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L'avenir du réseau Al- Qaà¯da après la mort de Ben Laden

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par Fidèle ETOYI
Université de Lubumbashi RDC - Licence en relations internationales 2012
  

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§2. La projection militaire post Ben Laden au moyen orient

La mort d'Oussama Ben Laden le 1er mai vient renforcer au Congrès les partisans d'une réduction de l'engagement et des dépenses américaines en Afghanistan. A la Maison-Blanche aussi, la disparition du chef terroriste conforte ceux qui prônent un retrait rapide d'une partie des forces américaines. Plusieurs membres du gouvernement ont toujours préféré une approche s'appuyant davantage sur l'élimination ciblée de chefs insurgés, plutôt que la stratégie de lutte anti-insurrectionnelle, gourmande en effectifs, que le président Barack Obama avait fini par approuver. Dans les débats qui s'annoncent, la fin du numéro un d'Al-Qaïda sera sans doute citée comme preuve que le contre-terrorisme est une tactique plus efficace et plus rentable pour la prochaine phase d'une guerre qui dure depuis près de dix ans.125(*)

Déjà, avant la mort de Ben Laden, certains affirmaient - compte tenu du lourd endettement du pays, de la perspective de la présidentielle de 2012 et des développements sur le terrain -  que les projets américains de reconstruction de l'Afghanistan allaient bien au-delà d'une mission consistant à garantir la sécurité des Etats-Unis. Les dépenses actuelles, de l'ordre de 10 milliards de dollars par mois, sont «fondamentalement intenables» et il est urgent que le gouvernement définisse clairement quels sont ses objectifs, et son plan pour sortir de l'Afghanistan, a déclaré le sénateur démocrate du Massachusetts John Kerry. Un haut responsable américain impliqué dans la politique afghane des Etats-Unis soutient cependant qu'il «n'est pas question de revenir» sur la stratégie qui a amené le déploiement de 30 000 soldats et des centaines de diplomates supplémentaires dans la zone de guerre depuis le début de l'an dernier. «Nous nous sommes engagés dans une voie clairement définie par le président,» a-t-il dit. Mais il a reconnu que la mort de Ben Laden «pourrait avoir un impact significatif sur la mise en place d'objectifs et le rythme» du retrait des troupes américaines, qui devrait commencer en juillet et se terminer à la fin de 2014.

Des membres de l'équipe gouvernementale soulignent sous couvert d'anonymat qu'Obama et ses conseillers à la sécurité nationale n'ont pas encore abordé la question du retrait, pas plus que les militaires n'ont formulé de suggestions. Mardi 10 mai, lors d'une audition devant la Commission du Sénat sur les Affaires étrangères qu'il préside, John Kerry a précisé qu'il ne défendait pas un «retrait unilatéral et précipité» des forces américaines. Mais «je pense que nous devrions nous efforcer de réduire au maximum notre présence», a-t-il indiqué.126(*)

John Kerry est un ami de longue date et un ancien collègue au Sénat du vice-président Joe Biden, chef de file de la faction qui, au sein du gouvernement, estime que le contre-terrorisme est une tactique plus fiable et moins coûteuse contre Al-Qaida. Les interventions du sénateur du Massachusetts sont souvent un bon indicateur des réflexions en cours à la Maison-Blanche. La secrétaire d'Etat Hillary Rodham Clinton et le secrétaire à la Défense Robert M. Gates dont les ministères sont chargés de mener la stratégie anti-insurrectionnelle -- étaient cependant tous les deux en faveur de la décision annoncée en décembre 2009 par Obama d'envoyer de troupes supplémentaires en Afghanistan.

A la Maison-Blanche, un haut responsable signale que rien ne dit que le décès de Ben Laden creusera un fossé entre les talibans et Al-Qaida. «Mais sa mort rend ce scénario plus probable, ce qui pourrait faciliter les efforts de réconciliation entre les talibans et le gouvernement afghan.» 127(*)L'impatience n'en est pas moins grandissante dans les rangs des parlementaires. Dans les dix jours qui se sont écoulés depuis la mort de Ben Laden, de nombreux législateurs ont demandé une accélération du retrait d'Afghanistan, en commençant par les troupes qu'Obama a prévu de rapatrier cet été, sans en spécifier le nombre. Tant à la Maison-Blanche qu'au Capitole, on considère presque unanimement que  des succès militaires substantiels ont été remportés cette année contre les talibans. Mais les autres facettes de la stratégie comme l'amélioration de la situation économique et politique  font l'objet d'évaluations moins positives.

Beaucoup remettent en question la faisabilité de plans qui prévoient le recrutement et la formation de près de 400 000 Afghans dans les forces de sécurité, chargées de remplacer les unités étrangères après leur départ. On estime que l'entretien des forces afghanes coûte chaque année jusqu'à 10 milliards de dollars, alors que les revenus fiscaux perçus par Kaboul se limitent à environ 2 milliards. «Donc, qui va payer la facture si l'on ne veut pas que ces soldats et ces policiers soient les moteurs de la prochaine insurrection ?», demande John Kerry. Obama attend les recommandations du général David Petraeus, commandant en chef des forces de la coalition, au sujet d'un retrait en juillet. De source militaire, on affirme : «Du point de vue de l'armée, il n'est pas question de relancer le débat sur la stratégie. On nous a confié une mission. Pour nous, c'est une stratégie qui fonctionne et qui est délimitée dans le temps.»

La hiérarchie militaire américaine en Afghanistan appelle au maintien d'opérations agressives contre les talibans, et à un retrait plus modeste à court terme. «La menace d'Al-Qaida est maintenant amoindrie. Or, c'était le principal argument du gouvernement en faveur de la présence en Afghanistan, constate un diplomate occidental en poste à Kaboul. Ce qui ne peut que pencher en faveur de l'idée qu'il est temps d'entamer le retrait.128(*)»

Par ailleurs, soulignons qu'après l'opération menée par les commandos américains qui a conduit à trépas le coryphée d'Al-Qaïda, les relations américano pakistanaises semblent se détériorer.

* 125 « La fin de la projection militaire », in http://www.la-croix.com/, consulté le 12/4/2012

* 126 « La fin de la projection militaire », in http://www.la-croix.com/ , consulté le 12/4/2012

* 127 « La fin de la projection militaire », in art.cit, consulté le 12/4/2012

* 128 « La fin de la projection militaire », art.cit, consulté le 12/4/2012

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci