1.4. Éléments de représentation des
consommations
Ce thème regroupe différents sous-thèmes
qui donnent une représentation des produits associés à
l'addiction. Nous y retrouvons les produits/sans produits, la classification et
la place du produit.
4 A propos des usages avec produits ou sans produits,
nous notons divers éléments :
Nous distinguerons le fait de citer le produit et le fait de le
rencontrer dans sa pratique. Les produits sont cités par 100% des
sujets, tandis que les sans produits, le sont pour 83% ; avec
une majorité pour les nouvelles technologies (77%). Les
produits auxquels se retrouvent confrontés les professionnels sont :
le shit (100%), l'alcool (78%), le tabac (61%), les
jeux/virtuels (44%), les réseaux sociaux, les médicaments et la
cocaïne, respectivement (22%) chacun et l'alimentation (11%). On note
aussi l'alimentation, le sport, la sexualité et l'addiction comme un
mode de vie « moi, les jeunes que je reçois, ils sont addicts
aux conneries, ils ont un comportement, comme ça, renvoyés des
établissements scolaires, voilà, la moindre connerie c'est pour
eux... j'ai pas envie de dire délinquance, mais que des conneries quoi,
voilà tout est mis un peu en échec... et je dis addict, parce que
ils peuvent pas s'en empêcher, donc ça va durer 2, 3 ans »
(n°22a). Et nous observons des poly-consommations
(28%) « et souvent les consommations, elles sont liées, ils
fument et ils boivent » (n°3)
Ainsi, le shit, l'alcool, le tabac et les jeux virtuels sont les
plus cités. Et les conduites addictives pourraient être vues plus
comme un mode de vie à rattacher à l'adolescence.
4 Pour ce qui est de la classification des usages, nous
avons mis en évidence :
Le prix (22%) « ouais de la
bière parce que c'est pas cher, » (n°11)
La distinction drogue dure/drogue douce (28%)
« c'est le shit, et les drogues plus ou moins dures »
(n°1)
La hiérarchie des produits dangereux
(33%) « Donc comme je dis toujours: " il vaut mieux
être addict du sport, que...". Mais le tricot aussi!! j'veux dire, ben
voilà, les grandmères qui tricotent du matin au soir, elles
fuient aussi autre chose, elles fuient la solitude, l'ennui, enfin bon. Sauf
que ça fait moins de mal de tricoter, si ce n'est d'avoir les doigts un
peu crochus, faire trop de sport, ça fait un peu des tendinites, enfin
voilà. Les conséquences ne sont pas les mêmes. »
(n°7)
La légalité (33%) « Je
vous ai pas parlé de cigarette parce que pour le coup c'est
légal. » (n°18)
La notion de tabou et de banalisation
(22%) « alors moi je constaterai beaucoup d'alcool, mais ils
en parlent pas... j'ai l'impression qu'ils parlent moins facilement de l'alcool
que de, que du pétard, c'est marrant » (n°7) ; « les jeux
vidéos c'est plus caché » (n°3) ; « Beh, là
pour l'alcool, c'est vrai que pour nous, on a une population, euh, a 90%
magrébine, donc pour eux l'alcool ça reste tabou »
(n°5)
Ainsi, les produits sont classés selon le prix, (donc
plus ou moins abordables par des jeunes), la différenciation dure/douce,
leur risque en terme de dépendance plus ou moins rapide et nocive, leur
légalité, leur tabou (l'usage régulier de shit
étant moins tabou dans les moeurs que l'alcool ou le jeu
vidéo).
4 Pour ce qui relève de la place du produit dans
la consommation, nous remarquons :
· L'usage (50%) « sûr
c'est pas une drogue en soi, ou n'importe quelle drogue, c'est en fonction de
la personne et du moment etc, de plein de choses, il ne faut pas non plus
tomber, non plus dans le, ça fait pas de mal de boire un verre de vin
quoi.» (n°12),
· L'effet (22%) « peu importe
le mélange de produits mais il faut que ça aille vite, il
faut
que ce soit fort » (n°10 ) ; « pour la
première fois que j'ai bu un wisky, j'ai jamais vu
quelqu'un dire :"ohohoh, c'est super bon!". C'est amer,
c'est, c'est, c'est agressif » (n°7) Ainsi, l'addiction n'est
pas uniquement liée au produit, mais à l'usage que l'on en fait
et à l'effet recherché. Nous pourrions alors distinguer ceux qui
consomment pour le goût du produit et de façon
modérée, de ceux qui consomment pour l'effet et de façon
plus excessive.
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