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Evaluation de la prise de conscience des problèmes nutritionnels par les communautés et les facteurs influençant la situation nutritionnelle chez les enfants de moins de 5 ans. Cas du secteur Ndera du district de Gasabo au Rwanda(2007-2010)

( Télécharger le fichier original )
par Marie MUKAMBAYIRE
Université libre de Kigali Rwanda - Licence en sociologie 2012
  

Disponible en mode multipage

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                                                       DEDICACE

A nos regrettés parents

A nos regrettés frères et soeurs 

      A toutes les Soeurs de la Charité

A nos amis et connaissances

REMERCIEMENTS

Nous voudrions tout d'abord remercier le Bon Dieu. C'est par sa grâce et son amour que nous avons eu la chance d'étudier et de réaliser cette recherche.

Si ce travail a pu aboutir c'est que nous avons bénéficié du soutien de diverses personnes.

C'est ainsi que nous voudrions saisir cette occasion pour leur exprimer nos profonds sentiments de remerciements.

De prime à bord nous reconnaissons fermement la contribution très importante de notre congrégation des soeurs de la charité qui a assuré le financement de notre formation.

Nos remerciements s'adressent au Président et Fondateur de l'ULK ; le Professeur Docteur RWIGAMBA BALINDA pour nous avoir permis de compléter nos études dans un cadre serein où les qualités humaines ont une grande valeur au sein d'une Université oeuvrant de sa propre création.

Nos sentiments de gratitude s'adressent aussi au CCA MUHIRE KANYAMASORO qui a accepté, malgré ses multiples tâches et responsabilités, d'assurer la direction de ce mémoire. Ses précieux conseils et critiques constructifs nous ont permis de franchir diverses barrières d'ordre scientifique. Nous remercions également le corps professoral de l'ULK qui nous a formés.

Nos vifs remerciements vont également aux autorités et à la population du secteur de Ndera, pour leur accueil, leur participation et leurs informations qu'ils nous ont fournies. Un grand merci s'adresse aussi à tous ceux qui nous ont aidées, soutenu et encouragé par leur amitié chaleureuse.

Que Monsieur RUSIZANA Jules Maurice trouve ici l'expression de notre gratitude, car il n'a rien épargné pour nous permettre d'atteindre nos objectifs.

Notre profonde reconnaissance s'adresse aussi à tous les collègues de promotion et tous ceux qui ont contribué de près où de loin à la réalisation de ce travail.

Il serait ignorant de ne pas remercier, nos chères soeurs de la charité membres de notre Région du Rwanda, chacune en particulier pour leurs prières et leurs encouragements, qu'elles trouvent ici l'expression de notre profonde reconnaissance.

MUKAMBAYIRE Marie

SIGLES ET ABREVIATIONS

C.S  : Centre de Santé

CCA  : Chargé de cours associé

EDSBF  : Enquête Démographique et de Santé au Burkina-Faso

EDSR  : Enquête Démographique et de Santé au Rwanda

FAO : Foods and Agricultural Organization

IPAB : Initiative des Hôpitaux Amis des Bébés

INSD : Institut National supérieur pour le Développement

INSR  : Institut National de Statistique du Rwanda

MINAGRI  : Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage

MINECOFIN  : Ministère des Finances

MINISANTE  : Ministère de la Santé

MPE  : Malnutrition Protéino-Energétique

NISR  : National institute of Statistics of Rwanda

OMS  : Organisation Mondiale de la Santé

OUA  : Organisation de l'Unité Africaine

PAM  : Programme Alimentaire Mondial

PCIME  : Prise en Charge Intégrée des Maladies de l'Enfance

PNBC  : Programme de Nutrition à Base Communautaire

SIDA  : Syndrome d'Immuno-Déficience Acquise

SOSOMA  : Soja, Sorgho, Maïs

ULK : Université Libre de Kigali

UNICEF : United Nations International Children's Emergency Fund

USA : United State of American

VIH : Virus d'Immuno-Déficience Humaine

VIT A : Vitamine A

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition de la population du secteur 31

Tableau 2. Répartition de l'échantillon d'étude par cellule 36

Tableau 3: Répartition des enquêtés selon l'âge et sexe 37

Tableau 4: Répartition des enquêtés selon les catégories professionnelle                    et sexe 38

Tableau 5: Catégorisation des enquêtés par état civil et sexe 39

Tableau 6: Le niveau d'étude des enquêtés 40

Tableau 7: Catégorisation des enquêtés par confessions religieuses 41

Tableau 8: Répartition des enquêtés selon le sexe et selon les moyens de                     détection de la malnutrition 43

Tableau 9: Les principales causes de la malnutrition des  enfants 45

Tableau 10: Origines des aliments 50

Tableau 11: Origine des ressources financières 51

Tableau 12: Etat de lieu des terres cultivable 52

Tableau 13: Les aliments d'origine animale 53

Tableau 14: Revenu mensuel du ménage 54

Tableau 15: Fréquentation des services de planification familiale 55

Tableau 16: Causes de non pratique de la P.F 56

Tableau 17: connaissance sur les trois groupes d'aliments 57

Tableau 18: Distribution des aliments par le service nutritionnel 62

Tableau 19: La pratique de l'allaitement à NDERA jusqu'à 2 ans. 65

Tableau 20: Les causes de la non pratique d'allaitement 65

Tableau 21: Avantages de vaccination sur la situation sanitaire des enfants                         vaccinés 67

Tableau 22:Effets économiques de la  vaccination sur la situation familiale............67

Tableau 23: L'élevage de nos enquêtés 71

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SIGLES ET ABREVIATIONS iii

LISTE DES TABLEAUX iv

TABLE DES MATIERES v

INTRODUCTION GENERALE 1

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET 2

1.1.Intérêt personnel 2

1.2. Intérêt académique et scientifique 2

1.3.Intérêt social 3

2. DELIMITATION DU SUJET 3

2.1. Dans le temps 3

2.2. Dans l'espace 3

2.3. Dans le domaine 3

3 .PROBLEMATIQUE 4

4.HYPOTHESES 7

5.OBJECTIFS DU TRAVAIL 8

5.1 Objectif global 8

5.2.Objectifs spécifiques 8

6.METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 8

6.1 Techniques de collecte des données 9

6.1.1 Technique documentaire 9

6.1.2 Technique d'interview 9

6.1.3 Technique de questionnaire 9

6.1.4 Technique d'échantillonnage 10

6.2 MÉTHODES D'ANALYSE DES DONNÉES 11

6.2.1 Méthodes descriptive 11

6.2.2 Méthode analytique 11

6.2.3 Méthode statistique 11

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL 12

CHAPITRE 1. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 13

1.1. DEFINITION DES MOTS CLES 13

1.1.1.La nutrition 13

1.1.2. La malnutrition 13

1.1.3. La malnutrition protéino-énergétique 15

1.1.3.1. Le Kwashiorkor 15

1.1.3.2. Le marasme 16

1.1.5. La sécurité alimentaire 16

1.2. REVUE DE LA LITTÉRATURE 17

1.2.1. Généralité sur les facteurs de risque de la malnutrition 17

1.2.2. LES CAUSES DE LA MALNUTRITION 19

1.2.2.1. Causes immédiates 19

1.2.2.2. Causes sous -jacentes 19

1.2.2.3. Causes fondamentales 21

1.2.3. LES CONSEQUENCES DE LA MALNUTRITION SUR L'ETAT DE SANTE           DES ENFANTS. 21

1.2.3.1. Au niveau des carences 22

1.2.3.2. Conséquences de la malnutrition sur l'économie 22

1.2.3.3. Malnutrition et la mortalité 23

1.2.3.4. Malnutrition et morbidité 23

1.2.3.5. Malnutrition et scolarité 24

1.2.3.4. Malnutrition et sous alimentation 24

1.2.4. Situation de la malnutrition dans le monde 24

1.2.5. Les activités de lutte contre la malnutrition 26

1.2.5.1. L'approche de la Conférence Internationale sur la nutrition (CIN) 27

1.2.5.2. L'approche de six «p» 27

1.2.5.3. La lutte contre la malnutrition au niveau des institutions sanitaires 28

1.3. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 29

1.3.1. Aspects géographiques 30

1.3.1.1. Situation politico-administrative 30

1.3.1.2. Localisation et présentation de la population 30

1.3.1.3. Aspects sanitaires 31

1.3.1.4. La situation socio-culturelle 32

CHAPITRE 2 : LA PRISE DE CONSCIENCE DES FAMILLES SUR                                                      LA NATURE, LES EFFETS, ET LES FACTEURS                                               INFLUENÇANT LA MALNUTRITION INFANTILE. 35

2.1. IDENTIFICATION DES ENQUETES 35

2.1.1. Age et Sexe des enquêtées 37

2.1.2. Activités professionnelles des chefs de ménages 38

2.1.3. Etat matrimonial des enquêtés 39

2.1.4. Identification des enquêtes selon le niveau d'étude 40

2.1.5. L'appartenance confessionnelle des enquêtés 41

2.2.  ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 42

2.2.1. Prise de conscience des problèmes nutritionnels par  les communautés 42

2.2.2. Prise de conscience de l'existence de la malnutrition par le constat de           ses dégâts 44

2.2.3. Prise de conscience par l'intervention des animateurs de santé           Communautaire et des Centres de Santé 44

2.3. Causes de la malnutrition chez les enfants de 0 à 5 ans dans le secteur  de        NDERA 44

2.3.1. Problème d'emploi 45

2.3.2. Mauvaise gestion du budget familial par les parents 46

2.3.3. Insuffisance des apports alimentaires 46

2.3.3.1. Insécurité alimentaire des ménages 47

2.3.4. Pratiques et conditions d'hygiène inadéquates 48

2.3.4.1. Faible accès à l'eau potable 48

2.3.4.2. Maladies parasitaires 49

2.3.5. Insuffisance des soins pour l'enfant et la femme 49

2.6. Origines des aliments en faveur des enfants de 0 à 5ans dans          le secteur de  NDERA 50

2.6.1. Origine des ressources financières pour l'achat des aliments consommés 51

2.6.2. Identification des enquêtés par l'estimation de l'état de lieu des terres           cultivables 52

2.6.3. Compléments alimentaires d'origine animale 53

2.7. Les facteurs de la malnutrition chez les enfants de moins  de 5 ans dans le        secteur administratif de NDERA 53

2.7.1. Les facteurs économiques 54

2.7.2. Facteurs démographiques 55

2.7.2.1. La pratique de la planification familiale 55

2.7.2.2. Causes de non pratique de la P.F 56

2.7.2. Facteurs éducationnels 57

CHAPITRE 3 : LES STRATEGIES PROPOSEES POUR LUTTER CONTRE 

                         LA MALNUTRITION DANS LE SECTEUR DE   NDERA 61

3.1. Prise en charge nutritionnelle 62

3.2. Prise en Charge Intégrée des Maladies de l'Enfance (PCIME) 63

3.2.1.  Distribution des moustiquaires imprégnées 64

3.2.2. Promotion de l'allaitement maternel 64

3.2.3. Vaccination 66

3.2.3.1. Effet bénéfique de vaccination sur la situation sanitaire des  enfants 67

3.2.3.2. Effets économiques de la vaccination des  enfants 68

3.3. Jardin potager 69

3.4. Elevage du petit bétail et de la volaille 70

CONCLUSION GENERALE 74

BIBLIOGRAPHIE 78

ANNEXES 82

INTRODUCTION GENERALE

Selon l'UNICEF (1998 :10) Depuis longtemps la malnutrition figure parmi les dix premières causes de la mortalité et la morbidité chez les enfants de moins de 5ans. Elle joue un rôle dans la moitié au moins des décès d'enfants de moins de 5ans dans le monde, ce qui est plus que n'importe quelle maladie infectieuse et pourtant elle n'est pas une infection. Elle constitue une menace silencieuse et invisible faisant de terribles ravages chez les enfants. Elle a des effets néfastes sur le développement physique et psychique de l'enfant, elle est un déterminant de la mortalité des enfants par le fait qu'elle rend faible les enfants face aux agents pathogènes et constitue un élément essentiel du retard de croissance de ces enfants. Menace pour les femmes, elle constitue une violation de droits de l'enfant. C'est une crise planétaire, et cependant elle n'a pas éveillé beaucoup d'inquiétude dans l'opinion. UNICEF (2010 :8)

On n'estime que dans certains pays les pertes de vie, les infirmités et la chute de la productivité consécutive à la malnutrition coute plus de 5% du PNB. Aussi longtemps tenu pour une cause de la malnutrition, la pauvreté est de plus en plus considérée comme l'une de ses conséquences.

D'après KEFFING Dabo (2008 :8) la malnutrition et la faim dans le monde sont des sujets qui touchent à des problèmes fondamentaux de la société : pauvreté, répartition des richesses, ignorance démographique, etc. Il n'est pas surprenant qu'il existe des nombreuses visions du problème et que chaque société en est une compréhension différente. Ce faisant, les solutions proposées pour éradiquer la malnutrition diffèrent d'un groupe social à l'autre et évoluent au court du temps. C'est pour cette raison que nous avons voulu traiter et travailler sur un sujet de la malnutrition intitulé «Evaluation de la prise de conscience des problèmes nutritionnels par les communautés et les facteurs influençant la situation nutritionnelle chez les enfants de moins de 5ans. »

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Pour mener une étude scientifique, le choix du sujet est la première chose à faire. Consciente du fait que, dans notre pays, la malnutrition est classée parmi les dix premières causes de la mortalité infantile et qu'elle a des effets néfastes sur le développement physique et psychique de l'enfant, c'est pour ces raisons que nous avons voulu apporter notre contribution en travaillant sur le sujet intitulé « Evaluation de la prise de conscience des problèmes nutritionnels par les communautés et les facteurs influençant la situation nutritionnelle chez les enfants de moins de 5ans afin de proposer des solutions possibles.

Dans ce travail le choix a porté sur : l'intérêt personnel, académique et scientifique et social.

1.1 .Intérêt personnel

Vu la fréquence des enfants souffrant de la malnutrition au centre de santé de Rubungo et faisant partie des femmes rwandaises sensibles à ce problème un sujet pareil ne pouvait pas échapper à notre attention. C'est dans ce contexte que nous avons entrepris cette recherche afin d'apporter notre contribution dans la lutte contre ce fléau au Rwanda en général et dans le secteur Ndera en particulier.

1.2 . Intérêt académique et scientifique

Sur le plan académique, tout étudiant est appelé à réaliser un travail de recherche scientifique à la fin du second cycle des études universitaires. De ce fait, nous devons entreprendre des recherches pour répondre aux exigences et aux règlements académiques.

Sur le plan scientifique, la réalisation de ce travail nous a permis d'entrer en profondeur du problème, de découvrir les fautes à corriger et les forces à exploiter. Cette étude va apporter une modeste contribution dans la littérature scientifique dont les chercheurs ultérieurs pourront s'inspirer, soit pour nous compléter soit pour l'améliorer au profit de l'avancement de la science.

1.3 .Intérêt social

Comme le sujet est d'actualité et le problème touche les enfants de notre pays en général et du secteur Ndera en particulier, ce travail devrait éveiller la population et les autorités locales à participer activement à la résolution de ce problème et à envisager les mesures à prendre pour réduire la prévalence de ce fléau.

2. DELIMITATION DU SUJET

Pour qu'une étude aboutisse à des résultats clairs et concrets, nous avons délimité notre étude dans le temps, dans l'espace et dans le domaine.

2.1. Dans le temps

Notre étude porte sur l'évaluation de la prise de conscience des problèmes nutritionnels par les communautés et les facteurs influençant la situation nutritionnelle chez les enfants de moins de 5ans  depuis l'année 2007jusqu'à l'an 2011. C'est en 2007 que la politique de nutrition a été adoptée par le Ministère de la santé tandis que 2011 correspond à la période de recherche et de la rédaction de notre mémoire.

2.2. Dans l'espace

L'étude a été menée dans le secteur de Ndera, dans le district de Gasabo par des raisons d'accessibilité. Nous avons aussi choisi ce secteur parce qu'il a tous les caractéristiques du milieu rural, malgré qu'il se trouve dans la ville de Kigali.

2.3. Dans le domaine

Notre recherche vue sous l'angle social, touche le domaine de la sociologie de la santé et de la sociologie rurale car nous cherchons à mieux comprendre les facteurs qui sont à la base de la malnutrition chez les enfants de moins de 5ans.

3 .PROBLEMATIQUE

La malnutrition figure parmi les plus sérieux problèmes de santé publique dans le monde, mais plus particulièrement dans les pays en développement. La malnutrition constitue un défi majeur au niveau mondial. Elle est surtout fréquente et apparente dans les premières années, elle peut aussi exister chez les grands enfants et chez les adultes. Les nourrissons et les enfants âgés de moins de 3ans ont des besoins plus important que les adultes parce qu'ils grandissent. Cette situation a pour conséquence directe une haute mortalité et la présence des séquelles graves comme le retard de croissance c'est pourquoi beaucoup de chercheurs ont consacré leurs études sur la malnutrition des enfants de moins de cinq ans.

( http://www.who.int/features/nutrition/fr/index.html) consulté le 22/5/2010 à 17h25

Dans le monde, 143 millions d'enfants de moins de 5ans souffrent de malnutrition, dont 20 millions de malnutrition, sous forme sévère. La malnutrition est la cause de 60% des décès parmi les 10,9 millions d'enfants de moins de 5ans enregistrés annuellement dans les pays en développement. La faim et la malnutrition tuent chaque année près de 6 millions d'enfants de moins de 5ans. La plupart de ces enfants meurent de quelques maladies infectieuses curables, notamment la diarrhée, la pneumonie ou le paludisme. Ils auraient survécu si leurs constitutions physiques et systèmes immunitaires n'avaient pas été affaiblis par la faim et la malnutrition (   http://www.scidev.net/fr/features/les-d-fis-pos-s-par la malnutrition-faits-chiffres.html) consulté le 22/5/2012 à 17h50

Selon le rapport de la FAO de 2004 parlant de l'insécurité alimentaire dans le monde, chaque année plus de 20 millions de bébés de poids insuffisant voient le jour dans les pays en développement. Ce même rapport ajoutait que la faim et la malnutrition provoque de souffrances humaines douloureuses, tuent plus de 5millions d'enfants chaque année et coutent aux pays en développement des milliards de dollars, cause la perte de productivité et de revenus (FAO, 2004 :5)

L'Afrique n'est pas épargnée par ce fléau. La situation est très grave en Afrique subsaharienne. Environ 17% de nouveaux nés en Afrique souffrent du retard de croissance intra-utérine, ce qui est signe de sous alimentation des femmes enceintes. La malnutrition au cours de la période prénatale entraîne une augmentation du nombre des avortements spontanés, du nombre des mort-nés et des conséquences sur les caractéristiques physiques de l'enfant à la naissance : poids faible, petite taille, etc. (FAO, 2006 :3)

L'Afrique est l'un des continents qui vit dans une situation de crise permanente, caractérisée par l'inadéquation de la disponibilité alimentaire et de la famine, de taux élevé de mortalité infantile et de malnutrition maternelle, de pénuries alimentaire et un régime alimentaire inappropriée. Les taux de croissance économique sont plus bas, des revenus sont plus faibles, tandis que la croissance démographique est plus élevée. La ration alimentaire n'arrive pas à couvrir les besoins d'une personne sur trois. La malnutrition protéique et énergétique, l'anémie nutritionnelle, les troubles liés à la carence en iode et en vitamine A ont été identifiés comme étant les principaux problèmes liés à la malnutrition. (LEVINSON et BASSETT, 2008 :289)

Toutes ces formes de malnutrition affectent surtout les enfants et les adultes particulièrement les femmes. Cette malnutrition a aussi un taux plus élevé de mortalité, et affecte le développement physique et intellectuel des enfants. Dans l'Afrique subsaharienne, un enfant sur trois est émacié, alors que deux enfants sur cinq ont une malnutrition chronique (HODDINOTT, 2008 :410-415)

Le Rwanda est l'un des pays en développement où la pauvreté prime. L'une des conséquences de cette situation est la persistance des problèmes de sous-alimentation et de malnutrition.

