4.1. Ressources en eau atmosphérique
Les mesures d'atténuation des impacts des eaux de
pluie tout comme les mesures proposées pour améliorer la lutte
contre ces impacts, peuvent être classées en deux grandes
catégories : celles qui sont mises en oeuvre au niveau de chaque
ménage et celles qui nécessitent le concours et l'adhésion
de toute la population concernée.
4.1.1. Pratiques endogènes de réduction des
impacts
Les mesures d'atténuation des impacts de
l'érosion hydrique varient suivant les infrastructures atteintes.
Lorsqu'il s'agit des habitations, chacun s'évertue à
protéger son logis et on observe la mise en oeuvre des mesures de lutte
individuelle contre l'érosion. Or la meilleure façon de lutter
contre l'érosion devrait constituer en l'association simultanée
des mesures individuelles et collectives. Les mesures collectives qui
s'imposent lorsque les infrastructures communautaires telles que les pistes et
les ouvrages d'assainissement sont érodés, n'arrivent pas encore
à être mise en oeuvre par défaut de coordination et du
concours organisationnel et financier des autorités locales. Ainsi qu'il
s'agisse des habitations ou des infrastructures communautaires, c'est surtout
des mesures d'atténuation individuelles et isolées qui
s'observent dans l'arrondissement de Houin.
4.1.1.1. Mesures d'atténuations
individuelles
Face aux actions néfastes des eaux de pluie sur leurs
habitations, les populations des villages les plus touchés par
l'érosion s'emploient chacun de son côté à lutter
individuellement contre les eaux de ruissellement. Ainsi divers
aménagements sont mis à contribution, nous avons :
> Utilisation des gouttières
Les gouttières sont des aménagements
destinés à canaliser les eaux de pluie qui tombent sur les
toitures afin de les diriger soit vers des jarres ou une citerne. Elles sont
souvent réalisées avec des feuilles de tôles
ondulées et sont placées le long des toitures. Cet
aménagement empêche l'eau de pluie de tomber, en grande masse,
juste au pied des murs de soubassement des cases. Notons que cet
aménagement n'est utilisé que pour les cases dont les toitures
ont été réalisées en feuilles de tôles
ondulées.
Il est donc peu utilisé dans les localités de
l'arrondissement de Houin. Ce sont donc les ménages disposant d'un peu
plus de moyens financiers qui utilisent les gouttières. A défaut
d'empêcher l'eau de pluie de tomber au ras des murs de soubassement des
cases, la plupart des ménages empêchent alors l'eau de circuler le
long de ces murs en enrochant les murs ou en réalisant des fascines.
> Enrochement des murs et la réalisation de
fascines
Ces deux types d'aménagement ont pour but
d'éviter le déchaussement des murs des concessions. L'enrochement
consiste à entreposer des pierres et des cailloux tout le long des murs
(photo 14). Alors que la réalisation de fascines consiste à
réaliser une ligne à base d'assemblage de branchages (photo 13).
Cette ligne, parallèle au mur, est située à environ 30
à 50 cm de ce dernier. L'intervalle entre la fascine et le mur est
rempli de terre végétale et de branchages. Ces deux dispositifs
ont l'avantage de faciliter la pose de sédiments au pied des murs pour
les renforcer tout en empêchent le déchaussement des murs. La
réalisation de
ces dispositifs ne nécessitant pas une main d'oeuvre
qualifiée ni de matériaux manufacturés, revient moins
chère et est à la portée de toutes les bourses. De plus
quand ils sont régulièrement entretenus et renforcés, ils
se montrent bien efficaces dans la protection des murs de concession contre
l'érosion. Ces dispositifs sont souvent réhabilités et
renforcés par les populations avant chaque saison pluvieuse. Ceux qui
n'ont réalisé aucun de ces dispositifs de lutte anti
érosives, s'évertue néanmoins avant chaque saison de pluie
à renforcer leurs murs en mettant suffisamment de la terre de barre au
pied des murs pour éloigner l'écoulement un peu de leur mur. Ces
quelques mesures individuelles sont limitées sans le concours de mesures
collectives qui doivent lutter contre les eaux de ruissellement depuis l'amont
jusqu'à l'aval, puisque lorsque l'eau de ruissellement s'accumule prend
de volume et de la puissance, plus aucun dispositif anti érosif n'arrive
à lui résister longtemps. Qu'en est-il alors de ces mesures
collectives ?
Photo 13 et 14 : Mesures de lutte endogène contre
l'érosion à Houin Source : Cliché Juvénal
HOUSSOU, 2009
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