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Le conflit frontalier Gabon- Guinée Equatoriale, analyse géopolitique( Télécharger le fichier original )par Sidonie BOUKOULOU Institut des relations internationales du Cameroun - Master 1 2008 |
CHAPITRE II - STRATEGIES DE SORTIE DE CRISEL'existence des conflits est un phénomène social tout à fait normal car les êtres humains poursuivent des buts distincts qui sont parfois incompatibles. Il semble donc impossible d'enrayer totalement les conflits entre les hommes. Par contre, comme l'indique le professeur Bercovitch dans un article traitant de la médiation internationale et du règlement des disputes, il existe plusieurs méthodes pour gérer ces conflits à savoir : « la violence, les négociations bilatérales ou l'implication d'une tierce partie agissant comme arbitre entre les acteurs impliqués ». Dans le même élan, le professeur Jean Sébastien Rioux de l'Université de Laval, Expert en analyse des conflits souligne d'ailleurs dans son article « Gestion des Conflits en Afrique 22(*)», qu'en terme d'impact, la méthode de gestion importe plus que le conflit en tant que tel. La gestion des conflits devra indubitablement se pencher sur les facteurs régionaux tels que la réduction de la pauvreté et le développement économique comme facteurs qui favorisent la gestion des conflits. En effet, ces facteurs régionaux sont très importants à saisir dans la problématique du présent conflit. I - APPROCHE JURIDICTIONNELLE ET EVALUATIONDES SOLUTIONS PROPOSEESA - APPROCHE JURIDICTIONNELLESoumis aux calculs stratégiques et économiques des grandes puissances étatiques et de compagnies multinationales diverses, les pays producteurs de pétrole d'Afrique Centrale situés dans le pourtour du Golfe de Guinée sont tenus de mettre en place des cadres de coopération régionale. C'est ainsi qu'il convient de souligner la participation de ces pays à la nouvelle initiative diplomatique et stratégique par la création de la Commission du Golfe de Guinée à Libreville en 1999. 1 - LES STRUCTURES REGIONALES ET SOUS REGIONALESAux plans régional et sous-régional, l'Organisation Maritime pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre (O.M.A.O.C.) va se préoccuper de l'harmonisation des politiques maritimes pour les pays de la ligne maritime atlantique centre et orientale. Tous les Etats de l'Afrique inclus dans cette ligne maritime en sont membres, au moins depuis 1975. La Commission du Golfe de Guinée regroupe huit pays adhérents à savoir : le Nigéria, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Gabon, Sao Tomé et Principe, le Congo, la République Démocratique du Congo et l'Angola. A quelques exceptions près, tous ces Etats ont oeuvré, dès 1972 à Yaoundé au Cameroun, à la mise au point de la vision africaine du droit de la mer signataires de l'acte final de la Convention de Montego Bay, ils ont, depuis 1983, presque tous ratifié ladite Convention entrée en vigueur en novembre 1994. La Commission du Golfe de Guinée s'est voulue être un cadre de concertation pour la coopération et le développement, ainsi que la prévention, la gestion et le règlement des conflits régionaux liés à l'exploitation économique et commerciale des richesses naturelles situées aux limites territoriales et dans les Zones Economiques Exclusives des Etats membres. Il n'est donc pas indifférent que l'un des chantiers premiers de cette institution ait été de délimiter les frontières maritimes des Etats, parce que l'essentiel de leurs réserves pétrolières sont off-shore et font l'objet de revendications concurrentes entre ces nations. L'on pourra noter, en effet, les progrès réalisés dans le cadre de ce nouveau mécanisme mis à contribution pour la résolution des conflits frontaliers entre le Congo et l'Angola ou encore entre Sao Tomé et Principe et le Nigéria. * 22 _ Jean Sébastien RIOUX, Gestion des conflits en Afrique, Université de Laval, Canada, URL : |
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