans les
centres nutritionnelles, à domicile et dans les villages, à
l'occasion des séances d'animation rurale, et dans les
marchés.
1.3. PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE
Pour mieux comprendre ce travail,
partant de la revue de littérature, il a été pertinent de
présenter le milieu d'étude qui est le secteur de Ndera afin
d'éclairer le lecteur sur son aspect socio-économique qui dans
une manière ou d'une peut influencer sur l'état nutritionnel de
la population en général et des enfants de moins de 5 ans en
particulier.
1.3.1. Aspects
géographiques
1.3.1.1. Situation
politico-administrative
Sur le plan politico-administratif, le secteur est
dirigé par un conseil du secteur constitué de 27 membres, un
technicien du secteur qui est à la tête d'un comité
exécutif du secteur. Celui-ci comprend le technicien du secteur, les
chargés des affaires sociales et de l'état civil, l'agronome du
secteur et le secrétaire comptable, soit au total cinq membres.
Nous devons entendre ici par le conseil du secteur, l'ensemble
local chargé de contrôler les activités des
autorités en place, du comité exécutif.
Le secteur est divisé en cinq cellules dirigées
chacune par un secrétaire exécutif et ayant à sa
tête un conseil de la cellule composé des représentants
des villages qui forment la cellule.
Les habitants habitent des villages dirigés chacun par
un chef secondé de quatre personnes, tous élus par le peuple.
1.3.1.2. Localisation et présentation de la
population
Localisation
Il convient de signaler que Ndera est l'un des 15 secteurs du
District de GASABO situé dans la partie Sud-ouest de ce dernier.
A ce titre, il est subdivisé en cinq cellules à
savoir: KIBENGA, RUDASHYA, CYARUZINGE, MUKUYU et MASORO.
Celles-ci sont subdivisées à leur tour en vingt
cinq villages dits "IMIDUGUDU".
Sur le plan géographique, le secteur se trouve
limité:
-Au Nord par le secteur BUMBOGO et GIKOMERO du District de
GASABO
-Au Sud par le secteur NYARUGUNGA du district de KICUKIRO
-A l'Est par le Secteur RUSORORO du District de GASABO
-Enfin, à l'Ouest par les Secteurs KIMIRONKO et
KINYINYA du District de GASABO
Présentation de la
population
Le secteur administratif de NDERA est visiblement
peuplé. Sa superficie étant de 50.16 kilomètre
carrés, il a une population estimée à 29743 habitants avec
7793 ménages. A ce sujet, le tableau ci-dessous (tableau no
1) montre la nette répartition de la population du secteur
précité par sexe et par cellule avec la quantité des
ménages en moyenne jusqu'en février 2012
Tableau 1:
Répartition de la population du secteur
No
|
CELLULE
|
HOMMES
|
FEMMES
|
HABITANTS
|
MENAGES
|
1.
|
KIBENGA
|
3084
|
3165
|
6249
|
1544
|
2.
|
RUDASHYA
|
3110
|
3353
|
6463
|
2237
|
3.
|
CYARUZINGE
|
2656
|
2667
|
5323
|
1121
|
4.
|
MUKUYU
|
2737
|
2810
|
5547
|
1387
|
5.
|
MASORO
|
2965
|
3196
|
6161
|
1504
|
|
TOTAL
|
14552
|
15191
|
29743
|
7793
|
Source: Bureau de l'état civil du
secteur, Rapport de février 2012
Il se dégage donc du tableau no 1
que les femmes représentent un grand nombre des habitants du
secteur, soit 15191 sur 29743 qui représentent 51,0%, tandis que les
hommes représentent 14552 sur 29743 soit 48,9%. En même temps,
nous remarquons selon le même nombre d'habitants du secteur
estimés à 29743 qu'il ya en moyenne quatre personnes par
ménage comparativement au nombre des ménages de l'ordre de
7793.
1.3.1.3. Aspects sanitaires
Le secteur administratif de Ndera dispose d'un Hôpital
Neuro-psychiatrique et un Centre de santé. Sur le plan sanitaire, la
population est confrontée à certaines maladies très
fréquentes à savoir le paludisme et les verminoses. Pour
remédier à cette situation dans le secteur de Ndera comme
partout dans le pays, l'Etat rwandais a créé la mutuelle de
santé tant au niveau national que local. Ainsi, pour permettre à
la population démunie de bénéficier des soins
médicaux, l'Etat verse une somme d'argent à la mutuelle de
santé.
1.3.1.4. La situation socio-culturelle
Sous cette rubrique, nous examinons deux aspects du
problème de la manière suivante:
Aspects
culturels
Après les croyances traditionnelles de "Kubandwa,
Kuraguza, Guterekera», on trouve actuellement dans le secteur une
diversité des églises dont les plus connues sont celles des
Catholiques, des Protestants, des Anglicans, des Adventistes du
7ème jour et enfin des Témoins de Jéhovah.
Quant à la polygamie et au mariage précoce,
autres fois répandues, on remarque une diminution sensible suite
à certaines mesures entreprises par l'Etat Rwandais interdisant ces
pratiques.
Aspects éducatifs:
Le système éducatif du Secteur administratif de
Ndera est pratiqué à trois niveaux, notamment
préscolaires, primaires et secondaires.
Le secteur administratif de Ndera comprenait trois
établissements de niveau préscolaire étant tous
rémunérés par les parents. Il dispose également
cinq établissements de niveau primaire suivants : NDERA, GASOGI,
MUNINI, JURWE, MUSAVE. Il a aussi 6 établissements de niveau
secondaire.
Dans ce cadre, le Secteur administratif de Ndera a grandement
besoin des Centres de formation où les jeunes apprennent des
différents métiers à leur sortie de l'école
primaire, surtout ceux qui ne disposent pas de moyens de continuer les
écoles secondaires.
Aspects
économiques:
Sous cet aspect, nous abordons les domaines suivants :
Ø L'agriculture et
l'élevage
Le Secteur administratif de Ndera est un secteur
agro-pastoral. La population vit principalement par l'agriculture et
l'élevage. Sur le plan agricole, la population pratique les cultures
vivrières, principalement les patates douce, les maniocs, les haricots,
les légumineuses, les bananiers, les maïs....et la culture
industrielle notamment le café. A part cela, la population cultive des
arbres fruitiers (avocatiers, orangers, papayers...)
Actuellement, l'administration locale s'occupe de la
valorisation de l'agriculture malgré l'insuffisance des terres par
rapport au nombre des familles dans le besoin.
L'élevage se focalise essentiellement sur les bovins
(vaches) et les caprins (chèvres, lapins) et les volailles (poules).
Ø Les associations
et coopératives d'épargne et de crédit
Le secteur administratif de Ndera compte plusieurs
associations qui sont entrain de se transformer en coopératives
d'épargne et de crédit (COOPEC) dans le cadre d'entraide
mutuelle. Actuellement, au total il y a 13 coopératives fonctionnelles.
Dans le cadre de la promotion féminine, il y a quatre
coopératives des femmes dont une est composée de 94 femmes
membres
CONCLUSION PARTIELLE
Comme nous l'avons signalé, toute recherche à
caractère scientifique vise à découvrir certaines
réalités dans un domaine à la base des concepts et des
théories. En entrant dans le vif de notre premier chapitre, nous sommes
passés au cadre théorique tout en définissant ces
concepts: la nutrition, malnutrition protéino-énergétique,
kwashiorkor, marasme, sécurité alimentaire ; nous avons
donné les généralités sur les facteurs de risque de
la malnutrition, ses causes et ses conséquences au Rwanda et ailleurs
dans le monde. Nous avons mentionné également les
activités de lutte contre ce fléau et enfin, ce chapitre est
clôturé par la présentation du secteur administratif de
Ndera qui intéresse notre recherche. Ceci contribuera à la
compréhension de ce travail aux intéressés dans le
même domaine.
Les ouvrages, les sites internet, les rapports des
conférences nationales et internationales nous ont montré combien
la malnutrition constitue un problème majeur dans le monde plus
particulièrement dans les pays en développement. Depuis longtemps
la malnutrition figure parmi les dix premières causes de la
mortalité et la morbidité chez les enfants de moins de 5 ans,
malheureusement, elle n'a éveillé beaucoup d'inquiétude
dans la majorité de la société ; même
aujourd'hui environ 16667 enfants meurent chaque jour soit un
décès après chaque cinq secondes.
Il n'est donc pas surprenant qu'il existe de nombreuses
visions du problème et que chaque société en
possède une compréhension propre, portant toujours des empreintes
d'une part de subjectivité. Ce faisant, les solutions proposées
pour éradiquer la malnutrition diffèrent d'un groupe social
à un autre et évoluent au cours du temps.
CHAPITRE 2 : LA PRISE DE CONSCIENCE DES FAMILLES SUR LA NATURE,
LES EFFETS, ET LES FACTEURS INFLUENÇANT
LA
MALNUTRITION INFANTILE.
Ce chapitre est consacré à l'évaluation
de la connaissance des habitants du secteur de NDERA sur la nature et les
effets de la malnutrition infantile. Il a été nécessaire
aussi de voir comment réagissent les ménages en présence
des cas avérés de malnutrition infantile. Nous allons voir
également les facteurs influençant la malnutrition dans ce
secteur.
2.1. IDENTIFICATION DES
ENQUETES
Dans ce présent chapitre
constituant l'ossature de notre travail, nous présentons, analysons, et
interprétons les résultats obtenus d'une enquête
menée auprès de 100 sujets tiré dans chacune des
cinq cellules que couvre le secteur administratif de NDERA; ceux-ci forment un
échantillon d'étude à qui nous avons administré un
questionnaire d'enquête. Grâce donc à ces résultats
obtenus, nous avons été à mesure de confirmer,
infirmer ou nuancer nos hypothèses formulées au début du
travail. Signalons ensuite que l'identification de nos enquêtés
est une partie très importante pour une recherche scientifique
menée dans les sciences sociales qui construisent leurs théories
sur base des informations émises par différentes enquêtes.
Sous cette rubrique, nous tâchons de présenter,
analyser et interpréter les résultats obtenus de notre recherche
menée auprès des sujets identifiés selon les variables
suivantes :
· Age et Sexe des enquêtées
· Activités professionnelles des chefs de
ménages
· Etat matrimonial des enquêtés
· Niveau d'étude des enquêtés
· Appartenance confessionnelle des
enquêtés.
Mais avant cela, nous présentons notre
échantillon d'étude selon une répartition par cellule
d'abord, pour continuer par après, avec les autres variables.
Tableau 2. Répartition
de l'échantillon d'étude par cellule
CELLULES
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
KIBENGA
|
12
|
25
|
15
|
28,8
|
27
|
CYARUZINGE
|
9
|
18,7
|
10
|
19,2
|
19
|
RUDASHYA
|
11
|
22,9
|
7
|
13,4
|
18
|
MUKUYU
|
8
|
16,6
|
9
|
17,3
|
17
|
MASORO
|
8
|
16,6
|
11
|
21,1
|
19
|
TOTAL
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête à NDERA, décembre 2011
Partant des données marquées dans le tableau no 2, nous voyons
que le grand nombre de notre échantillon
a été tiré dans la cellule de KIBENGA, avec 27 sujets,
dont 12 hommes et 15 femmes, suivi de CYARUZINGE avec 19 sujets, dont 9 hommes
et 10 femmes et MASORO avec 19 sujets dont 8 hommes et 11 femmes ; il ya
encore la cellule de RUDASHYA avec 18 enquêtés dont 11 hommes et
7 femmes ; la cellule de MUKUYU vient en dernier lieu avec 17 sujets soit
8 hommes et 9 femmes.
