CONCLUSION
La problématique du développement est une
approche globalisante, d'autant plus qu'elle est non seulement fonction des
mesures économiques quantitatives mais aussi des grandeurs
qualitatives.
Le développement qui peut être qualifié
également du bien-être collectif, est l'un des objectifs essentiel
de tout Etat du monde. Pour y arriver, l'Etat recourt à toute une
panoplie de sources de financement de son économie. Il pourra recourir
aux impôts, aux recettes administratives, domaniales et de
participation ; si ces derniers sont insignifiants, le plus souvent l'Etat
fait recours aux sources de financements extérieurs (dettes
extérieures) qui ont fait l'objet de cette étude.
La stabilité économique et financière du
pays nécessite de reconstituer des réserves de change pour
affronter les chocs externes, de collecter suffisamment de recettes fiscales
pour acquérir des marges de manoeuvre budgétaires et de
gérer les financements efficacement pour stimuler les activités
productives sans enclencher de nouveau cycle d'endettement insoutenable.
Par ailleurs, pour éviter de reproduire les erreurs du
passé, la gestion des deniers publics et la politique de financement
extérieur doivent être transparentes et rigoureuses. La
société civile congolaise et les parlementaires ont un rôle
important à jouer à ce niveau.
La Charte sur la responsabilité financière
(« responsible financing ») promue par le réseau
européen d'ONG Eurodad et ses homologues africain (Afrofad) et
latino-américain (Latindadd) en vue de définir les
responsabilités des créanciers et des emprunteurs, pourrait
servir de référence pour la société civile et les
parlementaires congolais. Un audit de la dette congolaise pourrait être
réalisé par la société civile et les
parlementaires, comme cela se fait dans plusieurs pays en développement,
en vue de définir quelle part de la dette est « odieuse »
selon les critères du droit international. Plus important semble
dès lors, dans le contexte congolais, de mettre en place un
mécanisme permanent de monitoring des nouveaux financements par les
parlementaires et la société civile.
L'objectif de ce travail a été celui de
répondre à la question suivante :
- Quelles sont les implications du financement
extérieur sur la croissance économique et partant sur le
développement économique ?
Partant de notre questionnement, nous avons émis les
hypothèses suivantes :
1. Les conséquences découlant
immédiatement des financements extérieurs s'expliqueraient par
une augmentation des flux financiers (capital physique) entraînant un
accroissement des investissements ; favorisant une création
d'emploi et la hausse de la production des biens et services (production
nationale) qui entraînerait l'augmentation d'une croissance
économique ;
2. Les dettes extérieures n'auraient pas d'implications
sur le développement économique parce que la croissance
économique ne cause pas l'indicateur de développement humain.
Pour atteindre cette finalité, nous avons recouru aux
méthodes analytique, comparative, systémique,
économétrique et hypothético-déductive qui ont
été appuyées par la technique documentaire et technique
d'observation directe personnelle. Ces méthodes et techniques ont
été secondées par le modèle à vecteur
autorégressif (VAR) dans l'estimation et la spécification du
modèle.
Tous les tests économétriques nous ont permis
d'affirmer que notre modèle est bon et de confirmer nos
hypothèses.
De cette manière, nous avons articulé notre
réflexion autour de trois chapitres hormis l'introduction et la
conclusion :
- Le premier chapitre a été axé sur les
considérations générales ;
- Le second sur le financement extérieur en
République Démocratique du Congo ; et
- Le dernier a été porté sur la
présentation, l'analyse des données et l'interprétation
des résultats.
Après analyse et traitement des données, il a
été constaté que les financements économiques
externes (dettes extérieures) sollicités pour financer le
déficit budgétaire ont entraîné la croissance
économique. Par contre, même si la croissance économique
est un préalable du développement économique, cette
dernière ne l'a pas influencé ou stimulé.
Pour que la croissance économique contribue au
développement économique, avons souligné
l'amélioration du niveau de vie des peuples congolais partant de la
satisfaction des besoins élémentaires car l'objet du
développement étant de permettre à l'homme de vivre plus
longtemps, d'être en bonne santé et d'améliorer sa
créativité.
Rappelons que nos résultats ont abouti à une
causalité unidirectionnelle. C'est-à-dire seules dettes
extérieures causent la croissance économique. Malgré que
« la politique du bailleur » influence la gestion de la
dette, il est difficile pour la RDC d'user une politique de
développement endogène et autocentrée pour se
développer. Pour que le financement extérieur (dettes
extérieures) entraine la croissance pro-pauvre ou développement
économique, avons-nous suggéré à la RDC de
développer une politique de lutte contre la corruption,
l'impunité, le détournement des deniers publics, de
développer la politique de la bonne gouvernance et surtout de la
volonté politique. La mise en oeuvre de ces politiques permettra de
lutter contre les « trappes à la
pauvreté ».
Les travaux postérieurs pourront s'atteler à
« la gestion et affectation du financement extérieur au Congo
face à la croissance et le développement » que nous
n'avons pas pu relever dans ce travail. Ils peuvent aussi comparer
l'efficacité entre le financement du FMI par rapport à la Banque
Mondiale pour un développement durable en République
Démocratique du Congo.
En somme, comme tout travail scientifique, notre étude
pourra comporter des limites parfois inhérentes à l'exploitation
des données économiques d'une part, et l'absence
d'homogénéité des données d'autre part.
|