Depuis longtemps la malnutrition est devenue un problème de santé publique au Rwanda et les nouveaux cas de la malnutrition ne cessent d'apparaitre ici et là. En 1982, la malnutrition se retrouvait parmi les dix principales causes de mortalité hospitalière et parmi les dix principales causes de la morbidité au Rwanda (UNICEF, 2007 :12)

En vue de combattre la malnutrition et dans le souci de réduire son impact, le gouvernement du Rwanda n'a cessé de conjuguer ses efforts pour lutter contre ce fléau. La malnutrition protéino-énergétique (MPE) fait partie des principaux problèmes de santé publique au Rwanda. Elle reflète l'état de la sécurité nutritionnelle d'une population et se manifeste surtout chez les enfants de moins de 5ans. D'après le rapport de MINISANTE de 1989 la tranche d'âge de 13-36 mois est très touchée par la malnutrition protéino-énergétique, mais aussi un impact pourcentage de malnutrition concerne les enfants dans la première année de la vie. (MINISANTE, 2010:14,181)

Selon l'EDSR 2010 plus de 4 enfants sur dix souffrent d'une malnutrition chronique (retard de croissance) 45% sous sa forme modérée et 19% sous sa forme sévère. Le niveau du retard de croissance augmente rapidement avec l'âge, étant de plus élevé parmi les enfants de 12 à 23 mois (55%) mais également assez élevé (52 à 53%) parmi les enfants plus âgés.

Ces mêmes résultats montrent que 4% des enfants souffrent de la malnutrition aigue (émaciation) et 1% le sont sévèrement. Le niveau d'émaciation est le plus élevé (9%) pour les enfants de 12 à 23 mois, correspond à la période au cours de laquelle s'observe une intensification du sevrage et une plus grande exposition de l'enfant aux maladies (liées par exemple aux nouveaux aliments non- hygiéniques) (MINISANTE, 2009 :6)

Une étude conduite par le MINAGRI en Février 2010 sur la situation nutritionnelle des jeunes enfants au Rwanda, indique que la malnutrition continue à constituer un grand problème de santé au Rwanda. Cette étude donne entre autres les résultats suivants :

20% des enfants rwandais, de 3 à 59 mois souffraient de la malnutrition chronique. La prévalence d'émaciation était de 6.8% pour la tranche d'âge 12 à 17mois avec une légère diminution à 6.6%pour la tranche 18-23 mois.

48% des enfants habitant les régions rurales accusaient une malnutrition chronique, comparé à 31% des enfants vivant dans un centre urbain. Pour les enfants vivant dans la capitale de Kigali, 28% accusaient un retard de croissance. C'est ainsi que le Rwanda s'est convenue d'atteindre d'ici en 2015, l'objectif de réduire l'extrême pauvreté et la faim et de réduire de moitié entre 1990 et 2015 la fréquence des individus souffrants de la faim (malnutrition, sous-alimentation) (MINAGRI, 2008 :9)

Après avoir constaté qu'une proportion importante des enfants âgés de moins de 5 ans avaient des problèmes de malnutrition au Rwanda, le gouvernement en plus des programmes habituels de lutte contre la malnutrition, a mis en place un programme « une famille, une vache » dénommé GIRINKA en kinyarwanda dans le but de lutter contre la malnutrition et la pauvreté.

Malgré l'engagement ferme et déclaré du gouvernement du Rwanda, des acteurs sociaux et partenaires au développement, la prévalence de la malnutrition est très élevée. Les résultats des rapports mensuels consultés au niveau du C.S de Rubungo (Ndera), reflétant la période de 2007 à 2011 montre qu'on a enregistré 413 cas des enfants de moins de 5ans souffrant de la malnutrition aigue, dont 373 cas le sont modérément et 30 le sont sévèrement et 10 sont morts (C.S.R, 2007-2010)

Cette situation nous a poussées à nous poser les questions suivantes :

· Est-ce que les habitants du secteur de Ndera sont conscients de leurs problèmes nutritionnels et les facteurs influençant la situation nutritionnelle de leurs enfants ?

· Quels sont les stratégies utilisées pour lutter contre la malnutrition au sein de la communauté du secteur de Ndera?

4. HYPOTHESES

L'hypothèse est définie comme la réponse aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir des réponses (GRAWTTZ, 2001 :300).Une hypothèse est aussi définie comme une explication, une réponse (une supposition).Elle est le point de départ d'une recherche ou d'une enquête. Une hypothèse est basée sur la connaissance qu'on a du moment de la formuler. L'hypothèse sert á faire les prédictions basées sur le raisonnement. ( www.cslaval.qc.ca/prof_INet/anim/ac/pluie/pu-hypot.html) consulté le 17/2/2012

Pour répondre aux questions de notre problématique, nous avons formulé des hypothèses suivantes :

Ø Le niveau bas de connaissance des familles sur la nature et des effets de la malnutrition, les facteurs socio économiques, démographiques et éducationnels sont à la base de la malnutrition infantile dans le secteur de Ndera.

Ø La prise en charge nutritionnelle, la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance, la pratique de l'allaitement maternelle, le jardin potager, les vaccinations  et l'élevage du petit bétail et de la volaille aident à lutter contre la  malnutrition dans le secteur de Ndera.

5. OBJECTIFS DU TRAVAIL

Pour arriver à terme, notre travail a poursuivi deux objectifs suivants :

5.1 Objectif global

Evaluer la prise de conscience des problèmes nutritionnels par les communautés et les facteurs influençant la situation nutritionnelle chez les enfants de moins de 5 ans dans le secteur administratif de NDERA.

5.2 Objectifs spécifiques

Pour parvenir à notre objectif principal, il a fallu nous fixer des objectifs spécifiques suivants :

· Identifier et analyser les facteurs qui influencent la malnutrition infantile dans le secteur de NDERA,

· Proposer les mesures  de prévenir et de lutter contre la malnutrition infantile,

· Formuler des suggestions sur base des résultats de notre recherche,

6. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

La méthodologie vient de deux mots méthode et logos. Selon GRAWITZ (2000 :275) la méthode signifie ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une  discipline cherche à atteindre une certaine finalité, une découverte ou une preuve d'une vérité ; logos aussi signifie science ou étude. Alors la méthodologie est une science de la méthode,  branche de la logique qui étudie les principes et les démarches de l'investigation scientifique et de ses méthodes.

D'après AKTOUF( 1992 :12) il ne suffit pas de les connaître, il faut aussi savoir les utiliser comme il se doit, c'est-à-dire savoir comment les adapter le plus rigoureusement possible, d'une part à l'objet précis de la recherche ou de l'étude envisagée, et d'autre part des objectifs poursuivis. C'est dans ce cadre que nous avons utilisé les techniques et méthodes et les suivantes :

6.1 Techniques de collecte des données

Selon GRAWITZ (1986:393), «Les techniques», sont des procédés opératoires, rigoureux, définis, transmissibles, susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions, adaptés au genre du problème et de phénomènes en cause. Pour bien réaliser notre recherche nous allons nous servir des techniques ci-après :

6.1.1 Technique documentaire

Selon Henri MENDRAS (1997 :225), la technique documentaire est définie comme faire l'état du savoir sur la question en réunissant tous les documents disponibles sur le sujet.

Des ouvrages, des rapports, des mémoires, des revues, des articles, parlant de la malnutrition nous ont servi à situer l'étude dans un cadre conceptuel et théorique.

6.1.2 Technique d'interview

Il s'agit de procédé d'investigation scientifique, utilisant un procédé de communication verbale pour recueillir des informations en relation avec le but fixé GRAWITZ (1976 :151). La technique d'entretien nous a permis d'organiser une conversation envers nos enquêtés afin de recueillir des informations sur les indicateurs, des hypothèses et concepts.

6.1.3 Technique de questionnaire

Selon GAUTHIER (1984 :319), Le questionnaire est " un instrument de mise en forme de l'information fondée sur l'observation des réponses à un ensemble des questions posées à un échantillon de population".

Grâce à cette technique, nous avons pu élaborer un questionnaire destiné à l'échantillon afin de connaitre la réalité sur la malnutrition chez les enfants de moins de 5ans au sein du secteur de Ndera. Le questionnaire utilisé lors de la collecte de données comporte des questions rédigées en kinyarwanda pour faciliter la compréhension des enquêtés. Ce questionnaire est constitué à la fois des questions ouvertes et fermés. Ce questionnaire nous l'avons construit après avoir élaboré la grille d'opérationnalisation des hypothèses, donc en nous servant des indicateurs, des variables dépendantes et indépendantes de nos hypothèses.

6.1.4 Technique d'échantillonnage

Selon JAVEAU (1998 :40) l'échantillonnage signifie « l'ensemble des personnes à interroger et extrait d'une population large appelée «population parente" " population mère», «univers», «population de référence", etc. Cette technique nous a permis de tirer un échantillon représentatif de la population de NDERA en considérant deux catégories : catégorie des femmes et celle des hommes. L'échantillonnage consiste à choisir un nombre limité d'individus, d'objets ou d'événements dont l'observation permet de tirer des conclusions ou de références applicables à la population entière à l'intérieure de laquelle le choix est fait.

Nous nous sommes servie de l'échantillonnage à choix raisonné où les animateurs de santé nous ont aidé à trouver les familles ayant les enfants malnutris et qui sont susceptibles de répondre à notre questionnaire d'enquête (les personnes qui savent lire et écrire correctement le kinyarwanda ou qui peuvent trouver de près les personnes qui peuvent les aider à remplir le questionnaire ( s'ils ne peuvent pas le faire d'eux même), nous avons par conséquent épinglé un nombre donné dans une cellule donnée parmi les 5 cellules qui composent le secteur de NDERA, en tenant compte des femmes et des hommes de façon que le nombre des femmes soit supérieur au nombre d'hommes c'est-à-dire le pourcentage de 52% de femmes contre 48% d'hommes. Nous nous sommes servies des données démographiques au Rwanda où les femmes représentent 52% et les hommes 48%. (SNR, 2004) Service National de Recensement.

6.2 MÉTHODES D'ANALYSE DES DONNÉES

D'après GRAWITZ (2001 :318) ; «la méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre la vérité qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie»

Pour mieux analyser les résultats de notre travail, atteindre nos objectifs et vérifier nos hypothèses nous avons utilisé les méthodes suivantes :

6.2.1 Méthodes descriptive

Selon BOURDIEU et CHAMBOREDON (1999 :237) la méthode descriptive comme un processus impliquant la collection des données pour tester une hypothèse ou répondre au concernant un sujet actuel ou récent.

Le recours à cette méthode nous a permis de découvrir notre milieu d'enquête, mais également pour décrire les phénomènes socio-économiques qui influencent la malnutrition des enfants de moins de 5ans.

6.2.2 Méthode analytique

une méthode selon laquelle on analyse un problème, elle procède par la décomposition du sujet. On décompose un ensemble en ses éléments constatifs, ses éléments essentiels, afin d'en saisir les rapports et de donner un schéma général de l'ensemble (DE SINGLY, 1992 :178)

Cette méthode nous a permis d'analyser systématiquement toutes les informations récoltées. C'est-à-dire qu'on cherche à la découper en problèmes plus petits donc théoriquement plus facile à résoudre.

6.2.3 Méthode statistique

Comme l'indique GRAWITZ (2001 :384) la méthode statistique« c'est ensemble des procédures tendant à une évaluation numérique et une analyse des données permettant un certain type de description de leurs caractéristiques et évaluation ou la vérification d'hypothèses » Elle nous a permis de présenter les résultats sous forme de tableaux pour mieux les visualiser, et nous a permis aussi d'analyser et interpréter les résultats obtenus sur terrain.

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction générale et la conclusion générale, notre travail est subdivisé en trois chapitres suivants :

· Le premier chapitre porte sur le cadre théorique et conceptuel : ce chapitre concerne la clarification du sujet de recherche et justification du problème nutritionnel à l'aide des études antérieures.

· Le deuxième chapitre concerne la prise de conscience des familles sur la nature, les effets de la malnutrition et les facteurs influençant la malnutrition dans le secteur administratif de Ndera : C'est la partie pratique, dans laquelle nous allons évaluer la compréhension des habitants de Ndera sur la malnutrition, explorer aussi les facteurs qui sont à la base de la malnutrition selon leur degré de gravité.

Le troisième chapitre porte sur les stratégies mis en oeuvre dans le secteur administratif de Ndera pour lutter contre la malnutrition et enfin nous avons donné les recommandations pour faire face à cette situation.

CHAPITRE 1. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

Ce chapitre a pour objet de définir les termes clés et connexes liés à ce travail. Il sera aussi question de parler sur la malnutrition qui est la partie du problème que nous traitons à partir des données secondaires issues des recherches antérieures similaires.

1.1. DEFINITION DES MOTS CLES

1.1.1. La nutrition

Selon le dictionnaire universel de poche (1997 :684), la nutrition est l'ensemble des fonctions digestives et assimilatrices des aliments. En d'autres termes, c'est le processus par lequel l'organisme absorbe les éléments nutritifs pour son bon fonctionnement et son développement.

Le dictionnaire Petit Larousse (2001:705) définit la nutrition comme ensemble des processus d'absorption et d'utilisation des aliments et ses besoins en énergies.

D'après la FAO (2007 :32), la nutrition humaine est une discipline scientifique qui s'occupe de la nutrition chez l'homme en particulier, elle traite les besoins nutritionnels, de la composition des aliments de la consommation et des habitudes alimentaires, de la valeur nutritive des aliments et des rations, des rapports entre l'alimentation, la santé et les maladies ainsi que les recherches dans ces domaines (AGBESSI, 1987 :15).

Les principaux déficits nutritionnels sont : l'apport insuffisant d'énergies et de protéines, les troubles dus à la carence en iode, l'anémie par carence en fer et en vitamines.

1.1.2. La malnutrition

Etymologiquement, le mot malnutrition vient de deux mots : mal qui veut dire mauvais et nutrition qui signifie un ensemble des processus d'assimilation et désassimilation qui ont lieu dans un organisme vivant lui permettant de se maintenir en bon état et lui fournissent l'énergie vital nécessaire (BERNARD, 1999:52).

Selon ARZEL, B (1998 :34) la malnutrition est définie comme une alimentation mal équilibrée ou inadaptée aux conditions de vie d'un individu, d'une population (sous alimentation, carence, suralimentation). La malnutrition désigne un état pathologique causé par la déficience ou excès d'un ou plusieurs nutriments. L'apport alimentaire anormal peut provenir d'une nourriture en quantité inadaptée aux besoins (apport calorique insuffisant ou excessif) ou de mauvaise qualité (carences nutritionnelles ou excès de graisse..) .L'état nutritionnel résulte de l'intervention complexe entre ce qu'on mange, notre état de sante générale et l'environnement dans lequel on vit.

D'après l'OMS (2009:11) la malnutrition se définit comme étant le déséquilibre entre les rapports en éléments nutritifs et les besoins de l'organisme. Lorsque les rapports en nutriments sont inferieurs aux besoins, l'organisme commence à devenir faible et, les graisses et les muscles commencent aussi à disparaitre. La malnutrition est caractérisée par un apport insuffisant ou excessif de protéines, d'énergies et de micronutriments comme les vitamines ainsi que par les infections et les troubles fréquentant qui en résulte.

Selon SCRIMSHAW (1964 :52), la malnutrition se définit comme un état pathologique résultant de l'absence d'insuffisance ou de l'excès d'un ou de plusieurs éléments nutritifs essentiels, dans une mesure suffisante pour provoquer une maladie qui peut être cliniquement manifestée ou n'être décelable que par les épreuves biologiques et physiques.

Pour le MSF (2007 :12), la malnutrition est l'inadéquation de l'alimentation en quantité et en qualité par rapport aux besoins nutritionnels d'un individu. D'après lui la malnutrition est caractérisée par un retard de croissance est la malnutrition aigue. La sous -alimentation est le résultat principalement d'une alimentation insuffisante due à une faible consommation d'aliment ou énergie alimentaire.

Elle est caractérisée par une consommation alimentaire énergétique plus que les besoins minimums requis pour maintenir un équilibre entre la consommation énergétique et les niveaux de dépenses énergétiques acceptable.

1.1.3. La malnutrition protéino-énergétique

La malnutrition protéino-énergétique désigne des troubles nutritionnels très fréquents dans les pays en développement, surtout chez les enfants de 2 à 3 premières années de leur vie. Les formes cliniques varient par leurs intensités, leur gravité et leur évolution et par la nature exacte du désordre nutritionnel. OMS (2007 :7). Elle est courante dans les zones urbaines à cause de la régression de l'allaitement maternel. Elle est aussi présente en milieu rural en raison des pratiques de sevrage inadéquates.

Selon l'UNICEF (2009 :25) la malnutrition protéino-énergétique (MPE) est un syndrome qui consiste en une perte progressive à la fois de la masse maigre de l'organisme et du tissu adipeux qui résulte d'une consommation insuffisante de protéines et de calories, mais l'une ou l'autre carence peut être dominante chez un sujet donné. Elle est provoquée par une rupture dans l'alimentation et elle est mortelle sans prise en charge rapide. Ses signes cliniques sont très peu apparents, mais elle rend vulnérable à tous types d'infections et entrave la croissance en poids et en taille de l'enfant.