Sur le plan du pourcentage, la population masculine se
présente ainsi : nous avons 25% dans la cellule de Kibenga, 22,9%
dans la cellule de Rudashya, 18,7% dans la cellule de Cyaruzinge et 16,6% dans
les cellules de Mukuyu et Masoro. Quant à la population féminine,
le palmarès des pourcentages se présente ainsi : 28,8% dans
la cellule de Kibenga, 21,1% dans la cellule de Masoro, 19,2% dans la cellule
de Cyaruzinge, 17,3% dans la cellule de Mukuyu et 13,4% dans la cellule de
Rudashya.
2.1.1. Age et Sexe des
enquêtées
L'âge est un indicateur important, influençant
fortement la pensée de l'individu et la façon dont il
réagit à différentes situations qu'il rencontre au cours
de la vie. Le sexe aussi vient dans notre recherche pour clarifier les vues
partagées entre les deux sexes sur la malnutrition. Outre ceci, car les
enquêtés sont différents, cela peut contribuer dans leurs
façons de voir les choses.
Pour y parvenir nous sommes parties de l'identification de
l'échantillon d'étude selon l'âge variant de 14 á
60 ans et plus suivant le tableau ci-après:
Tableau 3: Répartition des
enquêtés selon l'âge et sexe
Sexe
Age
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
De 14 à 20 ans
|
6
|
12 ,5
|
9
|
17,3
|
15
|
De 21 à 30 ans
|
12
|
25
|
16
|
30,7
|
28
|
De 31 à 40 ans
|
23
|
47,9
|
22
|
42,3
|
45
|
De 41 et 60 ans
|
4
|
8,3
|
3
|
7,5
|
7
|
De 61 ans et plus
|
3
|
6,2
|
2
|
3,8
|
5
|
Total
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Dans le tableau no 3, il est clair que la
majorité, soit 45 sujets de nos enquêtés appartiennent
à l'âge compris entre 31 et 40 ans, soit 47,9% d'hommes et 42,3 %
de femmes ; 28 sujets appartiennent à l'âge compris entre 21
à 30 ans soit 25% d'hommes et 30,7% de femmes ; 15 sujets de nos
répondants appartiennent à l'âge variant entre 14 et 20 ans
dont 12,5% d'hommes et 17,3 % de femmes ; 7 sujets de nos
répondants appartiennent à l'âge variant entre 41 et 60
soit 8,3% d'hommes et 7,5% de femmes tandis que 5 sujets de nos
répondants appartiennent à l'âge allant de 61 ans et plus
soit 6,2% d'hommes et 3,8% de femmes. Le grand nombre de nos répondants
est composé de femmes équivalent à 52 contre 48 hommes, ce
qui justifie que les informations que nous avons obtenues auprès de nos
enquêtés sont de grande valeur car au contraire, ne pas tenir
compte de la majorité féminine, c'est perdre une grande partie
des données.
2.1.2. Activités
professionnelles des chefs de ménages
L'activité professionnelle d'une personne est souvent
la seule source de son revenu et de sa survie. Nous pouvons dire qu'il y a une
relation entre l'activité professionnelle, le revenu ainsi que la
situation alimentaire. Une bonne activité professionnelle est
indispensable au bien être de tous les membres d'un ménage, en
particulier aux plus petits. Un bon revenu familial, l'accès aux
soins de santé primaire, la disponibilité des aliments ou la
capacité de s'en procurer quand le besoin se fait sentir est d'une
importance capitale dans la lutte contre la malnutrition.
Tableau 4: Répartition des enquêtés selon les catégories professionnelles
et sexe
PROFESSION
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
Agri-éleveur
|
26
|
54,1
|
28
|
53,8
|
54
|
Commerçant
|
3
|
6,2
|
4
|
7,6
|
7
|
Employé temporaire
|
8
|
16,6
|
6
|
11,5
|
14
|
Petit commerce
|
7
|
14,5
|
11
|
21,1
|
18
|
Sans emploi
|
4
|
8,3
|
3
|
5,7
|
7
|
Total
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Dans le tableau no 4 : nous constatons que 54
sujets de nos enquêtés s'occupent de l'agriculture et de
l'élevage ; cela est normal parce que cette population vit dans un
milieu semi-rural dont l'activité principale est l'agri-élevage.
Ensuite 18 sujets de nos enquêtés sont des
personnes qui vivent du petit commerce vendant certains articles ici et
là (par exemple des vêtements à la main, des cartons
contenants toute une gamme de différents objets, des paniers ou des
bassins sur la tête contenants des différents légumes et
fruits) ; cela pour dire que leur alimentation varie selon la situation
économique du moment et le pouvoir d'achat de leur clientèle.
Nous avons 7 sujets de nos enquêtés qui vivent du
commerce au vrai sens du mot et leur mode de vie leur permet l'auto-suffisance
dans la variété et le contrôle de leur alimentation sauf
qu'il n'y a pas de garanti diététique du fait qu'ils ne sont tous
ouverts à la notion d'aliment complet.
D'autres enquêtés qui sont au nombre de 7 aussi
sont dans la catégorie de sans emploi précis, et vivent
grâce à la générosité des bienfaiteurs.
Tantôt, ils passent même la journée ou la nuit au cabaret et
ils ne trouvent pas le temps de contrôler l'alimentation de leurs enfants
à cause de l'ivrognerie.
Enfin, 14 sujets sont des employés temporaires.
2.1.3. Etat matrimonial des
enquêtés
Nous nous sommes intéressés à
l'état matrimonial des enquêtés de la population du secteur
administratif de NDERA composée des célibataires, des
mariés, des divorcés et des veufs. Le tableau suivant nous donne
des précisions là-dessus.
Tableau 5: Catégorisation des
enquêtés par état civil et sexe
ETAT CIVIL
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
Célibataires
|
3
|
6,2
|
2
|
3,84
|
5
|
Mariés
|
23
|
47,9
|
27
|
56,2
|
50
|
Divorcés
|
9
|
18,7
|
7
|
14,5
|
16
|
Veufs
|
13
|
27
|
16
|
30,7
|
29
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
En lisant le tableau no 5, nous constatons que 50
sujets de nos enquêtés vivent ensemble. Notre tableau nous
indique aussi que16 sujets sont divorcés, tandis que 29 sujets sont des
veufs et 5 sujets sont célibataires ; c'est-à-dire que 50%
de nos interrogés vivent seuls. Ce n'est pas facile pour eux de
satisfaire aux besoins de leurs enfants, alors que dans notre contexte
même un enfant mal nourri constitue un problème, car la politique
nationale de notre pays est d'assurer de bonnes conditions de vie pour tous.
Comme le proverbe français dit que l'union fait la force, le mari
et la femme sont unis pour conjuguer les efforts ; ainsi l'absence de l'un
entraîne un déséquilibre dans la famille.
2.1.4. Identification des
enquêtes selon le niveau d'étude
L'éducation joue un rôle important, car les
soins, l'alimentation, la santé et l'hygiène des enfants en
général nécessitent certaines connaissances qu'on acquiert
souvent sur le banc de l'école ou en lisant des ouvrages y relatifs.
Tableau 6: Le niveau
d'étude des enquêtés
Niveau d'Etude
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
Sans niveau
|
8
|
16,6
|
14
|
26,9
|
22
|
Maternel
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Primaire
|
38
|
79,1
|
22
|
42,3
|
60
|
Secondaire
|
9
|
18,7
|
7
|
13,4
|
16
|
Université
|
2
|
4,1
|
0
|
0
|
2
|
Total
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Le tableau no 6, montre que 22 sujets, soit 16,6%
d'hommes et 26,9% de nos répondants n'ont jamais mis leurs pieds
à l'école ; aucun enquêté n'a été
à l'école maternelle ; 60 sujets soit 79% d'hommes et 42% de
femmes ont étudié l'école primaire ; 16 sujets soit
18,7% d'hommes et 13,4% de femmes ont fait l'Ecole secondaire ; 2
enquêtés, soit 4,1% d'hommes et 0% de femmes ont
fréquenté l'université.
2.1.5. L'appartenance
confessionnelle des enquêtés
Les confessions religieuses jouent un rôle très
important qui influencent les mentalités des populations. Nous avons
voulu présenter notre échantillon selon les religions, car
certains points de notre questionnaire comme la contraception
nécessitent l'accord des églises. Certaines églises sont
pour et les autres sont contre la contraception, notamment l'usage des condoms
et autres moyens artificiels ; ce qui augmentent la probabilité de
mettre au monde un nombre élevé des enfants qu'on n'arrive pas
à bien élever.
Tableau 7: Catégorisation des
enquêtés par confessions religieuses
CONFESSIONS
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
Catholique
|
29
|
60,4
|
32
|
61,5
|
61
|
Protestant
|
8
|
16,6
|
5
|
9,6
|
13
|
Adventiste
|
6
|
12,5
|
9
|
17,3
|
15
|
Islam
|
1
|
2,08
|
0
|
0
|
1
|
Autre
|
4
|
8,3
|
6
|
11,5
|
10
|
Total
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Le tableau no 7 nous montre que la confession
catholique est fortement répandue dans le secteur de NDERA, où il
ya 61 sujets enquêtés, soit 60,4% d'hommes contre 61,5% de femmes.
13 enquêtés, soit 16,6% d'hommes et 9,6% de femmes sont de
confession protestante.15 enquêtés soit 12,5% d'hommes et 17,3% de
femmes sont adventistes et l'Islam ne compte qu'un (1) enquêté
soit 2.0% d'hommes et 0% de femmes de nos répondants. Enfin 10 sujets
soit 8,3% d'hommes et 11,5% de femmes appartiennent aux différentes
sectes.
2.2. ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Dans le souci de vérifier les hypothèses
formulées dans notre travail, nous tenons à présenter les
résultats détaillés obtenus de nos enquêtés
menés dans notre milieu de recherche.
Dans cette optique, pour mieux y parvenir, nous devons ainsi
partir des réponses ou des données récoltées
auprès des sujets enquêtés.
Pour vérifier notre première hypothèse
correspondant à ce second chapitre et qui s'intitule: «Le
niveau bas de connaissance des familles sur la nature et des effets de la
malnutrition, les facteurs socio-économiques, démographiques et
éducationnels sont à la base de la malnutrition infantile dans
le secteur de Ndera».
2.2.1. Prise de conscience des
problèmes nutritionnels par les communautés
Dans toutes les cellules visitées lors de
l'enquête, toute la population est consciente de la malnutrition qui
sévit dans leurs milieux respectifs. On en est conscient aussi bien chez
les femmes que chez les hommes. En effet, la malnutrition est
présentée comme un problème qui relativement récent
dans le secteur de Ndera.
