Conclusion partielle
Nous venons d'aborder dans ce chapitre finissant les approches
conceptuelles et théoriques en rapport avec notre étude sur
« le discours comme enjeux du marketing
45
religieux ». Ce segment du travail nous a permis donc
d'opérationnaliser les concepts de base dont : la communication
pastorale, le discours-enjeu et le marketing religieux.
Ensuite en second lieu, nous avons étalé les
approches théoriques qui ont sous-tendues cette recherche : la
théorie des marques de subjectivité développée par
Catherine Kerbrat-Orecchioni ; la théorie du K.-O. verbal et de la
Communication conflictuelle d'Uli Windisch et la théorie de lutte contre
les concurrents. Il nous paraît impérieux de circonscrire le cadre
spatio-temporel de notre étude qui est l'archevêché de
Kinshasa.
46
CHAPITRE DEUXIÈME : PRÉSENTATION DE
L'ARCHIDIOCÈSE DE KINSHASA
2.1. INTRODUCTION
Au niveau de ce chapitre, notre préoccupation sera
centrée sur la description de l'archevêché de Kinshasa : de
son organisation, son fonctionnement et de son historique. Nous accorderons
notre attention particulière sur l'articulation des communications et
des moyens des communications.
En effet, l'Archidiocèse de Kinshasa est un
diocèse et un archidiocèse de la République
démocratique du Congo. C'est le plus important archidiocèse du
pays. Il compte plus de 7,5 millions d'habitants, dont environ une
moitié de catholiques, 125 paroisses, 991 prêtres et 2 818
religieux. L'archidiocèse inclut 8 diocèses. Kinshasa est
également le siège de la province religieuse du Congo.
L'archidiocèse trouve son origine dans la mission religieuse ouverte sur
le site en 1886. Il devient le Vicariat Général de
Léopoldville en 1888, puis l'Archidiocèse de Léopoldville
en 1959, renommé Archidiocèse de Kinshasa en 1966.
Cependant, la province religieuse du Congo comprend les
archidiocèses suivants :
1. Archidiocèse de Kinshasa (Léopoldville)
2. Archidiocèse de Bukavu
3. Archidiocèse de Kananga (Luluabourg)
4. Archidiocèse de Kisangani (Stanleyville)
5. Archidiocèse de Lubumbashi (Élisabethville)
6. Archidiocèse de Mbandaka-Bikoro (Coquilhatville)
2. 2. HISTORIQUE
Vicariat Apostolique du Congo Belge le 11 mai 1888, englobant
la République Démocratique du Congo actuelle, à
l'exception de la partie située à l'Est du Lualaba (haut fleuve
Congo), déjà confiée aux Pères Blancs en 1886.
Divisé successivement :
47
le 8 avril 1892 (Mission indépendante du Kwango), le 21
septembre 1897 (Mission des Stanley Falls), le 12 mai 1898, (Préfecture
Apostolique de l'Uélé), le 26 février 1899 (Mission de
Matadi), le 26 juillet 1901 (Mission indépendante du Kasaï), 1905
(Mission de la Lopori-Maringa - Basankusu), 1907 (Mission de Kindu-Kongolo), le
26 janvier 1910 (Mission de l'Ubangi), le 5 août 1910 (Préfecture
Apostolique du Katanga).
Le 3 avril 1919, le Vicariat Apostolique du Congo Belge est
scindé en Vicariat Apostolique de Nouvelle-Anvers et Vicariat
Apostolique de Léopoldville, dont seront encore détachés
:
le 26 février 1934 (Vicariat Apostolique de Boma) ; le 22
juin 1951 (Préfecture Apostolique de Kole) ; le 29 juin 1953 (Vicariat
Apostolique d'Inongo).
Le Vicariat Apostolique de Léopoldville fut
érigé en Archidiocèse le 10 novembre 1959 et pris le nom
de Kinshasa le 30 mai 1966.
Il y eut d'abord la construction de l'Eglise St Léopold
en 1902, suivie de la cérémonie de la pose de la première
pierre de la nouvelle église Ste Anne qui deviendra la Cathédrale
à la date du 15 juin 1913.
Le 2 octobre 1932 a eu lieu la pose et la
bénédiction de l'église St Pierre situé le long de
l'avenue Kasa-Vubu. En 1938, Mgr Six crée la paroisse St François
de Sales destinée aux chrétiens de la Commune de Kintambo.
