Le conflit frontalier Gabon- Guinée Equatoriale, analyse géopolitique( Télécharger le fichier original )par Sidonie BOUKOULOU Institut des relations internationales du Cameroun - Master 1 2008 |
II - LES MOTIVATIONS PROFONDES DES ACTEURSLes enjeux du Golfe de Guinée participent de la nature même de son constituant premier qu'est la mer. Il est indéniable que les espaces maritimes nature revêtent de l'importance actuelle dans la vie des Etats, et, de fait des enjeux locaux dans la structuration des rapports entre les riverains. Car, les fonctions positives font de la mer un espace nourricier, une aire de circulation et un réservoir de richesses. En effet, les différends qui se posent et nourrissent la conflictualité dans ladite région sont tous liés à l'appropriation du sol marin, mieux, au contrôle des richesses du sous-sol du Golfe de Guinée, véritable réservoir d'hydrocarbures. Après le plateau continental, lieu d'exploitation du pétrole dans le Golfe de Guinée aux premières décennies de l'ère, c'est au-delà du talus continental, donc à plus de 1.000 m, en eau profonde que s'effectuent aujourd'hui, les opérations de pompage. Tous ces éléments réunis vont pour ainsi dire motiver les comportements des différents protagonistes au différend frontalier ici traité. A - LA POSITON DU GABONLe souhait majeur de chaque Etat est dicté par le désir d'accroitre et de conserver des espaces maritimes considérés son « espace maritime ». Aussi pour le Gabon, la principale motivation semble être le recadrage de son étendu territorial aux fins de mieux exploiter les ressources naturelles présentes dans la zone de Mbanié, zone dite d'exploitation off-shore d'hydrocarbures. En effet, pour le Gabon, la possession de ces trois îlots permet également un recadrage de son étendu maritime. Dans cette optique, le Gabon considère que la frontière maritime passe le long d'une ligne équidistante entre l'île de Corisco et l'îlot de Mbanié. La seule portion de frontière admise par les deux pays traverse l'estuaire du Río Muni en son milieu18(*). Il n'en demeure pas moins que l'économie gabonaise essentiellement est très dépendante de ses revenus pétroliers. La baisse de sa production pétrolière enregistrée depuis le début des années 2000 pourrait également être prise en compte dans la défense de l'ilot de Mbanié qu'elle occupe depuis 1972. Il s'agit en fait pour le Gabon, confronté à un déclin progressif de sa production qui pèse lourdement sur ces finances publiques de conserver le statut quo. A cet effet, le Président Omar BONGO ONDIMBA a indiqué à plusieurs reprises qu'il était disposé à adopter une attitude conciliante, suggérant à son homologue équato-guinéen une exploitation commune des ressources de la région contestée. Ceci explique que l'extension par les deux Etats de leurs eaux territoriales, au-delà des 12 milles nautiques, entraîne des chevauchements réciproques de leur territoire maritime, ce qui a crée le litige maritime qui prévaut depuis. Dans cet esprit, chaque pays entreprend, de délivrer des concessions de prospection pétrolière à des sociétés occidentales, dans une partie du territoire maritime de son voisin. * 18 _ - Serge LOUNGOU : Les iles de l'embouchure du rio muni : un contentieux équato-guinéen-gabonais, Les cahiers d'Outre Mer, revue de géographie de Bordeaux N°226-227 | Avril-Septembre 2004, [En ligne], mis en ligne le 13 février 2008. Url : http://com.revues.org/document2310.html#ftn43, page 11, consulté le 10 avril 2009 |
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