4.1.4.2 L'aménagement
Les périmètres irrigués sont d'une
surface de moins de 30 ha (29.5 hectares) et sont implanté à
quelques dizaines de mètres en retrait des bords de la berge du fleuve
Chari. Ceci, permet de limiter les effets d'érosion et protéger
les berges du fleuve.
De façon général, l'aménagement des
périmètres a porté sur trois grands aspects que sont : la
station de Pompage, le réseau d'irrigation et le réseau de
drainage ou d'assainissement.
> La station de Pompage
Elle est localisée au nord ouest du
périmètre et met à profit l'existence d'une ouverture dans
le bourrelet de berge entre le lit mineur et la dépression. Le groupe
motopompe (GMP) est installé sur un radeau ancré en berge. Le
refoulement se fera par une conduite souple jusqu'à la berge
supérieure, plongée ensuite par une conduite en acier
galvanisé débouchant dans un bassin de tranquillisation (BT). La
berge devra être protégée par des Prosopis sp et
Mimosa sp.
> Le réseau d'irrigation
Il est constitué des ouvrages et des canaux
d'irrigation dont le canal primaire (CP) et quatre canaux secondaires qui
desservent, en fonction de leurs dimensions, différentes surfaces dans
le périmètre. Le canal secondaire 1 (CS 1) irrigue 7,5 ha
à l'ouest de la dépression centrale ; le CS2, CS3 et CS4
irriguent respectivement 5,75 ha, 4 ha et 12 ha.
Le CP est construit en dalles de béton de 8 cm
d'épaisseur ferraillées avec un treillis soudé de 4 mm en
maille de 15x 15 cm et séparés par des joins de dilatation tous
les 2,5 m. il a un profile trapézoïdal avec un plafond de 50 cm et
des talus intérieurs et extérieurs de 1,5 de base pour 1 m de
hauteur. La pente longitudinale est de 0,02 pour mille et la revanche à
25 cm.
Les canaux secondaires par contre sont construits en terre
avec un profile trapézoïdale d'un plafond de 50 cm et de même
talus que le CP. La pente quand à elle est de 0,2 pour mille et la
revanche à 20 cm.
Le réseau d'irrigation comprend les ouvrages suivants
:
· un bassin de tranquillisation (BT) :
il est fait en béton sur une largeur d'un mètre et
comporte trois sections successives à savoir : la section de
tranquillisation proprement dite avec 5 m de long où débouche la
conduite de refoulement, la section de réglage du
débit avec 2 m de long, terminée par un déversoir en
crête mince équipée d'une échelle dont le
zéro est à la cote du déversoir et la section
d'alimentation du CP en aval du déversoir.
· Les ouvrages de prise : sur canal
primaire, ils assurent un partage du débit entre ce dernier et les
secondaires qu'il alimente. Ils sont faits en béton et comportent autant
de seuil déversants que des canaux dérivés et sont aussi
pourvus des vannettes métalliques afin d'isoler un canal.
· Les passages busés : ils
concernent les pistes ayant une buse en béton de trois mètres de
long et de diamètre variable selon le débit d'eau à
transiter. A chaque passage, la piste est
rehaussée de façon a avoir une épaisseur de
remblai de 50 cm au dessus de la génératrice supérieure de
la buse.
· Les ouvrages de réglages :
placés sur les canaux secondaires, ils ont pour rôle
d'isoler un tronçon de canal pour permettre l'irrigation des parcelles
qui les bordent a l'aide des siphons souples. Le premier ouvrage sur CS1
comporte en outre une dérivation avec passage busé pour alimenter
le canal CS11.
Outres les canaux, les parcelles sont séparées
les unes des autres par des diguettes en terre de 40 cm de hauteur, 30 cm en
crête, talutées a 1,5/1. A l'intérieur des parcelles, les
exploitants pourront confectionner des petites diguettes complémentaires
pour faciliter la gestion de l'eau.
