B - LES AMBITIONS DE LA GUINEE EQUATORIALE
La Guinée Equatoriale connaît un boom
pétrolier fulgurant depuis la fin des années 1990. Les calculs
pétroliers sont, évidemment, une des dimensions de cette
rivalité qui rentre dans les problèmes juridiques, politiques et
stratégiques de démarcation entre les eaux maritimes de la
Guinée équatoriale et du Gabon, une raison justifiée pour
conserver Mbanié.
La position du chef d'Etat équato-guinéen semble
plus nuancée car s'il se déclare prêt, lui aussi, à
envisager, à titre transitoire, une solution négociée, il
n'exclut pas de faire reconnaître, le moment venu, la
légitimité de sa revendication par une instance juridictionnelle
internationale. Par contre, la Guinée équatoriale persiste
à inclure les trois îlots contestés dans son territoire
maritime.
Il faille toutefois prendre en compte les actions en sous main
des compagnies pétrolières, lesquelles sont
intéressées par la mise en production du potentiel
considérable dont recèlent les gisements off-shore d'Afrique
centrale. Plus attirées par l'appât du gain, ces compagnies et
leur implantation commandée par le succès croissant d'entreprises
multinationales pionnières comme Shell, Elf et Chevron ont
favorisé l'incitation de nombreux autres opérateurs
également concernés par les champs off-shore de cette
région en Angola, au Congo ou au Gabon.
L'objectif de ces dernières est de se tailler une bonne
part des réserves de pétrole africain, tel en Guinée
équatoriale, la super major pétrolière Exxon Mobil est
l'opérateur chargé de la mise en production du champ off-shore de
Jade-Zafiro dont les réserves récupérables sont
évaluées à hauteur de 300 millions de barils.
Misant sur la richesse, la puissance, le savoir et la
maîtrise technologique qui les favorisent par rapport aux gouvernements
des Etats-hôtes, les multinationales pétrolières s'y
taillent de véritables empires, pour ne pas dire, qu'elles s'installent
en véritables forces et participent ainsi à la modification des
grands équilibres régionaux.
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