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Le conflit frontalier Gabon- Guinée Equatoriale, analyse géopolitique

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par Sidonie BOUKOULOU
Institut des relations internationales du Cameroun - Master 1 2008
  

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II - SOLUTIONS POSSIBLES

Des solutions de sortie de crise sont à envisager sur deux plans : au plan international et au plan régional.

A - AU NIVEAU INTERNATIONAL

Les pistes de médiation à ce niveau peuvent être examinées à travers l'action de l'ONU. A cet effet, des pourparlers sous l'égide de l'ONU ont permis aux deux protagonistes depuis 2006. Certes, les discussions et autres formes de négociations qui y ont été menées se sont retrouvés dans l'impasse. Qu'à cela ne tienne, l'ONU demeure le cadre fiable de concertation des acteurs internationaux bien que son fonctionnement léthargique en appelle à la réforme de ses institutions.

A ce niveau, la structure onusienne devrait examiner avec plus d'attention la situation du Golfe de Guinée notamment dans le volet juridique et institutionnel afin de redéfinir un nouveau cadre juridique qui puisse sécuriser la région et éviter un endiguement voir enlisement de la région du Golfe de Guinée. La nécessité de solutions urgentes est à entreprendre dans le Golfe de Guinée, face à la recrudescence des revendications frontalières entre les Etats riverains du fait des enjeux géostratégiques.

Au plan juridique, une redéfinition du cadre juridique et institutionnel s'impose dans cette zone conflictuelle afin d'éviter la répétition des revendications frontalières. La résolution du conflit Bakassi. En effet, le modèle du règlement du conflit Bakassi opposant le Cameroun au Nigéria sur cette région dite riche en pétrole par l'effort conjugué du droit international et de la diplomatie est un exemple dont on peut s'inspirer pour régler le différend frontalier Gabon-Guinée Equatoriale. Il demeure par ailleurs un prototype de règlement de droit international lequel peut aussi inspirer dans des règlements du tracé des frontières maritimes entre Sao Tomé et Principe et le Nigéria ainsi que dans le conflit frontalier latent Sao Tomé et Principe-Guinée Equatoriale qui perdure malgré le règlement du tracé des frontières maritimes de 1999.

Les outils juridiques de gestion de ce type de conflits sont à l'heure actuelle mal maîtrisés par les Etats concernés, d'où le recours à la Cour Internationale de Justice de la Haye ou à l'arbitrage de l'ONU ainsi qu'à l'évaluation géopolitique et géostratégique de ces conflits.

B - AUX NIVEAUX REGIONAL ET SOUS REGIONAL

1 - AU NIVEAU REGIONAL

L'action de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) crée le 25 mai 1963 à Addis Abéba a été remarquable dans le passé en ce qui concerne la résolution des conflits frontaliers entre Etats africains. Les frontières ont été stabilisées à la suite d'une Conférence de l'OUA de 1964, et l'OUA dès les débuts des indépendances, craignant l'implosion du continent, a réaffirmé l'intangibilité des frontières. A la suite, il a été mis en place du bureau de la Conférence des chefs d'Etats, lequel s'appuie sur la diplomatie préventive et le déploiement des missions civiles et militaires d'observation. Cependant, force est de relever que le mécanisme de suivi d'application des décisions arrêtées est entaché de la faiblesse même dû au manque du caractère exécutoire desdites décisions.

C'est dans cet esprit que la nouvelle organisation rebaptisée Union Africaine en 2000 a mis en place un mécanisme collectif de sécurité et d'alerte appelée conseil de Paix et de Sécurité (CPS) visant à faciliter les interventions rapides et efficaces en cas de conflit et de situation de crises. L'organisation accuse des faiblesses dans son fonctionnement au point où on peut y relever le manque de suivi des décisions arrêtées à l'instar de l'accord de 2004 Equatoriale entre le Gabon et la Guinée sur l'affaire Mbanié lequel est resté sans effet suite au laxisme observé au sein des instances de l'Union Africaine. C'est ainsi qu'il faille repenser à une nouvelle structuration de ces instances pour plus d'effectivité de l'UA. La Commission africaine de l'énergie créée par l'OUA/Union africaine au sommet de Lusaka en 2001 pourrait aussi être mise à contribution dans la quête de solutions au Litige frontalier Gabon - Guinée Equatoriale.

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