Les résultats du tableau no 8 montrent le
niveau des constats ou de détection de la malnutrition des enfants de
moins de 5 ans qui sont notamment : le constat de la malnutrition par
ses dégâts et par l'intervention des animateurs de santé
surtout par la pesée
DÉTECTION DE LA MALNUTRITION
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
Par le constat de ses
dégâts
|
30
|
62,5
|
28
|
53,8
|
58
|
Pesée des enfants par l'intervention des
animateurs de santé
|
18
|
37,5
|
24
|
46,1
|
42
|
Total
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Tableau
8: Répartition des enquêtés selon le
sexe et selon les moyens
de
détection de la malnutrition
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Le tableau no 8 nous montre que la totalité
des femmes et des hommes détectent les cas de malnutrition
sévère et les cas qu'on déplore sur tous les sites, on
reconnait une amélioration favorisée par les interventions des
centres de santé, où 58 sujets de nos répondants soit
62,5% d'hommes et 53,8%de femmes nous ont confirmé qu'ils connaissent la
malnutrition par ses signes, contre 42 enquêtés soit 37,5%
d'hommes et 46,1% de femmes qui nous ont dit qu'ils connaissent la malnutrition
par l'éducation nutritionnelle donnée par des animateurs de
santé pendant la séance de pesée des enfants de moins de 5
ans au niveau de l'umudugudu. Les hommes sont beaucoup conscients plus
que les femmes lors des dégâts en raison de 30% contre 28% des
femmes. Comme ce sont surtout les femmes qui font peser leurs enfants, il est
à marquer qu'elles connaissent la malnutrition de leurs enfants lors la
pesée mensuelle en raison de 24% alors que chez les hommes c'est 18%.
De plus, les familles sont conscientes des effets
néfastes de la malnutrition infantile. Pratiquement la majorité
des enquêtés préconisent le recours immédiat au
centre de santé en cas de constat d'une malnutrition
sévère. Par exemple une femme de la cellule CYARUZINGE qui n'a
pas voulu que son nom figure dans notre travail nous a confirmé que la
malnutrition existe et que leurs enfants sont d'habitude
transférés au centre de santé de Rubungo pour les soins de
carence nutritionnelle grâce aux animateurs de santé.
2.2.2. Prise de conscience de
l'existence de la malnutrition par le constat
de ses
dégâts
La prise des consciences est nette lorsque dans le
ménage ou dans le voisinage les signes extérieurs de la
malnutrition sont évidents et lorsque le diagnostic d'un enfant conduit
à recommander un traitement ou des mesures nutritionnelles.
C'est ainsi que dans le plus part des villages, on identifie
la malnutrition et son évolution en fonction des cas graves
constatés.
Parmi 21 cas graves déclarés par nos
enquêtés, il y a eu 4 cas de décès des enfants
malnutris. Le diagnostic établi par les agents chargés de la
nutrition est considéré dans les cas graves signalés,
comme une alerte qui pousse les familles concernées à recourir au
centre de santé. Les soins et les conseils obtenus par les familles au
centre de santé provoquent une amélioration de la situation des
enfants et souvent la guérison complète.
2.2.3. Prise de conscience par
l'intervention des animateurs de santé
Communautaire et
des Centres de Santé
L'action des animateurs de santé communautaire
contribue aussi à la prise de conscience de la malnutrition, grâce
aux conseils qu'ils prodiguent lors des réunions des villages
(umudugudu) ou en cas de constat de malnutrition sévère chez les
enfants du village. Le succès de tels conseils a été
signalé partout et avec plus d'insistance.
Cependant une absence de préoccupation pour fournir
à l'enfant de moins de 5ans une alimentation répondant à
ses besoins de croissance a été signalée également.
De même, dans certaines communautés se manifeste un manque de
confiance dans les animateurs de santé du fait qu'ils n'ont pas d'apport
palpable dans la résolution de la malnutrition de leurs enfants.
2.3. Causes de la
malnutrition chez les enfants de 0 à 5 ans dans le secteur
de NDERA
Pour répondre à la question no2 de
notre questionnaire de recherche, la question de savoir les causes de la
malnutrition infantile dans le secteur de NDERA, nos répondants nous ont
donné leurs vues telles que contenues dans le tableau suivant:
Tableau 9: Les principales causes de la malnutrition
des enfants
CAUSES
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
Problèmes d'emploi
|
2
|
4,1
|
3
|
5,7
|
5
|
Insuffisance des apports alimentaires
|
28
|
58,3
|
32
|
61,5
|
60
|
Mauvaise gestion du budget familial
par les parents
|
9
|
18,7
|
2
|
3,8
|
11
|
Pratiques et conditions d'hygiène
inadéquates
|
7
|
14,5
|
11
|
21,1
|
18
|
Insuffisance des soins pour l'enfant et la femme
|
2
|
4,1
|
4
|
7,6
|
6
|
Total
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Les résultats du tableau no 9 nous montre
que 60 sujets de nos répondants soit 58,3% de femmes et 61,5% d'hommes
disent que la cause la plus fréquente de la malnutrition est
l'insuffisance des apports alimentaires ; 18 répondants soit 14,5%
d'hommes et 21,1% de femmes disent que la malnutrition infantile dans le
secteur
administratif de NDERA est due aux pratiques et conditions d'hygiène inadéquates ; 11
sujets soit 18,7% d'hommes et 3,8 %de femmes trouvent que la
malnutrition peut être causée par la mauvaise gestion du budget
familial ; 5 répondants disent que la malnutrition est
causée par les problèmes d'emploi et enfin 6 répondants
soit 4,1% d'hommes et 7,6% de femmes disent que la malnutrition est
causée par l'insuffisance des soins pour l'enfant et la mère.
2.3.1. Problème
d'emploi
La majorité de la population étant
analphabète, leur activité qui devrait être champêtre
n'est plus capable d'occuper les adultes d'un ménage à cause de
l'absence et/ou de l'étroitesse des terres cultivables. Cela occasionne
un mouvement de va-et-vient de la population en quête d'emploi pour
subvenir aux besoins primaires de leurs ménages. Ceci a
été confirmé par la plupart de la population
rencontrée.
2.3.2. Mauvaise gestion
du budget familial par les parents
La plupart des hommes, ayant gagné un peu d'argent
préfèrent accaparer la part du lion selon l'adage kinyarwanda
« Amazi iyo abaye make aharirwa impfizi ». Ceci pour dire
que quand un homme gagne 600frw, il décide de consommer seul 200fr et le
reste pouvant être consommé par tout le ménage. En cas de
revendication par la femme, des querelles surviennent, suivies souvent par une
bataille ouverte entre les deux parents et les enfants en pâtissant tout
en passant des nuits blanches. Un tel homme est considéré comme
responsable par la société et sa famille parce que dans d'autres
cas, certains hommes consomment seuls tout l'argent et viennent revendiquer
leur part de la nourriture comme leurs enfants auprès de la mère
du ménage.
Il en suit une autre catégorie où les deux
parents sont irresponsables due à la mauvaise gestion du budget
familial occasionné par le mauvais comportement du mari. Dans ce cas,
quelques femmes se révoltent contre leurs maris en consommant tout
l'argent gagné dans des débits des boissons, sans se soucier du
bien-être des enfants. En effet, l'ivresse des parents a
été signalée par plusieurs interlocuteurs aussi bien du
côté des hommes que chez les femmes.
2.3.3. Insuffisance des
apports alimentaires
Selon l'EDSR de 2010, dans l'ensemble, plus de quatre enfants
sur dix souffrent d'une malnutrition chronique (43%) et 16% sous la forme
sévère. Le niveau du retard de croissance augmente rapidement
avec l'âge, étant très élevé parmi les
enfants de 12 à 23 mois (53%), mais également assez
élevé (50 à 51%) parmi les enfants plus âgés.
Le niveau de croissance diminue avec le niveau d'instruction : 47% chez
les mamans sans instruction, 41% chez celles de niveau primaire et 33% chez
celles de niveau secondaire.
En tenant compte des besoins alimentaires nécessaires
par jour et par personne, la situation nutritionnelle dans toutes les cellules
du secteur de NDERA est caractérisée par une ration maigre et non
enrichie. Les interviewés ont déclarés ne pas
réserver à leurs enfants de moins de 5 ans un repas
spécial. Les aliments les plus couramment consommés sont les
patates douces et les haricots seulement.
D'autres ménages sont entourés de champs
florissants, mais qui ne leur appartiennent plus. Les champs ont
été vendus à des citadins et les anciens
propriétaires y travaillent comme de simples salariés. Les
légumes sont consommés occasionnellement à partir de
leurs jardins potagers qui sont aussi pauvres (dodo seulement).
On constate une carence en protéines animales dans
l'alimentation des ménages. L'élevage est très peu
répandu, ce qui rend exceptionnelle la consommation des viandes. Les
fretins (indagara) sont inaccessibles financièrement à la plupart
des ménages bien que disponibles dans le commerce local.
2.3.3.1. Insécurité alimentaire des
ménages
Selon l'Analyse globale de la Sécurité
Alimentaire et de la Vulnérabilité (AGSAV), 52% des
ménages étaient dans l'insécurité alimentaire ou
vulnérables (NISR et Programme Mondial Alimentaire ,2006 :34).
L'insécurité alimentaire était
révélée partout dans le pays, mais tendait à se
concentrer dans les provinces de l'Ouest et du Sud. Elle connaissait les
niveaux les plus élevés parmi les travailleurs agricoles et ceux
vivant dans les « conditions de vie marginale » y compris
ceux qui dépendent des transferts sociaux et des ménages
dirigés par les femmes.
Les causes de malnutrition dues à
l'insécurité alimentaire des ménages sont les
suivantes :
a. Disponibilité alimentaire assez
limité
· production alimentaire qui reste faible pour couvrir
les besoins nutritionnels au sein des ménages.
· absence de complément alimentaire adéquat
· vente de la production agricole en échange de la
bière
· salaire aléatoire ou insuffisant pour couvrir
les besoins nutritionnels des familles
(600frw/jour) pour les familles à emploi
occasionnel;
· composition familiale qui est grande (Absence de
planification familiale)
b. Accessibilité difficile aux
aliments
· ne rien donner à manger aux enfants toute la
journée
· mésententes entre conjoints qui occasionnent le
manque de suivi de croissance des enfants par les deux parents
· surcharge de la mère par des travaux au sein de
son ménage et aussi à l'extérieur pour
subvenir aux besoins de son ménage
c. Distribution inadéquate des aliments dans
les ménages
· les hommes dépensent en dehors du ménage
presque la totalité d'argent qu'ils gagnent. La plupart des femmes
interrogées nous ont déclarés que plusieurs hommes chefs
des ménages font tout pour se prémunir contre le Bwaki et
n'interviennent pas pour protéger leurs enfants contre la malnutrition
· les hommes vendent une partie importante de la
récolte du produit alimentaire pour des fins
personnelles en dehors des ménages ;
· les femmes quelques fois dépensent en dehors du
ménage soit par réaction, soit par accoutumance
à l'alcool.
2.3.4. Pratiques et
conditions d'hygiène inadéquates
Les causes de la malnutrition liées aux pratiques et
conditions d'hygiène inadéquates ont des rapports étroits
avec le faible accès à l'eau potable. De cela, résultent
le manque d'hygiène et des maladies d'origine hydrique. L'habitat
inadéquat pour certains ménages pauvres a été
signalé comme occasionnant des maladies fréquentes qui seraient
à la base de sous-alimentation, disent nos interlocuteurs.
