I.2.6. Les différents niveaux d'implication de
communauté aux activités
Etant donné l'imprécision de la notion de
participation, il s'est avéré nécessaire de disposer
d'indicateurs précisant au minimum les différents
niveaux de participation existants :
Un article, que je laisserai à votre disposition
résume d'une manière très concrète et
précise les différentes lectures possibles de ses niveaux :
« Développement social et Promotion de la Santé La
démarche communautaire. Chapitre : la participation : un même
terme pour des réalités différentes » Collection
Santé et Société - n° 9 Avril 2000
La participation au quotidien les différents niveaux de
participation peut se faire au travers de la typologie ci dessous
1' la participation-alibi / information :
Elle consiste à associer deux ou trois habitants
à un groupe de travail sans leur donner les moyens d'analyser et de
comprendre ce qui se passe. L'essentiel étant de pouvoir faire figurer
leur présence sur les comptes-rendus de réunions pour justifier
une participation des principaux concernés.
1' la participation-approbation / consommation /
consultation / concertation / :
Elle s'illustre volontiers à travers le lancement d'une
action santé dans un quartier. Agents de développement et
professionnels du sanitaire bâtissent des projets, puis sollicitent la
population pour une réunion, à laquelle vient qui veut ou qui
peut. Mais, si l'objectif formulé de cette réunion est de
présenter les projets et de consulter les habitants, le plus souvent
c'est simplement leur approbation qui est recherchée. "On a fait un
certain nombre de choses, on sait ce qui est bon pour vous. Voilà ce
qu'on vous propose, vous êtes d'accord n'est-ce pas ?".
Les gens ont un certain mal à dire qu'ils auraient
peut-être préféré autre chose. De temps en temps,
ils manifestent leur désaccord de façon pertinente et font
éclater un conflit difficile à gérer pour ceux qui
proposent l'action.
Certains projets pensés par des professionnels sont
néanmoins pertinents, mais leurs principaux défauts
résident dans le fait que la vie quotidienne et les
références culturelles ne sont pas suffisamment prises en compte.
La participation des habitants permet aussi de s'interroger sur la
faisabilité des propositions des professionnels et de
réfléchir à l'adaptation celles-ci aux conditions de vie
des personnes concernées.
PISSARRO (B.).- Les inégalités dans la ville.-
Congrès international du centre de coordination communautaire en
éducation pour la santé: Le social dans la santé ».-
Liège, 1992/11/18-20.
1 la participation-action
Les habitants sont impliqués dans l'ensemble de la
démarche, depuis l'analyse de la situation et le choix des actions
à mettre en oeuvre jusqu'à l'évaluation finale, voire
même la participation-gestion ce qui serait l'idéal.
L'existence de ces différentes formes de participation
montre que celle-ci ne va pas de soi. La volonté et la compétence
des professionnels impliqués doivent rencontrer la volonté et la
capacité des institutions, des élus et des habitants à
s'inscrire dans une participation-action. Avant d'aboutir à cet
idéal, il faut parfois passer par les autres formes de participation.
Elles peuvent être des tremplins vers une participation plus
systématique et plus « impliquante » de la population aux
projets. C'est à travers l'expérimentation de ces
différentes formes de participation que petit à petit chacun
pourra tenter d'aller plus loin. Il faut laisser aux habitants le temps de
prendre leur place et aux professionnels le temps de la leur donner.
OAKLEY différencie deux catégories
d'interprétation : la participation en tant que moyen et la
participation en tant que processus et La participation en tant que moyen
1 La participation est considérée comme un moyen
pour parvenir à un objectif donné et pour mobiliser des
ressources et des énergies en vue de contribuer à la
réussite des projets
La participation communautaire correspond alors à un
souci d'amélioration de l'efficacité et de l'impact des
interventions entreprises par les professionnels. Ces derniers ont
progressivement réalisé que l'efficacité de leurs actions
était démultipliée quand les intéressés
eux-mêmes se les réappropriaient à leur propre compte.
L'auteur estime que la participation en tant que moyen est un
type de participation statique, passif et contrôlable, qui s'apparente
davantage à une sensibilisation de la population et à une
technique de gestion.
Cette participation est rarement considérée dans
une perspective à plus long terme. Il s'agit au contraire d'une
mobilisation rapide pour entreprendre une tâche et de l'abandon de la
participation une fois l'ouvrage achevé. La dynamique initiale est
impulsée de l'extérieur. La finalité est également
définie de l'extérieur.
1' La participation en tant que processus
En tant que processus, la participation contribue au
renforcement du pouvoir de l'individu et de la communauté. A ce niveau,
la notion d'empowerment va parfois plus loin que celle de participation
communautaire : une réponse à un double échec ?
La participation en tant que processus est un
élément dynamique. Elle est créée par la
population, s'adapte aux besoins locaux et à l'évolution des
conditions. Elle doit se prolonger audelà de la durée du projet,
sous la forme d'un engagement dynamique et permanent.
Toutefois, la participation communautaire ne doit jamais
être considérée comme acquise. Sa pérennité
pose de nombreux problèmes qui doivent être analysés et
dépassés si l'on veut que la participation soit vraiment une
réalité.
Comme freins possibles, nous pouvons identifier les
différentes manières dont les acteurs perçoivent la
participation, la fragilité de certains groupes sociaux les
empêchant de s'investir dans des actions communautaires sans un vrai
accompagnement, les moyens humains, financiers, temporels, mis à
disposition...
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