2. ÉTAT DE LA LITTÉRATURE
Certains aspects de notre recherche ont fait l'objet des
maintes études menées aussi bien par des chercheurs catholiques
que ceux d'autres obédiences.
A ce titre, nous nous rapportons à l'étude
menée par Elite Ipondo2 qui a
présenté un rigoureux inventaire de l'état de
littérature subdivisé en trois thèmes majeurs :
- La doctrine sociale et l'engagement politique de
l'Église ;
- Les prises des positions politiques des évêques
congolais ; - Les théories du langage et l'analyse du discours
politique.
En conclusion à cette revue de la littérature
inventoriée par l'auteur précité, il ressort que les
tentatives des prises de positions de l'épiscopat congolais demeurent le
thème carrefour de la plupart des études de cette sphère.
Nous entendons dépasser cet aspect « habituel » des prises de
positions axées sur la dénonciation du mal pour nous focaliser
sur l'analyse du discours de l'Archevêque de Kinshasa comme
démarche purement marketing qui s'inscrivant dans le champ religieux.
Mettant en exergue la dyade Église-démocratie,
Elite Ipondo se sert de l'approche sémio-pragmatique en vue
d'étudier à fond sa problématique de recherche,
ramenée en une triple question : Quelle (s) idéologie (s) les
évêques congolais véhiculent-ils dans leurs messages et
déclarations ? Comment fonctionne (nt) cette (ces) idéologie (s)
à travers la surface textuelle ? Le discours politique de
l'épiscopat tel que présenté contribue-t-il à la
promotion de la démocratie en RD. Congo ?
En guise d'hypothèse, Elite Ipondo propose la
réponse suivante : « dans un contexte de crise, toute organisation
sociale de grande dimension, à l'exemple de
2 ELITE, I. E., Église et
démocratie : Analyse du discours politique de l'épiscopat
catholique du Congo : approche sémio-pragmatique, Kinshasa,
thèse de doctorat, IFASIC, 2006.
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l'épiscopat catholique de la RD. Congo,
développe des positions idéologiques ambiguës qui
contrarient la réalisation de l'objet de quête, en l'occurrence la
démocratie »3.
La démarche pragmatique a permis à Elite de
parvenir à la conclusion selon laquelle « les évêques
interviennent sur la scène politique avec des arguments du monde
religieux ; l'épiscopat condamne le principe de conflictualité et
de polémique qui constitue une substance de la pratique politique, car
toute compétition suppose la divergence des méthodes, des
objectifs et des valeurs »4.
Cette vision démocratique de l'épiscopat
catholique congolais se caractérise par sa partialité et par son
exclusivité, c'est-à-dire, qu'elle est porteuse d'exclusion. A
vrai dire, l'action discursive envisagée par l'épiscopat
congolais est inappropriée car les paroles ne pourront apporter des
réponses directes à la souffrance du peuple.
Elite Ipondo souligne, en définitive, que non seulement
les évêques ne veulent pas aborder de fond les problèmes
politiques, mais encore ils se refugient derrière l'Être
suprême pour faire part de leur engagement politique, en tant que groupe
structuré de la société civile.
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