2.3.4.1. Faible
accès à l'eau potable
Parmi les causes de la malnutrition, on trouve celles qui sont
liées à l'inaccessibilité à l'eau potable. A titre
d'exemple, dans certaines cellules où on a été,
l'accès à l'eau potable est un sacrifice et là où
les robinets existent le coût d'achat d'un jerrycan est très
élevé (moyenne 1frw/litre) pour une famille n'ayant pas la
capacité d'épargner au moins 100frw par semaine. A défaut
d'argent, ils se dirigent vers des puits d'eau non aménagés et
utilisent de l'eau de pluie non bouillie pour la consommation.
2.3.4.2. Maladies
parasitaires
Les maladies les plus citées par nos interlocuteurs
sont la verminose causée par les mauvaises conditions
hygiéniques et la consommation de l'eau non potable. Ceci se remarque
presque partout dans les cellules visitées. Bien qu'ils n'aient pas
mentionné le paludisme, l'observation révèle qu'il y a des
adultes et des enfants qui souffrent de ce dernier.
2.3.5. Insuffisance des
soins pour l'enfant et la femme
Ce qui a été remarqué beaucoup plus dans
l'insuffisance des soins pour l'enfant, c'est qu'il y a de mauvaises pratiques
alimentaires qui sont traduites par une faible connaissance en matière
nutritionnelle, l'absence des parents à la maison toute la
journée en quête d'emploi pour subvenir aux besoins alimentaires
de leurs ménages, l'ignorance des pratiques culinaires
appropriées à la préparation d'une alimentation
équilibrée pour les enfants ou pour les femmes en situation de
grossesse ou d'allaitement. Les habitudes alimentaires liées à la
récolte saisonnière ont été signalées aussi
comme une des causes de la malnutrition des enfants. Des légumes ne sont
consommées qu'en période de disette, tandis que dans la
période qui suivent les récoltes l'alimentation est
constituée invariablement des seuls produits abondants
(généralement les patates douces et les haricots).
La passivité (inertie) des hommes liés au sous
emploi et à la fréquentation de débits des boissons, la
non-considération du bien-être présent et futur de l'enfant
due à l'irresponsabilité des parents, surtout chez les hommes
où la responsabilité familiale est réservée
à la femme, sont aussi des éléments catalyseurs de la
malnutrition dans le milieu.
En ce qui concerne la promotion des soins de santé
primaire, des animateurs de santé, ayant un niveau bas en matière
de sensibilisation sur la nutrition, ne sont pas outillés pour
convaincre la population en vue d'un changement de comportement en
matière de nutrition. Ils sont aussi parmi les vulnérables du
village. Dans la mise en place des jardins potagers initiés dans la
politique actuelle, l'animateur communautaire de qui, on attendait des
miracles, ne témoigne aucune différence avec le reste de la
population dont il est censé être le modèle ou la
référence.
Certains animateurs de santé communautaire apparaissent
comme des contre modèles en matière de nutrition des enfants
parce qu'ils ne donnent pas d'exemple de lutte contre la malnutrition au sein
de leurs propres ménages.
2.6. Origines des aliments en faveur des enfants de 0 à 5ans dans
le secteur de
NDERA
Dans le but de chercher à comprendre le pourquoi de la persistance de
la malnutrition dans le secteur de NDERA, à part les causes de la
malnutrition que nous avons déjà analysé, il nous a
été utile aussi de savoir la provenance des aliments que nos
enquêtés donnent à leurs enfants. Le tableau suivant donne
plus de détails.
Tableau 10:Origines des aliments
ORIGINES
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
marché
|
25
|
52,0
|
29
|
55,7
|
54
|
champ
|
16
|
33,3
|
19
|
36,5
|
35
|
Les deux
|
4
|
8,3
|
3
|
5,7
|
7
|
Autres
|
3
|
6,2
|
1
|
1,9
|
4
|
Total
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Il ressort du tableau no 10 que 54
répondants soit 52,0% d'hommes et 55,7% de femmes achètent les
aliments à donner à leurs enfants au marché ; 35
répondants soit 33,3% d'hommes et 36,5% de femmes donnent à leurs
enfants des aliments en provenance de leurs champs ; 7 répondants
soit 8,3% d'hommes et 5,7% de femmes, obtiennent des aliments provenant du
champ et du marché et enfin ; 4 répondants soit 6,2%
d'hommes et 1,9% de femmes, les trouvent en provenance d'autres endroits (les
bienfaiteurs, ONG, églises...)
2.6.1. Origine des ressources financières pour l'achat des
aliments consommés
Comme les champs ne suffisent pas pour faire vivre les
familles des interrogées du secteur de NDERA, et procurer une
alimentation équilibrée aux enfants de moins de 5ans,
le tableau suivant donne plus de détails sur la
provenance des ressources financières consacrées à l'achat
des aliments.
Tableau 11: Origine des ressources
financières
Ressource financières
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
Emploi permanant
|
8
|
16,6
|
10
|
19,2
|
18
|
Salaire mensuel
|
5
|
10,4
|
1
|
1,9
|
6
|
Emplois occasionnels
|
23
|
47,9
|
26
|
50
|
49
|
Petit commerce
|
9
|
18,7
|
12
|
23
|
21
|
Location maison
|
3
|
6,2
|
3
|
5,7
|
6
|
Total
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Concernant les conditions d'achat des aliments au
marché, les résultats de notre enquête, comme le montre le
tableau no 11, révèlent que l'argent utilisé
provient en grande partie des emplois occasionnels soit 49 dont 47,9% d'hommes
et 50% de femmes. Les emplois occasionnels sont par exemple travailler dans les
champs des riches, le travail d'aide maçons, et quelques fois faire la
lessive dans les familles des riches. On comprend rapidement qu'avec un travail
occasionnel, les revenus sont non seulement insuffisants, mais aussi
irréguliers, ce qui signifie que la famille mange si le père ou
la mère a pu travailler ; dans le sens contraire, on peut passer
des jeunes et des nuits blanches. Ces familles sont donc très
vulnérables et leurs enfants sont exposés à la
malnutrition.
Il a été constaté que 21sujets de nos
répondants trouvent l'argent pour l'achat des aliments en provenance du
petit commerce. Il s'agit de la vente ambulante de légumes, des fruits,
de vêtements, et de petits commerces faits dans divers marchés du
secteur de NDERA. Nous avons constaté également que 18
répondants soit 16,6% d'hommes et 19,2% de femmes achètent les
aliments en utilisant l'argent provenant de l'emploi permanant ; 6
répondants trouvent l'argent en provenance du salaire mensuel et les
autres 6 répondants en provenance du bail de leurs maisons.
2.6.2. Identification des
enquêtés par l'estimation de l'état de lieu des
terres
cultivables
Pour combattre la malnutrition et la sous-alimentation, la
population rurale doit avoir des terres cultivables suffisantes et fertiles si
non, la crise alimentaire se présentera toujours, ce qui entrainera une
mauvaise croissance des enfants. L'analyse ci-dessous évalue
l'état des terres cultivables selon les enquêtés.
Tableau 12: Etat de lieu des terres
cultivable
Etat de lieu
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
Suffisant
|
7
|
14,5
|
2
|
3,8
|
9
|
Insuffisant
|
22
|
45,8
|
39
|
75
|
61
|
Absence de terre
|
19
|
39,5
|
11
|
21,1
|
30
|
Total
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Selon les résultats de notre enquête, comme nous
le montre le tableau no 12, la terre cultivable ne suffit pas au
moment où 54% de la population rwandaise (cfr le tableau no
4) sont des agri-éleveurs. C'est un grand problème pour
satisfaire les besoins de la population en matière nutritionnelle
surtout pour les enfants de moins de 5ans, car leurs organismes ont besoin de
plus de nutriments pour assurer leur croissance. Ces mêmes
résultats montrent que dans le secteur Ndera, sur 100 ménages
enquêtés, il y avait 30 ménages qui n'ont aucune terre
cultivable, 61 ménages qui ont des terres insuffisantes, contre 9% des
ménages seulement qui ont de terre suffisante.
En plus de cela, il faut renforcer la sensibilisation sur
l'utilisation des jardins potagers pour gagner l'espace arable ; aussi la
planification familiale constitue une priorité dans le but de lutter
contre la malnutrition.
2.6.3. Compléments
alimentaires d'origine animale
Les aliments d'origine végétale ne suffisent pas
pour donner un repas équilibré, il faut compléter avec les
aliments d'origine animale.
Nos interlocuteurs nous ont donné une liste des
aliments d'origine animale qui les aident à procurer une alimentation
équilibrée à leurs enfants tels que figurants dans le
tableau suivant:
Tableau 13: Les aliments d'origine
animale
LES ALIMENTS
|
Hommes
|
Femmes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif Total
|
Viande
|
4
|
8,3
|
2
|
3,8
|
6
|
OEufs
|
14
|
29,1
|
15
|
28,8
|
29
|
Lait
|
18
|
37,5
|
22
|
42,3
|
40
|
Fretins
|
12
|
25
|
13
|
25
|
25
|
TOTAL
|
48
|
100
|
52
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Il ressort du tableau no 13 que 40
enquêtés soit 37,5% d'hommes et 42,3% de femmes affirment que les
aliments d'origine animale qui les aident à procurer une alimentation
équilibrée à leurs enfants est le lait, 29
enquêtés soit 29,1% d'hommes et 28,8% de femmes disent qu'ils
utilisent les oeufs. 25 enquêtés nous ont dit que ce sont des
fretins qui leurs sont faciles à trouver pour compléter les
aliments d'origine végétale. La viande est moins consommée
par nos enquêtés, soit 6%.
2.7. Les facteurs de
la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans dans le
secteur administratif de NDERA
Les facteurs qui influencent la malnutrition des enfants de
moins de 5 ans dans le secteur administratif de NDERA sont multiples, mais nous
allons identifier certains facteurs qui influencent la malnutrition comme par
exemple: les facteurs socio-économiques, démographiques,
éducationnels, sanitaires.
2.7.1. Les facteurs
économiques
Le constat est que les ressources économiques des
familles enquêtées constituent une des contraintes essentielles
qui limitent les possibilités d'action sanitaire. La plupart du revenu
consacrée à la santé reste faible dans ces familles.
L'analyse de ces facteurs économiques permet de constater leurs
relations avec la malnutrition des enfants et la pauvreté des
parents.
La pauvreté des parents devient un problème
grave pour la santé des enfants suite au manque de moyens pour acheter
les aliments. Ceci cause le manque du lait maternel qui contient des substances
nutritives de la part des mères.
Un plus grand nombre dispose de terrains à cultiver
mais ces derniers sont de petites superficies pour produire suffisamment
d'aliments et assurer une plus grande sécurité alimentaire au
sein des ménages. Le tableau no14 nous donne quelques
renseignements sur les revenus des enquêtés
Tableau 14: Revenu mensuel
du ménage
Revenu mensuel
|
Effectif
|
Pourcentage
|
< 10000Frw
|
54
|
54
|
10000-20000Frw
|
26
|
26
|
20000-40000Frw
|
14
|
14
|
>4000Frw
|
6
|
6
|
TOTAL
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Il ressort des résultats, selon le tableau
no 14 que 54% des familles ont un revenu inférieur à
10000Frw, 26% ont un revenu compris entre 20000Frw et 40000Frw, 14% ont un
revenu compris entre 20000Frw et 40000Frw et 6% ont un revenu mensuel
supérieur à 40000Frw.
