4.3. Ressources en eau souterraines
4.3.1. Pratiques endogènes de réduction des
impacts de la gestion
En ce qui concerne la gestion des nappes souterraines, qui est
du ressort de l'état central, aucun projet n'a encore vu le jour pour
permettre une meilleure connaissance de ces ressources notamment du point de la
vue de la quantité. Pour la protection de la qualité de ces
nappes, un projet de loi portant gestion de l'eau a été
initié par la direction générale de l'eau et est en
souffrance depuis
juillet 2007 à l'assemblée nationale. L'adoption
et l'application permettraient un suivi de l'accès aux nappes
souterraines et une protection des périmètres de captage.
Contrairement aux nappes souterraines, plusieurs mesures ont été
prises par rapport à la gestion des ouvrages d'exploitation des eaux
souterraines afin de réduire leurs impacts.
Les pertes d'eau sur les forages artésiens ont
été supprimées sur quatre des cinq forages. Lorsque des
forages qui ont déversé des millions de mètres cubes d'eau
dans la nature sur plus de deux décennies ont fini par connaître
des aménagements adéquats en 2009, ce sont là des efforts
louables de cas de gestion intégrée de l'eau car l'eau n'est pas
une ressource inépuisable. Mais il reste encore le forage de Vèha
qui continue de déverser environ 600 m3 d'eau par jour dans
la nature, il va falloir que la mairie de Lokossa avec l'appui de la direction
départementale de l'énergie et de l'eau recherche des
financements pour réaliser un aménagement adéquat afin de
supprimer cette perte d'eau. En dehors du problème des pertes d'eau, des
mesures ont été trouvées pour l'amélioration de la
gestion des ouvrages hydrauliques en vue de la pérennisation de la
fourniture d'eau potable aux populations. Il s'agira de professionnaliser la
gestion de ces ouvrages. Mais jusqu'à ce jour, cette
professionnalisation n'est pas vraiment encore effective à cause de la
réticence et de l'opposition de certaines populations à ce
processus, préférant la gestion communautaire afin de continuer
le détournement des fonds issus de la vente de l'eau. Il faut noter
aussi l'initiative de la mairie qui a décider d'auditer la gestion de
toutes les adductions d'eau villageoises de la commune afin de prouver aux
populations la gestion catastrophique qui était faite de leurs ouvrages
et gagner leur adhésion au processus de professionnalisation des
ouvrages d'eau.
4.3.2. Propositions de méthodes et techniques pour
une meilleure gestion des eaux souterraines
L'eau étant une ressource épuisable et bien que
la quantité d'eau disponible ne pose pas encore de problème, il
importe que le ministère en charge de l'eau initie un projet qui
permettrait une meilleure connaissance des eaux souterraines du pays. Ainsi les
nappes qui se rechargent régulièrement devront être
distinguées des nappes fossiles qui sont emprisonnées et ne se
rechargent pas afin de bien définir une politique de la gestion
intégrée des aquifères du pays. La protection des
périmètres de captage devra devenir une réalité et
l'accès aux nappes souterraines règlementé et suivi, mais
pour ce faire l'adoption et l'application de la loi portant gestion de l'eau
urge. Ceci est d'autant très important que lorsqu'aujourd'hui les
méthodes d'amélioration de la production agricole font appel
à l'usage de beaucoup d'engrais, ces produits qui s'infiltrent dans le
sol polluent souvent la nappe phréatique dans des proportions
très variées et méconnues. Si le problème du suivi
de la quantité et de la qualité des ressources arrive à
trouver réellement une solution, il va falloir aussi pensé
à la pérennité de la fourniture de ces eaux souterraines
aux populations en mettant en place un système de gestion des ouvrages
d'eau qui devrait assurer l'entretien, la réhabilitation et le
renouvellement de ces équipements.
Le processus de professionnalisation actuellement en cours
dans tout le Bénin, vient donc à point nommé car son
effectivité pourrait permettre d'atteindre cet objectif. Mais dans
l'arrondissement de Houin, comme dans toute la commune de Lokossa, ce processus
a du plomb dans l'aile. Il va falloir que les autorités communales
sensibilisent encore les populations sur les bienfaits de ce processus et
fassent rendre gorge à ceux qui auraient détourné les
fonds issus de la vente de l'eau. Aussi, il faudra écarter les
considérations politiques de la gestion l'eau et ainsi
l'effectivité du processus de professionnalisation de la gestion des
ouvrages d'eau et une bonne gestion des fonds issus de la vente de
l'eau par la mairie assurera à coup sûr la
disponibilité de l'eau potable pour les générations
futures de l'arrondissement comme partout dans la commune.
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