Les hauteurs d'eaux dans les canaux sont calculées a
partir de la formule de Manning, en adoptant K= 30 pour les canaux en terre et
70 pour ceux en béton. Les canaux secondaires sont callés de
façon a ce que leur plafond domine de 20 cm au moins la cote de la
parcelle la plus défavorable. S'agissant des seuils de débit, ils
sont situés a 10 cm au moins au dessus de la cote du plan d'eau aval
pour garantir un écoulement dénoyer. La formule adoptée
pour les seuils a paroi épaisse et a contraction latérale est la
suivante :
Q = 0,3 LH3/2v2g = 1,55 LH3/2 (H
en mètres, Q en m3/s)
Le calcul de la hauteur manométrique totale (HMT) a
pris en compte tous les paramètres possibles. La cote de l'eau dans le
BT est de 292,70 alors que l'étiage du Chari en fin avril est de 283,20
m. À cela, s'ajoute la revanche dans le bassin (0,35 m) et le
diamètre de la conduite de refoulement (0,25 m). La hauteur
géométrique maximale d'élévation est de :
HGM = 292,70 +0,35 + 0,25 - 283,20 = 10,10 m.
Les pertes de charges au refoulement (diamètre 250 mm) et
a l'aspiration (diamètre 200 mm) ont été ajoutées
pour obtenir les pertes de charge totale de 3,75 m. La hauteur totale est :
HMT égale a 10,10 + 3,75 = 13,85 arrondie a 14
mètres
Suivant les données (débit et HMT), le groupe
motopompe choisis pour répondre a cette demande est un moteur thermique
diesel de puissance 35 Chevaux Vapeurs a refroidissement par air et
démarrage manuel. Pendant les crues, la HMT diminue, les
caractéristiques du groupe doivent également s'adapter a ces
variations pour mieux contrôler les pertes.
Dans ce périmètre, les améliorations sont
apportées pour éviter les erreurs constatées après
plusieurs années sur les anciens PPI. Il s'agit entre autres : de
l'équilibrage du radeau de la station de pompage qui tend a s'incliner
après quelques années seulement et de la protection du GMP contre
le soleil et la pluie a l'aide d'un toit amovible.
> Le réseau d'assainissement
Il est constitué des fossés talutés à
1,5/1et comprend :
- des drains secondaires à section triangulaire et de
profondeur minimum de 50 cm, longeant les parcelles et les pistes
désertes,
- Un drain intérieur assurant l'assainissement de la
dépression centrale,
- Un drain principal à la limite sud du
périmètre qui collecte les eaux des différents drains et
les évacue à la dépression longeant le lit mineur du
fleuve.
Le débit des drains a été calculé
en tenant compte de la plus forte intensité pluviométrique
obtenue à Sagour en juillet 1991 et en supposant un coefficient de
ruissellement de 50% et une durée de submersion admissible de 48 heures.
Ainsi le débit d'équipement est :
Débit d'équipement= (1450 m3/ha * 50%) / (48 h *
3,6) = 4,2 l/s/ha soit 4l/s/ha.
Les fosses secondaires auront une pente longitudinale
déterminée par celle du terrain naturel avec un minimum de 0,2
pour mille. La surface de la dépression centrale est d'environ 2,5
hectares. Même si on admet un taux de ruissellement de 100%, la
durée de submersion admissible peut en revanche être
supérieure à 48 heures de sorte qu'un fossé triangulaire
de même type que les drains secondaires, suffise à assurer le
drainage. Le drain principal doit pouvoir écouler les débits
provenant des drains intérieurs, mais aussi les apports des abords du
périmètre.
Les ouvrages du réseau d'assainissement concernent
uniquement les passages busés sous pistes. Ces derniers sont au nombre
de neuf sur les divers drains secondaires d'une largeur de trois mètres.
Le drain principal a 6 m de long et 1 m de diamètre sous la piste qui
longe la berge.
> Autres ouvrages
Les autres ouvrages faisant parti des aménagements au sein
du périmètre irrigué concernent :
- le réseau de piste de ceinture avec 6 m de large et
celle de desserte intérieure de 3 m de large,
- le magasin pour le stockage des matériels, intrants et
paddy de redevance et
- la citerne à gasoil (circulaire d'une capacité de
5000 litres) installée sur berceau en béton à
proximité immédiate du magasin en un endroit accessible aux
camions.
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