Le revenu mensuel des familles est insignifiant pour couvrir
des besoins nutritionnels au niveau des ménages alors que les prix de
produits alimentaires augmentent considérablement et dépassent
actuellement le pouvoir d'achat de la population.
Selon les résultats de notre enquête, la
majorité de nos enquêtées sont incapables de satisfaire les
besoins nutritionnels car leur revenu mensuel est inferieur à
10000Frw.
2.7.2. Facteurs
démographiques
Dans les familles rwandaises, on a tendance à avoir
beaucoup d'enfants sans toute fois se préoccuper d'avoir de quoi les
nourrir. Le facteur démographique est un des facteurs
considérables de la malnutrition des enfants dans les familles à
faible revenu. Lorsque la population s'accroît sans que les facteurs de
production augmentent, la population devient dense. Pour parier à ce
problème, les femmes adoptent la politique de la planification
familiale.
2.7.2.1. La pratique
de la planification familiale
Tableau 15: Fréquentation des services de
planification familiale
Fréquentation des services P.F
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Pratiquent P.F
|
10
|
19,2
|
Ne pratiquent pas la P.F
|
42
|
80,7
|
TOTAL
|
52
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Comme le montre le tableau no 15, 80,7% des femmes
n'ont pas fréquenté les services de planification
familiale ; 19,2% les fréquentent. La majorité des femmes
qui fréquentent le Centre de santé de NDERA ne pratiquent pas les
méthodes artificielles de planning familial, à cause de la
culture rwandaise (en effet on remarque encore aujourd'hui quelques vestiges de
l'ancienne culture rwandaise qui considérait une nombreuse
progéniture comme une grande richesse), de l'ignorance de la P.F et de
la religion (en effet la morale chrétienne est incompatible avec les
méthodes artificielles de P.F). Les femmes confirment que les
méthodes contraceptives leur causent des maladies comme l'homologie
alors que leurs maris n'utilisent pas de condoms. C'est pourquoi elles ne
fréquentent pas les services de P.F.
2.7.2.2. Causes de
non pratique de la P.F
L'espacement des naissances c'est le fait de planifier
les naissances de sorte qu'il y ait un intervalle adéquat entre deux
enfants qui se suivent. C'est une pratique indispensable pour le
bien-être des enfants en bas âge.
En effet, après un nouvel accouchement, l'attention des
parents est plus souvent tournée vers l'enfant qui vient de
naître, délaissant plus ou moins son grand frère ou sa
grande soeur. Si ce dernier n'a pas l'âge de supporter cette privation,
il devient plus vulnérable face à la malnutrition. Mais le couple
qui pratique la planification familiale pourra choisir le moment propice pour
son plus jeune enfant et pour toute la famille de rechercher un autre enfant.
La majorité des femmes qui fréquentent le centre
de santé de NDERA ne pratiquent pas le P.F.
Tableau 16: Causes de non pratique de la
P.F
Causes de non pratique de la P.F
|
Effectif
|
Pourcentage
|
La forme polygynique
|
22
|
42,3
|
L'ignorance de la P.F
|
18
|
34,6
|
La morale chrétienne
|
12
|
23,0
|
TOTAL
|
52
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Des mères enquêtées qui ne
fréquentent pas des services de planning familial évoquent des
raisons y relatives. Le tableau no 16 nous montre que 18 femmes sur
52, soit 34,6% disent qu'elles ne sont pas intéressées au P.F,
mais c'est suite à l'ignorance sur l'importance de la planification
familiale. Elles n'ont pas confiance aux méthodes contraceptives qui
sont recommandées par les agents de santé. Sur 52
enquêtées ,12 soit 23,0% disent que leurs églises
(catholique, protestant, adventiste) notamment la morale chrétienne, ne
les permettent pas de fréquenter les services de planning familiale et
22 enquêtées sur 52 soit 42,3% ont signalé que c'est dans
la culture rwandaise (polygamie) d'avoir beaucoup d'enfants, car les enfants
sont considérés comme la richesse. Nous avons pu constater que
ces mères ne sont pas bien sensibilisées quant à la
planification familiale. L'espace inter génétique est
négligé, la population s'accroît et par conséquent
cette croissance provoque beaucoup de mortalité infantile et la
malnutrition pour les enfants qui ont survécus.
2.7.2. Facteurs
éducationnels
L'éducation joue particulièrement important pour
éliminer les disparités en matière de la santé. Une
personne instruite dispose des facilités de se documenter et cela lui
permet de recevoir des informations en matière de la santé ;
son niveau d'apprentissage et sa manière de vivre diffère de
celle d'une personne non-instruite. Pour que les enfants soient en bon
état nutritionnels, il faut que la mère soit bien
éduquée et bien instruite afin d'assumer sa responsabilité
dans la gestion des problèmes de santé de ses enfants.
Le tableau suivant nous montre combien la majorité des
femmes que nous avons interrogées ne connaissent pas les trois groupes
d'aliments à savoir :
· les aliments constructeurs (viande, poisson, oeufs,
lait, haricots, petits poids)
· les aliments protecteurs (légumes, fruits)
· les aliments énergétiques (tubercules,
bananes, céréales, sucre et graisse)
Tableau 17: connaissance sur les trois groupes
d'aliments
Connaissances des mères sur les trois
groupes d'aliments
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Connaissent les trois groupes d'aliments
|
14
|
26,9
|
Ne connaissent pas les trois groupes d'aliments
|
38
|
73,0
|
TOTAL
|
52
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Les mères qui connaissent les trois groupes d'aliments
constituant les éléments de base d'une alimentation
équilibrée sont d'ordre de 26,9% tandis que celles ne connaissant
pas les trois groupes d'une alimentation équilibrée sont de
73,0%. L'éducation nutritionnelle est le principal moyen pour
prévenir la malnutrition infantile.
CONCLUSION PARTIELLE
La malnutrition a des conséquences néfastes sur
la santé et le développement normal des êtres humains, mais
les enfants de moins de 5ans sont les plus touchés par la malnutrition
en raison des besoins nutritionnels de leurs organismes. Dans ce chapitre
consacré sur l'évaluation de la prise de conscience des
problèmes nutritionnels par les habitants du secteur de Ndera et des
facteurs de la malnutrition des enfants de moins de 5 ans du secteur de Ndera,
nous avons fait l'analyse des données sur les caractéristiques
des enquêtés et nous sommes arrivées aux résultats
suivants:
Les 100 répondants qui ont fait l'objet de notre
enquête ont été extraits des ménages qui composent
le secteur de Ndera. Concernant l'âge des enquêtés, 15% des
enquêtés sont âgés de 14 à 20 ans; 28% des
enquêtés sont âgés de 21 à 30 ans; 45% sont
âgés de 31 à 40 ans; 7% sont âgés de 41
à 60 ans et 5% de 61 ans et plus. Les femmes représentent 52% de
nos répondants et les hommes représentent 48% de nos
répondants. La catérie professionnelles des enquêtés
influent beaucoup sur la santé nutritionnelle des enfants. Le niveau de
scolarisation des parents joue aussi un grand rôle dans la bonne
alimentation des enfants ; il se présente ainsi: 22% n'ont aucun
niveau, personne n'a étudié l'école maternelle parmi nos
répondants, 60% ont mis leurs pieds à l'école primaire
seulement ,16% ont terminé l'école secondaire et 2% ont
étudié jusqu'au second cycle de l'université.
L'analphabétisme frappe la grande majorité des femmes, ce qui a
un impact négatif sur les soins portés aux enfants principalement
les enfants de moins de 5ans.
Concernant l'analyse des facteurs de la malnutrition des
enfants de moins de 5 ans du secteur de Ndera, nous avons abouti aux
résultats suivants:
Les ressources économiques des familles enquêtées constituent une des contraintes
essentielles qui limitent les possibilités d'action sanitaire. La grande
partie du revenu consacrée à la santé reste faible dans
ces familles.
Le facteur démographique est un facteur qui joue un
rôle considérable dans la malnutrition des enfants, surtout des
enfants issus des familles nombreuses et à faible revenu car 80,7% de
nos enquêtés ne recourent pas aux méthodes du planning
familial contre 19,2% qui le font ; conséquemment, il y a
l'insuffisance alimentaire et pour les enfants de moins de 5 ans et pour tous
les membres de la famille. Les facteurs liés à la santé,
aux maladies infantiles, à la consommation d'eau potable et à
l'hygiène des aliments ont été aussi examinés.
Concernant les facteurs éducationnels, la majorité des femmes que
nous avons interrogées ne connaissent pas les trois groupes d'aliments
en raison de 73,0% contre 26,9% qui connaissent les trois groupes
d'aliments.
En nous basant sur les résultats de notre étude
nous pouvons dire que notre première hypothèse
intitulée: «Le niveau bas des connaissances des familles sur la
nature et des effets de la malnutrition, les facteurs socio-économiques,
démographiques et éducationnels sont à la base de la
malnutrition infantile dans le secteur de Ndera» a été
vérifiée et confirmée.
CHAPITRE 3 : LES
STRATEGIES PROPOSEES POUR LUTTER
CONTRE
LA MALNUTRITION DANS LE SECTEUR
DE
NDERA
Dans ce chapitre nous allons analyser les résultats de
notre enquête pour confirmer ou infirmer la deuxième
hypothèse portant sur les actions prises pour lutter contre ce
fléau. L'hypothèse s'énonce ainsi :
« La prise en charge nutritionnelle, la prise
en charge intégrée des maladies de l'enfance, la
pratique de
l'allaitement maternelle, le jardin potager, les vaccinations
et l'élevage du petit bétail et de la volaille
aident à lutter contre la malnutrition dans le
secteur de Ndera ».
Les résultats de cette enquête auront l'impact
positif surtout sur les enfants de moins de 5ans souffrant de la malnutrition
dans le secteur de Ndera.
Le gouvernement rwandais n'a pas croisé les bras face
à cette situation, un ensemble d'actions (ici considérées
comme des indicateurs), simples et moins coûteuses, faciles
à mettre en oeuvre par les animateurs de santé, permettant
d'améliorer l'état nutritionnel et de santé de la
population de secteur Ndera, en particulier des groupes vulnérables (
enfants de moins de 5ans, femmes enceintes et allaitantes) a été
mis en oeuvre comme il est prévu dans la politique national de
nutrition.
Ces indicateurs sont notamment :
Ø
L'enfant est triste, anorexie, des cheveux défrisés, oedème,
amaigrissement,
Ø Les soins de santé primaire,
réhabilitation nutritionnelle.
Ø Le traitement du paludisme, diarrhée,
malnutrition et la pneumonie
Ø
L'allaitement maternel exclusif, les aliments de complément,
la supplémentation en micronutriment, la vaccination,
hygiène, prévention du VIH/SIDA, moustiquaire
imprégnée d'insecticide
Ø Petites parcelles de terrain contenant de petites
plates bandes de légumes faisant partie du jardin de résidence.
Ø Au sein des familles on y trouve des chèvres
et moutons, des lapins, des poules... visant l'augmentation des
protéines d'origine animale
Nous tenons à signaler que ces indicateurs sont
parallèles aux variables dépendantes et indépendantes de
notre deuxième hypothèse tels que figurent dans la grille
d'opérationnalisation des hypothèses annexée a la fin de
ce travail.
