De nombreuses études ont porté d'une
manière ou d'une autre sur la gestion des
ressources en eau et (ou)
ses impacts environnementaux. Quelques-unes de ces
études sont mises
en relief afin de nous y appuyer pour mener à bien notre
étude.
Les approches globales, cohérentes, concertées,
intégrées, sont les mots-clés de
la mise en oeuvre de
stratégies pertinentes et durables de gestion des eaux
pluviales
(LAMI et al., 2006). Des études menées dans la région de
Rhône-
Alpes en France sur les stratégies et techniques pour
une meilleure gestion des eaux pluviales par LAMI et al., (2006) ont
souligné l'importance de la maîtrise des eaux pluviales pour les
élus locaux dans la planification et l'aménagement de leur
territoire. Ils ajoutent aussi que l'un des enjeux de la gestion des eaux
pluviales est la maîtrise des risques environnementaux. Pour ce faire,
les interventions sur le cycle de l'eau et des aménagements
spécifiques s'avèrent nécessaires. Pour la mise en oeuvre
de ces interventions et aménagements, ABOKI J. (2006) dans le cadre
d'une étude réalisée sur les eaux de ruissellement dans la
conurbation Abomey-Bohicon, a présenté les travaux de l'ONG
internationale `'ECOCITE» qui a fait réaliser une maquette en terre
stabilisée par du ciment pour les deux communes. Cette maquette est un
outil de visualisation qui doit faciliter le diagnostic et la concertation
autour des eaux de ruissellement en vue de la mise en oeuvre des moyens de
lutte contre l'érosion. La mise en oeuvre des moyens de lutte et de
valorisation des eaux pluviales nécessite des populations, des
élus locaux et des autorités gouvernementales un engagement
participatif. L'implication et l'adhésion des populations à la
base sont essentielles à tout programme de gestion des eaux pluviales,
par exemple MIETTON M. (1986), lors d'une étude réalisée
sur les méthodes et l'efficacité de la lutte contre
l'érosion hydrique au Burkina, a constaté que la lutte contre
l'érosion fut initialement le fruit d'efforts locaux. Une autre
étude réalisée dans le même pays par ROOSE et al.,
(2002) sur les effets des actions incitatives de lutte contre l'érosion
a conclu que les mesures les plus efficaces sont celles qui rendent les
cultivateurs capables d'atteindre l'autonomie . Ces mêmes mesures peuvent
avoir une influence positive sur le développement rural par l'extension
des techniques de gestion agricole de l'eau, de la biomasse et de la
fertilité des sols.
Il importe aussi de valoriser les eaux de pluviales car ceci
contribue énormément à une meilleure gestion
intégrée des eaux de surface.
Étant donné les nombreux bienfaits que nous
procurent les eaux de surface sur les plans social, économique et
environnemental, il est du devoir de tous de s'assurer de leur
intégrité écologique. Mais malheureusement de nombreuses
études menées jusqu'à ce jour sur de nombreux plans et
cours d'eau ont montré que non seulement leur intégrité
écologique mais surtout leur survie est menacée. Par exemple les
études réalisées par FREDETTE en 2007 dans la
région de Val-des- Monts au Québec sur la gestion des lacs de la
zone ont expliqué les principaux problèmes affectant les lacs,
ainsi que les causes et conséquences associées à ceux-ci.
Des solutions ont été alors proposées aux autorités
dans une approche « lac par lac », notamment l'utilisation d'outil
composé des modèles de capacité de support des lacs afin
de s'assurer que le bon développement soit fait à la bonne place.
De même une autre étude menée sur la dynamique
hydro-sédimentaire et les mutations des écosystèmes du lac
Ahémé par AMOUSSOU en 2003 a présenté les
systèmes traditionnels de gestion de ce lac qui sont basés sur
les coutumes des populations. Face à la baisse de production halieutique
du lac, le renforcement et la surveillance rigoureuse des stratégies
endogènes positives et leur combinaison aux technologies de la
production halieutique sont des approches d'une gestion intégrée
et la durabilité des ressources halieutiques du lac Ahémé.
AHOUANSOU MONTCHO S. (2003) est parvenu aux mêmes constats au terme de
son étude réalisée sur l'écologie et la production
du lac Toho au Bénin. Il propose l'élaboration et la bonne
application d'un plan d'aménagement et de gestion rationnelle du lac.
