VI.2. CARACTERISTIQUES DE L'ECHANTILLON A
L'INCLUSION
VI.2.1. L'indice plasmodique a l'inclusion
L'indice plasmodique à l'inclusion pour les femmes
enceintes dans notre étude était de 48,1%. Cette
prévalence était plus élevée que les 37,2% chez les
femmes en première CPN en saison de haute transmission constatés
dans le district sanitaire de Koupéla en 2001 [50 ; 51] et les 21,8%
constatés en saison de faible transmission dans le district sanitaire de
Houndé en 2004
[57]. Notre résultat est inférieur aux 58,8%
constatés sur quatre années d'étude au Mali [22] et 65%
constatés en 1994 au Malawi [48].
Les différences de prévalence de l'infection
palustre chez les femmes de Boussé, les femmes de Koupéla et les
femmes de Houndé pourraient s'expliquer par les différences du
niveau d'endémicité du paludisme ainsi que les différences
du niveau de la transmission selon la saison. Les études au Mali et au
Malawi n'ayant concerné que les femmes dans leur première ou
seconde grossesse plus susceptibles à l'infection, trouvent un indice
plasmodique normalement plus élevé.
L'indice plasmodique analysé en fonction du nombre de
grossesses montre un niveau d'infection périphérique plus
élevé chez les primigestes et les secondigestes par rapport aux
multigestes (p < 0,001). Notre constat est similaire à celui d'autres
études au Burkina [51 ; 50], au Kenya [40] et au Malawi [42]. Ces
résultats traduisent une plus grande vulnérabilité des
primigestes et des secondigestes à l'infection palustre.
L'indice plasmodique était significativement plus
élevé chez les femmes enceintes de moins de 20 ans que chez
celles qui ont 20 ans et plus (p< 0,0001). Le même constat a
été fait par Rogerson et al. en 2000 [42].
L'âge supérieur à 20 ans apparaît comme un facteur de
protection contre l'infection paludéenne pendant la grossesse. Ainsi
l'apparente protection chez les multigestes serait liée à
l'âge plus élevé dans ce groupe de femme. En 2000 au
Malawi, Rogerson et al. étaient arrivés à
la même conclusion [42]. Ce constat s'expliquerait par le fait qu'en
milieu endémique, l'immunité de prémunition
s'accroît avec l'âge [9 ; 59].
VI.2.2. L'anémie a l'inclusion
A l'inclusion, 66,0% des femmes de l'étude
présentaient une anémie. La prévalence de l'anémie
dans notre étude est la même que celle trouvée à
Bobo-Dioulasso en 1996 par Méda et al. [33]. Cependant,
notre résultat était inférieur aux 81,6% obtenus à
Koupéla en 2001 [51] et aux 78,8% obtenus au Mali [22].
Bien que moins parasités, les femmes de Koupéla
présentaient un taux d'anémie plus important. Ce qui nous fait
penser qu'il existe certainement d'autres facteurs fortement contributifs
à l'anémie maternelle en zone d'endémie palustre. En plus
l'étude de Koupéla a inclus les femmes jusqu'au troisième
trimestre de grossesse alors que la susceptibilité à
l'anémie s'accroît avec l'âge de la grossesse [33].
La différence trouvée au Mali pourrait être
due au fait que cette étude n'a pris en compte que les primigestes et
les secondigestes qui sont plus susceptibles à l'anémie que les
multigestes.
Nos résultats montrent que les primigestes et les
secondigestes sont plus susceptibles de développer une anémie au
cours de la grossesse. Nos résultats sont similaires aux constats faits
dans d'autres études [51 ; 42].
|