Les intérêts des grandes puissances et la souveraineté de la RDC( Télécharger le fichier original )par Ghislain NGURU MUYISA Université officielle de Ruwenzori - Licence 2011 |
II.5. LES CONSEQUENCES DE LA POURSUITE DES INTERETS DE GRANDES PUISSANCESCette partie du travail gravite effectivement au autour des conséquences de la poursuite des intérêts de grandes puissances. Ces conséquences sont notamment l'insécurité, la crise socio-politique et économique, la problématique de l'unité nationale et la crise de la démocratie en R.DC. II.5.1. L'insécuritéLa RDC est depuis longtemps déchirée par des crises politiques, suivies des guerres civiles avant, pendant et après son accession à l'indépendance. Elle fait face à une insécurité récurrente. La partie Est reste la plus fragile sur le plan sécuritaire. Le Nord comme le Sud-Kivu, regorge encore une multitude des groupes armés tant étrangers que nationaux. Ces derniers signalent leur existence dans ce coin du pays par des cas d'exactions, des tueries, et des massacres contre la paisible population. A cela, s'ajoutent les pillages et l'exploitation illégale des richesses naturelles du pays par ces hommes armés encore actifs dans la région74(*). En effet, il ne se passe un jour, sans qu'il ne soit fait état d'actes d'insécurité posés par des éléments incontrôlés, des milices ou encore des forces négatives opérant dans cette partie Est du pays. Juste après les armées régulières des Etats voisins de la RDC, le relai des actes de prédation est passé entre les mains des groupuscules difficilement identifiables. des nébuleuses qui permettent aux tireurs de ficelles de tirer , non seulement des dividentes financières à travers l'exploitation illicite des matières premières précieuses, mais aussi d'assurer le contrôle effectif de cette partie du territoire national. Dans cette perspective, les Etats voisins qui en sont les plus grands bénéficiaires, sont passés maitres dans l'entretien de ces groupes armées actifs autour des points d'exploitation des matières précieuses. Et, en lieu et place d'une guerre ouverte et classique entre armées, les acteurs ont changé de stratégies. Nonobstant cela, la conséquence reste la même, à savoir la partition de facto du pays. L'attache économique des provinces de l'ex-Kivu avec les pays voisins de l'Est, présage de ce qui sera la configuration du pays. Les puissants de la planète qui sont les adeptes de la dislocation de la RDC dans ses dimensions actuelles, voudraient pousser les populations de ces provinces à se sentir éloignées du reste du pays, voire abandonnées de la capitale. C'est ce que d'aucuns appellent la politique de l'usure. Celle-ci a été adoptée comme stratégie depuis 1996 et elle s'est déclinée en plusieurs étapes. il s'agit de la guerre classique, la lutte autour du contrôle de gisements miniers, la chasse aux forces négatives sans les neutraliser, etc.... la psychose de l'insécurité fait que des populations congolaises errent, exposées aux intempéries vouées de mourir de faim et de maladies. Cependant, le clou de cette orchestration, assortie d'un décor macabre, consistera à amener les congolais de l'Est à se laisser flatter par un Etat incapable de leur assurer la sécurité ou le vécu quotidien dans la quiétude. De là, une proposition du type appliquée au Sud Soudan passerait pour une panacée face à ce climat d'insécurité récurrente. Par ailleurs, la communauté internationale qui n'a pas su répondre jusque là de manière appropriée, se verra placée devant un fait accompli. Aussi, n'hésitera-t-elle pas d'apporter sa caution à une solution en apparence humainement et politiquement acceptable. Ce sera l'aboutissement d'un plan mijoté depuis longtemps. Partant d'assassinats au quotidien, des déplacements forcés des populations, des viols massifs, des enlèvements, des pillages, des trafics de tout genre, de la corruption, de l'impunité des forces armées et d'autres autorités, les congolais du Nord et du Sud Kivu n'en peuvent plus. C'est pourquoi, ils appellent de tous leurs voeux, à un changement rapide d'autorité au sommet de l'Etat congolais. Dans cette situation, les congolais du grand Kivu ont aujourd'hui le sentiment que la RDC n'est plus dirigée. La violence a atteint un niveau inadmissible75(*). Pour aller plus loin, au plus profond de la réalité, les conséquences sur le plan socio-politique et économique seront appréhendées. * 74 H. NGBANDA NZAMBO, crime organisé en Afrique centrale : révélation sur les réseaux Rwandais et occidentaux, éd. du bois, Paris, 2004, p. 7 * 75 NKUNZUMWAMI Emmanuel, la nouvelle dynamique en France, http : WWW, nouvelle -dynamique.org/article-1735220htm/ consulté, mercredi, 18/04/2012 à 14h : 50'. |
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