IV. RESULTATS
4.1 PRESENTATION DE QUELQUES PERIMETRES IRRIGUES
(DROH GANA & MARA)
4.1.1 Sites et localisation
Les villages Mara et Droh Gana sont situés en bordure
du fleuve Chari et ont été identifiés par Hydroplan en
1985. Ils se trouvent à environ 25 et 30 km au nord de N'Djamena et
à environ 8 et 10 km du quartier Farcha (1ier arrondissement
de N'Djaména). Les villages sont accessibles par une piste carrossable
en saison sèche mais peu praticable en saison pluvieuse à cause
de nombreuses dépressions argileuses (voir Annexe 1 : carte de
localisation du site). Plusieurs études ont été
réalisées sur les sites de 1985 à 1996. Elles concernent
les études topographiques, pédologiques (par Hydroplan), les
études hydrauliques (par SOGREAH en 1992) et autres études
complémentaires (ministère du plan et de la coopération,
1994).
4.1.2 Le milieu physique
Les sites présentent un relief relativement plat
(cotes à Droh Gana comprises entre 290.50 et 291.60 m) avec une
dépression longitudinale intérieure orientée Nord-Sud. Au
droit du site de Droh Gana, le lit mineur du Chari est bordé par une
dépression longitudinale inondée en période de crue
à travers des ouvertures dans le bourrelet littoral. Des traces
d'érosion sont observées le long de la berge
supérieure.
> Le climat
Le climat de la zone ne diffère pas de celui de
N'djamena, il est à une seule saison de pluie allant de Mai à
Octobre. Il s'agit d'un climat du type sahélien
caractérisé par une longue saison sèche et une courte
saison de pluie. Les données pluviométriques enregistrées
à N'Djamena pendant la phase d'étude du projet, montre que la
plus forte intensité pluviométrique relevée depuis 1989
est de 87 mm. Elle a été enregistrée le 8 Août 1991,
néanmoins, on a relevé à Sagour 145 mm le 21 juillet 1991.
Ce dernier chiffre a été utilisé dans le calcul du
débit de drainage.
> Hydrologie
Les périmètres irrigués se trouvent le
long du fleuve Chari, principale source d'eau de surface dans la
localité. Le Chari prend sa source en République centrafricaine.
Il est constitué par le Bamingui, le Gribingui, le
Bangoran et est rejoint ensuite par le Bahr Aouk ainsi que le
mayo
Kebbi, le Batha et dans les nombreux oueds intermittents. Il
représente 80% des apports du lac Tchad (FAO/AQUASTAT, 2005). Les
relevés quotidiens du niveau du Chari depuis 1953 selon la station de
N'djamena, dont le zéro de l'échelle se trouve à la cote
285.82 m, montre une constante décroissance du niveau des crues et
d'étiage. La valeur moyenne des crues par période successives de
20 ans est de :
- 4030 m3/s soit une hauteur de 8 mètres sur
la période 1953-1963
- 3050 m3/s soit une hauteur de 7 mètres sur
la période 1964-1974
- 1880 m3/s soit une hauteur de 5 mètres sur
la période 1983-1993
Selon SOGREAH, les ajustements statistiques donnent les valeurs
suivantes en fonction des périodes de référence :
Tableau 1 : valeurs des crues et étiages
(m3/s ) en fonction de la période de
retour
Période de retour
|
Période 1933-52
|
Période 1953-72
|
Période 1973-91
|
2 ans
|
- 3600
|
- 3500
|
- 2200
|
|
* 149
|
* 124
|
* 43
|
5 ans
|
- 4400
|
- 4300
|
- 3000
|
|
* 100
|
* 73
|
* 14
|
10 ans
|
- 4500
|
- 4700
|
- 3500
|
|
* 78
|
* 52
|
* 5
|
|
-: crues * : étiage
Pour nécessité de dimensionnement, le projet
retient la crue décennale de 1973-1993, soit 3500 m3/s. Afin
de calculer les hauteurs de pompage et d'évaluer les risques
d'inondation, la cote de l'eau au droit des sites de Droh Gana et Mara ainsi
qu'à N'Djaména a été mesurée le même
jour.
> Les sols
Les principales classes de sol distinguées pendant la
prospection pédologique sont :
- sols très argileux (80% d`argile), noirâtre,
profond, des zones basses d'inondation à hydromorphie temporaire,
à caractère vertisolique. Ces sols conviennent bien à la
riziculture de submersion (pH 5,4 à 5,2 perméabilité
faible), mais la teneur en argile rend difficile le travail du sol.
- sols argileux bruns profonds, alluviaux à hydromorphie
temporaire. La teneur en argile est de 50-55% avec une faible
perméabilité et convient aussi à la riziculture de
submersion.
- sols argileux bruns profonds du bourrelet de berge du Chari.
Leurs perméabilités sont plus
meilleures à celles des classes
précédentes. Ils conviennent à la riziculture de
submersion, mais il y'a risque de surconsommation d'eau.
- sols argileux bruns faiblement profonds reposant sur un
horizon de texture moyenne à grossière. Le pH est neutre en
surface, faiblement alcalin en profondeur et la capacité
d'échange est moyenne (16,4 meq).
- sols sablo-limoneux en surface, sableux à faible
profondeur. Leur fertilité est faible et la réserve
minérale est réduite. Ils sont inaptes à la riziculture de
submersion et occupent une très faible surface.
De manière globale, la zone est apte à la
riziculture de submersion, mais des modalités de travail doivent
empêcher de remonter les horizons les plus perméables pour
éviter des percolations excessives (ministère du plan et de la
coopération, 1994).
> La végétation
Il s'agit d'une steppe dominée par les
épineuses telles que : Acacia senegal, Balanites
aegyptiaca, Ziziphus mauritania etc. Par endroit, on note aussi
la présence des arbres fruitiers comme les manguiers, goyaviers,
citronniers dans les vergers privés et dans les habitations.
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