II - SOLUTIONS POSSIBLES
Des solutions de sortie de crise sont à envisager sur
deux plans : au plan international et au plan régional.
A - AU NIVEAU INTERNATIONAL
Les pistes de médiation à ce niveau peuvent
être examinées à travers l'action de l'ONU. A cet effet,
des pourparlers sous l'égide de l'ONU ont permis aux deux protagonistes
depuis 2006. Certes, les discussions et autres formes de négociations
qui y ont été menées se sont retrouvés dans
l'impasse. Qu'à cela ne tienne, l'ONU demeure le cadre fiable de
concertation des acteurs internationaux bien que son fonctionnement
léthargique en appelle à la réforme de ses
institutions.
A ce niveau, la structure onusienne devrait examiner avec
plus d'attention la situation du Golfe de Guinée notamment dans le volet
juridique et institutionnel afin de redéfinir un nouveau cadre juridique
qui puisse sécuriser la région et éviter un endiguement
voir enlisement de la région du Golfe de Guinée. La
nécessité de solutions urgentes est à entreprendre dans le
Golfe de Guinée, face à la recrudescence des revendications
frontalières entre les Etats riverains du fait des enjeux
géostratégiques.
Au plan juridique, une redéfinition du cadre juridique
et institutionnel s'impose dans cette zone conflictuelle afin d'éviter
la répétition des revendications frontalières. La
résolution du conflit Bakassi. En effet, le modèle du
règlement du conflit Bakassi opposant le Cameroun au Nigéria sur
cette région dite riche en pétrole par l'effort conjugué
du droit international et de la diplomatie est un exemple dont on peut
s'inspirer pour régler le différend frontalier
Gabon-Guinée Equatoriale. Il demeure par ailleurs un prototype de
règlement de droit international lequel peut aussi inspirer dans des
règlements du tracé des frontières maritimes entre Sao
Tomé et Principe et le Nigéria ainsi que dans le conflit
frontalier latent Sao Tomé et Principe-Guinée Equatoriale qui
perdure malgré le règlement du tracé des frontières
maritimes de 1999.
Les outils juridiques de gestion de ce type de conflits sont
à l'heure actuelle mal maîtrisés par les Etats
concernés, d'où le recours à la Cour Internationale de
Justice de la Haye ou à l'arbitrage de l'ONU ainsi qu'à
l'évaluation géopolitique et géostratégique de ces
conflits.
B - AUX NIVEAUX REGIONAL ET SOUS REGIONAL
1 - AU NIVEAU REGIONAL
L'action de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA)
crée le 25 mai 1963 à Addis Abéba a été
remarquable dans le passé en ce qui concerne la résolution des
conflits frontaliers entre Etats africains. Les frontières ont
été stabilisées à la suite d'une Conférence
de l'OUA de 1964, et l'OUA dès les débuts des
indépendances, craignant l'implosion du continent, a
réaffirmé l'intangibilité des frontières. A la
suite, il a été mis en place du bureau de la Conférence
des chefs d'Etats, lequel s'appuie sur la diplomatie préventive et le
déploiement des missions civiles et militaires d'observation. Cependant,
force est de relever que le mécanisme de suivi d'application des
décisions arrêtées est entaché de la faiblesse
même dû au manque du caractère exécutoire desdites
décisions.
C'est dans cet esprit que la nouvelle organisation
rebaptisée Union Africaine en 2000 a mis en place un mécanisme
collectif de sécurité et d'alerte appelée conseil de Paix
et de Sécurité (CPS) visant à faciliter les interventions
rapides et efficaces en cas de conflit et de situation de crises.
L'organisation accuse des faiblesses dans son fonctionnement au point où
on peut y relever le manque de suivi des décisions
arrêtées à l'instar de l'accord de 2004 Equatoriale entre
le Gabon et la Guinée sur l'affaire Mbanié lequel est
resté sans effet suite au laxisme observé au sein des instances
de l'Union Africaine. C'est ainsi qu'il faille repenser à une nouvelle
structuration de ces instances pour plus d'effectivité de l'UA. La
Commission africaine de l'énergie créée par l'OUA/Union
africaine au sommet de Lusaka en 2001 pourrait aussi être mise à
contribution dans la quête de solutions au Litige frontalier Gabon -
Guinée Equatoriale.
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