Pendant la guerre, il fait réserver deux terrains aux
extrémités de la cité de Kinshasa; cela qu'après la
guerre 40-45 seront construites les paroisses St Paul dans la Commune de
Barumbu et Notre-Dame du Congo en bordure de la Commune de Lingwala. Un
troisième terrain est acquis ultérieurement dans la Commune
actuelle de Kasa-Vubu où sera érigée la paroisse du
Christ-Roi. Le 20
48
juillet 1947, Mgr Six bénie la première pierre
de l'église Notre-Dame du Congo, qui devient plus tard la
Cathédrale de l'Archidiocèse de Kinshasa.
En 1953, à l'arrivée de Mgr F. Scalais, «
le Vicariat Apostolique de Kinshasa compte une population d'environ 280.000
habitants dont 97.000 ont reçu le sacrement de baptême. Pour
être exact, il faut encore ajouter une population de quelques milliers
d'âmes, qui habite dans les villages situés en bordure du Chenal,
entre la Capitale et Kwamouth, et ceux situés sur la rive gauche du
Kasaï ».
En ce moment, la ville est divisée en sept paroisses :
Ste Anne, St Léopold, St Pierre, St François de Sales, St Paul,
Notre-Dame du Congo et Christ-Roi.
A partir du juillet 1960, l'afflux des populations de
l'intérieur vers la Capitale, qui avait commencé quelques mois
auparavant devient considérable ; forte de quelques 400.000 habitants au
moment de l'indépendance, la population de Kinshasa atteint 1964 environ
1.000.000 d'habitants. On peut estimer le nombre des catholiques à
environ 500.000.
Pendant l'arrivée de ces nouvelles ouailles,
l'Archevêché a entrepris un important effort pour ouvrir des lieux
de cultes supplémentaires dans les quartiers qui surgissent à la
périphérie de l'ancienne agglomération, sur les terrains
avoisinant la ville. Depuis le mois de juillet 1960 jusqu'en 1964 dix sept
nouvelles églises sont construites à Kinshasa, toutes en
matériaux définitifs, quoique de facture simple.
Pour desservir ce million d'hommes, la ville dispose de 31
paroisses et de 6 chapelles de secours, le tout groupé en cinq
doyennés. Rappelons qu'il avait 7 paroisses en 1953 et 20 paroisses en
1960 ; ces chiffres donnent une idée de ce qui a été
réalisé57.
Aussi, la Cathédrale qui en avait été
fixée à Sainte Anne en 1959 fut transférée à
Notre-Dame du Congo par Décret du 11 décembre 1971.
57 DE SCHAETZEN, A., Evangélisation
à Kinshasa (1893-1964), dans L'Eglise catholique au Zaïre. Un
siècle de croissance (1880-1980), Kinshasa, édition du
Secrétariat Général de l'Episcopat, 1981, p. 203-230.
49
Des noms des Responsables (Vicaires apostoliques,
archevêques et évêques auxiliaires) qui se sont
succédé à la tête de l'archidiocèse de
Kinshasa depuis ses débuts, on peut citer les personnalités dont
les noms suivent.
A. Vicaires Apostoliques :
1. Camille VAN RONSLÉ (1896-1916)
2. Natalis (Noël) DE CLEENE C.I.C.M. (1916-1933)
3. Louis DE CLERCQ (Administrateur Apostolique) (1932-1934)
4. Georges SIX C.I.C.M. (1933-1952)
5. Félix SCALAIS C.I.C.M. (1953-1964)
B. Archevêques :
1. Félix SCALAIS C.I.C.M. (1959-1964)
2. Cardinal Joseph MALULA (1964-1989)
3. Cardinal Frédéric ETSOU NZABI BAMUNGWABI
C.I.C.M (1990-2007)
4. Laurent MONSENGWO PASINYA (2008-
C. Profil de quelques Vicaires Apostoliques et
Archevêques :
a- Camille Van Ronslé
Né à Lovendegem, le 18 Septembre 1862 et mort
à Rome, le 15 Novembre 1938. Il a fait ses études de philosophie
à Saint Nicolas et de théologie à Gand, en Belgique.
Ordonné prêtre : le 18 Décembre 1886.
Il fut élève du Séminaire Africain de
Louvain puis passa à la Congrégation des Pères de Scheut.
Profès : 29 Juin 1885 ; arriva au Congo en 1893. Nommé
Évêque de Tymbrium et Vicaire Apostolique du Congo : 5 Juin 1896.
Ordonné Évêque à Bruxelles : 2 Février 1897.
