6.2 PERSPECTIVES
La politique de l'agriculture irriguée au Tchad,
basée sur l'aménagement hydroagricole a connu un succès
technique. Raison pour laquelle, des projets et programmes ne cessent
d'actualiser leurs activités sur le terrain. Cependant les principaux
secteurs d'utilisation d'eau ne concernent pas que l'agriculture mais aussi
l'élevage, les industries, les usages
domestiques, les écosystèmes aquatiques et la
navigation. L'agriculture, avec 190 millions de m3 d'eaux par an, est de loin
la plus grosse consommatrice d'eau. Les usages domestiques consomment 40
millions de m3/an alors que l'usage industriel a un
prélèvement négligeable. Avec ces volumes, les projections
font ressortir qu'à l'avenir l'exploitation du pétrole fera
augmenter le niveau de pression sur les ressources en eau au Tchad. Toutefois,
le schéma directeur de l'eau et de l'assainissement prévoient la
prédominance de l'agriculture sur les autres secteurs jusqu'aux horizons
2020 (FAO, 2005). D'où la nécessité d'un plan de gestion
intégrée pour assurer un développement durable du secteur
agricole au Tchad.
La gestion dans son sens large, souligne que nous devons non
seulement nous concentrer sur la mise en valeur des ressources en eau mais que
nous devons gérer consciemment la mise en valeur de l'eau de
manière à assurer son utilisation durable à long terme
pour les générations futures. La gestion intégrée
des ressources en eau est donc un processus systématique pour le
développement durable, l'attribution et le suivi de l'utilisation des
ressources en eau dans le contexte des objectifs sociaux, économiques et
environnementaux (notes de cours). Dans le Boite à Outils de la GIRE, il
est rappelé qu'il n'existe pas de schémas de réformes qui
garantissent de bons résultats dans tous les pays. Les décideurs
devront apprécier quelles réformes, quels outils de gestion ou
organisations institutionnelles sont les plus appropriés au vu du
contexte culturel, social, politique, économique et environnemental
spécifique qui constitue le cadre pour les réformes. Le cadre
institutionnel et politique actuel du Tchad a bien cerné le cadre des
reformes, bien que certains aspects de gestion intégrée ont
été négligés. Les différents programmes et
projets (PNSA, PSSA, PNRP PROADEL, PVERS etc) devraient donc diriger leurs
actions vers une démarche globale de GIRE. Ceci en prenant en compte les
enjeux que présentent les bassins versants au sein desquels se trouvent
les sources d'eau exploitées. Un plan national de gestion
intégrée des ressources en eau est à initier avec le
concours de ces programmes et projets qui pour la plupart sont en cours de mise
en oeuvre. Globalement, des études complémentaires sont
nécessaires pour évaluer certains aspects techniques qui n'ont
pas été pris en compte lors de cette étude
(évaluation des pertes en eau des systèmes actuels d'irrigation,
les besoins en eau réels des différentes plantes cultivés
dans le contexte climatique et de sol des périmètres).
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