Apéritif et sociabilité. Etude de la consommation ritualisée et traditionnelle de l'alcool( Télécharger le fichier original )par Anaà¯s Gayot Université d'Aix-en-Provence - Master 1 d'anthropologie sociale et culturelle 2007 |
b- Des exemples de moeurs régionalesRobert Chapuis tente de repérer quelques généralités dans des régions de France. Une place particulière à la coutume du boire et à ce qu'elle représente pour la vie sociale des familles est d'autant plus valorisée que l'on doit suivre les moeurs de la communauté afin de pleinement l'intégrer. Par exemple, le sociologue remarque qu'en Vendée "un besoin de boire collectif (...) est considéré comme sacré ou presque"207(*). Le boire fait donc partie du conformisme social imposé aux familles. Dans le Nord on admet que les femmes comme les hommes ont l'habitude quotidienne de boire de la bière. En Bretagne, Robert Chapuis concède la réputation d'ivrogne aux bretons par les écrivains voyageurs du XIXe siècle. Lors de grandes fêtes l'ivresse bénéficiait de l'indulgence sociale. Comme nous l'avons décri dans la seconde partie (II A c), chaque région privilégie une sorte de boisson totem. On voit clairement des représentations liées à la boisson et donc des comportements qui persistent à la globalisation identitaire nationale et européenne208(*). Des études quantitatives ont été avancées dans ce domaine. Les statistiques en évoquent les faits. Pourtant, sans établir de fausses vérités ou des stéréotypes, l'étude délicate des comportements régionaux, en matière de consommation traditionnelle et non pathologique de l'alcool, pourrait s'avérer fructueuse et riche en données qualitatives autant que quantitatives. * 207 _ CHAPUIS, Robert. 1989. Op. Cit., p. 68. * 208 _ POULAIN, Jean-Pierre. 1997. « Goût du terroir et tourisme vert à l'heure de l'Europe ». In J. Cuisenier (dir.) : Ethnologie Française, Pratiques alimentaires et identités culturelles. Paris : Colin, p. 18. |
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