Mais compte tenu de l'unicité de l'eau, la gestion des
eaux de surface est intimement liée à celle des eaux
souterraines. C'est pourquoi REKACEWICZ et DIOP (2008) précise que
l'eau, dont la caractéristique est de se mouvoir rapidement en surface
ou en sous-sol, est une ressource matérielle qui, à la
différence de beaucoup d'autre, est découplée de la
géographie politique. Elle est donc avant tout une ressource
partagée qui nécessite une gestion
transfrontalière commune. « L'usage que l'on
peut faire de l'eau en un lieu donné dépend de celui qui est fait
en d'autres lieux (...) Elle fait fi des frontières qu'elle franchit
sans passeport », rappellent WATKINS et GHOSH (2006).
La gestion des eaux souterraines est souvent
considérée sous deux aspects : la gestion des aquifères et
celle des ouvrages d'exploitation de ces nappes souterraines.
Ainsi pour BAHIR et MENNANI (2002), la gestion de l'eau
souterraine s'applique à l'échelle du système de ressource
en tant qu'un bien commun offert et déterminé par les conditions
naturelles. Ce qui implique une condition entre les objectifs d'exploitation et
les objectifs d'allocation et de conservation de la ressource dans
l'intérêt général. Comme l'eau souterraine est
interdépendante de 1'eau de surface, sa gestion s'intègre dans la
gestion des eaux comme un tout. Une étude réalisée par
BAHIR et MENNANI (2002), sur la problématique de la
gestion des eaux souterraines au Maroc révèle le risque de
pénurie absolue d'eau d'ici à 2025 si rien n'est fait pour mettre
en concordance l'épuisement des ressources en eau avec l'accroissement
de la demande en eau tous usages confondus. L'autre défi de la gestion
de cette ressource est la dégradation des ressources en eau qui
subissent différentes formes de pollution. De même, les travaux
d'AUBRIOT (2006) sur les eaux souterraines et les eaux de surface en Inde du
Sud soulignent la nécessité pour l'état, fournisseur
d'eau, d'assurer aussi son rôle de protecteur de cette ressource
précieuse afin d'en assurer l'accès équitable à
toutes les couches de la population. Par contre le rapport de synthèse
de la Direction de l'Hydraulique du Bénin (1999) sur la vision nationale
de l'eau en 2025 a posé trois problèmes majeurs actuels du
secteur de l'eau au Bénin. Il s'agit de la faible mobilisation sociale,
du faible niveau de connaissance des ressources en eau disponible et de la
dégradation relativement rapide des différents
écosystèmes. Ce rapport préconise alors entre autres
solutions, l'amélioration de la connaissance des ressources en eau
souterraines et la prise
ne compte de la dimension environnementale dans la gestion des
ressources pour pouvoir maîtriser les risques environnementaux.
Une bonne gestion des ressources souterraine doit
s'intéresser à la gestion des équipements d'exploitation
de ces nappes. Ainsi plusieurs auteurs se sont intéressés
à la gestion de ces ouvrages dans beaucoup de pays.
HOUNMENOU (2006) ayant effectué une étude sur la «
Gouvernance de l'eau potable et dynamiques locales en zone rurale au
Bénin », a conclu que la pratique de vente de l'eau (valorisation
par le prix), est une réalité importée en zone rurale.
Traditionnellement, l'eau n'est pas un bien marchand dans les villages et ne
peut être échangée contre de la monnaie. La mise en oeuvre
de cette forme de valorisation constitue dans plusieurs villages, une
révolution à laquelle certains ménages ont, au
départ, du mal à adhérer. Ils assimilent les organisations
mises en place par les usagers de l'eau (AUE, comité de gestion)
à des entreprises sociales de l'eau en milieu rural béninois.
Mais cette gestion communautaire a montré ses limites et plusieurs se
sont engagés dans un processus de réforme et de
professionnalisation de la gestion de ces ouvrages, en témoigne
l'article de DIOUF sur la gestion des forages ruraux au Sénégal,
publié en 2006. Cet articule présente les résultats d'un
projet de réforme de la gestion des forages ruraux qui a
généré 1,6 milliard d'épargne locale en 3 ans.
En dehors de tout ce qui précède, LE BARBE et
al. (1993), ont fait l'inventaire des ressources en eau de surface et
évalue les paramètres nécessaires à leur mise en
valeur.
Pour l'essentiel, les différents ouvrages ont
abordés de façon globale la question de la gestion des ressources
en eau, ce qui a permis de mieux cerner certains points clés et de mieux
circonscrire le sujet. Il est donc clair que des études
spécifiques sur la gestion de l'eau et ses impacts environnementaux
n'ont pas été
effectuées dans cette localité. Les recherches
envisagées dans le cadre du présent mémoire, permettront
d'évaluer les effets de la mauvaise gestion des eaux sur le
développement de la localité et de proposer des stratégies
de gestion efficace afin de réduire les impacts environnementaux
néfastes dues à l'absence ou la mauvaise gestion de la
ressource.