3.1. Prise en charge
nutritionnelle
Malgré l'éloignement des services de
santé, les enfants mal nourris reçoivent une prise en charge
nutritionnelle au niveau du centre de santé plus proche sous le soutient
de l'Etat. Ces enfants bénéficient des aides différentes
entre autres, les soins de santé primaires, les différents
produits sous formes de traitement nutritionnel tels que : SOSOMA (sorgho,
soja, maïs), fretins, lait en poudre et l'huile.
Les responsables du service nutritionnel font la
démonstration culinaire d'une alimentation équilibrée aux
parents de ces enfants en question. Après la guérison, ces
responsables assurent le suivi de ces enfants à domicile pour renforcer
la continuité de prise en charge nutritionnel à la maison.
Le tableau no 18 nous montre l'effort fourni par le
centre de santé de Rubungo dans ce domaine.
Tableau 18: Distribution des aliments par le service
nutritionnel
Sorte d'aliments
|
Quantité (kg)
|
Nombre de fois/semaine
|
SOSOMA
|
1kg
|
1fois/semaine
|
Fretins
|
0.5kg
|
1fois/semaine
|
Farine de maïs
|
1kg
|
1fois/semaine
|
Sucre
|
0.5kg
|
1fois/semaine
|
Huile
|
1.25l
|
1fois/semaine
|
Lait en poudre
|
1kg
|
1fois/semaine
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Selon le tableau no 18, nous voyons que cette
quantité prise n'est pas suffisante par rapport à ce dont les
enfants ont besoin pour leur guérison. Il faut que leurs parents usent
de tous moyens possibles pour augmenter cette alimentation. Ils doivent
utiliser les aliments disponibles dans leurs milieux parce que leurs produits
locaux contiennent aussi les éléments nutritifs pour
l'organisme.
Ces produits sont comme par exemple, les pommes de terre, les
légumes, les haricots. La combinaison de ces aliments forme une
alimentation équilibrée.
3.2. Prise en Charge
Intégrée des Maladies de l'Enfance (PCIME)
Le PCIME communautaire met en oeuvre les interventions visant
à promouvoir la croissance et le développement des enfants de
moins de 5 ans, à prévenir la maladie et à y faire face
convenablement quand elle se présente.
La PCIME comprend deux volets :
1. Le traitement des enfants souffrant du paludisme,
de diarrhée, de la malnutrition et de
la pneumonie.
2. La sensibilisation des familles et des communautés
pour qu'elles adoptent des comportements favorables à une
amélioration de la santé, et se focalisent sur les pratiques
familiales clés tels que l'allaitement maternel exclusif, les aliments
de compléments à partir de 6 mois, la supplémentation en
micronutriments, la vaccination, l'hygiène au sein de la famille,
prévention du VIH, l'utilisation des moustiquaires
imprégnés d'insecticides ; savoir chercher les soins
auprès du personnel de santé sous forme de traitement, de suivi
et de référence, participer à la consultation
prénatale de façon appropriée, suivre les conseils de
l'agent de santé en matière de l'espacement de naissances pour
une meilleure santé de la mère et de l'enfant.
Ainsi, avec ce PCIME, puisque les dépenses vont
diminuer sensiblement, les revenus seront augmentés, et les parents
auront le temps suffisant de travailler et de s'occuper de leurs enfants.
Nous allons mettre en exergue
quelques stratégies du PCIME qui semblent avoir un impact direct sur la
malnutrition, à savoir :
· L'utilisation des moustiquaires
imprégnées
· La promotion de l'allaitement maternel
· La vaccination
3.2.1. Distribution des
moustiquaires imprégnées
La distribution des moustiquaires imprégnées aux
enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes, dans le secteur de Ndera
est l'une des stratégies mise en oeuvre pour lutter contre le paludisme
à ce groupe vulnérable. Le paludisme comme toutes autres maladies
affaiblissent le système immunitaire, il empêche aussi
l'absorbation des éléments nutritifs, soit par les vomissements
ou bien par les diarrhées ; ce qui donne lieu à
l'anémie nutritionnelle.
La totalité (100%) de nos répondants nous a confirmé qu'ils dorment dans les moustiquaires
imprégnés d'insecticides.
3.2.2. Promotion de
l'allaitement maternel
Le lait maternel est le seul aliment adapté au besoin
du nourrisson surtout pendant les 6 premiers mois de sa vie. Il est très
digestible, ne nécessite aucune préparation
matérielle ; L'allaitement maternel constitue le repas idéal
pour une croissance saine et un développement harmonieux des nourrissons
et des jeunes enfants.
Il constitue un repas complet pour les nourrissons avant
l'âge de 6 mois et protège les enfants contre la malnutrition et
la mortalité. L'allaitement doit continuer au moins deux ans entiers car
le lait maternel contient une source importante de micronutriments pendant les
premières années de la vie de l'enfant. Les prestataires de
santé ont du rôle important à jouer dans l'orientation et
le soutien des mères et des familles pour que leurs enfants
bénéficient d'un allaitement optimal et une bonne alimentation
durant au moins cette période. (UNCEF, 2009 :4)
Le tableau suivant nous montre la pratique de l'allaitement
dans le secteur de NDERA.
Tableau 19: La pratique ou non de l'allaitement
à NDERA jusqu'à 2 ans.
La pratique de l'allaitement
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
20
|
38,4
|
Non
|
25
|
48,0
|
Pas encore
|
7
|
13,4
|
Total
|
52
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Le tableau no 19 nous montre que parmi les femmes
interrogées 38,4% font ou ont fait l'allaitement au sein jusqu'à
2 ans alors que 48,0% n'allaitent pas ou n'ont pas allaité leurs enfants
jusqu'à la période recommandée de deux ans. 13,4 % n'ont
pas encore l'expérience de l'allaitement.
Cependant, elles nous ont cité quelques causes qui les
empêchent d'allaiter leurs enfants tels que mentionnées dans le
tableau suivant :
Tableau 20: Les causes de la
non pratique d'allaitement
Les causes du manque d'allaitement
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Manque du lait maternel
|
8
|
15,3
|
Maladies
|
7
|
13,4
|
Grossesses précoces
|
15
|
28,8
|
Ignorance
|
13
|
25
|
Autres
|
9
|
17,3
|
Total
|
52
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
Dans le tableau no 20, il est bien clair que les
grossesses précoces est la cause première du manque d'allaitement
maternel soit 28,2% ; les autres causes sont l'ignorance qui compte
pour 25%, le manque du lait maternel soit 15,3%, les maladies soit 13,4% et les
autres (les étudiantes et celles qui travaillent loin de leur domicile)
avec 17,3%.
3.2.3. Vaccination
L'état vaccinal représente le statut de l'enfant
vis-à-vis des vaccins du programme élargie de vaccination (PEV).
La vaccination joue un rôle très important en protégeant
les enfants contre les maladies infantiles. Elle baisse la mortalité et
la morbidité chez les enfants. Les vaccins évitent les
souffrances, les incapacités et la mort. La vaccination a fait ses
preuves comme instrument de lutte contre les maladies. Trois millions d'enfants
sont sauvés chaque année grâce à la vaccination dont
un million grâce à la seule vaccination contre la rougeole.
La rougeole est une maladie grave responsable d'environs 15%
des décès dans des nombreux pays pauvres. La raison en est que
les enfants qui développent cette maladie ont un mauvais état
nutritionnel, une résistance physique amoindrie et une santé
précaire (
www.dotrissimo.fr/pagesanté/vaccination
consulté le 19/1/2012 à 23h30)
Les infections affectent l'état nutritionnel de
différentes façons ; surtout s'elles s'accompagnent de
fièvre, entrainent souvent une perte d'appétit, donc une
diminution de la ration alimentaire. Certaines maladies infectieuses comme la
rougeole, les infections respiratoires, provoquent généralement
des vomissements et des diarrhées et cela peuvent contribuer au
développement de la malnutrition chez les enfants. Chez un enfant
vacciné, la virulence de l'une de ces maladies sera moins grave que chez
un enfant non vaccins grave que chez un enfant non vacciné.
Un enfant complètement vacciné est donc
déjà protégé contre un certain nombre de maladies
infectieuses. C'est-à-dire que les maladies ne peuvent plus constituer
chez lui le lit de la malnutrition.
Comme le dit MAZER, (1992 : 98), la vaccination est un
acte qui vise à conférer à un organisme la capacité
de lutter contre les agents d'une maladie donnée. C'est
spécifique pour la protection et l'immunité due à la
présence d'anticorps fabriqués au cours de la réaction
immunitaire induite par la préparation dans l'organisme de
l'antigène par le vaccin.
Donc, la vaccination consiste à administrer un vaccin
pour provoquer une réponse immunitaire qui protègera le sujet
vacciné de la maladie s'il se trouve en contact avec l'agent
infecté en cause. S'elle réussie, la vaccination entraîne
l'immunisation et le vacciné est immunisé.
3.2.3.1. Effet bénéfique de vaccination sur la
situation sanitaire des enfants
Les effets bénéfiques de vaccination ne sont
plus à démontrer. Nous avons voulu savoir l'avantage de la
vaccination sur la situation sanitaire des enfants
surtout que la vaccination est obligatoire et est appliquée sur tous les
enfants de Ndera sans distinction aucune.
Tableau 21: Avantages de
vaccination sur la situation sanitaire des enfants
vaccinés
Effets de la vaccination sur la vie de l'enfant
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Diminution de la mortalité de l'individu
|
30
|
30
|
Le développement de l'enfant en bonne santé
|
27
|
27
|
Suivi régulier du poids de l'enfant
|
21
|
21
|
Suivi de l'état nutritionnel de l'enfant
|
14
|
14
|
Protection individuelle
|
8
|
8
|
TOTAL
|
100
|
100
|
Source : Résultat de notre
enquêté, décembre 2011
Nous l'avons autant expliqué que le mauvais état
de santé des enfants résulte aux nombreux facteurs dominés
par le manque d'immunisation contre les maladies de l'enfance, car ce groupe de
gens n'a pas encore acquis une défense forte de l'organisme pour mieux
se protéger contre les maladies à bas âge. D'où la
nécessité de prévenir toutes sortes d'obstacles pouvant
envahir ce début de croissance de l'enfant.
Des résultats constatés du tableau no
21, montrent que la vaccination a comme conséquences l'immunité
de l'enfant en diminuant la mortalité infantile en proportion de 30% de
nos enquêtés. 27% affirment que les enfants complètement
vaccinés se développent en bonne santé sans complications
ultérieures des vaccins. 21% de nos enquêtés
considèrent comme effet de la vaccination aux concernés, le
suivi régulier du poids de l'enfant et la connaissance de son
état sanitaire. Ainsi la vaccination permet aux parents de suivre de
près l'état nutritionnel de l'enfant, de s'assurer que l'enfant
bénéficie des vitamines, des protéines et des calories, ce
qui contribue à l'amélioration de l'état nutritionnel en
luttant contre la malnutrition et les principales maladies meurtrières
des enfants. Dans ce cas, ils sont protégés individuellement avec
le taux de 8% des enquêtés.
