CONCLUSION
En définitive, la gestion de l'eau dans
l'arrondissement de Houin est source de nombreuses nuisances, présentes
et futures, à la population et à son cadre de vie. Ainsi, la
gestion des eaux pluviales affecte l'intégrité et la
beauté du paysage, dégrade les voies et menace la
stabilité des habitations. Les eaux souterraines, quant à elles,
ne causent pas encore de problème sur le plan de la quantité mais
c'est plutôt sur celui de la qualité de l'eau et de la gestion des
équipements permettant d'exploiter ces eaux pour les besoins de la
population que des inquiétudes pour le futur, subsistent. Et ainsi cette
gestion ne garantit pas à ce rythme la continuité de la
disponibilité de l'eau potable à la population à l'horizon
2025. La manière dont les eaux de surface sont exploitées et
suivies, notamment le lac Toho, dans l'arrondissement et dans les autres
communes limitrophes du lac, a conduit à une diminution progressive des
revenus de la population, issus des activités halieutiques et aggrave
les conditions de précarité dans lesquelles vivent les
populations de l'arrondissement si rien est fait.
Pour réduire les impacts de la gestion de l'eau, les
populations essaient d'apporter, chacun à son niveau et compte tenu du
niveau d'acuité ressenti, les solutions qui leur semblent
appropriées. Mais il faudrait plutôt aller vers des solutions
d'ensemble et collectives puisque l'eau n'a pas de frontières. En ce qui
concerne les eaux de pluie, l'élaboration d'un plan d'assainissement
s'avère indispensable pour pouvoir mobiliser des financements afin de
réaliser des infrastructures de canalisation et de drainage des eaux. En
plus de ceci, avec l'appui des cadres de la mairie de Lokossa chargés de
la gestion de l'environnement, chaque village devrait se mobiliser à
l'approche des saisons de pluie pour la réalisation et/ou la
réhabilitation des dispositifs anti-érosifs à des endroits
bien indiqués pour maîtriser l'écoulement des eaux de
pluie. Quant au lac Toho, la mise en exécution et le suivi du plan de
gestion du lac élaboré par le programme PADDPA pourront permettre
de redonner une nouvelle vie à ce plan d'eau pour une
amélioration des conditions de vie des populations riveraines. Mais il
faudra aussi sensibiliser les populations afin que ces actions de sauvegarde et
de régénérescence du lac ne durent pas que le temps d'un
projet mais qu'elles soient l'affaire des populations elles-mêmes qui
devraient s'organiser de façon consensuelle pour une meilleure gestion
du lac. Au même moment où les problèmes du lac sont en
train de trouver des solutions durables, il faudrait aussi penser à la
pérennité de la fourniture d'eau potable. Pour ce
faire, il faudra assainir la gestion actuelle des points d'eau
et arrêter le gaspillage des eaux des forages artésiens qui
coulent encore 24h/24. Ainsi, donc il faudra aménager le forage
artésien non encore aménagé et rendre effective et
fonctionnelle la gestion professionnalisée des ouvrages d'eau.
La gestion de l'eau a souvent été
reléguée au second plan par les autorités communales de
nos pays, elles n'interviennent trop souvent que lorsque les
dégâts, notamment sur le milieu physique, causés par l'eau
deviennent alarmants. Mais si tous les dommages sur la vie économique,
sociologique et le milieu physique dus à la mauvaise ou à
l'absence de gestion de l'eau en général pouvaient être
évalués er ramenés au ratio de `' X
franc/habitant/jour», on s'apercevra peut-être que dans nos
milieux ruraux où la majeur partie de la population vivent avec moins
d'un dollar par jour soit environ moins de six cents francs CFA par jour ; ces
dégâts et leur réparation seraient à des dizaines de
milliers de francs par habitant et par jour alors que la prise de mesures pour
une meilleure gestion des eaux aurait permis d'utiliser ces fonds pour
améliorer les conditions de vie de nos populations rurales. Ne
faudra-t-il pas peut-être approfondi cette étude pour une
meilleure prise de conscience de la nécessité d'une gestion
préventive des ressources en eau par les autorités communales et
gouvernementales ?
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