Retour au Congo. Démission en 1925 et fut remplacé par son
auxiliaire, Mgr Natalis De Cleene.
b- 50
Natalis De Cleene
Né en Belgique à Nieuwkerken, le 15
Février 1870 et mort en 1933. Il fut vicaire Apostolique de Kinshasa de
1924 de 1933.
c- Félix Scalais,
Né le 6 décembre 1904 à Burdinne
(Belgique) et décédé le 17 août 1967 était un
prêtre missionnaire scheutiste, dernier archevêque belge de
Léopoldville (plus tard appelée Kinshasa). Il démissionna
en 1964.
Missionnaire scheutiste Félix Scalais est
ordonné prêtre le 17 août 1930. Le 29 juin 1953 il est
nommé Vicaire apostolique de Léopoldville, alors la capitale du
Congo belge. Lorsque la structure hiérarchique est érigée
au Congo, Scalais devient le premier archevêque de Léopoldville,
le 10 novembre 1959. Il vit la difficile transition du pouvoir colonial belge
à l'indépendance de la république du Congo (30 juin
1960).
Quatre ans après l'indépendance, Scalais estime
que les temps sont murs pour passer la main à un évêque
congolais. Il démissionne le 7 juillet 1964, alors qu'il n'a que 60 ans.
Joseph-Albert Malula, plus tard Cardinal, le remplace sur le siège de
Léopoldville.
d- Cardinal Joseph-Albert Malula
Ce pasteur a vu le jour, un certain 17 décembre 1917
à Léopoldville, aujourd'hui Kinshasa, dans une famille d'un
couple des chrétiens : Papa Remacle Ngalula et Maman Marie Josée
Bolumbu.
Comme les enfants éveillés de son époque,
il a fait ses études primaires à l'école catholique de
Léopoldville et entre en 1931 au Petit séminaire de Mbata-Kiela
au Mayumbe où il achève ce cycle de formation religieuse en 1936.
L'année suivante, c'est au Grand séminaire de Kabwe au Kasaï
qu'on va retrouver le jeune Malula obnubilé par la
passion de devenir un prêtre. Son rêve s'est
réalisé le 9 juin 1946, au stade reine Astrid (actuellement stade
Cardinal Malula), lors de la cérémonie grandiose de son
ordination en tant que prêtre. Ordonné prêtre, il est
successivement Professeur au Petit Séminaire de Bokoro au Mai-Ndombe,
51
Vicaire, puis Curé à la Paroisse Saint Pierre et
à celle de Christ-Roi. 13 ans plus tard, c'est une promotion fulgurante
qui commence avec son sacre en qualité d'évêque Auxiliaire
le 22 septembre 1959 et Archevêque de Kinshasa en 1964. Rome qui suivait
ses activités pastorales et tenait à responsabiliser les pasteurs
pour mieux conduire les millions des brebis, l'élèvera en 1969 au
rang de cardinal.
Dès le début de son ministère, il a
commencé à réfléchir sur les problèmes du
pays, réflexion qui a abouti par après à la
rédaction du Manifeste de la Conscience Africaine en 1956.
On retiendra de lui, et dans sa foi en Dieu, un grand coeur et
un sens élevé de générosité envers ses
semblables : handicapés, personnes âgées, malades,
prisonniers, tous ces laissés pour compte, abandonner par la
société. Ce faisant, il a construit un monument non de briques,
mais d'amour pour les handicapés avec l'oeuvre diocésaine de
Villages Bondeko. Cet esprit de partage l'a rendu accessible à toutes
les couches de notre population. Grâce à ses talents particuliers,
le Cardinal Joseph-Albert Malula s'est
intéressé également à
l'éducation et à la santé. Rappelons-le, sa mort
était intervenue le 14 juin 1989 aux Cliniques universitaires St
Raphaël de Louvain en Belgique.
e- Cardinal Frédéric ETSOU NZABI
BAMUNGWABI
Son Éminence le Cardinal ETSOU NZABI Bamungwabi
Frédéric, C.I.C.M. Il est né le 3 décembre 1930
à Mazalanga dans la Province de l'Équateur et meurt à
Bruxelles, le 6 Janvier 2006. Il a été ordonné
Prêtre le 13 juillet 1958. Archevêque Coadjuteur avec droit de
succession le 9 août 1976. Il est sacré Évêque
à Mbandaka, le 7 novembre 1976 par la Cardinal MALULA. Il sera
transféré à Kinshasa, le 14 août 1990, et
intronisé le 18 novembre 1990. C'est le 28 juin 1991 qu'il a
été créé Cardinal par Sa Sainteté le Pape
Jean-Paul II à Rome.
f- Monseigneur Laurent Monsengwo
Pasinya
Né le 7 octobre 1939 à Mongobele (Diocèse
d'Inongo) dans le Bandundu. Ordonné Prêtre le 21 décembre
1963 ; nommé Evêque Titulaire de " l'Acque Nuove di Proconsolare"
le 13
52
février 1980. Ordonné Evêque le 4 mai 1980
à Kinshasa, des mains de sa Sainteté le Pape Jean-Paul II.