3.2.3.2. Effets économiques de la vaccination des
enfants
A la question portant sur les avantages économiques de
la vaccination sur la vie sanitaire, les enquêtés ont fourni des
données dont la constatation est que le coût des soins
santé des enfants vaccinés est de loin inférieur au
coût des soins de santé des enfants non vaccinés. Le tableau
no22 l'illustre.
Tableau 22 : Effets économiques de la
vaccination sur la situation familiale
Effets économiques de la
vaccination
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Diminution sensible des dépenses
|
53
|
53
|
Augmentation de revenu familial
|
27
|
27
|
Réduction de la pauvreté familiale
|
20
|
20
|
Total
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2011
L'analyse des résultats de ce tableau no 22,
nous montrent que la vaccination des enfants, peut avoir des effets
économiques par la diminution sensibles des dépenses pour les
soins médicaux. 53% de nos enquêtés nous ont
expliqué que l'argent qu'ils dépensent lorsqu'un enfant ou des
enfants dans la famille tombent malades, n'est pas facile à trouver par
n'importe qui ; la situation s'aggrave lorsque l'enfant tombe malade au
moment où la famille n'est pas assurée (soit le RAMA, Mutuelle de
santé, etc.) alors que les enfants qui sont vaccinés ne tombent
pas malades souvent, dans le sens de dire qu'ils sont protégés et
rassurés. Cela entraîne l'épargne de l'argent qui pourra
être utilisé pour le faire soigner, ce qui contribue à
l'accroissement de l'économie familiale, comme le confirment 27% de nos
répondants. Enfin, il faut savoir que là où les enfants
sont tous vaccinés dans la famille, la pauvreté et la faim
fuient, car la famille est sécurisée, l'argent qui devrait
être consommé à l'achat des médicaments est
épargné et on l'utilise pour l'achat des vivres et aux
autres besoins familiaux, comme le disent nos enquêtés en raison
de 20%.
3.3. Jardin
potager
Les jardins potagers se composent habituellement de
très petites parcelles de terrain contenant habituellement de petites
plates bandes de légumes uniquement faisant partie du jardin de la
résidence.
Les jardins potagers sont beaucoup plus communs dans les
ménages et constituent la principale ou la seule source de nourriture
entre les récoltes ; ils fournissent une source essentielle
d'énergies et de protéines, particulièrement aux enfants
en âge de sevrage, aux malades et aux personnes âgées.
Les jardins potagers sont très économiques pour
des gens qui ont un terrain insuffisant ; ils donnent une grande
productivité et sont praticables pendant toutes les saisons.
Les légumes sont produites à bon marché
dans ces jardins par l'utilisation du compost plutôt que d'engrais
chimiques. Les légumes ont une très haute valeur nutritive ;
ils contiennent la vitamine A, B et C, les protéines et les sels
minéraux tels que le fer, calcium, iode... en
quantité variables et adéquates pour la croissance normale et la
santé. Par exemple la vitamine A qui est nécessaire pour
empêcher la cécité particulièrement chez les enfants
est trouvée surtout dans tous les légumes de feuilles
foncées tels que amarante (dodo), feuilles de manioc, feuilles de
patates douce etc.
Une grande proportion de la population de Ndera ne consomme
pas de quantités adéquates de légumes traditionnels pour
satisfaire à leurs besoins journaliers en vitamines, en sels
minéraux et en protéines. Même dans ce qui est
consommé, une grande proportion de ces nutriments est détruite ou
perdue pendant la préparation et la cuisson.
Il est difficile d'assurer la sécurité
alimentaire dans les ménages en raison du fait que très peu de
légumes sont cultivés, d'autres sont négligés et
considérés comme de mauvaises herbes et sont souvent
sarclés et jetés ; d'autres disent qu'ils ne sont pas
mangeables par exemple les feuilles de patates douces. Les légumes
constituent un aliment courant pour les ménages et contribuent de
manière significative, bien que rarement reconnue, à la
sécurité alimentaire des familles.
C'est pourquoi une éducation au sujet de leur
importance comme aliment nutritionnellement équilibré et comme
source directe et indirecte de revenu, en particulier pour des familles sans
ressource, devait être entreprise par le gouvernement et surtout par les
animateurs de santé. L'obligation d'avoir un jardin potager pour chaque
ménage va jouer un impact positif sur la sécurité
alimentaire et pour la lutte contre la malnutrition dans le secteur de
Ndera.
3.4. Elevage du petit
bétail et de la volaille
Ce n'est pas seulement pour apaiser la faim que les
communautés choisissent et préparent leurs aliments, mais aussi
c'est pour elles une source de plaisir et de fierté. Les aliments
à base de produits animaux font partie des plus prestigieux ; ils
sont servis en général aux moments des fêtes : pour
honorer les hôtes, célébrer les naissances ou les mariages
etc. Toute fois dans la plupart des ménages, les repas quotidiens ne
comportent que de petites quantités d'aliments d'origine animale. Ces
derniers ne sont pas servis comme plat principal, car ils sont habituellement
trop chers pour l'usage courant des couches défavorisés de la
société.
De nombreuses familles ne consomment que rarement des produits
animaux, car l'animal représente un investissement considérable
pour un ménage pauvre et ne sera vendu que si les temps sont durs ou
mangé lors d'une occasion spéciale. Les oeufs entrent dans la
consommation familiale, mais les ménages ont tendance à les
vendre pour se procurer de l'argent liquide, auquel ils attribuent quelque fois
plus d'importance qu'aux bénéfices nutritionnels d'une
consommation directe.
Les produits animaux sont de bonnes sources de
micronutriments, aptes à contribuer valablement à la
prévention des carences spécifiques. En général,
les oeufs, le lait et le foie sont de très bonnes sources de vitamine
A.
A part l'augmentation de micronutriments dans le régime
alimentaire du ménage, l'élevage donne aussi du fumier, qui peut
être récupéré par le ménage comme engrais du
jardin potager. Le fumier n'est disponible que si les animaux sont nourris en
étable, mais cette forme d'élevage entraine souvent des
dépenses que la plus part des ménages ne peuvent pas se
permettre. En outre, les animaux élevés à l'air libre se
nourrissent souvent des résidus des récoltes dans les champs. En
général ces animaux cherchent leurs nourritures au-dehors pendant
la journée et ne rentre que le soir dans la parcelle de leur
propriétaire. L'entretien de ces animaux ne coûte pas cher.
De ce qui précède nous présentons la
situation de l'élevage que nous avons constaté au sein des
ménages de nos enquêtés dans le tableau suivant :
Tableau 22: L'élevage
de nos enquêtés
Elevage
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Volaille
|
13
|
13
|
Petit bétail
|
10
|
10
|
Gros bétail
|
7
|
7
|
Rien
|
70
|
70
|
Total
|
100
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête sur terrain 2011
Comme nous avons analysé la situation de
l'élevage au sein des ménages de nos répondants dans le
texte précédant, le tableau no 23 vient pour
compléter en clarifiant cette situation à l'aide des
données chiffrées où nous voyons que 13%
élèvent les volailles ,10% élèvent le petit
bétail ,7% pratiquent l'élevage du gros bétail tandis que
70% n'élèvent rien.
CONCLUSION PARTIELLE
Les résultats du troisième chapitre montrent
qu'une fois un enfant est nourri d'une alimentation équilibrée,
il ne peut pas rencontrer des problèmes de malnutrition. Les
moyens de prévention sont nombreux: la prise en charge nutritionnelle,
la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance (PCIME), le
jardin potager, élevage du petit bétail et de la volaille, la
vaccination.
Au cours de notre enquête, les résultats obtenus
ont été étudiées, analysées et
interprétées pour vérifier la 2ème
hypothèse : «La prise en charge nutritionnelle, la
prise en charge intégrée des maladies de l'enfance, la pratique de l'allaitement maternelle, le jardin potager, l'élevage du petit bétail et de la volaille et les vaccinations pourraient aider à lutter contre la malnutrition
dans le secteur de Ndera»
· Concernant la prise en charge nutritionnelle, nous
voyons que la quantité de SOSOMA, des fretins, du lait en poudre, de
farine de mais, de l'huile et du sucre fournie à l'enfant par le centre
de santé de Ndera est insuffisant, d'où il est recommandé
aux parents d'augmenter la quantité.
· En ce qui concerne la PCIME, nous avons vu que 48,0%
des mamans que nous avons interrogées ne pratiquent pas l'allaitement
maternel jusqu'à deux ans, contre 38,4% qui pratiquent cette
allaitement. Les 13,4% des enquêtés n'ont pas encore eu
l'expérience de l'allaitement. Les raisons de la non pratique de
l'allaitement maternel qu'elles nous ont énuméré
sont : le manque du lait maternel, les maladies, les grossesses non
désirées ainsi que l'ignorance.
· Pour le jardin potager, la population de Ndera ne
consomme pas de quantités adéquates de légumes
traditionnels pour satisfaire à leurs besoins journaliers en vitamines,
sels minéraux et en protéines. Même dans ce qui est
consommé, une grande proportion de ces nutriments est détruite ou
perdue pendant la préparation et la cuisson.
Il est difficile d'assurer la sécurité
alimentaire dans les ménages en raison du fait que très peu de
légumes sont cultivés, d'autres sont négligés et
considérés comme de mauvaises herbes et sont souvent
sarclés et jetés ; d'autres disent qu'ils ne sont pas
mangeables par exemple les feuilles de patates douces. L'élevage du
petit bétail et de la volaille qui assurerait une alimentation saine des
enfants est aussi peu remarqué à Ndera, où 37% de nos
répondants n'élèvent rien, 33% élèvent la
volaille, 23% élèvent le petit bétail et 7% font
l'élevage du gros bétail.
Les résultats du 3ème chapitre nous
montrent que notre 2ème hypothèse intitulée
«La prise en charge nutritionnelle, la prise en charge
intégrée des maladies de l'enfance,
la pratique de l'allaitement maternelle, le jardin potager, l'élevage du
petit bétail et de la volaille
et les vaccinations pourraient aider à lutter contre la malnutrition
dans le secteur de Ndera» a été vérifiée
et confirmée.
CONCLUSION GENERALE
Pour conclure notre travail de recherche scientifique, nous
présentons ci-dessous la synthèse du travail, les suggestions
à adresser à toutes les parties concernées pour la lutte
contre la malnutrition dans le secteur de Ndera à savoir la population
du secteur de Ndera, particulièrement les parents ayant des enfants
malnutris, les autorités du centre de santé de Ndera, les
autorités du secteur de Ndera, le MINISANTE et enfin, nous
présentons des perspectives des futurs chercheurs.
1. SYNTHÈSE DU TRAVAIL
Ce travail a porté sur «l'évaluation de la
prise de conscience des problèmes nutritionnels par les
communautés et les facteurs influençant la situation
nutritionnelle chez les enfants de moins de 5 ans» et avait pour objectifs
spécifiques de définir les mots clés de notre thème
de recherche pour une meilleure compréhension, d'identifier et analyser
les facteurs qui influencent la malnutrition infantile dans le secteur de
Ndera, de proposer les mesures stratégiques de prévenir et de
lutter contre la malnutrition infantile et de formuler les suggestions sur
base des résultats de notre recherche.
Pour bien mener notre étude nous nous sommes
posé deux questions suivantes :
1. Est-ce que les habitants du secteur de Ndera sont conscients
de leurs problèmes nutritionnels et les facteurs influençant la
situation nutritionnelle de leurs enfants ?
