Chapitre trois : TRAITEMENT DES DONNNEES ET
ANALYSES DE RESULTAT
Section1 : TRAITEMENT DES DONNEES
Nous rappelons que pour traiter les données
utilisées dans ce travail, nous avons utilisé le logiciel EVIEWS
5. Cet outil d'économétrie qui constitue sans doute un
véritable support à l'analyse économique de ce
genre, nous a permis à bien comprendre l'impact de la variation des
dépenses publiques en capital issue de la politique budgétaire et
celui du taux de change résultant de la politique monétaire sur
l'augmentation spectaculaire du niveau de chômage en République
Démocratique du Congo.
L'utilisation de cet outil nous a amené à la
démonstration dans cette étude sous sa double dimension
sectorielle, à savoir :
· Instrument de test des théories
économiques ou certaines assertions de celle-ci ;
· Instrument d'évaluation des paramètres en
jeux dans les relations économiques.
A dire vrai, cette analyse économétrique est
concentrée sur les grandeurs de diagnostic statistique, de diagnostic
économétrique et de diagnostic économique suivantes :
la signification des paramètres, le test de normalité des
résidus, le test statistique de Student et le coefficient de
détermination R2
Section 2 : ANALYSE ET INTERPRETATION
3.2.1. Le volet budgétaire
.
v Le modèle
Robinson (Monaco, 1966) comme modèle, est une
abstraction simplifiée et idéalisée dont l'objectif est de
représenter approximativement le comportement d'un système.
S'agissant du modèle économique Ancot J.P et Paelink J.H.P (P.8.
1990) spécifie qu'un modèle économique est un moyen de
représentions de l'activité économique.
Mais une adaptation plus explicite de la définition du
concept du modèle à la science économique nous
amène à adopter la définition de Barbancho, A.G (p.38.
1962) pour qui un modèle économique est l'expression
mathématique d'une théorie économique.
Au cours du traitement de nos données, nous avons
spécifié séparément nos modèles selon qu'il
s'agit de la politique budgétaire ou de la politique.
En étudiant l'implication de la politique
budgétaire dans la lutte contre le niveau de chômage, nous avons
formulé notre modèle comme suit :
LTCHM = 4.477644224 - 0.03050364185*LDPB
Où :
TCHM = Taux de chômage ;
DPB = Dépenses publiques en capital.
Nous signalons que lors du traitement des données, les
dépenses de transfert faisaient partie de l'analyse comme variable
exogène. Il a été non significatif, d'où il a fallu
l'enlever de l'analyse.
Nous disons en effet que pendant notre période
d'étude, les dépenses de transfert n'ont pas eu d'impact sur
l'augmentation du taux de chômage dans le pays. Seules les
dépenses publiques ont influé sur la montée du
chômage. C'est pour cela que nous n'avons considéré que les
dépenses publiques en capital comme variable explicative et
d'interprétation dans cette investigation.
a. Signification du modèle
Pour vérifier si le modèle est significatif, on
utilise le test de Fisher et d'après les résultats en annexe, la
probabilité de F-statistique est inférieur à 0,05. Ce qui
signifie tout simplement que le modèle est significatif.
b. Test de Jarque Bera
Après test, la probabilité de Jarque Bera
trouvé est égal à 0,491987. Etant supérieure
à 0,05 ; cela veut dire qu'il y a normalité des
résidus. D'où le modèle n'est pas biaisé.
c. Test de Student
Il s'agit ici de faire une vérification pour voir si
les coefficients sont statistiquement significatifs. En se
référent à nos résultats (en annexe), on peut avoir
des intuitions suivantes : le t de Student calculé
a une probabilité égale à 0,0265, inférieur
à 0,05. Nous concluons donc que le paramètre est statistiquement
significatif et nous acceptons l'hypothèse alternative au
détriment de l'hypothèse nulle.
Cela veut dire que X (dépenses publiques en capital)
est statistiquement significatif ; ce qui fait que la politique
budgétaire appliquée en République Démocratique du
Congo explique le taux de chômage au pays. Ce test a été
appuyé par celui de Cusum pour vérifier la significativité
de la variable explicative.
Figure 1 : Représentation graphique du
test de Cusum.
Après observation de ces graphiques, nous voyons que la
courbe de Cusum qui représente la variable testée sont contenues
dans la zone de significativité.
Ainsi donc, de la droite de régression linéaire
que nous avons obtenue, il se dégage selon laquelle toute diminution des
dépenses publiques en capital de 0,03% correspond à une
augmentation de taux de chômage de 1%.
d. Coefficient de détermination
R2
D'après nos résultats (en annexe), le
coefficient de détermination représente 24,49% ; ce qui veut
dire la variable exogène (dépenses publiques en capital) explique
la variable endogène (taux de chômage) en concurrence de 24,49%.
En définitive, dépenses publiques en capital a influé sur
l'évolution de l'indice de prix de 1990 à 2009 à la
hauteur de 24,49%.
e. Tendance générale
Figure 2 : Evolution des dépenses publiques
en capital.
Figure 3 : Evolution du taux de
chômage.
Ces deux graphiques montrent respectivement la tendance de
l'évolution des dépenses publiques en capital (DPB) et celle du
taux de chômage (TCHM) selon leurs cycles.
En ce qui concerne les dépenses publiques (courbe de
couleur bleue figure 3), elles accusent une stabilité de niveau dans
leur évolution entre les années 1990 et 2006. Elles ont
accusé une légère augmentation à partir de
l'année 2007.