La malnutrition protéino-énergétique peut être primaire comme elle peut être secondaire. Elle est d'une forme primaire quand elle est due à un apport alimentaire inadéquat en nutriments essentiels. Elle est secondaire quand un régime adéquat est introduit dans l'estomac, mais suite à une maladie (avant son traitement) les nutriments ne peuvent pas être absorbés ou métabolisés correctement ou même les pertes externes peuvent être excessives. Au Rwanda, la malnutrition protéino-énergétique primaire est prédominante. De manière générale, la malnutrition a plusieurs formes, mais ici nous allons nous limiter sur les différentes formes de MPE illustrées ci-dessous.

1.1.3.1. Le Kwashiorkor

Selon AGBESSI (1987:100) la kwashiorkor est une forme de malnutrition infantile fréquent. Il survient souvent lorsque les enfants cessent de recevoir le lait maternel et passent à une alimentation pauvre en protéines et en d'autres nutriments. Il s'agit de la forme la plus grave de la malnutrition protéino-énergétique. Il atteint généralement des enfants dans les semaines ou les mois qui suivent le sevrage, donc le plus souvent entre l'âge de 18 mois et 48 mois ; parfois la maladie atteint des enfants plus âgés. Au début, elle est marquée par  une diarrhée traînante attribuée souvent par erreur à une infection banale, les troubles psycho-moteurs. L'enfant est triste, grognon et il refuse de manger à cause de l'anorexie, des cheveux sont défrisés.

L'oedème est le signe le plus frappant : Type carentiel (ferme mais avec signe de Godet) apparait d'abord au dos des pieds et aux paupières, après aux membres inferieurs et à la face. Quand la maladie progresse, on remarque des lésions cutanées, la dépigmentation (peau claire), la déshydratation, (parfois masquée sous les oedèmes) et l'apathie. Le rôle des infections est souvent évoqué comme facteur susceptible de favoriser l'évolution vers la kwashiorkor.

1.1.3.2. Le marasme

Selon AGBESSI (1987 :101) le marasme est le résultat d'une alimentation globale à la fois pauvre en protéines et en aliments énergétiques, l'enfant meurt de faim. Il se rencontre chez les enfants de 0 à 6 mois suite au mauvais allaitement des mères qui ont eu plusieurs grossesses consécutives ; de 6 à 12 mois suite au manque d'une alimentation de complément approprié. Il entraîne un grave dépérissement de l'enfant, la fonte totale des graisses et de la grande majorité des tissus musculaires de l'organisme. L'enfant est maigre, les muscles fondent et il a l'aspect de vieux. Cependant, il est vif, il mange ce qu'on lui présente, car il est affamé. Le marasme peut survenir à tout âge de la vie. .

1.1.5. La sécurité alimentaire

Selon MSF (2010 :24) la sécurité alimentaire se définit comme la capacité d'un ménage à s'assurer une alimentation correcte, que ce soit par sa propre production ou par des achats, afin de subvenir aux besoins nutritionnels de ses membres.

D'après Van Der Steen Daniel (2005 :12) on entend par la sécurité alimentaire, la nourriture qui est disponible en tout temps à laquelle l'ensemble des personnes ont des moyens d'accéder qui est nutritionnellement suffisant sur le plan de la quantité, de la qualité et de la variété.

Les composantes essentielles du concept `sécurité alimentaire' sont les suivants :

· Une nourriture suffisante : Le concept de la nourriture suffisante est aspect fondamental de la définition actuelle de la sécurité alimentaire des ménages, mais ce qui est suffisant pour un membre du ménage, ne l'est nécessairement pour un autre.

· L'accès aux aliments : Les individus peuvent accéder à la nourriture de plusieurs manières ; en disposant soit les moyens de produire leurs propres nourriture, soit les moyens de produire d'autres biens ou services dont la vente permettra l'achat de nourriture, soit des moyens financiers qui permettent en long termes l'achat de nourriture. La plupart des ménages achètent une partie de leurs provisions selon leurs besoins et les moyens dont ils disposent. Ces moyens d'accès sont sujets à risque, pour de nombreuses raisons : perte d'emploi, chute de revenus, hausse prix, perte de récoltes dans les zones rurales ou migration des parents de la campagne vers la ville.

· Les caractéristiques physiques et culturelles des aliments: Le fait que la nourriture doit être disponible en quantité suffisante, cela ne suffit pas ; il faut aussi qu'elle soit sans danger pour la santé et acceptables culturellement. L'appréciation du risque sanitaire de la nourriture diffère selon les populations.

· La prise en considération des conditions futures : Il s'agit d'accéder à la nourriture à tout moment, c'est-à-dire dans l'immédiat, mais également dans le futur. Tant la disponibilité de la nourriture et l'accès à celui-ci et les autres aspects de la sécurité alimentaire doivent être assurés dans le futur.

· La concurrence des autres besoins : Les autres besoins élémentaires (logement, habillement, accès à l'eau, soins de santé..) doivent être couverts également, sinon l'insatisfaction de ces autres besoins mettrait en péril les ressources destinées à accéder à la nourriture en quantité suffisantes.

1.2. REVUE DE LA LITTÉRATURE

1.2.1. Généralité sur les facteurs de risque de la malnutrition

D'après FAO (2005 :16) la malnutrition joue un rôle dans la moitié au moins des décès d'enfants dans le monde, ce qui est plus que n'importe quelle maladie infectieuse ; et pourtant elle est plus qu'une infection. Elle est une maladie nutritionnelle et ses manifestations sont variées. Elles peuvent aller d'une perte de poids ou d'un retard de croissance à des syndromes cliniques très sévères ; on estime que 226 millions d'enfants présentaient des retards de croissance et plus de 67 millions d'enfants souffraient d'émaciation, ce qui signifie qu'ils sont en dessous du poids qu'ils devraient avoir par leur taille. Et quelques 183 million d'enfants pèsent moins que le poids moyen normal pour leur âge. Environ 165 enfants meurent chaque jour, soit un décès après chaque cinq secondes.

Selon MICHAEL, (1998 :19) La figure suivante montre l'interaction entre infection et malnutrition.

Guérison totale avec une bonne nutrition

Soins dispensés

Traitement efficace

Figure 1. Modèle simplifié du cycle malnutrition infection

L'agent pathogène envahit l'hôte

Décès

L'agent pathogène génère la maladie

Agent pathogène dans l'environnement

Guérison différée et malnutrition

La malnutrition affaiblit le système immunitaire de l'hôte

Système immunitaire de l'hôte

Source : FAO: Agriculture, alimentation et nutrition en Afrique, Rome, 1996, p 14

Cette figure montre que la malnutrition est une des conséquences des infections. Il convient de signaler que ces facteurs immédiats interviennent souvent après l'action de plusieurs autres facteurs sous-jacents.

1.2.2. LES CAUSES DE LA MALNUTRITION

Il est important de comprendre les causes de la malnutrition pour apprécier l'ampleur et la profondeur du problème, les progrès déjà accomplis et les possibilités de progrès futurs. Les causes de la malnutrition se situent à trois différents niveaux : immédiat, sous-jacent et fondamental (MINISANTE, 2010 :13)

1.2.2.1. Causes immédiates

La malnutrition est directement liée à l'inadéquation de la ration alimentaire et à la prévalence élevée des maladies infectieuses et parasitaires. Leur interaction tend à créer un cercle vicieux.

1.2.2.2. Causes sous -jacentes

Elles se classent en trois groupes, aboutissant à l'inadéquation de la ration alimentaire et à la maladie. Ces trois groupes sont :

Ø L'insécurité alimentaire des ménages

Ø L'insuffisance des services de santé et d'assainissement

Ø La mauvaise qualité de soins apportés aux enfants et aux femmes.

· Insécurité alimentaire des ménages

On parle d'insécurité alimentaire, lorsque les individus n'ont plus accès à une quantité suffisante d'aliments sains et nutritifs pour se développer normalement et mener une vie active. L'insécurité alimentaire des ménages dépend de l'inaccessibilité aux vivres, à distinguer de l'indisponibilité des vivres. Même si le marché regorge de produits, une famille trop pauvre pour les acheter ne jouit pas de la sécurité alimentaire.

· Insuffisance des services de santé, eau potable et assainissement

Des services de santé de bonne qualité, pour un prix raisonnable, sont essentiels au maintien de la santé. Pourtant, dans 35 des pays les plus pauvres, entre 30 et 50 %de la population n'ont aucun moyen d'arriver jusqu'à un service de santé. Or plus de 1,1 milliard d'individus n'ont toujours pas accès à l'eau potable, et quelques 2,9 milliard ne disposent pas d'assainissement satisfaisant.

· Manque des soins de qualité

Prendre soin d'un enfant, c'est le nourrir, l'éduquer, le guider. Cette charge incombe à l'ensemble de la famille, et à la société. Les pratiques les plus critiques à cet égard concernent ces domaines :

Alimentation 

Le lait de sa mère est le meilleur aliment pour le bébé, qu'il protège de l'infection. Mais à partir de six mois, le nourrisson doit recevoir des aliments complémentaires, car le lait maternel ne satisfait plus tous ses besoins nutritionnels. Pendant cette période d'alimentation complémentaire de l'âge de six mois environ jusqu'à 18 mois, l'enfant doit avoir un repas équilibré et facile à digérer au moins quatre fois par jour.

Protection de la santé des enfants 

Les enfants doivent recevoir des soins de santé essentiels au bon moment. Il y a un calendrier précis à respecter pour les vaccinations. Il faut offrir aux communautés locales une information sanitaire correcte, et aider les familles à rechercher en temps opportun des soins de santé appropriés.

Soutien émotionnel et stimulation cognitive pour les enfants 

Pour mieux se développer, les enfants ont besoins de trouver dans leur entourage, parents ou autres membres de la communauté locale, un soutien émotionnel et une stimulation cognitive. Des études ont montré que les enfants malnutris soumis à une situation verbale et cognitive ont des taux de croissance supérieurs à ceux qui n'en bénéficient pas. (MINISANTE, 2010 :13)

Soins et soutien pour les mères

L'inégalité dans la division du travail et des ressources au sein des familles et des communautés, toujours favorables aux hommes, met en danger le bien être des enfants comme celui des femmes. Les plus importantes des mesures dont doivent bénéficier les femmes enceintes ou allaitantes sont de leur apporter des quantités supplémentaires d'aliments de bonne qualité, de leur épargner les travaux pénibles, de leur laisser du temps pour se reposer, et de leur assurer de bons soins pré et post natals (MINISANTE ,2010 :15)

1.2.2.3. Causes fondamentales

Les causes fondamentales de la malnutrition sont notamment les déséquilibres et faiblesses de l'économie, l'insuffisance de l'appui institutionnel pour les interventions nutritionnelles, les fluctuations climatiques, la faible disponibilité de terre arables, l'appropriation des terres et le contrôle des ressources familiales ainsi que le faible taux d'alphabétisation de la population, en particulier les femmes.

Les efforts des familles pour assurer une bonne nutrition peuvent être battus en brèche par les facteurs politiques, juridiques et culturels, comme le degré auquel les droits des femmes et des jeunes filles sont protégées par la loi et la coutume, le système politique et économique déterminant la distribution du revenu et des avoirs ; enfin, les idéologies et les politiques gouvernant les secteurs sociaux. (OMS, 2007 :15)

1.2.3. LES CONSEQUENCES DE LA MALNUTRITION SUR  L'ETAT DE SANTE           DES ENFANTS.

La malnutrition a des conséquences graves tant sur l'état de santé des enfants que sur la société tout entière. La malnutrition chez les enfants augmente les décès, provoque de grandes souffrances physiques et psychologiques ; elle est la conséquence des retards de croissance et diminue leur espérance de vie une fois adultes. Chaque année, la malnutrition est à l'origine de la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans. Le risque de décès est particulièrement élevé chez les enfants souffrant de malnutrition aiguë qui peut être de 20 fois supérieur à celui des enfants en bonne santé. La malnutrition affaiblit le système immunitaire, rend l'enfant vulnérable à la maladie et freine la guérison. Un enfant malade peut à son tour souffrir rapidement de malnutrition. La malnutrition chez un enfant dont la prise en charge a trop tardé, provoque des handicaps dans son développement à long terme. ( http://lewebpedagogique.com/unicef-education/les-consequences-de-la-malnutrition(profs) consulté le 30/5/2012

1.2.3.1. Au niveau des carences

En iode : elles entraînent de graves troubles mentaux ou physiques : goitre (augmentation du volume de la glande thyroïde), troubles du langage, surdité, crétinisme. Les effets les plus néfastes se produisent sur le cerveau du foetus et des bébés, elles augmentent aussi le risque de mortalité infantile et les fausses couches. 38 millions de nouveau-nés dans le monde en développement ne sont pas protégés. Il suffit d'une cuillère à café d'iode - consommée régulièrement - pour prévenir les troubles dus à la carence en iode. (UNICEF 2010 :7)

En fer : elles sont responsables des cas d'anémie mortelle entrainant une baisse de la productivité. 4 à 5 milliards de personnes en sont atteintes. Ce sont les femmes et les jeunes enfants qui sont les plus vulnérables. L'anémie accroît le risque d'hémorragie pendant l'accouchement et intervient dans 20% des décès maternels. Le manque de fer met en danger le développement mental de 40 à 60% des nourrissons du monde en développement. (Idem)

En vitamine A : elles peuvent entraîner la cécité ou l'affaiblissement du système immunitaire. Plus de 100 millions d'enfants en souffrent et ne peuvent pas être protégés de maladies comme la rougeole, la diarrhée ou les infections respiratoires. Accroître la consommation de vitamine A peut réduire de 25 % le taux de mortalité infantile liée à ces maladies, peut contribuer à prévenir la mortalité maternelle et réduire également la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Les effets les plus dévastateurs de la malnutrition se produisent avant la naissance - lorsque le foetus ne peut pas se développer correctement - et pendant les premières années de la vie d'un enfant, lorsque son développement physique et mental est freiné. (Idem)

1.2.3.2. Conséquences de la malnutrition sur l'économie

La malnutrition accroît la prédisposition aux maladies et laisse les individus sans force, réduisant leur capacité de travail. Ainsi, elle abaisse la productivité, entrave la croissance économique et l'efficacité des investissements dans les domaines de la santé et de l'éducation, et elle augmente la pauvreté. On estime que dans certains pays, les pertes de vies, les infirmités et la chute de productivité consécutives aux carences nutritionnelles coûtent plus de 5 % du PNB. Ainsi, longtemps tenue pour une cause de la malnutrition, la pauvreté est de plus en plus considérée comme l'une de ses conséquences.

1.2.3.3. Malnutrition et la mortalité

La malnutrition est un facteur important de mortalité chez beaucoup de jeunes enfants. Même un enfant qui souffre de la malnutrition modérée court un risque accru de mortalité. On présume souvent qu'une augmentation de la malnutrition est accompagnée d'une augmentation de la mortalité, mais la réalité est plus complexe.

D'après l'OMS (2010 :48), la malnutrition est la plus grande cause de mortalité juvénile, totalisant à elle seule la moitié des cas. Six millions d'enfants meurt de faim chaque année. Le sous-poids et les restrictions alimentaires causent annuellement 2,2 millions de décès chez les enfants. La lactation faible ou inexistante cause 1,4 millions de morts. D'autres insuffisances, comme le manque de vitamine A par exemple, en comptent 1 million. La malnutrition chez les enfants de moins de 2 ans est un cas irréversible. Les enfants mal-nourris grandissent avec des complications de santé. Leurs propres enfants sont également plus petits que la norme. La malnutrition était auparavant perçue comme empirique dans certaines maladies comme la rougeole, pneumonie et la diarrhée. Mais la malnutrition cause aussi bien les maladies et peuvent être mortelles[]

1.2.3.4. Malnutrition et morbidité

Souvent, lorsque la mère souffre de malnutrition sévère, le développement du foetus est aussi atteint, surtout le poids à la naissance est diminué. De nombreuses études montrent que la rougeole provoque ou précipite chez les jeunes enfants une malnutrition. La malnutrition chronique dont soufre des nombreuses mères depuis leur enfance joue un rôle important dans l'insuffisance pondérale de leurs enfants. (OMS, 2009 :29)

1.2.3.5. Malnutrition et scolarité

La malnutrition empêche l'enfant de développer ses potentialités au maximum. La malnutrition protéino-énergétique et responsable de l'arrêt du développement, de l'absentéisme des enfants et de la réduction de la capacité d'apprentissage. Après une période courte de malnutrition, si l'enfant reçoit une alimentation suffisante et équilibré, il compense le retard de développement psychomoteur enregistré. Mais si la malnutrition se prolonge, ou lorsque ses épisodes se répètent, on n'assiste à un retard définitif du développement physique. (DOS-SANTOS et DAMON 1999 :140)

La malnutrition entraîne le retard de croissance et ceci peut être à l'origine de faibles résultats lors de tests psychologiques ; elle a aussi des conséquences sur la capacité de travail. Parmi les enfants d'âge préscolaire dans les pays en développement qui ont un retard de croissance dû à la malnutrition, on prévoit que cette dernière tuera des millions d'enfants par an, soit directement soit par complication des maladies infectieuses et parasitaires. (OMS, 2009 :24)

1.2.3.4. Malnutrition et sous alimentation

Une alimentation suffisante et équilibrée permet d'éviter la sous alimentation et la malnutrition. Au dessous de 2100 kcals par jour, un enfant est considéré comme sous alimenté et souffrant de la faim. La sous- alimentation et la malnutrition ont des conséquences graves sur la santé des enfants surtout pour les plus jeunes. (FAO, 2005 :24)

1.2.4. Situation de la malnutrition dans le monde

La malnutrition existe sous forme excédentaire dans les pays européens et aux états unis d'Amérique. Elle contribue beaucoup à la mortalité liée aux maladies métaboliques (maladies cardio-vasculaires, obésité, diabète...) Les résultats des enquêtes réalisées en USA et en Belgique par UNICEF ont montré que la malnutrition protéino-énergétique (MPE) y est presque inexistante.

Dans le monde, la malnutrition touche une personne sur trois et chacune de ses formes principales éclipse la plus part des autres maladies à l'échelle mondiale. La malnutrition affecte tous les groupes d'âge, mais elle est particulièrement fréquente chez les pauvres et ceux qui sont privés d'éducation sanitaire.

Dans un rapport publié mercredi 15 février 2010, l'ONG de défense des droits des enfants révèle que 2,6 millions d'enfants meurent tous les ans dans le monde en raison de la malnutrition, soit 300 enfants par heure, un phénomène qui entraînera également des retards de développement physique et mental chez près de 450 millions d'enfants dans les quinze prochaines années, précise le rapport. La grande majorité des enfants souffrant de malnutrition - c'est-à-dire un apport de nutriments insuffisant ou déséquilibré - se concentre dans une petite vingtaine de pays. Principalement en Afrique, dans des pays comme le Mali, le Niger et le Nigeria, mais aussi en Asie, en Inde, en Chine et en Corée du Nord. Essentiellement des pays pauvre ou envoie de développement.   http://www.lemonde.fr/planete/article/2012 /02/16/450-la malnutrition 1644462 3244.html) consulté le 25/5/2012

Dans le monde en développement, 30% de la population et presqu'un tiers des enfants sont sous alimentés de façon chronique, soit un total de 777 millions d'individus ; 11 millions d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année ; la malnutrition est responsables de plus de la moitié de ces décès ; les deux tiers des 150 millions d'enfants malnutris vivent en Asie. 11millions de bébé de petit poids (moins de 2,5kg) naissent en Asie du sud et 3,6 en Afrique subsaharienne. 100 à 140 millions d'enfants souffrent d'avitaminose A et 500 mille enfants deviennent partiellement ou totalement aveugles chaque année dans les pays pauvres. (OMS 2010 :16)

Selon les données du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (Unicef), au moins 26% des enfants de moins de 5 ans au Congo sont victimes de malnutrition chronique, 14% d'insuffisance pondérale et 7% de maigreur. "Les petits poids de naissance, reflet de la malnutrition foetale, représentent une prévalence de 13% [au Congo] contre 7% dans les pays industrialisés", ajoute l'Unicef. "En ce qui concerne les carences en micronutriments, 64,7% des enfants de moins de 5 ans et 57% des femmes en âge de procréer sont touchés par les carences en fer. ( http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/01/04/au-congo-la-malnutrition-chronique-1625719_3212.html) consulté 26/5/2012

Au Sahel, 1,3 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aigüe. La malnutrition est responsable de 60% de la mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans. Les enfants sont particulièrement exposés à des problèmes de croissance lorsqu'ils reçoivent un complément à l'allaitement naturel au cours des deux premières années de vie. Le retard de croissance chez les jeunes enfants amplifie la malnutrition dite « visible » essentiellement la malnutrition aiguë, c'est-à-dire clinique, qui entraîne la mort si une intervention de type médical n'est pas apportée.

Les survivants peuvent être pris dans un engrenage de maladies à répétition et de problèmes de croissance, qui s'accompagnent souvent d'atteintes irréversibles à leur développement cognitif et social.

Pour les deux dernières décennies, la malnutrition protéino-énergétique et les carences en micronutriments sont restées un problème important de santé publique au Rwanda en contribuant aussi à la forte mortalité infanto-juvénile et maternelle. En effet, la prévalence de l'insuffisance pondérale est passée de 29 à 23% entre 2004 et 2010, alors que le retard de croissance ou de malnutrition chronique est faiblement augmenté, durant la même période, de 42 et 45% dans le pays. (FAO,2009 :11)

Cette situation dénote la persistance des conditions socio-économiques difficiles de la population durant les 20 dernières années, aggravée par la guerre et le génocide de 1994 et la pandémie du HIV/SIDA.

Selon l'Enquête Démographique et de Santé au Rwanda (EDSR 2010), la malnutrition chronique, qui induit le retard de croissance (rapport de la taille par rapport à l'âge) affecte 45% des enfants de 0 à 5 ans. Le milieu rural est plus affecté que le milieu urbain avec 47,3% contre 33,1%. Des variables régionales sont aussi observées : 52,2% au Nord, 47,9% à l'Ouest, 44,8% au Sud, 42,4% à l'Est, Kigali la capitale du pays a une prévalence de 29,2%. 4% des enfants de 0 à 5 ans étaient émaciés contre 7% en 2009 tandis que 29% présentaient une insuffisance pondérale contre 24% en 2009.

1.2.5. Les activités de lutte contre la malnutrition

D'après l'UNICEF (2006 :9) la malnutrition constitue un problème majeur dans les pays en développement. Elle intervient dans plus de moitié de décès d'enfants dans le monde ces ravages s'étendent aux millions des survivants qui resterons infirmes ; chroniquement vulnérables aux maladies et intellectuellement diminués. Malgré les recherches sur la crise de ce fléau, la question a tardivement suscité des inquiétudes et des réactions de l'opinion tant internationale que nationale. Ce n'est que dans les années 80 que l'on commença à s'intéresser à la nutrition comme un facteur essentiel du processus de développement. Les gouvernements, avec l'appui des organisations comme l'UNICEF, l'OMS, et l'initiative pour les micronutriments ont entrepris de mettre sur pieds les programmes concrets et approches pour lutter contre la malnutrition entre autres :

1.2.5.1. L'approche de la Conférence Internationale  sur la nutrition (CIN)

La conférence internationale sur la nutrition a définit neuf domaines communs d-action afin de promouvoir et protéger le bien être nutritionnel des populations à savoir :

· Amélioration de la sécurité alimentaire des ménages,

· Prévenir des carences spécifiques en micronutriments,

· Promotion de l'allaitement maternel,

· Prévention et traitement des maladies infectieuses,

· Evaluation, analyse et surveillance nutritionnelle.

En adoptant cette approche thématique, on assure que chaque facette du problème est prise en considération, ce qui devrait permettre à chaque secteur ou à chaque institution de travailler au mieux.

1.2.5.2. L'approche de six «p»

Le professeur MICHAEL C. (1996:45-46) a souligné dans son livre la nutrition dans les pays en développement, que six facteurs sont particulièrement importants à considérer dans la lutte contre la malnutrition. Même si aucun d'eux n'est à lui seul la cause de la malnutrition, ni le seul secteur à être concerné par les stratégies nutritionnelles. Ces six facteurs (six «P» sont :

· Production, essentiellement agricole et alimentaire,

· Préservation ou conservation des aliments pour éviter le gaspillage et les pertes,

· Population, qui a trait aussi bien à l'espacement de naissances au sein d'une famille qu'à la densité de la population dans une région,

· Pauvreté, qui ramène aux causes économiques de la malnutrition,

· Politique, car l'idéologie, les choix et les actions politiques influencent la malnutrition,

· Pathologie, qui est le terme médical pour la maladie, car les maladies, en particulier les infections, nuisent à l'état nutritionnel.

La discussion autour de ces six facteurs « P », montre bien que les agronomes, les industriels, les économistes, les sociologues et les anthropologues, les politiciens et le personnel de santé ont tous un rôle important à jouer dans la lutte contre la malnutrition. Par ailleurs, il apparaît clairement qu'un seul ministère ou qu'un seul groupe de professionnels ne peut à lui seul éliminer la faim et la malnutrition dans la société. La participation de la communauté, aidée par ces agents de différents secteurs sera nécessaire pour répondre à l'objectif d'une bonne nutrition pour tous.

1.2.5.3. La lutte contre la malnutrition au niveau  des institutions sanitaires

Au niveau des institutions sanitaires, une lutte contre la malnutrition commence nécessairement par une planification qui tient compte du minimum des axes stratégiques. DOS-SANTOS et DAMON (1999 :235, 245-251) montrent les types d'actions les plus fréquemment mis en oeuvre pour lutter contre la malnutrition au niveau des institutions sanitaires à savoir : la surveillance nutritionnelle, les actions de récupération nutritionnelle et l'éducation nutritionnelle.

La surveillance nutritionnelle

La surveillance nutritionnelle chez les enfants à l'âge préscolaire de zéro à cinq ans permet de dépister les cas de malnutrition précoces faciles à traiter, évitant ainsi l'installation de la malnutrition grave.

Souvent, la surveillance nutritionnelle se fait au cours d'une visite de santé. Elle peut se faire dans un lieu prévu à cet effet (dans le village, au dispensaire, au centre de santé) ou par des visites à domicile chez les enfants malnutris. La surveillance nutritionnelle a pour objectifs suivants :

· Suivre la croissance de l'enfant selon la technique de la courbe de poids,

· Dépister les enfants mal nourris,

· Contrôler la vaccination contre la tuberculose, le tétanos, la diphtérie, la  coqueluche, la poliomyélite et la rougeole,

· Éduquer les parents par des conseils et de démonstrations nutritionnelles et sanitaires.

Les actions de récupération nutritionnelle

Les actions de récupération nutritionnelle ont pour but de rétablir la santé de l'enfant mal nourri et d'apprendre à la mère comment nourrir son enfant correctement. Aucune guérison de la malnutrition ne peut être menée à bien sans la participation affective de la mère. Il est alors indispensable d'expliquer à la mère ce qu'est le Kwashiorkor et le marasme et ce qu'un régime alimentaire équilibré, comment une bonne alimentation peut guérir son enfant et l'empêcher de rechuter. La mère devra donc participer à toutes les séances d'éducation nutritionnelle théorique et pratiques.

Education nutritionnelle

Nous entendons par l'éducation nutritionnelle toutes les actions éducatives qui ont pour but d'améliorer l'état nutritionnel d'un individu, ou d'une communauté.

Les thèmes de l'éducation nutritionnelle concernent toutes les causes directes et indirectes de la malnutrition.

L'éducation nutritionnelle pourra s'adresser aux populations ou à des agents de développement qui seront chargés à leur tour de mener des actions éducatives auprès de la population. L'éducation nutritionnelle pourra se tenir en des endroits forts divers suivant le public auquel il s'adresse : dans les écoles, dans les dispensaires et les hôpitaux, dans les centres nutritionnelles, à domicile et dans les villages, à l'occasion des séances d'animation rurale, et dans les marchés.

1.3. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

Pour mieux comprendre ce travail, partant de la revue de littérature, il a été pertinent de présenter le milieu d'étude qui est le secteur de Ndera afin d'éclairer le lecteur sur son aspect socio-économique qui dans une manière ou d'une peut influencer sur l'état nutritionnel de la population en général et des enfants de moins de 5 ans en particulier.

1.3.1. Aspects géographiques

1.3.1.1. Situation politico-administrative

Sur le plan politico-administratif, le secteur est dirigé par un conseil du secteur constitué de 27 membres, un technicien du secteur qui est à la tête d'un comité exécutif du secteur. Celui-ci comprend le technicien du secteur, les chargés des affaires sociales et de l'état civil, l'agronome du secteur et le secrétaire comptable, soit au total cinq membres.

Nous devons entendre ici par le conseil du secteur, l'ensemble local chargé de contrôler les activités des autorités en place, du comité exécutif.

Le secteur est divisé en cinq cellules dirigées chacune par un secrétaire exécutif et ayant à sa tête un conseil de la cellule composé des représentants des villages qui forment la cellule.

Les habitants habitent des villages dirigés chacun par un chef secondé de quatre personnes, tous élus par le peuple.

1.3.1.2. Localisation et présentation de la population

Localisation

Il convient de signaler que Ndera est l'un des 15 secteurs du District de GASABO situé dans la partie Sud-ouest de ce dernier.

A ce titre, il est subdivisé en cinq cellules à savoir: KIBENGA, RUDASHYA, CYARUZINGE, MUKUYU et MASORO.

Celles-ci sont subdivisées à leur tour en vingt cinq villages dits "IMIDUGUDU".

Sur le plan géographique, le secteur se trouve limité:

-Au Nord par le secteur BUMBOGO et GIKOMERO du District de GASABO

-Au Sud par le secteur NYARUGUNGA du district de KICUKIRO

-A l'Est par le Secteur RUSORORO du District de GASABO

-Enfin, à l'Ouest par les Secteurs KIMIRONKO et KINYINYA du District de GASABO

Présentation de la population

Le secteur administratif de NDERA est visiblement peuplé. Sa superficie étant de 50.16 kilomètre carrés, il a une population estimée à 29743 habitants avec 7793 ménages. A ce sujet, le tableau ci-dessous (tableau no 1) montre la nette répartition de la population du secteur précité par sexe et par cellule avec la quantité des ménages en moyenne jusqu'en février 2012

Tableau 1: Répartition de la population du secteur

No

CELLULE

HOMMES

FEMMES

HABITANTS

MENAGES

1.

KIBENGA

3084

3165

6249

1544

2.

RUDASHYA

3110

3353

6463

2237

3.

CYARUZINGE

2656

2667

5323

1121

4.

MUKUYU

2737

2810

5547

1387

5.

MASORO

2965

3196

6161

1504

 

TOTAL

14552

15191

29743

7793

Source: Bureau de l'état civil du secteur, Rapport de février 2012

Il se dégage donc du tableau no 1 que les femmes représentent un grand nombre des habitants du secteur, soit 15191 sur 29743 qui représentent 51,0%, tandis que les hommes représentent 14552 sur 29743 soit 48,9%. En même temps, nous remarquons selon le même nombre d'habitants du secteur estimés à 29743 qu'il ya en moyenne quatre personnes par ménage comparativement au nombre des ménages de l'ordre de 7793.

1.3.1.3. Aspects sanitaires

Le secteur administratif de Ndera dispose d'un Hôpital Neuro-psychiatrique et un Centre de santé. Sur le plan sanitaire, la population est confrontée à certaines maladies très fréquentes à savoir le paludisme et les verminoses. Pour remédier à cette situation dans le secteur de Ndera comme partout dans le pays, l'Etat rwandais a créé la mutuelle de santé tant au niveau national que local. Ainsi, pour permettre à la population démunie de bénéficier des soins médicaux, l'Etat verse une somme d'argent à la mutuelle de santé.

1.3.1.4. La situation socio-culturelle

Sous cette rubrique, nous examinons deux aspects du problème de la manière suivante:

Aspects culturels

Après les croyances traditionnelles de "Kubandwa, Kuraguza, Guterekera», on trouve actuellement dans le secteur une diversité des églises dont les plus connues sont celles des Catholiques, des Protestants, des Anglicans, des Adventistes du 7ème jour et enfin des Témoins de Jéhovah.

Quant à la polygamie et au mariage précoce, autres fois répandues, on remarque une diminution sensible suite à certaines mesures entreprises par l'Etat Rwandais interdisant ces pratiques.

Aspects éducatifs:

Le système éducatif du Secteur administratif de Ndera est pratiqué à trois niveaux, notamment préscolaires, primaires et secondaires.

Le secteur administratif de Ndera comprenait trois établissements de niveau préscolaire étant tous rémunérés par les parents. Il dispose également cinq établissements de niveau primaire suivants : NDERA, GASOGI, MUNINI, JURWE, MUSAVE. Il a aussi 6 établissements de niveau secondaire.

Dans ce cadre, le Secteur administratif de Ndera a grandement besoin des Centres de formation où les jeunes apprennent des différents métiers à leur sortie de l'école primaire, surtout ceux qui ne disposent pas de moyens de continuer les écoles secondaires.

Aspects économiques:

Sous cet aspect, nous abordons les domaines suivants :

Ø L'agriculture et l'élevage

Le Secteur administratif de Ndera est un secteur agro-pastoral. La population vit principalement par l'agriculture et l'élevage. Sur le plan agricole, la population pratique les cultures vivrières, principalement les patates douce, les maniocs, les haricots, les légumineuses, les bananiers, les maïs....et la culture industrielle notamment le café. A part cela, la population cultive des arbres fruitiers (avocatiers, orangers, papayers...)

Actuellement, l'administration locale s'occupe de la valorisation de l'agriculture malgré l'insuffisance des terres par rapport au nombre des familles dans le besoin.

L'élevage se focalise essentiellement sur les bovins (vaches) et les caprins (chèvres, lapins) et les volailles (poules).

Ø Les associations et coopératives d'épargne et de crédit

Le secteur administratif de Ndera compte plusieurs associations qui sont entrain de se transformer en coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC) dans le cadre d'entraide mutuelle. Actuellement, au total il y a 13 coopératives fonctionnelles. Dans le cadre de la promotion féminine, il y a quatre coopératives des femmes dont une est composée de 94 femmes membres

CONCLUSION PARTIELLE

Comme nous l'avons signalé, toute recherche à caractère scientifique vise à découvrir certaines réalités dans un domaine à la base des concepts et des théories. En entrant dans le vif de notre premier chapitre, nous sommes passés au cadre théorique tout en définissant ces concepts: la nutrition, malnutrition protéino-énergétique, kwashiorkor, marasme, sécurité alimentaire ; nous avons donné les généralités sur les facteurs de risque de la malnutrition, ses causes et ses conséquences au Rwanda et ailleurs dans le monde. Nous avons mentionné également les activités de lutte contre ce fléau et enfin, ce chapitre est clôturé par la présentation du secteur administratif de Ndera qui intéresse notre recherche. Ceci contribuera à la compréhension de ce travail aux intéressés dans le même domaine.

Les ouvrages, les sites internet, les rapports des conférences nationales et internationales nous ont montré combien la malnutrition constitue un problème majeur dans le monde plus particulièrement dans les pays en développement. Depuis longtemps la malnutrition figure parmi les dix premières causes de la mortalité et la morbidité chez les enfants de moins de 5 ans, malheureusement, elle n'a éveillé beaucoup d'inquiétude dans la majorité de la société ; même aujourd'hui environ 16667 enfants meurent chaque jour soit un décès après chaque cinq secondes.

Il n'est donc pas surprenant qu'il existe de nombreuses visions du problème et que chaque société en possède une compréhension propre, portant toujours des empreintes d'une part de subjectivité. Ce faisant, les solutions proposées pour éradiquer la malnutrition diffèrent d'un groupe social à un autre et évoluent au cours du temps.

CHAPITRE 2 : LA PRISE DE CONSCIENCE DES FAMILLES SUR  LA NATURE,                          LES EFFETS, ET LES FACTEURS  INFLUENÇANT

                         LA MALNUTRITION INFANTILE.

Ce chapitre est consacré à l'évaluation de la connaissance des habitants du secteur de NDERA sur la nature et les effets de la malnutrition infantile. Il a été nécessaire aussi de voir comment réagissent les ménages en présence des cas avérés de malnutrition infantile. Nous allons voir également les facteurs influençant la malnutrition dans ce secteur.

2.1. IDENTIFICATION DES ENQUETES

Dans ce présent chapitre constituant l'ossature de notre travail, nous présentons, analysons, et interprétons les résultats obtenus d'une enquête menée auprès de 100 sujets tiré dans chacune des cinq cellules que couvre le secteur administratif de NDERA; ceux-ci forment un échantillon d'étude à qui nous avons administré un questionnaire d'enquête. Grâce donc à ces résultats obtenus, nous avons été à mesure de confirmer, infirmer ou nuancer nos hypothèses formulées au début du travail. Signalons ensuite que l'identification de nos enquêtés est une partie très importante pour une recherche scientifique menée dans les sciences sociales qui construisent leurs théories sur base des informations émises par différentes enquêtes.

Sous cette rubrique, nous tâchons de présenter, analyser et interpréter les résultats obtenus de notre recherche menée auprès des sujets identifiés selon les variables suivantes :

· Age et Sexe des enquêtées

· Activités professionnelles des chefs de ménages

· Etat matrimonial des enquêtés

· Niveau d'étude des enquêtés

· Appartenance confessionnelle des enquêtés.

Mais avant cela, nous présentons notre échantillon d'étude selon une répartition par cellule d'abord, pour continuer par après, avec les autres variables.