2. Quelles sont les stratégies proposées pour
lutter contre la malnutrition au sein de la communauté du
secteur de Ndera?
Pour mieux trouver des réponses à ces questions
deux hypothèses ont été formulées :
1. Le niveau bas de connaissance des familles sur la nature
et des effets de la
malnutrition, les facteurs socio- économiques, démographiques et
éducationnels sont à la base de la malnutrition infantile
dans le secteur de Ndera.
2. La prise en charge nutritionnelle, la prise en charge
intégrée des maladies de
l'enfance, la pratique de l'allaitement maternelle, le jardin potager,
l'élevage du petit bétail et de la
volaille et les vaccinations aident à lutter
contre la malnutrition dans le secteur de Ndera.
Pour vérifier ces hypothèses nous avons fait
recours aux différentes techniques de recherches comme la technique
documentaire, la technique de questionnaire, la technique d'entretien,
technique d'échantillonnage ; on a utilisé aussi les
méthodes comme la méthode descriptive, la méthode
analytique et la méthode statistique.
Notre étude a été menée dans le
secteur de Ndera où une enquête a été
effectuée sur cent sujets.
Ce travail comprend trois chapitres : Le premier chapitre
porte sur le cadre conceptuel et théorique de notre recherche. Dans ce
chapitre, certains concepts ont été définis comme la
nutrition, la malnutrition, la kwashiorkor, le marasme et
sécurité alimentaire. Le premier chapitre comprend aussi la
description du milieu d'étude
Le deuxième chapitre porte sur l'analyse de la prise de
conscience des familles sur la nature et des effets de la malnutrition et des
facteurs de la malnutrition des enfants de moins de 5 ans dans le secteur de
Ndera. Nous avons analysé les facteurs socio-économiques, les
facteurs démographiques et les facteurs éducationnels où
nous avons constaté que le revenu des familles enquêtés est
trop faible ; cela a un impact négatif sur l'alimentation des
ménages surtout des enfants de moins de 5 ans. Pour les facteurs
démographiques 19,2% pratiquent seulement le P.F. tandis que 80,7% ne
pratiquent pas le PF. Les causes de la non pratique de P.F. sont la tradition
(42,3%), l'ignorance (34,6%), la religion (23,0%). Pour les facteurs
éducationnels, 73,0% ne connaissent pas les trois groupes d'aliments et
26,9% connaissent les trois groupes d'aliments.
Le troisième chapitre a porté sur les
stratégies utilisées pour lutter contre la malnutrition au
sein de la communauté du secteur de Ndera. Dans ce chapitre, nous
avons remarqué que 48,0% n'allaitent pas leurs enfants jusqu'à
l'âge de deux ans. 37% de nos répondants ne font aucun
élevage pouvant les aider à lutter contre la malnutrition.
2. SUGGESTIONS
Compte tenu des résultats de notre enquête, il
est important de formuler les propositions à l'endroit des parents mais
spécialement à l'endroit des parents ayant des enfants malnutris,
à l'endroit des autorités du secteur de Ndera et du centre de
santé de Ndera ainsi qu'au gouvernement rwandais.
2.1. Aux parents ayant des enfants
malnutris
· Aller dans des coopératives en vue d'obtenir un
revenu satisfaisant pour combattre la mauvaise alimentation qui est la cause
de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans.
· Suivre le programme de la planification familiale pour
lutter contre un grand nombre des enfants qui est aussi source la de la
malnutrition.
· Avoir un jardin potager et l'élevage de petit
bétail dans chaque ménage.
2.2. Aux autorités du centre de santé de
Ndera
· Multiplier les visites à domicile dans des
familles ayant des enfants de moins de cinq ans pour encourager les parents
à respecter la politique nationale en matière nutritionnelle.
· Renforcer les programmes d'éducation
nutritionnelle et sanitaire pour toute la population surtout les mamans ayant
des enfants malnourris.
· Renforcer le programme de prise en charge des enfants
mal nourris en assurant leur supplémentation alimentaire.
· Sensibiliser la population surtout les mères sur
l'importance de l'allaitement maternel.
2.3. Aux autorités du secteur de
Ndera
· Sensibiliser la population surtout les pauvres sur la
création des petits projets générateurs de revenus et les
faciliter d'avoir l'accès aux crédits pour leur permettre de
résoudre leurs problèmes alimentaires en rapport avec la
malnutrition
· Mobiliser la population en matière des droits de
l'enfant et de la mère.
· Renforcer le système des jardins potagers et
l'élevage de petit bétail
2.4. Au MINISANTE
· Instaurer le programme de nutrition à base
communautaire dans le secteur de Ndera
· L'alphabétisation des jeunes femmes et
l'accès aux médias.
· Renforcer la sensibilisation sur l'hygiène et
sur la planification familiale.
· Continuer à mettre l'accent sur la vaccination
des jeunes enfants et la prévention de la malnutrition.
· Instaurer le programme « Initiative des
Hôpitaux Amis des Bébés » (IHAP) pour la
promotion de l'allaitement maternel et l'alimentation optimale du jeune enfant
dans les formations sanitaires et les communautés.
· 3. PERSPECTIVES DES FUTURS
CHERCHEURS
Par la présente recherche, nous ne prétendons
pas avoir épuisé tout ce qui touche les aspects ayant trait aux
facteurs de la malnutrition et ses causes fondamentales. Nous proposons les
autres recherches complémentaires dans le même domaine sur les
thèmes suivants :
§ La relation entre la malnutrition et le VIH/SIDA.
§ L'évaluation qualitative des activités
nutritionnelles dans les formations sanitaires
§ L'analyse de l'impact de PNBC sur la malnutrition
BIBLIOGRAPHIE
1. LES OUVRAGES GENERAUX
1. AGBESSI et all. : Manuel de nutrition Afrique,
édition Kathala,
Paris,
1987
2. AKTOUF, O. : Méthodologies
des sciences sociales et approches
qualitatives des organisations, Québec, 1992
2. ARZEL, B. : Malnutrition et
inégalités sociales, Paris, 1998
3. BOURDIEU, P. et CHAMBORDON, J. : La méthode
et les techniques en
sciences
sociales, Mouton, Paris, 1999
4. DE SINGLY, F. : L'enquête et ses
méthodes, Nathan, Paris, 1992
5. DOS-SANTOS, H. et DAMON, M. : Manuel de nutrition
africaine,
Kathala,
Paris, 1999
6. GAUTHIER : Recherche sociale de la
problématique à la collecte
des
données, Québec, 1984
7. GRAWITZ, M., Source de lexique des sciences
sociales, 8ème
Édition, Dalloz,
Paris, 2004
8. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales
,7ème édition,
Dalloz,
Paris ,1976
9. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales,
Dalloz, Paris
,1986
10. GRAWITZ, M. : Lexique des sciences sociales,
7édition, Dalloz,
Paris, 2000
11. GRAWITZ, M. : Méthodologies des sciences
sociales, Dalloz, Paris,
2001
12.
HODDINOTT, J et all.: Materal and child undernutrition:conséquences
adult health, IFPRI, Washington, United States, 2008
13.
JAVEAU, C., L'enquête par questionnaire, manuel du patricien ,3e
éd., Marabout,
Bruxelles ,1998
14.
MICHEAL C.L : La malnutrition dans les pays en développement,
Rome,
1996
15. SCHIMSHAW, A. : La malnutrition
chronique, Genève, 2007
16.
VAN DER STEEN DANIEL : La malnutrition dans les pays en
développement, Mouton, Paris, 2005
2. DICTIONNAIRES
1.
BERNARD, G.: Dictionnaire médical pour les régions tropicales,
1999
2. Le Petit Lousse illustré 2001
3. Universel de poche illustré 1997
3. REVUES
1. FAO, OMS : Sommet mondial de l'alimentation,
Rome, 1996
2. FAO : Evaluation et analyse de l'état
nutritionnel, Rome, 2007
3. INSR : Recensement général de la
population, Kigali, 2003
4. KEFFING, DABO et all. : Analyse des causes de la
malnutrition dans
les
pays du Sahel, Bamako, 2008
5.
LEVINSON, F.et BASSETT, L. : Etat nutritionnel, l'enfant en milieu tropi cal, CIE,
Paris, 2008
6.
MINAGRI, PSTA : Strategic plan for Agricultural Transformation in Rwanda,
Kigali, 2010
7.
MINAGRI, FAO, PAM : Sécurité alimentaire au Rwanda, Kigali,
1996
8.
MINAGRI, PSTA : Strategic plan for Agricultural Transformation in Rwanda,
Kigali, 2008
9. MINISANTE : Politique nationale de nutrition,
Kigali, 2007
10. MSF : La malnutrition aiguë, Niger,
2007
11.
OMS : The effects of malnutrition on child mortality in developing
countries,
Genève, 2007
12.
OMS : Stratégie régionale africaine sur la malnutrition, Genève,
2009
13. OMS : La malnutrition : mieux vaut
prévenir que guérir, Genève,
2010
14. UNICEF : Situation des enfants dans le monde,
New York, 1998
15. UNICEF : Situation des enfants en Afrique,
Genève, 2008
16. UNICEF : Le lait maternel, aliment des
nourrissons, Genève, 2009
3. RAPPORTS
1. CSR : Rapport annuels, Ndera, 2007-2010
2. FAO : Rapport sur l'insécurité
alimentaire dans le monde, Rome,
2005
3. MINISANTE : Rapport du séminaire sur le
système de surveillance
alimentaire
et nutritionnelle au Rwanda, Kigali, 2010
4. MINISANTE : Enquête démographique et
de santé, Kigali, 2010
5. OMS : Enquête Démographique et
Santé au Rwanda, Kigali, 2005
6. INSR et PAM : Insécurité alimentaire
et vulnérabilité, Kigali, 2006
4. MEMOIRES ET NOTES
1.
MUKAMUGEMA, A. : Evaluation des facteurs socio-économiques
influençant
la malnutrition chez les enfants de
6
à 59 mois, ULK, 2009
5. LES SITES INTERNET
1.
ftp://ftp.fao.org/es/esa/policybriefs/pb-02-fr.pdf,
consulté le 27/12/2011
2.
http://www.unicef.org/french/sowc98/pdf/resume.pdf,
consulté le 13/1/2012
3.
http://www.basic.org/document/pdf/MCM-french.pdf, consulté le
13/1/2012
4.
http://www.cilss.bf/nusapps/pdf/analysecausemalnutrition.pdf, consulté le
16/1/2012
5. http://dotrissimo.fr/page
sante/vaccination, consulté le19/1/2012
6.
http://www.scidev.net/fr/features/les-d-fis-pos-s-par la malnutrition- faits-chiffres.html,
consulté le 22/5/2012
7.
http://www.who.int/features/ nutrition/fr/index.html, consulté
le 17/5/2012.
8. http://
www.cslaval.qc.ca/prof_INet/anim/ac/pluie/pu-hypot.html,
consulté
le 17/12/2011
9.
http://lewebpedagogique.com/unicef-education/les- consequences-de-la-malnutrition(profs),
consulté le 30/5/2012
10.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012 /02/16/450-la
malnutrition 1644462 3244.html, consulté le 25/5/2012
11.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/01/04/au-congo-la- malnutrition-chronique-1625719_3212.html,
consulté 26/5/2012
ANNEXES
|