Evêque auxiliaire d'Inongo en 1980 ; Evêque auxiliaire de Kisangani
(19811988). Nommé Archevêque de Kisangani le 1er septembre 1988,
intronisé le 20 septembre 1988. Président de la Conférence
Episcopale du Zaïre de 1984-1992, et élu pour la deuxième
fois, Président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo,
le 28 juin 2004, fonction qu'il occupe jusqu'à ce jour.
Mgr Monsengwo a derrière lui une brillante
carrière académique et professorale qui lui vaut aujourd'hui
l'appartenance à plusieurs sociétés savantes d'Afrique et
du monde. En 1971, il est reçu docteur ès Sciences bibliques
à l'Institut Biblique Pontifical de Rome, après avoir
passé à l'Institut Biblique de Jérusalem et l'Ulpan Etzion
(Jérusalem). Il est le premier Africain Docteur en
Exégèse.
Il ressort de cette présentation de Vicaires
Apostoliques et Archevêques qui se sont succédé à la
tête de l'Archevêché de Kinshasa que la plupart d'entre eux,
à l'exception de Monseigneur Laurent Monsengwo Pasinya et Joseph Albert
Malula, sont issus de la Congrégation des Pères Scheuts
(actuellement Congrégation du Coeur Immaculé de Marie,
C.I.C.M.).
En fait, les Scheutistes (C.I.C.M.) furent la première
Congrégation Belge a foulé le sol de
l'État Indépendant du Congo58 (E.I.C)
et le Père Camille Van Ronslé de la seconde de la seconde
caravane missionnaire sera le premier Vicaire Apostolique du Vicariat du faite
dans un esprit Congo nouvellement créé59.
58 État Indépendant du Congo,
E.I.C (1885-1908) : En 1876, en fondant l'Association internationale africaine,
le roi stimule la politique d'exploration de l'Afrique et donne écho
à une conviction clef : le refus de la traite des noirs. L'association
charge Henry Morton Stanley d'explorer le Congo, que Léopold colonise
à titre personnel. En février 1885, le congrès de Berlin
reconnaît officiellement sa souveraineté sur « l'État
indépendant du Congo » (actuelle République
démocratique du Congo), qu'il lègue à son pays. À
sa mort, le 17 décembre 1909, son neveu lui succède sous le nom
d'Albert Ier
(Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008
Microsoft Corporation. Tous droits réservés).
59 KAVENADIAMBUKO, Ngemba Ntima, La
méthode d'Évangélisation des Rédemptoristes Belges
au Bas-Congo (1899-1919). Étude historico-analytique, Roma,
Editrice Pontificia Universita Gregoriana, 1999, p. 55.
53
Selon Bontinck, l'implantation de l'Église au Congo
n'était pas une colonie au sens strict. Elle s'est faite par un
personnel missionnaire exclusivement belge. Cette évangélisation
s'est faite dans un esprit anti-protestant et antiesclavagiste60.
Il faut en outre savoir que le Vicariat Apostolique du Congo
ainsi créé, englobait tout le territoire de l'E.I.C à
l'exception du Vicariat Apostolique du Haut-Congo crée
déjà par la décision pontificale du 30 décembre
1886 et confié aux Pères Blancs du Cardinal
Lavigerie61.
Le bref pontifical d'érection et qui garantissait la
juridiction de Scheut sur ce territoire est un document promulgué en
bonne et due forme par le Pape62.
D. Evêques Auxiliaires
:
5. Eugène MOKE Motsuri : 1970-1991
6. Administrateur diocésain : 1989-1990
7. Tharcisse TSHIBANGU : 1970-1993
8. Evêque de Mbuji-Mayi : 1993-
9. Daniel NLANDU MAYI : 2000-
10. Administrateur Apostolique : 2007-
11. Edouard KISONGA : 2000-
12. Dominique BULAMATARI : 2000-
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