2. Analyse structurale générale
Après l'étude des liens entre les thèmes
pour chaque entretien (Annexe 8), nous pouvons résumer ces liens dans
les schémas ci-dessous.
2.1. Lien entre les différents
éléments de la représentation de jeunes et addictions
On peut schématiser les liens entre les différentes
composantes de la représentation sociale de jeunes et addictions ainsi
:
Adolescence
Environnement /Sous-cultures
Jeune en souffrance
Combler / fuir
Souffrance
Société
Contexte
Interaction
Individuel
Usage
« normal »
Produit : illégal et risqué
Se tester
Créer du lien
Usage
« addict »
Addiction = Usage : Visible, Fréquent, Solitaire, Non
géré et Risqué (Biopsycho-social)
Figure 4 : Organisation de la représentation sociale
de l'addiction.
On remarque que l'usage serait dichotomique : l'usage «
normal » et l'usage « addict ». L'usage « normal
» serait lié à l'adolescence
ou à l'environnement, dans le but de
se tester ou de créer du lien. Ce serait un
usage associé au festif, au
contrôle et au plaisir. Quant à
l'usage « addict », il serait lié au
contexte, créant de la souffrance. Ainsi le jeune
serait représenté comme ayant un mal-être.
Et le mécanisme en jeu consisterait à combler
cette souffrance. L'usage « addict » serait
basé sur une représentation de l'addiction alliant plusieurs
critères : la fréquence,
l'impuissance, la solitude, la
visibilité et les risques associés. La
représentation du produit jouerait aussi sur la représentation de
l'usage comme addict, si c'est un produit « à risque
» et si c'est un produit
illégal.
Et cette différence normal/addict semble
également être intégrée par les
jeunes « Si d'un coup à une soirée, y'en a un
qui se pointe avec de la coke ou commence à s'injecter, j'aimerais voir
la réaction des autres autour quoi. Peut-être que là il
sera plus comme, ...déviant » (n°21), notamment par
rapport au tabou de l'addiction « en collectif, il
n'y a personne qui parle de son mal-être, c'est, ouais c'est trop bien
les soirées » (n°3). Ce tabou est
particulièrement mis en avant pour l'alcool «
alors moi je constaterais beaucoup d'alcool, mais ils en parlent pas... j'ai
l'impression qu'ils parlent moins facilement de l'alcool que de, que du
pétard, c'est marrant » (n°7) et les jeux vidéos
« les jeux vidéos c'est plus caché » (n°3).
On note aussi une peur de la stigmatisation «
[Tremplin] qu'est-ce que c'est ? Voilà quelle image ça renvoie ?
Est-ce que c'est au vu des autres ? Est-ce que c'est un lieu où on peut
aller discrètement ? » (n°11)
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