3.2.2. Ressources en eau de surface
L'absence de zones protégées, l'inexistence de
périodes de repos biologique, la non limitation de l'accès
à la pêche sur le lac Toho et l'augmentation de la population a
entraîné la surexploitation de ce plan d'eau. En 2003, le nombre
de pêcheurs recensés sur le lac était de 2050 (AHOUANSOU
MONTCHO, 2003), ceci donne une densité moyenne de 205
pêcheurs/km2 or celle de tout le Bénin est de 116.5
pêcheurs/km2 comparativement à la moyenne de 8,9
pêcheurs/ km2 établie pour l'ensemble des milieux de
type lagunaire et/ ou estuarien de l'Afrique de l'Ouest et du golfe de
Guinée et à la densité de 12 à 13 pêcheurs/
km2 généralement soutenable par ce type
d'habitat(CIENI, 2007).
Les mauvaises pratiques et utilisations des engins
prohibés et l'absence de toute initiative de reconstitution des
ressources halieutiques du lac ont conduit à la baisse de la production
halieutique. Il y a deux décennies la production du lac avoisinait les
1400 tonnes mais aujourd'hui cette valeur oscille entre 600 et 800 tonnes
(figure 13). L'absence d'un système organisé de collecte
des données sur les pêches et le manque de moyens financiers ne
permettent aujourd'hui de disposer de statistiques récentes sur le
lac.
Figure 13 : Evolution de la production du lac Toho Source :
Direction des pêches
La baisse de la production du lac conjuguée avec
l'augmentation de la population et par ricochet de l'effectif des
pêcheurs, a induit la réduction sensible des revenus des
ménages. Par exemple les écailleuses (photo 10) n'arrivent plus
à vivre des revenus de leur travail, elles sont obligées d'y
associer d'autres activités génératrices de revenus comme
la vente des poissons fumés. Le rapport d'enquête de
référence réalisée en 2007 par le Centre
International d'Études, de Négoce et d'Investissement (CIENI SA)
d'Abidjan dans le cadre du programme PADDPA a révélé que
la quasi-totalité de la population de la zone vit en dessous du seuil de
pauvreté car le revenu mensuel par personne active s'établit
à 14.766 F CFA. En somme, la gestion actuelle du lac Toho ne garantit
pas qu'à ce rythme que les générations futures pourront
bénéficier de ce lac si rien n'est fait au plus tôt pour
améliorer la situation.
Photo 10 : Les écailleuses au bord du lac Toho à
Logbo (Houin)
Cliché : Juvénal HOUSSOU, 2009
En outre de nombreux cas de bilharzioses souvent
recensés dans l'arrondissement à cause du fait que les jeunes se
baignent dans le lac ou s'y plongent pour pêcher. Selon les statistiques
du centre de santé de l'arrondissement de Houin, plus de 70% de la
population ont contracté au moins une fois la bilharziose. Les
populations de l'arrondissement subissent donc des pathologies dues à la
mauvaise gestion aussi bien des eaux de surface que des eaux souterraines.
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