2.4. ORGANISATION DE LA COMMUNICATION PASTORALE
DANS
L'ARCHIDIOCESE DE KINSHASA
L'essentiel de la communication pastorale de
l'archidiocèse est assurée par le Centre Pastoral Lindonge qui a
à sa charge la coordination des activités et l'animation
pastorale.
Pour ce faire, le Centre Pastoral Lindonge renferme au total
dix-sept commissions qui lui permettre de prendre en charge les questions
générales de l'archidiocèse allant des problèmes
liés au développement durable passant par les droits humains
jusqu'aux questions purement rattachées à la propagation de
l'Evangile par les mass-médias.
Disons que cette volonté de recadrer les communications
publiques et la visibilité de l'action catholique au Congo est à
attribuer à la personnalité du Cardinal Malula qui a lancé
le 31 décembre 1980, son projet de créer un Centre Pastoral
Diocésain a été formulé pour la première
fois dans une allocution de l'ex-archevêque de Kinshasa, le Cardinal
Malula, à l'occasion des échanges de voeux de Nouvel An.
Ce projet s'inscrit dans le cadre de 'animation de tous les
agents de l'évangélisation et en vue de promouvoir une meilleure
coordination de toutes les activités pastorales pour l'ensemble de
l'archidiocèse, nous envisageons de créer un Centre Pastoral
Diocésain où toutes les Commissions diocésaines auront
leur bureau de travail et où l'on pourra trouver et consulter toute
documentation nécessaire et utile.
La carrure et l'attachement de ce prélat catholique aux
questions sociopolitique de la Nation ont été les leitmotivs qui
ont sous-tendu ce projet dans le but de consacrer la mission sociale de
l'Eglise vis-à-vis des questions vitales du pays au plan politique,
social, économique, etc. L'Eglise va, à partir de ce centre
pastoral, émettre ses principales prises des positions ; et tenir des
réunions et assises sur l'évangélisation et les questions
des communications sociales.
Mais l'usage récurrent du concept fourre-tout de
communication dans les textes publiés par l'Eglise, l'organisation des
sessions dites des communications sociales, la mise
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en place d'abord d'une radio catholique suivie de
l'installation d'une télévision catholique ; qui plus est,
l'érection au sein des Facultés Catholiques de Kinshasa, d'une
Faculté des communications sociales, etc. tout cela ne permet toujours
pas à l'Eglise de se tisser une « image stratégique »
qui assure sa visibilité au plan interne/ externe. Surtout de la
manière dont la présente étude conçoit la
communication des organisations religieuses. En clair, ce constat amer d'une
communication pastorale désarticulée, ne s'appuyant sur aucune
base stratégique réaliste du marketing religieux.
Car comme nous le soulignons toujours : « avoir des
moyens de masse et disposer d'un budget de communication allongé est une
bonne chose, mais faire une utilisation stratégique du marketing et de
son pendant la communication à moindre coût en est du
professionnalisme ».
Il est question dans cette perspective stratégique de
la communication de faire une association intelligible des moyens de marketing
en élaborant au préalable un plan stratégique de
communication censé servir des boussoles à l'église en
lieu et place d'actions au coup-à-coup. C'est la solution pour une
communication globale plus adaptée au champ religieux. Le terme
marketing religieux regroupe plusieurs nouvelles formes de marketing ;
notamment le street marketing, le buzz marketing, le
marketing viral.
Dans le cas précis de l'église catholique, cette
approche de communication est censée être non seulement
axée sur l'impérieuse nécessité de publier des
informations sur ce qu'on fait, mais intégrer des actions d'appui
à l'image de marque : les salaires payés aux agents, les couleurs
signifiantes qui servent l'identité visuelle de l'institution, l'accueil
des chrétiens dans les différents centres pastoraux, la gestion
efficace et efficiente des ressources et logistique, la communication pastorale
(le discours homilétiques), etc. Car l'image d'une institution influe
sur les attitudes et comportements du grand public. Et celle-ci
s'élabore de l'intérieur comme de l'extérieur.
Tout ce qui est susmentionné atteste la place
prépondérante du marketing religieux dans la phase de
maturité que traverse l'église de Kinshasa qui fait face à
deux situations, à savoir : d'une part, il y a la rude et agressive
concurrence que lui impose les nouveaux mouvements religieux
néo-pentecôtistes menées pour le cas de la RD. Congo
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par des églises dites de « réveil »
qui s'usent volontiers de l'entrepreneurship religieux anglo-saxon.
Et de l'autre côté, on note des
incohérences internes sur la production d'un discours religieux capable
de drainer, de conserver et de répondre aux attentes des fidèles
d'un nouveau insigne religieux. Il ne faudrait pas également minimiser
des contestations internes, des remises en question. C'est pratiquement la
tâche que se donne notre troisième chapitre qui consiste à
relever les indices et indicateurs du marketing religieux dans le discours
d'intronisation prononcé par l'archevêque de Kinshasa.
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