Tableau 2. Répartition de l'échantillon d'étude par cellule

CELLULES

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

KIBENGA

12

25

15

28,8

27

CYARUZINGE

9

18,7

10

19,2

19

RUDASHYA

11

22,9

7

13,4

18

MUKUYU

8

16,6

9

17,3

17

MASORO

8

16,6

11

21,1

19

TOTAL

48

100

52

100

100

                                

Source : Résultats de notre enquête à NDERA, décembre 2011 

Partant des données marquées dans le tableau no 2, nous voyons que le grand nombre  de notre échantillon a été tiré dans la cellule de KIBENGA, avec 27 sujets, dont 12 hommes et 15 femmes, suivi de CYARUZINGE avec 19 sujets, dont 9 hommes et 10 femmes et MASORO avec 19 sujets dont 8 hommes et 11 femmes ; il ya encore la cellule de RUDASHYA avec 18 enquêtés dont 11 hommes et 7 femmes ; la cellule de MUKUYU vient en dernier lieu avec 17 sujets soit 8 hommes et 9 femmes.

Sur le plan du pourcentage, la population masculine se présente ainsi : nous avons 25% dans la cellule de Kibenga, 22,9% dans la cellule de Rudashya, 18,7% dans la cellule de Cyaruzinge et 16,6% dans les cellules de Mukuyu et Masoro. Quant à la population féminine, le palmarès des pourcentages se présente ainsi : 28,8% dans la cellule de Kibenga, 21,1% dans la cellule de Masoro, 19,2% dans la cellule de Cyaruzinge, 17,3% dans la cellule de Mukuyu et 13,4% dans la cellule de Rudashya.

2.1.1. Age et Sexe des enquêtées

L'âge est un indicateur important, influençant fortement la pensée de l'individu et la façon dont il réagit à différentes situations qu'il rencontre au cours de la vie. Le sexe aussi vient dans notre recherche pour clarifier les vues partagées entre les deux sexes sur la malnutrition. Outre ceci, car les enquêtés sont différents, cela peut contribuer dans leurs façons de voir les choses.

Pour y parvenir nous sommes parties de l'identification de l'échantillon d'étude selon l'âge variant de 14 á 60 ans et plus suivant le tableau ci-après:

Tableau 3: Répartition des enquêtés selon l'âge et sexe

Sexe

Age

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

De 14 à 20 ans

6

12 ,5

9

17,3

15

De 21 à 30 ans

12

25

16

30,7

28

De 31 à 40 ans

23

47,9

22

42,3

45

De 41 et 60 ans

4

8,3

3

7,5

7

De 61 ans et plus

3

6,2

2

3,8

5

Total

48

100

52

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Dans le tableau no 3, il est clair que la majorité, soit 45 sujets de nos enquêtés appartiennent à l'âge compris entre 31 et 40 ans, soit 47,9% d'hommes et 42,3 % de femmes ; 28 sujets appartiennent à l'âge compris entre 21 à 30 ans soit 25% d'hommes et 30,7% de femmes ; 15 sujets de nos répondants appartiennent à l'âge variant entre 14 et 20 ans dont 12,5% d'hommes et 17,3 % de femmes ; 7 sujets de nos répondants appartiennent à l'âge variant entre 41 et 60 soit 8,3% d'hommes et 7,5% de femmes tandis que 5 sujets de nos répondants appartiennent à l'âge allant de 61 ans et plus soit 6,2% d'hommes et 3,8% de femmes. Le grand nombre de nos répondants est composé de femmes équivalent à 52 contre 48 hommes, ce qui justifie que les informations que nous avons obtenues auprès de nos enquêtés sont de grande valeur car au contraire, ne pas tenir compte de la majorité féminine, c'est perdre une grande partie des données.

2.1.2. Activités professionnelles des chefs de ménages

L'activité professionnelle d'une personne est souvent la seule source de son revenu et de sa survie. Nous pouvons dire qu'il y a une relation entre l'activité professionnelle, le revenu ainsi que la situation alimentaire. Une bonne activité professionnelle est indispensable au bien être de tous les membres d'un ménage, en particulier aux plus petits. Un bon revenu familial, l'accès aux soins de santé primaire, la disponibilité des aliments ou la capacité de s'en procurer quand le besoin se fait sentir est d'une importance capitale dans la lutte contre la malnutrition.

Tableau 4: Répartition des enquêtés selon les catégories   professionnelles                    et sexe

PROFESSION

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

Agri-éleveur

26

54,1

28

53,8

54

Commerçant

3

6,2

4

7,6

7

Employé temporaire

8

16,6

6

11,5

14

Petit commerce

7

14,5

11

21,1

18

Sans emploi

4

8,3

3

5,7

7

Total

48

100

52

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Dans le tableau no 4 : nous constatons que 54 sujets de nos enquêtés s'occupent de l'agriculture et de l'élevage ; cela est normal parce que cette population vit dans un milieu semi-rural dont l'activité principale est l'agri-élevage.

Ensuite 18 sujets de nos enquêtés sont des personnes qui vivent du petit commerce vendant certains articles ici et là (par exemple des vêtements à la main, des cartons contenants toute une gamme de différents objets, des paniers ou des bassins sur la tête contenants des différents légumes et fruits) ; cela pour dire que leur alimentation varie selon la situation économique du moment et le pouvoir d'achat de leur clientèle.

Nous avons 7 sujets de nos enquêtés qui vivent du commerce au vrai sens du mot et leur mode de vie leur permet l'auto-suffisance dans la variété et le contrôle de leur alimentation sauf qu'il n'y a pas de garanti diététique du fait qu'ils ne sont tous ouverts à la notion d'aliment complet.

D'autres enquêtés qui sont au nombre de 7 aussi sont dans la catégorie de sans emploi précis, et vivent grâce à la générosité des bienfaiteurs. Tantôt, ils passent même la journée ou la nuit au cabaret et ils ne trouvent pas le temps de contrôler l'alimentation de leurs enfants à cause de l'ivrognerie.

Enfin, 14 sujets sont des employés temporaires.

2.1.3. Etat matrimonial des enquêtés

Nous nous sommes intéressés à l'état matrimonial des enquêtés de la population du secteur administratif de NDERA composée des célibataires, des mariés, des divorcés et des veufs. Le tableau suivant nous donne des précisions là-dessus.

Tableau 5: Catégorisation des enquêtés par état civil et sexe

ETAT CIVIL

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

Célibataires

3

6,2

2

3,84

5

Mariés

23

47,9

27

56,2

50

Divorcés

9

18,7

7

14,5

16

Veufs

13

27

16

30,7

29

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

En lisant le tableau no 5, nous constatons que 50 sujets de nos enquêtés vivent ensemble. Notre tableau nous indique aussi que16 sujets sont divorcés, tandis que 29 sujets sont des veufs et 5 sujets sont célibataires ; c'est-à-dire que 50% de nos interrogés vivent seuls. Ce n'est pas facile pour eux de satisfaire aux besoins de leurs enfants, alors que dans notre contexte même un enfant mal nourri constitue un problème, car la politique nationale de notre pays est d'assurer de bonnes conditions de vie pour tous. Comme le proverbe français dit que l'union fait la force, le mari et la femme sont unis pour conjuguer les efforts ; ainsi l'absence de l'un entraîne un déséquilibre dans la famille.

2.1.4. Identification des enquêtes selon le niveau d'étude

L'éducation joue un rôle important, car les soins, l'alimentation, la santé et l'hygiène des enfants en général nécessitent certaines connaissances qu'on acquiert souvent sur le banc de l'école ou en lisant des ouvrages y relatifs.

Tableau 6: Le niveau d'étude des enquêtés

Niveau d'Etude

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

Sans niveau

8

16,6

14

26,9

22

Maternel

0

0

0

0

0

Primaire

38

79,1

22

42,3

60

Secondaire

9

18,7

7

13,4

16

Université

2

4,1

0

0

2

Total

48

100

52

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Le tableau no 6, montre que 22 sujets, soit 16,6% d'hommes et 26,9% de nos répondants n'ont jamais mis leurs pieds à l'école ; aucun enquêté n'a été à l'école maternelle ; 60 sujets soit 79% d'hommes et 42% de femmes ont étudié l'école primaire ; 16 sujets soit 18,7% d'hommes et 13,4% de femmes ont fait l'Ecole secondaire ; 2 enquêtés, soit 4,1% d'hommes et 0% de femmes ont fréquenté l'université.

2.1.5. L'appartenance confessionnelle des enquêtés

Les confessions religieuses jouent un rôle très important qui influencent les mentalités des populations. Nous avons voulu présenter notre échantillon selon les religions, car certains points de notre questionnaire comme la contraception nécessitent l'accord des églises. Certaines églises sont pour et les autres sont contre la contraception, notamment l'usage des condoms et autres moyens artificiels ; ce qui augmentent la probabilité de mettre au monde un nombre élevé des enfants qu'on n'arrive pas à bien élever.

Tableau 7: Catégorisation des enquêtés par  confessions religieuses

CONFESSIONS

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

Catholique

29

60,4

32

61,5

61

Protestant

8

16,6

5

9,6

13

Adventiste

6

12,5

9

17,3

15

Islam

1

2,08

0

0

1

Autre

4

8,3

6

11,5

10

Total

48

100

52

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Le tableau no 7 nous montre que la confession catholique est fortement répandue dans le secteur de NDERA, où il ya 61 sujets enquêtés, soit 60,4% d'hommes contre 61,5% de femmes. 13 enquêtés, soit 16,6% d'hommes et 9,6% de femmes sont de confession protestante.15 enquêtés soit 12,5% d'hommes et 17,3% de femmes sont adventistes et l'Islam ne compte qu'un (1) enquêté soit 2.0% d'hommes et 0% de femmes de nos répondants. Enfin 10 sujets soit 8,3% d'hommes et 11,5% de femmes appartiennent aux différentes sectes.

2.2.  ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Dans le souci de vérifier les hypothèses formulées dans notre travail, nous tenons à présenter les résultats détaillés obtenus de nos enquêtés menés dans notre milieu de recherche.

Dans cette optique, pour mieux y parvenir, nous devons ainsi partir des réponses ou des données récoltées auprès des sujets enquêtés.

Pour vérifier notre première hypothèse correspondant à ce second chapitre et qui s'intitule: «Le niveau bas de connaissance des familles sur la nature et des effets de la malnutrition, les facteurs socio-économiques, démographiques et éducationnels sont à la base de la malnutrition infantile dans le secteur de Ndera».

2.2.1. Prise de conscience des problèmes nutritionnels par les communautés

Dans toutes les cellules visitées lors de l'enquête, toute la population est consciente de la malnutrition qui sévit dans leurs milieux respectifs. On en est conscient aussi bien chez les femmes que chez les hommes. En effet, la malnutrition est présentée comme un problème qui relativement récent dans le secteur de Ndera.

Les résultats du tableau no 8 montrent le niveau des constats ou de détection de la malnutrition des enfants de moins de 5 ans qui sont notamment : le constat de la malnutrition par ses dégâts et par l'intervention des animateurs de santé surtout par la pesée

DÉTECTION DE LA MALNUTRITION

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

Par le constat de ses dégâts

30

62,5

28

53,8

58

Pesée des enfants par l'intervention des animateurs de santé        

18

37,5

24

46,1

42

Total

48

100

52

100

100

Tableau 8: Répartition des enquêtés selon le sexe et  selon les moyens                    de détection de la  malnutrition

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Le tableau no 8 nous montre que la totalité des femmes et des hommes détectent les cas de malnutrition sévère et les cas qu'on déplore sur tous les sites, on reconnait une amélioration favorisée par les interventions des centres de santé, où 58 sujets de nos répondants soit 62,5% d'hommes et 53,8%de femmes nous ont confirmé qu'ils connaissent la malnutrition par ses signes, contre 42 enquêtés soit 37,5% d'hommes et 46,1% de femmes qui nous ont dit qu'ils connaissent la malnutrition par l'éducation nutritionnelle donnée par des animateurs de santé pendant la séance de pesée des enfants de moins de 5 ans au niveau de l'umudugudu. Les hommes sont beaucoup conscients plus que les femmes lors des dégâts en raison de 30% contre 28% des femmes. Comme ce sont surtout les femmes qui font peser leurs enfants, il est à marquer qu'elles connaissent la malnutrition de leurs enfants lors la pesée mensuelle en raison de 24% alors que chez les hommes c'est 18%.

De plus, les familles sont conscientes des effets néfastes de la malnutrition infantile. Pratiquement la majorité des enquêtés préconisent le recours immédiat au centre de santé en cas de constat d'une malnutrition sévère. Par exemple une femme de la cellule CYARUZINGE qui n'a pas voulu que son nom figure dans notre travail nous a confirmé que la malnutrition existe et que leurs enfants sont d'habitude transférés au centre de santé de Rubungo pour les soins de carence nutritionnelle grâce aux animateurs de santé.

2.2.2. Prise de conscience de l'existence de la malnutrition par le constat           de ses dégâts

La prise des consciences est nette lorsque dans le ménage ou dans le voisinage les signes extérieurs de la malnutrition sont évidents et lorsque le diagnostic d'un enfant conduit à recommander un traitement ou des mesures nutritionnelles.

C'est ainsi que dans le plus part des villages, on identifie la malnutrition et son évolution en fonction des cas graves constatés.

Parmi 21 cas graves déclarés par nos enquêtés, il y a eu 4 cas de décès des enfants malnutris. Le diagnostic établi par les agents chargés de la nutrition est considéré dans les cas graves signalés, comme une alerte qui pousse les familles concernées à recourir au centre de santé. Les soins et les conseils obtenus par les familles au centre de santé provoquent une amélioration de la situation des enfants et souvent la guérison complète.

2.2.3. Prise de conscience par l'intervention des animateurs de santé           Communautaire et des Centres de Santé

L'action des animateurs de santé communautaire contribue aussi à la prise de conscience de la malnutrition, grâce aux conseils qu'ils prodiguent lors des réunions des villages (umudugudu) ou en cas de constat de malnutrition sévère chez les enfants du village. Le succès de tels conseils a été signalé partout et avec plus d'insistance.

Cependant une absence de préoccupation pour fournir à l'enfant de moins de 5ans une alimentation répondant à ses besoins de croissance a été signalée également. De même, dans certaines communautés se manifeste un manque de confiance dans les animateurs de santé du fait qu'ils n'ont pas d'apport palpable dans la résolution de la malnutrition de leurs enfants.

2.3. Causes de la malnutrition chez les enfants de 0 à 5 ans dans le secteur          de NDERA

Pour répondre à la question no2 de notre questionnaire de recherche, la question de savoir les causes de la malnutrition infantile dans le secteur de NDERA, nos répondants nous ont donné leurs vues telles que contenues dans le tableau suivant:

Tableau 9: Les principales causes de la malnutrition des   enfants

CAUSES

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

Problèmes d'emploi

2

4,1

3

5,7

5

Insuffisance des apports alimentaires

28

58,3

32

61,5

60

Mauvaise gestion du budget familial

 par les parents

9

18,7

2

3,8

11

Pratiques et conditions d'hygiène

 inadéquates

7

14,5

11

21,1

18

Insuffisance des soins pour l'enfant et la femme

2

4,1

4

7,6

6

Total

48

100

52

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Les résultats du tableau no 9 nous montre que 60 sujets de nos répondants soit 58,3% de femmes et 61,5% d'hommes disent que la cause la plus fréquente de la malnutrition est l'insuffisance des apports alimentaires ; 18 répondants soit 14,5% d'hommes et 21,1% de femmes disent que la malnutrition infantile dans le secteur administratif de NDERA est due aux pratiques et conditions d'hygiène inadéquates ; 11 sujets soit 18,7% d'hommes et 3,8 %de femmes trouvent que la malnutrition peut être causée par la mauvaise gestion du budget familial ; 5 répondants disent que la malnutrition est causée par les problèmes d'emploi et enfin 6 répondants soit 4,1% d'hommes et 7,6% de femmes disent que la malnutrition est causée par l'insuffisance des soins pour l'enfant et la mère.

2.3.1. Problème d'emploi

La majorité de la population étant analphabète, leur activité qui devrait être champêtre n'est plus capable d'occuper les adultes d'un ménage à cause de l'absence et/ou de l'étroitesse des terres cultivables. Cela occasionne un mouvement de va-et-vient de la population en quête d'emploi pour subvenir aux besoins primaires de leurs ménages. Ceci a été confirmé par la plupart de la population rencontrée.

2.3.2. Mauvaise gestion du budget familial par les parents

La plupart des hommes, ayant gagné un peu d'argent préfèrent accaparer la part du lion selon l'adage kinyarwanda « Amazi iyo abaye make aharirwa impfizi ». Ceci pour dire que quand un homme gagne 600frw, il décide de consommer seul 200fr et le reste pouvant être consommé par tout le ménage. En cas de revendication par la femme, des querelles surviennent, suivies souvent par une bataille ouverte entre les deux parents et les enfants en pâtissant tout en passant des nuits blanches. Un tel homme est considéré comme responsable par la société et sa famille parce que dans d'autres cas, certains hommes consomment seuls tout l'argent et viennent revendiquer leur part de la nourriture comme leurs enfants auprès de la mère du ménage.

Il en suit une autre catégorie où les deux parents sont irresponsables due à la mauvaise gestion du budget familial occasionné par le mauvais comportement du mari. Dans ce cas, quelques femmes se révoltent contre leurs maris en consommant tout l'argent gagné dans des débits des boissons, sans se soucier du bien-être des enfants. En effet, l'ivresse des parents a été signalée par plusieurs interlocuteurs aussi bien du côté des hommes que chez les femmes.

2.3.3. Insuffisance des apports alimentaires

Selon l'EDSR de 2010, dans l'ensemble, plus de quatre enfants sur dix souffrent d'une malnutrition chronique (43%) et 16% sous la forme sévère. Le niveau du retard de croissance augmente rapidement avec l'âge, étant très élevé parmi les enfants de 12 à 23 mois (53%), mais également assez élevé (50 à 51%) parmi les enfants plus âgés. Le niveau de croissance diminue avec le niveau d'instruction : 47% chez les mamans sans instruction, 41% chez celles de niveau primaire et 33% chez celles de niveau secondaire.

En tenant compte des besoins alimentaires nécessaires par jour et par personne, la situation nutritionnelle dans toutes les cellules du secteur de NDERA est caractérisée par une ration maigre et non enrichie. Les interviewés ont déclarés ne pas réserver à leurs enfants de moins de 5 ans un repas spécial. Les aliments les plus couramment consommés sont les patates douces et les haricots seulement.

D'autres ménages sont entourés de champs florissants, mais qui ne leur appartiennent plus. Les champs ont été vendus à des citadins et les anciens propriétaires y travaillent comme de simples salariés. Les légumes sont consommés occasionnellement à partir de leurs jardins potagers qui sont aussi pauvres (dodo seulement).

On constate une carence en protéines animales dans l'alimentation des ménages. L'élevage est très peu répandu, ce qui rend exceptionnelle la consommation des viandes. Les fretins (indagara) sont inaccessibles financièrement à la plupart des ménages bien que disponibles dans le commerce local.

2.3.3.1. Insécurité alimentaire des ménages

Selon l'Analyse globale de la Sécurité Alimentaire et de la Vulnérabilité (AGSAV), 52% des ménages étaient dans l'insécurité alimentaire ou vulnérables (NISR et Programme Mondial Alimentaire ,2006 :34). L'insécurité alimentaire était révélée partout dans le pays, mais tendait à se concentrer dans les provinces de l'Ouest et du Sud. Elle connaissait les niveaux les plus élevés parmi les travailleurs agricoles et ceux vivant dans les « conditions de vie marginale » y compris ceux qui dépendent des transferts sociaux et des ménages dirigés par les femmes.

Les causes de malnutrition dues à l'insécurité alimentaire des ménages sont les suivantes :

a. Disponibilité alimentaire assez limité

· production alimentaire qui reste faible pour couvrir les besoins nutritionnels au sein   des ménages.

· absence de complément alimentaire adéquat

· vente de la production agricole en échange de la bière

· salaire aléatoire ou insuffisant pour couvrir les besoins nutritionnels des   familles      (600frw/jour) pour les familles à emploi occasionnel;

· composition familiale qui est grande (Absence de planification familiale)

b. Accessibilité difficile aux aliments

· ne rien donner à manger aux enfants toute la journée

· mésententes entre conjoints qui occasionnent le manque de suivi de croissance des   enfants par les deux parents

· surcharge de la mère par des travaux au sein de son ménage et aussi à l'extérieur    pour subvenir aux besoins de son ménage

c. Distribution inadéquate des aliments dans les ménages

· les hommes dépensent en dehors du ménage presque la totalité d'argent qu'ils gagnent. La plupart des femmes interrogées nous ont déclarés que plusieurs hommes chefs des ménages font tout pour se prémunir contre le Bwaki et n'interviennent pas pour protéger leurs enfants contre la malnutrition

· les hommes vendent une partie importante de la récolte du produit alimentaire pour   des fins   personnelles en dehors des ménages ;

· les femmes quelques fois dépensent en dehors du ménage soit par réaction, soit   par accoutumance à l'alcool.

2.3.4. Pratiques et conditions d'hygiène inadéquates

Les causes de la malnutrition liées aux pratiques et conditions d'hygiène inadéquates ont des rapports étroits avec le faible accès à l'eau potable. De cela, résultent le manque d'hygiène et des maladies d'origine hydrique. L'habitat inadéquat pour certains ménages pauvres a été signalé comme occasionnant des maladies fréquentes qui seraient à la base de sous-alimentation, disent nos interlocuteurs.

2.3.4.1. Faible accès à l'eau potable

Parmi les causes de la malnutrition, on trouve celles qui sont liées à l'inaccessibilité à l'eau potable. A titre d'exemple, dans certaines cellules où on a été, l'accès à l'eau potable est un sacrifice et là où les robinets existent le coût d'achat d'un jerrycan est très élevé (moyenne 1frw/litre) pour une famille n'ayant pas la capacité d'épargner au moins 100frw par semaine. A défaut d'argent, ils se dirigent vers des puits d'eau non aménagés et utilisent de l'eau de pluie non bouillie pour la consommation.

2.3.4.2. Maladies parasitaires

Les maladies les plus citées par nos interlocuteurs sont la verminose causée par les mauvaises conditions hygiéniques et la consommation de l'eau non potable. Ceci se remarque presque partout dans les cellules visitées. Bien qu'ils n'aient pas mentionné le paludisme, l'observation révèle qu'il y a des adultes et des enfants qui souffrent de ce dernier.

2.3.5. Insuffisance des soins pour l'enfant et la femme

Ce qui a été remarqué beaucoup plus dans l'insuffisance des soins pour l'enfant, c'est qu'il y a de mauvaises pratiques alimentaires qui sont traduites par une faible connaissance en matière nutritionnelle, l'absence des parents à la maison toute la journée en quête d'emploi pour subvenir aux besoins alimentaires de leurs ménages, l'ignorance des pratiques culinaires appropriées à la préparation d'une alimentation équilibrée pour les enfants ou pour les femmes en situation de grossesse ou d'allaitement. Les habitudes alimentaires liées à la récolte saisonnière ont été signalées aussi comme une des causes de la malnutrition des enfants. Des légumes ne sont consommées qu'en période de disette, tandis que dans la période qui suivent les récoltes l'alimentation est constituée invariablement des seuls produits abondants (généralement les patates douces et les haricots).

La passivité (inertie) des hommes liés au sous emploi et à la fréquentation de débits des boissons, la non-considération du bien-être présent et futur de l'enfant due à l'irresponsabilité des parents, surtout chez les hommes où la responsabilité familiale est réservée à la femme, sont aussi des éléments catalyseurs de la malnutrition dans le milieu.

En ce qui concerne la promotion des soins de santé primaire, des animateurs de santé, ayant un niveau bas en matière de sensibilisation sur la nutrition, ne sont pas outillés pour convaincre la population en vue d'un changement de comportement en matière de nutrition. Ils sont aussi parmi les vulnérables du village. Dans la mise en place des jardins potagers initiés dans la politique actuelle, l'animateur communautaire de qui, on attendait des miracles, ne témoigne aucune différence avec le reste de la population dont il est censé être le modèle ou la référence.

Certains animateurs de santé communautaire apparaissent comme des contre modèles en matière de nutrition des enfants parce qu'ils ne donnent pas d'exemple de lutte contre la malnutrition au sein de leurs propres ménages.

2.6. Origines des aliments en faveur des enfants de 0 à 5ans dans          le secteur de  NDERA

Dans le but de chercher à comprendre le pourquoi de la persistance de la malnutrition dans le secteur de NDERA, à part les causes de la malnutrition que nous avons déjà analysé, il nous a été utile aussi de savoir la provenance des aliments que nos enquêtés donnent à leurs enfants. Le tableau suivant donne plus de détails.

Tableau 10:Origines des aliments

ORIGINES

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

 marché

25

52,0

29

55,7

54

champ

16

33,3

19

36,5

35

Les deux

4

8,3

3

5,7

7

Autres

3

6,2

1

1,9

4

Total

48

100

52

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Il ressort du tableau no 10 que 54 répondants soit 52,0% d'hommes et 55,7% de femmes achètent les aliments à donner à leurs enfants au marché ; 35 répondants soit 33,3% d'hommes et 36,5% de femmes donnent à leurs enfants des aliments en provenance de leurs champs ; 7 répondants soit 8,3% d'hommes et 5,7% de femmes, obtiennent des aliments provenant du champ et du marché et enfin ; 4 répondants soit 6,2% d'hommes et 1,9% de femmes, les trouvent en provenance d'autres endroits (les bienfaiteurs, ONG, églises...)

2.6.1. Origine des ressources financières pour l'achat des             aliments consommés

Comme les champs ne suffisent pas pour faire vivre les familles des interrogées du secteur de NDERA, et procurer une alimentation équilibrée aux enfants de moins de 5ans, le tableau suivant donne plus de détails sur la provenance des ressources financières consacrées à l'achat des aliments.

Tableau 11: Origine des ressources financières

Ressource financières

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

Emploi permanant

8

16,6

10

19,2

18

Salaire mensuel

5

10,4

1

1,9

6

Emplois occasionnels

23

47,9

26

50

49

Petit commerce

9

18,7

12

23

21

Location maison

3

6,2

3

5,7

6

Total

48

100

52

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Concernant les conditions d'achat des aliments au marché, les résultats de notre enquête, comme le montre le tableau no 11, révèlent que l'argent utilisé provient en grande partie des emplois occasionnels soit 49 dont 47,9% d'hommes et 50% de femmes. Les emplois occasionnels sont par exemple travailler dans les champs des riches, le travail d'aide maçons, et quelques fois faire la lessive dans les familles des riches. On comprend rapidement qu'avec un travail occasionnel, les revenus sont non seulement insuffisants, mais aussi irréguliers, ce qui signifie que la famille mange si le père ou la mère a pu travailler ; dans le sens contraire, on peut passer des jeunes et des nuits blanches. Ces familles sont donc très vulnérables et leurs enfants sont exposés à la malnutrition.

Il a été constaté que 21sujets de nos répondants trouvent l'argent pour l'achat des aliments en provenance du petit commerce. Il s'agit de la vente ambulante de légumes, des fruits, de vêtements, et de petits commerces faits dans divers marchés du secteur de NDERA. Nous avons constaté également que 18 répondants soit 16,6% d'hommes et 19,2% de femmes achètent les aliments en utilisant l'argent provenant de l'emploi permanant ; 6 répondants trouvent l'argent en provenance du salaire mensuel et les autres 6 répondants en provenance du bail de leurs maisons.

2.6.2. Identification des enquêtés par l'estimation de l'état de  lieu des terres           cultivables

Pour combattre la malnutrition et la sous-alimentation, la population rurale doit avoir des terres cultivables suffisantes et fertiles si non, la crise alimentaire se présentera toujours, ce qui entrainera une mauvaise croissance des enfants. L'analyse ci-dessous évalue l'état des terres cultivables selon les enquêtés.

Tableau 12: Etat de lieu des terres cultivable

Etat de lieu

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

Suffisant

7

14,5

2

3,8

9

Insuffisant

22

45,8

39

75

61

Absence de terre

19

39,5

11

21,1

30

Total

48

100

52

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Selon les résultats de notre enquête, comme nous le montre le tableau no 12, la terre cultivable ne suffit pas au moment où 54% de la population rwandaise (cfr le tableau no 4) sont des agri-éleveurs. C'est un grand problème pour satisfaire les besoins de la population en matière nutritionnelle surtout pour les enfants de moins de 5ans, car leurs organismes ont besoin de plus de nutriments pour assurer leur croissance. Ces mêmes résultats montrent que dans le secteur Ndera, sur 100 ménages enquêtés, il y avait 30 ménages qui n'ont aucune terre cultivable, 61 ménages qui ont des terres insuffisantes, contre 9% des ménages seulement qui ont de terre suffisante.

En plus de cela, il faut renforcer la sensibilisation sur l'utilisation des jardins potagers pour gagner l'espace arable ; aussi la planification familiale constitue une priorité dans le but de lutter contre la malnutrition.

2.6.3. Compléments alimentaires d'origine animale

Les aliments d'origine végétale ne suffisent pas pour donner un repas équilibré, il faut compléter avec les aliments d'origine animale.

Nos interlocuteurs nous ont donné une liste des aliments d'origine animale qui les aident à procurer une alimentation équilibrée à leurs enfants tels que figurants dans le tableau suivant:

Tableau 13: Les aliments d'origine animale

LES ALIMENTS

          Hommes

         Femmes

Effectif

%

Effectif

%

Effectif Total

Viande

4

8,3

2

3,8

6

OEufs

14

29,1

15

28,8

29

Lait

18

37,5

22

42,3

40

Fretins

12

25

13

25

25

TOTAL

48

100

52

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Il ressort du tableau no 13 que 40 enquêtés soit 37,5% d'hommes et 42,3% de femmes affirment que les aliments d'origine animale qui les aident à procurer une alimentation équilibrée à leurs enfants est le lait, 29 enquêtés soit 29,1% d'hommes et 28,8% de femmes disent qu'ils utilisent les oeufs. 25 enquêtés nous ont dit que ce sont des fretins qui leurs sont faciles à trouver pour compléter les aliments d'origine végétale. La viande est moins consommée par nos enquêtés, soit 6%.

2.7. Les facteurs de la malnutrition chez les enfants de moins  de 5 ans dans le        secteur administratif de NDERA

Les facteurs qui influencent la malnutrition des enfants de moins de 5 ans dans le secteur administratif de NDERA sont multiples, mais nous allons identifier certains facteurs qui influencent la malnutrition comme par exemple: les facteurs socio-économiques, démographiques, éducationnels, sanitaires.

2.7.1. Les facteurs économiques

Le constat est que les ressources économiques des familles enquêtées constituent une des contraintes essentielles qui limitent les possibilités d'action sanitaire. La plupart du revenu consacrée à la santé reste faible dans ces familles. L'analyse de ces facteurs économiques permet de constater leurs relations avec la malnutrition des enfants et la pauvreté des parents.

La pauvreté des parents devient un problème grave pour la santé des enfants suite au manque de moyens pour acheter les aliments. Ceci cause le manque du lait maternel qui contient des substances nutritives de la part des mères.

Un plus grand nombre dispose de terrains à cultiver mais ces derniers sont de petites superficies pour produire suffisamment d'aliments et assurer une plus grande sécurité alimentaire au sein des ménages. Le tableau no14 nous donne quelques renseignements sur les revenus des enquêtés

Tableau 14: Revenu mensuel du ménage

Revenu mensuel

Effectif

Pourcentage

< 10000Frw

54

54

10000-20000Frw

26

26

20000-40000Frw

14

14

>4000Frw

6

6

TOTAL

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Il ressort des résultats, selon le tableau no 14 que 54% des familles ont un revenu inférieur à 10000Frw, 26% ont un revenu compris entre 20000Frw et 40000Frw, 14% ont un revenu compris entre 20000Frw et 40000Frw et 6% ont un revenu mensuel supérieur à 40000Frw.

Le revenu mensuel des familles est insignifiant pour couvrir des besoins nutritionnels au niveau des ménages alors que les prix de produits alimentaires augmentent considérablement et dépassent actuellement le pouvoir d'achat de la population.

Selon les résultats de notre enquête, la majorité de nos enquêtées sont incapables de satisfaire les besoins nutritionnels car leur revenu mensuel est inferieur à 10000Frw.

2.7.2. Facteurs démographiques

Dans les familles rwandaises, on a tendance à avoir beaucoup d'enfants sans toute fois se préoccuper d'avoir de quoi les nourrir. Le facteur démographique est un des facteurs considérables de la malnutrition des enfants dans les familles à faible revenu. Lorsque la population s'accroît sans que les facteurs de production augmentent, la population devient dense. Pour parier à ce problème, les femmes adoptent la politique de la planification familiale.

2.7.2.1. La pratique de la planification familiale

Tableau 15: Fréquentation des services de planification familiale

Fréquentation des services P.F

Effectif

Pourcentage

Pratiquent P.F

10

19,2

Ne pratiquent pas la P.F

42

80,7

TOTAL

52

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Comme le montre le tableau no 15, 80,7% des femmes n'ont pas fréquenté les services de planification familiale ; 19,2% les fréquentent. La majorité des femmes qui fréquentent le Centre de santé de NDERA ne pratiquent pas les méthodes artificielles de planning familial, à cause de la culture rwandaise (en effet on remarque encore aujourd'hui quelques vestiges de l'ancienne culture rwandaise qui considérait une nombreuse progéniture comme une grande richesse), de l'ignorance de la P.F et de la religion (en effet la morale chrétienne est incompatible avec les méthodes artificielles de P.F). Les femmes confirment que les méthodes contraceptives leur causent des maladies comme l'homologie alors que leurs maris n'utilisent pas de condoms. C'est pourquoi elles ne fréquentent pas les services de P.F.

2.7.2.2. Causes de non pratique de la P.F

L'espacement des naissances  c'est le fait de planifier les naissances de sorte qu'il y ait un intervalle adéquat entre deux enfants qui se suivent. C'est une pratique indispensable pour le bien-être des enfants en bas âge.

En effet, après un nouvel accouchement, l'attention des parents est plus souvent tournée vers l'enfant qui vient de naître, délaissant plus ou moins son grand frère ou sa grande soeur. Si ce dernier n'a pas l'âge de supporter cette privation, il devient plus vulnérable face à la malnutrition. Mais le couple qui pratique la planification familiale pourra choisir le moment propice pour son plus jeune enfant et pour toute la famille de rechercher un autre enfant.

La majorité des femmes qui fréquentent le centre de santé de NDERA ne pratiquent pas le P.F.

Tableau 16: Causes de non pratique de la P.F

Causes de non pratique de la P.F

Effectif

Pourcentage

La forme polygynique

22

42,3

L'ignorance de la P.F

18

34,6

La morale chrétienne

12

23,0

TOTAL

52

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Des mères enquêtées qui ne fréquentent pas des services de planning familial évoquent des raisons y relatives. Le tableau no 16 nous montre que 18 femmes sur 52, soit 34,6% disent qu'elles ne sont pas intéressées au P.F, mais c'est suite à l'ignorance sur l'importance de la planification familiale. Elles n'ont pas confiance aux méthodes contraceptives qui sont recommandées par les agents de santé. Sur 52 enquêtées ,12 soit 23,0% disent que leurs églises (catholique, protestant, adventiste) notamment la morale chrétienne, ne les permettent pas de fréquenter les services de planning familiale et 22 enquêtées sur 52 soit 42,3% ont signalé que c'est dans la culture rwandaise (polygamie) d'avoir beaucoup d'enfants, car les enfants sont considérés comme la richesse. Nous avons pu constater que ces mères ne sont pas bien sensibilisées quant à la planification familiale. L'espace inter génétique est négligé, la population s'accroît et par conséquent cette croissance provoque beaucoup de mortalité infantile et la malnutrition pour les enfants qui ont survécus.

2.7.2. Facteurs éducationnels

L'éducation joue particulièrement important pour éliminer les disparités en matière de la santé. Une personne instruite dispose des facilités de se documenter et cela lui permet de recevoir des informations en matière de la santé ; son niveau d'apprentissage et sa manière de vivre diffère de celle d'une personne non-instruite. Pour que les enfants soient en bon état nutritionnels, il faut que la mère soit bien éduquée et bien instruite afin d'assumer sa responsabilité dans la gestion des problèmes de santé de ses enfants.

Le tableau suivant nous montre combien la majorité des femmes que nous avons interrogées ne connaissent pas les trois groupes d'aliments à savoir :

· les aliments constructeurs (viande, poisson, oeufs, lait, haricots, petits poids)

· les aliments protecteurs (légumes, fruits)

· les aliments énergétiques (tubercules, bananes, céréales, sucre et graisse)

Tableau 17: connaissance sur les trois groupes  d'aliments

Connaissances  des mères sur les trois groupes d'aliments

Effectif

Pourcentage

Connaissent les trois groupes d'aliments

14

26,9

Ne connaissent pas les trois groupes d'aliments

38

73,0

TOTAL

52

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Les mères qui connaissent les trois groupes d'aliments constituant les éléments de base d'une alimentation équilibrée sont d'ordre de 26,9% tandis que celles ne connaissant pas les trois groupes d'une alimentation équilibrée sont de 73,0%. L'éducation nutritionnelle est le principal moyen pour prévenir la malnutrition infantile.

CONCLUSION PARTIELLE

La malnutrition a des conséquences néfastes sur la santé et le développement normal des êtres humains, mais les enfants de moins de 5ans sont les plus touchés par la malnutrition en raison des besoins nutritionnels de leurs organismes. Dans ce chapitre consacré sur l'évaluation de la prise de conscience des problèmes nutritionnels par les habitants du secteur de Ndera et des facteurs de la malnutrition des enfants de moins de 5 ans du secteur de Ndera, nous avons fait l'analyse des données sur les caractéristiques des enquêtés et nous sommes arrivées aux résultats suivants:

Les 100 répondants qui ont fait l'objet de notre enquête ont été extraits des ménages qui composent le secteur de Ndera. Concernant l'âge des enquêtés, 15% des enquêtés sont âgés de 14 à 20 ans; 28% des enquêtés sont âgés de 21 à 30 ans; 45% sont âgés de 31 à 40 ans; 7% sont âgés de 41 à 60 ans et 5% de 61 ans et plus. Les femmes représentent 52% de nos répondants et les hommes représentent 48% de nos répondants. La catérie professionnelles des enquêtés influent beaucoup sur la santé nutritionnelle des enfants. Le niveau de scolarisation des parents joue aussi un grand rôle dans la bonne alimentation des enfants ; il se présente ainsi: 22% n'ont aucun niveau, personne n'a étudié l'école maternelle parmi nos répondants, 60% ont mis leurs pieds à l'école primaire seulement ,16% ont terminé l'école secondaire et 2% ont étudié  jusqu'au second cycle de l'université. L'analphabétisme frappe la grande majorité des femmes, ce qui a un impact négatif sur les soins portés aux enfants principalement les enfants de moins de 5ans.

Concernant l'analyse des facteurs de la malnutrition des enfants de moins de 5 ans du secteur de Ndera, nous avons abouti aux résultats suivants:

Les ressources économiques des familles enquêtées constituent une des contraintes essentielles qui limitent les possibilités d'action sanitaire. La grande partie du revenu consacrée à la santé reste faible dans ces familles.

Le facteur démographique est un facteur qui joue un rôle considérable dans la malnutrition des enfants, surtout des enfants issus des familles nombreuses et à faible revenu car 80,7% de nos enquêtés ne recourent pas aux méthodes du planning familial contre 19,2% qui le font ; conséquemment, il y a l'insuffisance alimentaire et pour les enfants de moins de 5 ans et pour tous les membres de la famille. Les facteurs liés à la santé, aux maladies infantiles, à la consommation d'eau potable et à l'hygiène des aliments ont été aussi examinés. Concernant les facteurs éducationnels, la majorité des femmes que nous avons interrogées ne connaissent pas les trois groupes d'aliments en raison de 73,0% contre 26,9% qui connaissent les trois groupes d'aliments.

En nous basant sur les résultats de notre étude nous pouvons dire que notre première hypothèse intitulée: «Le niveau bas des connaissances des familles sur la nature et des effets de la malnutrition, les facteurs socio-économiques, démographiques et éducationnels sont à la base de la malnutrition infantile dans le secteur de Ndera» a été vérifiée et confirmée.

CHAPITRE 3 : LES STRATEGIES PROPOSEES POUR LUTTER                          CONTRE LA MALNUTRITION DANS LE SECTEUR                           DE   NDERA

Dans ce chapitre nous allons analyser les résultats de notre enquête pour confirmer ou infirmer la deuxième hypothèse portant sur les actions prises pour lutter contre ce fléau. L'hypothèse s'énonce ainsi :

« La prise en charge nutritionnelle, la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance, la pratique de l'allaitement maternelle, le jardin potager, les vaccinations  et l'élevage du petit bétail et de la volaille aident à lutter contre la  malnutrition dans le secteur de Ndera ». 

Les résultats de cette enquête auront l'impact positif surtout sur les enfants de moins de 5ans souffrant de la malnutrition dans le secteur de Ndera.

Le gouvernement rwandais n'a pas croisé les bras face à cette situation, un ensemble d'actions (ici considérées comme des indicateurs), simples et moins coûteuses, faciles à mettre en oeuvre par les animateurs de santé, permettant d'améliorer l'état nutritionnel et de santé de la population de secteur Ndera, en particulier des groupes vulnérables ( enfants de moins de 5ans, femmes enceintes et allaitantes) a été mis en oeuvre comme il est prévu dans la politique national de nutrition.

Ces indicateurs sont notamment :

Ø L'enfant est triste, anorexie, des cheveux défrisés, oedème,  amaigrissement,

Ø Les soins de santé primaire, réhabilitation nutritionnelle.

Ø Le traitement du paludisme, diarrhée, malnutrition et la pneumonie

Ø L'allaitement maternel exclusif, les aliments de complément, la supplémentation en micronutriment, la vaccination, hygiène, prévention du VIH/SIDA, moustiquaire imprégnée d'insecticide

Ø Petites parcelles de terrain contenant de petites plates bandes de légumes faisant partie du jardin de résidence.

Ø Au sein des familles on y trouve des chèvres et moutons, des lapins, des poules... visant l'augmentation des protéines d'origine animale

Nous tenons à signaler que ces indicateurs sont parallèles aux variables dépendantes et indépendantes de notre deuxième hypothèse tels que figurent dans la grille d'opérationnalisation des hypothèses annexée a la fin de ce travail.

3.1. Prise en charge nutritionnelle

Malgré l'éloignement des services de santé, les enfants mal nourris reçoivent une prise en charge nutritionnelle au niveau du centre de santé plus proche sous le soutient de l'Etat. Ces enfants bénéficient des aides différentes entre autres, les soins de santé primaires, les différents produits sous formes de traitement nutritionnel tels que : SOSOMA (sorgho, soja, maïs), fretins, lait en poudre et l'huile.

Les responsables du service nutritionnel font la démonstration culinaire d'une alimentation équilibrée aux parents de ces enfants en question. Après la guérison, ces responsables assurent le suivi de ces enfants à domicile pour renforcer la continuité de prise en charge nutritionnel à la maison.

Le tableau no 18 nous montre l'effort fourni par le centre de santé de Rubungo dans ce domaine.

Tableau 18: Distribution des aliments par le service   nutritionnel

Sorte d'aliments

Quantité (kg)

Nombre de fois/semaine

SOSOMA

1kg

1fois/semaine

Fretins

0.5kg

1fois/semaine

Farine de maïs

1kg

1fois/semaine

Sucre

0.5kg

1fois/semaine

Huile

1.25l

1fois/semaine

Lait en poudre

1kg

1fois/semaine

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Selon le tableau no 18, nous voyons que cette quantité prise n'est pas suffisante par rapport à ce dont les enfants ont besoin pour leur guérison. Il faut que leurs parents usent de tous moyens possibles pour augmenter cette alimentation. Ils doivent utiliser les aliments disponibles dans leurs milieux parce que leurs produits locaux contiennent aussi les éléments nutritifs pour l'organisme.

Ces produits sont comme par exemple, les pommes de terre, les légumes, les haricots. La combinaison de ces aliments forme une alimentation équilibrée.

3.2. Prise en Charge Intégrée des Maladies de l'Enfance (PCIME)

Le PCIME communautaire met en oeuvre les interventions visant à promouvoir la croissance et le développement des enfants de moins de 5 ans, à prévenir la maladie et à y faire face convenablement quand elle se présente.

La PCIME comprend deux volets :

1. Le traitement des enfants souffrant du paludisme, de diarrhée, de la malnutrition et      de la pneumonie.

2. La sensibilisation des familles et des communautés pour qu'elles adoptent des  comportements favorables à une amélioration de la santé, et se focalisent sur les pratiques familiales clés tels que l'allaitement maternel exclusif, les aliments de compléments à partir de 6 mois, la supplémentation en micronutriments, la vaccination, l'hygiène au sein de la famille, prévention du VIH, l'utilisation des moustiquaires imprégnés d'insecticides ; savoir chercher les soins auprès du personnel de santé sous forme de traitement, de suivi et de référence, participer à la consultation prénatale de façon appropriée, suivre les conseils de l'agent de santé en matière de l'espacement de naissances pour une meilleure santé de la mère et de l'enfant.

Ainsi, avec ce PCIME, puisque les dépenses vont diminuer sensiblement, les revenus seront augmentés, et les parents auront le temps suffisant de travailler et de s'occuper de leurs enfants.

Nous allons mettre en exergue quelques stratégies du PCIME qui semblent avoir un impact direct sur la malnutrition, à savoir :

· L'utilisation des moustiquaires imprégnées

· La promotion de l'allaitement maternel

· La vaccination

3.2.1.  Distribution des moustiquaires imprégnées

La distribution des moustiquaires imprégnées aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes, dans le secteur de Ndera est l'une des stratégies mise en oeuvre pour lutter contre le paludisme à ce groupe vulnérable. Le paludisme comme toutes autres maladies affaiblissent le système immunitaire, il empêche aussi l'absorbation des éléments nutritifs, soit par les vomissements ou bien par les diarrhées ; ce qui donne lieu à l'anémie nutritionnelle.

La totalité (100%) de nos répondants nous a confirmé qu'ils dorment dans les moustiquaires imprégnés d'insecticides.

3.2.2. Promotion de l'allaitement maternel

Le lait maternel est le seul aliment adapté au besoin du nourrisson surtout pendant les 6 premiers mois de sa vie. Il est très digestible, ne nécessite aucune préparation matérielle ; L'allaitement maternel constitue le repas idéal pour une croissance saine et un développement harmonieux des nourrissons et des jeunes enfants.

Il constitue un repas complet pour les nourrissons avant l'âge de 6 mois et protège les enfants contre la malnutrition et la mortalité. L'allaitement doit continuer au moins deux ans entiers car le lait maternel contient une source importante de micronutriments pendant les premières années de la vie de l'enfant. Les prestataires de santé ont du rôle important à jouer dans l'orientation et le soutien des mères et des familles pour que leurs enfants bénéficient d'un allaitement optimal et une bonne alimentation durant au moins cette période. (UNCEF, 2009 :4)

Le tableau suivant nous montre la pratique de l'allaitement dans le secteur de NDERA.

Tableau 19: La pratique ou non de l'allaitement à  NDERA jusqu'à 2 ans.

La pratique de l'allaitement

Effectif

Pourcentage

Oui

20

38,4

Non

25

48,0

Pas encore

7

13,4

Total

52

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Le tableau no 19 nous montre que parmi les femmes interrogées 38,4% font ou ont fait l'allaitement au sein jusqu'à 2 ans alors que 48,0% n'allaitent pas ou n'ont pas allaité leurs enfants jusqu'à la période recommandée de deux ans. 13,4 % n'ont pas encore l'expérience de l'allaitement.

Cependant, elles nous ont cité quelques causes qui les empêchent d'allaiter leurs enfants tels que mentionnées dans le tableau suivant :

Tableau 20: Les causes de la non pratique d'allaitement

Les causes du manque d'allaitement

Effectif

Pourcentage

Manque du lait maternel

8

15,3

Maladies

7

13,4

Grossesses précoces

15

28,8

Ignorance

13

25

Autres

9

17,3

Total

52

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

Dans le tableau no 20, il est bien clair que les grossesses précoces est la cause première du manque d'allaitement maternel soit 28,2% ; les autres causes sont l'ignorance qui compte pour 25%, le manque du lait maternel soit 15,3%, les maladies soit 13,4% et les autres (les étudiantes et celles qui travaillent loin de leur domicile) avec 17,3%.

3.2.3. Vaccination

L'état vaccinal représente le statut de l'enfant vis-à-vis des vaccins du programme élargie de vaccination (PEV). La vaccination joue un rôle très important en protégeant les enfants contre les maladies infantiles. Elle baisse la mortalité et la morbidité chez les enfants. Les vaccins évitent les souffrances, les incapacités et la mort. La vaccination a fait ses preuves comme instrument de lutte contre les maladies. Trois millions d'enfants sont sauvés chaque année grâce à la vaccination dont un million grâce à la seule vaccination contre la rougeole.

La rougeole est une maladie grave responsable d'environs 15% des décès dans des nombreux pays pauvres. La raison en est que les enfants qui développent cette maladie ont un mauvais état nutritionnel, une résistance physique amoindrie et une santé précaire ( www.dotrissimo.fr/pagesanté/vaccination consulté le 19/1/2012 à 23h30)

Les infections affectent l'état nutritionnel de différentes façons ; surtout s'elles s'accompagnent de fièvre, entrainent souvent une perte d'appétit, donc une diminution de la ration alimentaire. Certaines maladies infectieuses comme la rougeole, les infections respiratoires, provoquent généralement des vomissements et des diarrhées et cela peuvent contribuer au développement de la malnutrition chez les enfants. Chez un enfant vacciné, la virulence de l'une de ces maladies sera moins grave que chez un enfant non vaccins grave que chez un enfant non vacciné.

Un enfant complètement vacciné est donc déjà protégé contre un certain nombre de maladies infectieuses. C'est-à-dire que les maladies ne peuvent plus constituer chez lui le lit de la malnutrition.

Comme le dit MAZER, (1992 : 98), la vaccination est un acte qui vise à conférer à un organisme la capacité de lutter contre les agents d'une maladie donnée. C'est spécifique pour la protection et l'immunité due à la présence d'anticorps fabriqués au cours de la réaction immunitaire induite par la préparation dans l'organisme de l'antigène par le vaccin.

Donc, la vaccination consiste à administrer un vaccin pour provoquer une réponse immunitaire qui protègera le sujet vacciné de la maladie s'il se trouve en contact avec l'agent infecté en cause. S'elle réussie, la vaccination entraîne l'immunisation et le vacciné est immunisé.

3.2.3.1. Effet bénéfique de vaccination sur la situation sanitaire des  enfants

Les effets bénéfiques de vaccination ne sont plus à démontrer. Nous avons voulu savoir l'avantage de la vaccination sur la situation sanitaire des enfants surtout que la vaccination est obligatoire et est appliquée sur tous les enfants de Ndera sans distinction aucune.

Tableau 21: Avantages de vaccination sur la situation sanitaire des enfants                         vaccinés

Effets de la vaccination sur la vie de l'enfant

Effectif

Pourcentage

Diminution de la mortalité de l'individu

30

30

Le développement de l'enfant en bonne santé

27

27

Suivi régulier du poids de l'enfant

21

21

Suivi de l'état nutritionnel de l'enfant

14

14

Protection individuelle

8

8

TOTAL

100

100

Source : Résultat de notre enquêté, décembre 2011

Nous l'avons autant expliqué que le mauvais état de santé des enfants résulte aux nombreux facteurs dominés par le manque d'immunisation contre les maladies de l'enfance, car ce groupe de gens n'a pas encore acquis une défense forte de l'organisme pour mieux se protéger contre les maladies à bas âge. D'où la nécessité de prévenir toutes sortes d'obstacles pouvant envahir ce début de croissance de l'enfant.

Des résultats constatés du tableau no 21, montrent que la vaccination a comme conséquences l'immunité de l'enfant en diminuant la mortalité infantile en proportion de 30% de nos enquêtés. 27% affirment que les enfants complètement vaccinés se développent en bonne santé sans complications ultérieures des vaccins. 21% de nos enquêtés considèrent comme effet de la vaccination aux concernés, le suivi régulier du poids de l'enfant et la connaissance de son état sanitaire. Ainsi la vaccination permet aux parents de suivre de près l'état nutritionnel de l'enfant, de s'assurer que l'enfant bénéficie des vitamines, des protéines et des calories, ce qui contribue à l'amélioration de l'état nutritionnel en luttant contre la malnutrition et les principales maladies meurtrières des enfants. Dans ce cas, ils sont protégés individuellement avec le taux de 8% des enquêtés.

3.2.3.2. Effets économiques de la vaccination des enfants

A la question portant sur les avantages économiques de la vaccination sur la vie sanitaire, les enquêtés ont fourni des données dont la constatation est que le coût des soins santé des enfants vaccinés est de loin inférieur au coût des soins de santé des enfants non vaccinés. Le tableau no22 l'illustre.

Tableau 22 : Effets économiques de la vaccination sur la situation familiale

Effets économiques de la vaccination

Effectif

Pourcentage

Diminution sensible des dépenses

53

53

Augmentation de revenu familial

27

27

Réduction de la pauvreté familiale

20

20

Total

100

100

Source : Résultats de notre enquête, décembre 2011

L'analyse des résultats de ce tableau no 22, nous montrent que la vaccination des enfants, peut avoir des effets économiques par la diminution sensibles des dépenses pour les soins médicaux. 53% de nos enquêtés nous ont expliqué que l'argent qu'ils dépensent lorsqu'un enfant ou des enfants dans la famille tombent malades, n'est pas facile à trouver par n'importe qui ; la situation s'aggrave lorsque l'enfant tombe malade au moment où la famille n'est pas assurée (soit le RAMA, Mutuelle de santé, etc.) alors que les enfants qui sont vaccinés ne tombent pas malades souvent, dans le sens de dire qu'ils sont protégés et rassurés. Cela entraîne l'épargne de l'argent qui pourra être utilisé pour le faire soigner, ce qui contribue à l'accroissement de l'économie familiale, comme le confirment 27% de nos répondants. Enfin, il faut savoir que là où les enfants sont tous vaccinés dans la famille, la pauvreté et la faim fuient, car la famille est sécurisée, l'argent qui devrait être consommé à l'achat des médicaments est épargné et on l'utilise pour l'achat des vivres et aux autres besoins familiaux, comme le disent nos enquêtés en raison de 20%.

3.3. Jardin potager

Les jardins potagers se composent habituellement de très petites parcelles de terrain contenant habituellement de petites plates bandes de légumes uniquement faisant partie du jardin de la résidence.

Les jardins potagers sont beaucoup plus communs dans les ménages et constituent la principale ou la seule source de nourriture entre les récoltes ; ils fournissent une source essentielle d'énergies et de protéines, particulièrement aux enfants en âge de sevrage, aux malades et aux personnes âgées.

Les jardins potagers sont très économiques pour des gens qui ont un terrain insuffisant ; ils donnent une grande productivité et sont praticables pendant toutes les saisons.

Les légumes sont produites à bon marché dans ces jardins par l'utilisation du compost plutôt que d'engrais chimiques. Les légumes ont une très haute valeur nutritive ; ils contiennent la vitamine A, B et C, les protéines et les sels minéraux tels que le fer, calcium, iode... en quantité variables et adéquates pour la croissance normale et la santé. Par exemple la vitamine A qui est nécessaire pour empêcher la cécité particulièrement chez les enfants est trouvée surtout dans tous les légumes de feuilles foncées tels que amarante (dodo), feuilles de manioc, feuilles de patates douce etc.

