CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE
I. Le résumé général du
thème de l'étude
La transfusion sanguine peut être définie comme
une thérapeutique substitutive consistant à l'utilisation des
produits sanguins prélevés sur des personnes appelées
donneurs et transfusés à des patients appelés
receveurs.
Une des principales priorités de la politique nationale
de santé du Sénégal est la réduction de la
mortalité infantile et maternelle. Cette dernière a comme
principaux facteurs : les anémies et les hémorragies de la
délivrance, nécessitant une transfusion sanguine.
Une augmentation du nombre de donneurs de sang permettrait un
meilleur approvisionnement des structures de santé et par delà,
une réduction de la mortalité maternelle et infantile.
De même, le recrutement de donneurs de sang à
faible risque constitue une étape importante pour assurer une bonne
sécurité transfusionnelle, qui est un moyen de lutte contre la
pandémie des maladies transmissibles par transfusion et notamment le
V.I.H.
Au Sénégal, seuls trente cinq mille (35000) don
de sang sont réalisés en moyenne chaque année, alors que
selon les normes de l'OMS, le nombre de dons prélevés requis pour
chaque pays doit correspondre au moins à 2% de la population, soit deux
cents mille (200000) pour le Sénégal. L'insuffisance du nombre de
dons de sang réalisés au Sénégal est
aggravée par le fait que 15 à 20% des dons recueillis ne peuvent
être utilisés principalement à cause d'agents infectieux
dont le virus de l'hépatite B qui représente à lui seul
14% des causes de non utilisation des dons de sang prélevés.
La conséquence de ce problème est une
insuffisance permanente en produits sanguins, pour les patients qui en ont
besoin, principalement les femmes au cours de l'accouchement souffrant
d'anémie et de paludisme, mais également les services de
chirurgie.
Cette volonté des autorités publiques de
réduire la mortalité en générale, tarde à se
réaliser à cause du déficit constaté dans les
banques de sang.
Nos observations nous ont permis de voir que le don de sang
était victime de beaucoup de préjugés liés aux
représentations sociales. En effet, une grande partie de la population a
évolué en conservant une certaine méfiance par rapport au
don de sang. Cette attitude n'est pas gratuite, car elle a une base sociale et
psychologique bien ancrée dans l'inconscient des populations. La culture
ou les traditions y contribuent pour beaucoup, car dans la plupart de nos
sociétés (traditionnelles), il existe et demeure une certaine
réprobation à verser son sang. Les gens ont une certaine peur de
voir du sang, à fortiori se faire piquer pour donner du sang.
A ce stade de notre analyse nous pouvons-nous poser un certain
nombre d'interrogations pour mieux cerner notre sujet. Ramenée dans le
champ de la réflexion sur le don de sang et les aspects qui y sont
liés, la démarche marketing met à jour un certain nombre
d'interrogations cruciales, parmi lesquelles nous pouvons souligner les aspects
suivants :
- Comment adapter les méthodes et techniques du
marketing à un domaine où le produit est gratuit et fait sur une
base bénévole ?
- Quelle(s) stratégie(s) adopter dans ce contexte de
gratuité du produit et de bénévolat de l'action pour
accroître les disponibilités de sang ?
- En quoi le marketing peut-il aider à atteindre
valablement ces deux objectifs susmentionnés ?
Cette analyse permettra d'identifier des points d'intervention
efficaces pour mettre en place des stratégies de sensibilisation de la
population sur l'importance du don de sang et une bonne démarche
marketing pour la promotion du don de sang permettant le recrutement et la
fidélisation de donneurs.
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