Quant au taux de chômage, la figure 4 montre que ce taux
a sensiblement augmenté à partir de l'année 1992 où
il a atteint des proportions très élevées avoisinant 70%de
la population active. Il a légèrement diminué à
partir de 2000 pour remonter encoure vers la fin 2009.
v Analyse économique
Au début de cette investigation, nous avons
avancé comme hypothèse que les instruments da la politique
économique pris en compte dans cette analyse seraient inefficace dans
leur mise en oeuvre pour réduire le niveau de chômage en
République Démocratique du Congo dont la politique
budgétaire à travers les dépenses publiques un capital et
les dépenses de transfert. Pendant le traitement, il y a eu
élimination des dépenses de transfert dans le modèle
à cause de sa non signification par rapport à sa relation avec la
variable endogène.
Economiquement, cela démontre qu'en République
Démocratique du Congo, la politique de transferts entreprise par le
gouvernement n'a pas entrainé la variation à la hausse du taux de
chômage pendant la période allant de 1990 à 2009.
Cette situation se justifie par le fait que les ménages
de la République Démocratique du Congo sont
caractérisés par un faible niveau de revenu et dont l'essentiel
de leurs revenus est destiné à financer la consommation courante.
Ces revenus étant bien affectés par les
bénéficiaires, voilà pourquoi ils n'ont pas eu d'impact
négatif sur le marché de l'emploi congolais pendant cette
période.
En ce qui concerne les dépenses publiques en capital,
cette politique est souvent conduite par la plus part des gouvernements des
pays en développement par le souci de combler leur retard de
développent à travers les politiques des grands travaux. Dans la
plus part des cas ce sont les opérations de réhabilitation,
modernisation et de construction des infrastructures de base afin de doter le
pays des nouvelles structures de production pour stimuler la croissance et
relancer l'emploi. C'est donc un élément capital de relance
économique.
Cependant, nous constatons que pendant la période
allant de 1990 à 2009, la politique budgétaire conduite par le
gouvernement congolais n'a pas été utilisé comme
élément de relance économique vu le faible taux de
croissance réalisé et surtout le niveau excessif du chômage
dans le pays. Elle est donc, selon les résultats de notre analyse, l'une
des causes principale du chômage de masse en République
Démocratique du Congo.
Vu cela, nous disons donc que l'autorité
budgétaire a mal conduit sa politique budgétaire durant cette
période.
3.2.2. Le volet monétaire
v Modèle
Quant à l'analyse des effets de la politique
monétaire dans la lutte contre le niveau de chômage, notre
modèle est le suivant :
TCHM = 33.78817232 + 0.03211716979*TCHE + [AR(1)=0.2217746412]
Où : TCHM = Taux de chômage ;
TCHE =taux de change ;
AR(1) = La variable endogène décalée
d'une année.
Lors du traitement des données dans EVIEWS, nous avions
considéré comme variables exogènes le taux de change et le
taux de chômage de l'année passée.
· Signification du modèle
A la lumière de nos résultats en annexe, la
probabilité de F-statistique est égale à 0,00346,
inférieur à 0,05. Ce qui signifie que le modèle est
significatif.
· Test de Jarque Bera
Après analyse, la probabilité de Jarque Bera,
0,905249 est supérieure à 0,05 ; ce qui signifie qu'il y a
normalité des résidus. D'où le modèle n'est pas
biaisé.
· Test de Student
En se référent à nos résultats, on
peut avoir des intuitions suivantes : le t de Student
calculé a une probabilité égale à 0,0290,
inférieur à 0,05. Ce qui nous a permis de conclure que le
paramètre est significatif. Nous avons alors accepté
l'hypothèse alternative et rejeté l'hypothèse nulle.
Ce qui veut dire que le taux de change est statistiquement
significatif ; ce qui fait que la politique de change appliquée en
République Démocratique du Congo a une influence négative
sur le taux de chômage au pays.
A partir de notre droite de régression linéaire
obtenue, il se dégage selon laquelle une dépréciation de
la monnaie nationale de 0,03% suite à l'augmentation du taux de change
à la même proportion entraine une augmentation de taux de
chômage de 1%.
· Coefficient de détermination R2
D'après nos résultats (en annexe), le
coefficient de détermination représente 85,0435% ; ce qui
veut dire la variable exogène, le taux de change et le taux de
chômage décalé expliquent la variable endogène
(taux de chômage) en concurrence de 85,0435%.
v Analyse économique.
Economiquement parlant et à la lumière de nos
résultats, nous disons qu'en République Démocratique du
Congo, en ce qui concerne le taux de change, nous avons constaté que
pendant la période allant de 1990 à 2009, cette politique n'a pas
permis de rétablir l'équilibre extérieur qui pourrait
avoir des retombées sur les marchés intérieurs dont celui
de l'emploi. Vu l'instabilité de la monnaie nationale face à la
devise américaine couramment utilisée en échange, il y a
eu des effets négatifs sur le taux d'intérêt
appliqué par les banques conduisant ainsi à une fuite des
capitaux vers l'étranger.
L'économie nationale est à cet effet
butée à une insuffisance de l'offre des biens et services sur le
marché face à une demande qui augmente compte tenu entre autre de
l'accroissement démographique. D'où les importations se portent
bien pour le pays, or en important les biens et services, on importe aussi le
chômage de ces pays exportateurs de manière indirecte.
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