Une grande proportion de la population de Ndera ne consomme pas de quantités adéquates de légumes traditionnels pour satisfaire à leurs besoins journaliers en vitamines, en sels minéraux et en protéines. Même dans ce qui est consommé, une grande proportion de ces nutriments est détruite ou perdue pendant la préparation et la cuisson.

Il est difficile d'assurer la sécurité alimentaire dans les ménages en raison du fait que très peu de légumes sont cultivés, d'autres sont négligés et considérés comme de mauvaises herbes et sont souvent sarclés et jetés ; d'autres disent qu'ils ne sont pas mangeables par exemple les feuilles de patates douces. Les légumes constituent un aliment courant pour les ménages et contribuent de manière significative, bien que rarement reconnue, à la sécurité alimentaire des familles.

C'est pourquoi une éducation au sujet de leur importance comme aliment nutritionnellement équilibré et comme source directe et indirecte de revenu, en particulier pour des familles sans ressource, devait être entreprise par le gouvernement et surtout par les animateurs de santé. L'obligation d'avoir un jardin potager pour chaque ménage va jouer un impact positif sur la sécurité alimentaire et pour la lutte contre la malnutrition dans le secteur de Ndera.

3.4. Elevage du petit bétail et de la volaille

Ce n'est pas seulement pour apaiser la faim que les communautés choisissent et préparent leurs aliments, mais aussi c'est pour elles une source de plaisir et de fierté. Les aliments à base de produits animaux font partie des plus prestigieux ; ils sont servis en général aux moments des fêtes : pour honorer les hôtes, célébrer les naissances ou les mariages etc. Toute fois dans la plupart des ménages, les repas quotidiens ne comportent que de petites quantités d'aliments d'origine animale. Ces derniers ne sont pas servis comme plat principal, car ils sont habituellement trop chers pour l'usage courant des couches défavorisés de la société.

De nombreuses familles ne consomment que rarement des produits animaux, car l'animal représente un investissement considérable pour un ménage pauvre et ne sera vendu que si les temps sont durs ou mangé lors d'une occasion spéciale. Les oeufs entrent dans la consommation familiale, mais les ménages ont tendance à les vendre pour se procurer de l'argent liquide, auquel ils attribuent quelque fois plus d'importance qu'aux bénéfices nutritionnels d'une consommation directe.

Les produits animaux sont de bonnes sources de micronutriments, aptes à contribuer valablement à la prévention des carences spécifiques. En général, les oeufs, le lait et le foie sont de très bonnes sources de vitamine A.

A part l'augmentation de micronutriments dans le régime alimentaire du ménage, l'élevage donne aussi du fumier, qui peut être récupéré par le ménage comme engrais du jardin potager. Le fumier n'est disponible que si les animaux sont nourris en étable, mais cette forme d'élevage entraine souvent des dépenses que la plus part des ménages ne peuvent pas se permettre. En outre, les animaux élevés à l'air libre se nourrissent souvent des résidus des récoltes dans les champs. En général ces animaux cherchent leurs nourritures au-dehors pendant la journée et ne rentre que le soir dans la parcelle de leur propriétaire. L'entretien de ces animaux ne coûte pas cher.

De ce qui précède nous présentons la situation de l'élevage que nous avons constaté au sein des ménages de nos enquêtés dans le tableau suivant :

Tableau 22: L'élevage de nos enquêtés

Elevage

Effectif

Pourcentage

Volaille

13

13

Petit bétail

10

10

Gros bétail

7

7

Rien

70

70

Total

100

100

Source : Résultats de notre enquête sur terrain 2011

Comme nous avons analysé la situation de l'élevage au sein des ménages de nos répondants dans le texte précédant, le tableau no 23 vient pour compléter en clarifiant cette situation à l'aide des données chiffrées où nous voyons que 13% élèvent les volailles ,10% élèvent le petit bétail ,7% pratiquent l'élevage du gros bétail tandis que 70% n'élèvent rien.

CONCLUSION PARTIELLE

Les résultats du troisième chapitre montrent qu'une fois un enfant est nourri d'une alimentation équilibrée, il ne peut pas rencontrer des problèmes de malnutrition. Les moyens de prévention sont nombreux: la prise en charge nutritionnelle, la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance (PCIME), le jardin potager, élevage du petit bétail et de la volaille, la vaccination.

Au cours de notre enquête, les résultats obtenus ont été étudiées, analysées et interprétées pour vérifier la 2ème hypothèse : «La prise en charge nutritionnelle, la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance,  la pratique de l'allaitement maternelle, le jardin potager, l'élevage du petit bétail et de la volaille et les vaccinations pourraient aider à lutter contre la malnutrition dans le secteur de Ndera»

· Concernant la prise en charge nutritionnelle, nous voyons que la quantité de SOSOMA, des fretins, du lait en poudre, de farine de mais, de l'huile et du sucre fournie à l'enfant par le centre de santé de Ndera est insuffisant, d'où il est recommandé aux parents d'augmenter la quantité.

· En ce qui concerne la PCIME, nous avons vu que 48,0% des mamans que nous avons interrogées ne pratiquent pas l'allaitement maternel jusqu'à deux ans, contre 38,4% qui pratiquent cette allaitement. Les 13,4% des enquêtés n'ont pas encore eu l'expérience de l'allaitement. Les raisons de la non pratique de l'allaitement maternel qu'elles nous ont énuméré sont : le manque du lait maternel, les maladies, les grossesses non désirées ainsi que l'ignorance.

· Pour le jardin potager, la population de Ndera ne consomme pas de quantités adéquates de légumes traditionnels pour satisfaire à leurs besoins journaliers en vitamines, sels minéraux et en protéines. Même dans ce qui est consommé, une grande proportion de ces nutriments est détruite ou perdue pendant la préparation et la cuisson.

Il est difficile d'assurer la sécurité alimentaire dans les ménages en raison du fait que très peu de légumes sont cultivés, d'autres sont négligés et considérés comme de mauvaises herbes et sont souvent sarclés et jetés ; d'autres disent qu'ils ne sont pas mangeables par exemple les feuilles de patates douces. L'élevage du petit bétail et de la volaille qui assurerait une alimentation saine des enfants est aussi peu remarqué à Ndera, où 37% de nos répondants n'élèvent rien, 33% élèvent la volaille, 23% élèvent le petit bétail et 7% font l'élevage du gros bétail.

Les résultats du 3ème chapitre nous montrent que notre 2ème hypothèse intitulée «La prise en charge nutritionnelle, la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance,  la pratique de l'allaitement maternelle, le jardin potager, l'élevage du petit bétail et de la volaille  et les vaccinations pourraient aider à lutter contre la malnutrition dans le secteur de Ndera» a été vérifiée et confirmée.

CONCLUSION GENERALE

Pour conclure notre travail de recherche scientifique, nous présentons ci-dessous la synthèse du travail, les suggestions à adresser à toutes les parties concernées pour la lutte contre la malnutrition dans le secteur de Ndera à savoir la population du secteur de Ndera, particulièrement les parents ayant des enfants malnutris, les autorités du centre de santé de Ndera, les autorités du secteur de Ndera, le MINISANTE et enfin, nous présentons des perspectives des futurs chercheurs.

1. SYNTHÈSE DU TRAVAIL

Ce travail a porté sur «l'évaluation de la prise de conscience des problèmes nutritionnels par les communautés et les facteurs influençant la situation nutritionnelle chez les enfants de moins de 5 ans» et avait pour objectifs spécifiques de définir les mots clés de notre thème de recherche pour une meilleure compréhension, d'identifier et analyser les facteurs qui influencent la malnutrition infantile dans le secteur de Ndera, de proposer les mesures stratégiques de prévenir et de lutter contre la malnutrition infantile et de formuler les suggestions sur base des résultats de notre recherche.

Pour bien mener notre étude nous nous sommes posé deux questions suivantes :

1. Est-ce que les habitants du secteur de Ndera sont conscients de leurs problèmes nutritionnels et les facteurs influençant la situation nutritionnelle de leurs enfants ?

2. Quelles sont les stratégies proposées pour lutter contre la malnutrition au sein de la communauté du secteur de Ndera?

Pour mieux trouver des réponses à ces questions deux hypothèses ont été formulées :

1. Le niveau bas de connaissance des familles sur la nature et des effets de la malnutrition, les facteurs socio- économiques, démographiques et éducationnels sont  à la base de la malnutrition infantile dans le secteur de Ndera.

2. La prise en charge nutritionnelle, la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance,  la pratique de l'allaitement maternelle, le jardin potager, l'élevage du petit bétail et de la volaille et les vaccinations  aident à lutter contre la malnutrition dans le secteur de Ndera.

Pour vérifier ces hypothèses nous avons fait recours aux différentes techniques de recherches comme la technique documentaire, la technique de questionnaire, la technique d'entretien, technique d'échantillonnage ; on a utilisé aussi les méthodes comme  la méthode descriptive, la méthode analytique et la méthode statistique.

Notre étude a été menée dans le secteur de Ndera où une enquête a été effectuée sur cent sujets.

Ce travail comprend trois chapitres : Le premier chapitre porte sur le cadre conceptuel et théorique de notre recherche. Dans ce chapitre, certains concepts ont été définis comme la nutrition, la malnutrition, la kwashiorkor, le marasme et sécurité alimentaire. Le premier chapitre comprend aussi la description du milieu d'étude

Le deuxième chapitre porte sur l'analyse de la prise de conscience des familles sur la nature et des effets de la malnutrition et des facteurs de la malnutrition des enfants de moins de 5 ans dans le secteur de Ndera. Nous avons analysé les facteurs socio-économiques, les facteurs démographiques et les facteurs éducationnels où nous avons constaté que le revenu des familles enquêtés est trop faible ; cela a un impact négatif sur l'alimentation des ménages surtout des enfants de moins de 5 ans. Pour les facteurs démographiques 19,2% pratiquent seulement le P.F. tandis que 80,7% ne pratiquent pas le PF. Les causes de la non pratique de P.F. sont la tradition (42,3%), l'ignorance (34,6%), la religion (23,0%). Pour les facteurs éducationnels, 73,0% ne connaissent pas les trois groupes d'aliments et 26,9% connaissent les trois groupes d'aliments.

Le troisième chapitre a porté sur les stratégies utilisées pour lutter contre la malnutrition au sein de la communauté du secteur de Ndera. Dans ce chapitre, nous avons remarqué que 48,0% n'allaitent pas leurs enfants jusqu'à l'âge de deux ans. 37% de nos répondants ne font aucun élevage pouvant les aider à lutter contre la malnutrition.

2. SUGGESTIONS

Compte tenu des résultats de notre enquête, il est important de formuler les propositions à l'endroit des parents mais spécialement à l'endroit des parents ayant des enfants malnutris, à l'endroit des autorités du secteur de Ndera et du centre de santé de Ndera ainsi qu'au gouvernement rwandais.

2.1. Aux parents ayant des enfants malnutris

· Aller dans des coopératives en vue d'obtenir un revenu satisfaisant pour combattre la mauvaise alimentation qui est la cause de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans.

· Suivre le programme de la planification familiale pour lutter contre un grand nombre des enfants qui est aussi source la de la malnutrition.

· Avoir un jardin potager et l'élevage de petit bétail dans chaque ménage.

2.2. Aux autorités du centre de santé de Ndera

· Multiplier les visites à domicile dans des familles ayant des enfants de moins de cinq ans pour encourager les parents à respecter la politique nationale en matière nutritionnelle.

· Renforcer les programmes d'éducation nutritionnelle et sanitaire pour toute la population surtout les mamans ayant des enfants malnourris.

· Renforcer le programme de prise en charge des enfants mal nourris en assurant leur supplémentation alimentaire.

· Sensibiliser la population surtout les mères sur l'importance de l'allaitement maternel.

2.3. Aux autorités du secteur de Ndera

· Sensibiliser la population surtout les pauvres sur la création des petits projets générateurs de revenus et les faciliter d'avoir l'accès aux crédits pour leur permettre de résoudre leurs problèmes alimentaires en rapport avec la malnutrition

· Mobiliser la population en matière des droits de l'enfant et de la mère.

· Renforcer le système des jardins potagers et l'élevage de petit bétail

2.4. Au MINISANTE

· Instaurer le programme de nutrition à base communautaire dans le secteur de Ndera

· L'alphabétisation des jeunes femmes et l'accès aux médias.

· Renforcer la sensibilisation sur l'hygiène et sur la planification familiale.

· Continuer à mettre l'accent sur la vaccination des jeunes enfants et la prévention de la malnutrition.

· Instaurer le programme « Initiative des Hôpitaux Amis des Bébés » (IHAP) pour la promotion de l'allaitement maternel et l'alimentation optimale du jeune enfant dans les formations sanitaires et les communautés.

· 3. PERSPECTIVES DES FUTURS CHERCHEURS

Par la présente recherche, nous ne prétendons pas avoir épuisé tout ce qui touche les aspects ayant trait aux facteurs de la malnutrition et ses causes fondamentales. Nous proposons les autres recherches complémentaires dans le même domaine sur les thèmes suivants :

§ La relation entre la malnutrition et le VIH/SIDA.

§ L'évaluation qualitative des activités nutritionnelles dans les formations sanitaires

§ L'analyse de l'impact de PNBC sur la malnutrition

BIBLIOGRAPHIE

1. LES OUVRAGES GENERAUX

1. AGBESSI et all. : Manuel de nutrition Afrique, édition Kathala,

                            Paris, 1987

2. AKTOUF, O. : Méthodologies des sciences sociales et approches

                       qualitatives des organisations, Québec, 1992

2. ARZEL, B. : Malnutrition et inégalités sociales, Paris, 1998

3. BOURDIEU, P. et CHAMBORDON, J. : La méthode et les techniques en                                                                sciences sociales, Mouton, Paris, 1999

4. DE SINGLY, F. : L'enquête et ses méthodes, Nathan, Paris, 1992

5. DOS-SANTOS, H. et DAMON, M. : Manuel de nutrition africaine,

                                                        Kathala, Paris, 1999

6. GAUTHIER : Recherche sociale de la problématique à la collecte

                      des données, Québec, 1984

7. GRAWITZ, M., Source de lexique des sciences sociales, 8ème

                 Édition, Dalloz, Paris, 2004

8. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales ,7ème édition,

                        Dalloz, Paris ,1976

9. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris

                        ,1986

10. GRAWITZ, M. : Lexique des sciences sociales, 7édition, Dalloz,

                         Paris, 2000

11. GRAWITZ, M. : Méthodologies des sciences sociales, Dalloz, Paris,

                          2001

12. HODDINOTT, J et all.: Materal and child undernutrition:conséquences                                     adult health, IFPRI, Washington, United States, 2008

13. JAVEAU, C., L'enquête par questionnaire, manuel du patricien ,3e                       éd., Marabout, Bruxelles ,1998

14. MICHEAL C.L : La malnutrition dans les pays en développement,                          Rome, 1996

15. SCHIMSHAW, A. : La malnutrition chronique, Genève, 2007

16. VAN DER STEEN DANIEL : La malnutrition dans les pays en                                        développement, Mouton, Paris, 2005

2. DICTIONNAIRES

1. BERNARD, G.: Dictionnaire médical pour les régions tropicales,                          1999

2. Le Petit Lousse illustré 2001

3. Universel de poche illustré 1997

3. REVUES

1. FAO, OMS : Sommet mondial de l'alimentation, Rome, 1996

2. FAO : Evaluation et analyse de l'état nutritionnel, Rome, 2007

3. INSR : Recensement général de la population, Kigali, 2003

4. KEFFING, DABO et all. : Analyse des causes de la malnutrition dans                                                    les pays du Sahel, Bamako, 2008

5. LEVINSON, F.et BASSETT, L. : Etat nutritionnel, l'enfant en milieu tropi                                                              cal, CIE,  Paris, 2008

6. MINAGRI, PSTA : Strategic plan for Agricultural Transformation in                                               Rwanda, Kigali, 2010 

7. MINAGRI, FAO, PAM : Sécurité alimentaire au Rwanda, Kigali,                                     1996

8. MINAGRI, PSTA : Strategic plan for Agricultural Transformation in                                               Rwanda, Kigali, 2008

9. MINISANTE : Politique nationale de nutrition, Kigali, 2007

10. MSF : La malnutrition aiguë, Niger, 2007

11. OMS : The effects of malnutrition on child mortality in developing            countries, Genève, 2007

12. OMS : Stratégie régionale africaine sur la malnutrition, Genève, 2009

13. OMS : La malnutrition : mieux vaut prévenir que guérir, Genève,                         2010

14. UNICEF : Situation des enfants dans le monde, New York, 1998

15. UNICEF : Situation des enfants en Afrique, Genève, 2008

16. UNICEF : Le lait maternel, aliment des nourrissons, Genève, 2009

3. RAPPORTS

1. CSR : Rapport annuels, Ndera, 2007-2010

2. FAO : Rapport sur l'insécurité alimentaire dans le monde, Rome,                         2005

3. MINISANTE : Rapport du séminaire sur le système de surveillance                                      alimentaire et nutritionnelle au Rwanda, Kigali, 2010

4. MINISANTE : Enquête démographique et de santé, Kigali, 2010

5. OMS : Enquête Démographique et Santé au Rwanda, Kigali, 2005

6. INSR et PAM : Insécurité alimentaire et vulnérabilité, Kigali, 2006

4. MEMOIRES ET NOTES

1. MUKAMUGEMA, A. : Evaluation des facteurs socio-économiques                                   influençant la malnutrition chez les enfants de                                    6  à 59 mois, ULK, 2009

5. LES SITES INTERNET

1. ftp://ftp.fao.org/es/esa/policybriefs/pb-02-fr.pdf, consulté le  27/12/2011

2. http://www.unicef.org/french/sowc98/pdf/resume.pdf, consulté le  13/1/2012

3. http://www.basic.org/document/pdf/MCM-french.pdf, consulté le 13/1/2012

4. http://www.cilss.bf/nusapps/pdf/analysecausemalnutrition.pdfconsulté le  16/1/2012

5. http://dotrissimo.fr/page sante/vaccination, consulté le19/1/2012

6.     http://www.scidev.net/fr/features/les-d-fis-pos-s-par la malnutrition- faits-chiffres.html, consulté le 22/5/2012

7. http://www.who.int/features/ nutrition/fr/index.html, consulté  le 17/5/2012. 

8. http:// www.cslaval.qc.ca/prof_INet/anim/ac/pluie/pu-hypot.html,              consulté le 17/12/2011

9.    http://lewebpedagogique.com/unicef-education/les-  consequences-de-la-malnutrition(profs), consulté le 30/5/2012

10.    http://www.lemonde.fr/planete/article/2012 /02/16/450-la  malnutrition 1644462 3244.html, consulté le 25/5/2012

11.               http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/01/04/au-congo-la-  malnutrition-chronique-1625719_3212.html, consulté 26/5/2012

ANNEXES






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984