II.10 REVUE DOCUMENTAIRE
Au Kenya, Parise M.E. et al., dans une
étude menée avant l'adoption du TPI à la SP, ont
mesuré différents paramètres chez la femme enceinte dans
une zone de forte transmission palustre. Au cours de la grossesse et dans 2
sites différents, les taux d'anémies étaient de 79% et
95%, les taux d'anémies sévères de 8% et 24% et les taux
de parasitémie périphérique étaient de 51% et 40%
respectivement.
Parmi les femmes à parasitémie positive, 79% et
50% avaient eu une histoire récente de fièvre. 57% et 50% de
celles qui ont eu une fièvre récente avaient une
parasitémie périphérique. A Kisumu, la prévalence
de l'anémie était plus importante chez les femmes
parasitées ; 87% vs 70% [41].
Shulman et al. en 1997 dans le district de
Kilifi au Kenya, dans une étude portant sur le TPI à la SP dans
la prévention de l'anémie sévère ont trouvé
des taux d'anémie de 14,5% et 23,7% respectivement chez les femmes ayant
reçu de la SP et chez celles ayant reçu un placebo. Le TPI
à la SP permettrait de réduire de 39% le taux d'anémie
[46].
Au Malawi, l'étude de Linda J.Shultz et
al sur l'efficacité des régimes antipalustres contenant
SP et/ou CQ dans la prévention de l'infection périphérique
et placentaire à Plasmodium falciparum chez les femmes
enceintes constitue une autre étude de référence. Elle a
été menée dans une zone de forte
chloroquino-résistance (80%) et de forte transmission palustre. Au
moment du recrutement, 65% des femmes étaient parasitées. A
l'accouchement, les taux d'infection périphérique étaient
de 32% et 3% respectivement pour les régimes CQ hebdomadaire et de SP en
TPI. Par ailleurs, 30 à 40% seulement des femmes observaient le
traitement par auto-administration hebdomadaire de CQ [48].
Au Mali, de mars 1998 à mars 2001, Kayentao K.
et al. ont comparé l'effet des TPI à la SP et
à la CQ avec la chimioprophylaxie hebdomadaire à la chloroquine
pendant la grossesse. Au total, 58,8% des femmes étaient
parasitées au moment de leur inclusion. Durant leur suivi, les femmes
ayant eu une ou plusieurs gouttes épaisses positives dans les groupes de
chimioprophylaxie hebdomadaire, de TPI à la CQ et de TPI à la SP
étaient respectivement de 24,1%, 24,7% et 17,2%. Les proportions
d'anémie du troisième trimestre étaient respectivement de
58,4%, 58,3% et 40,4% [22].
Au Burkina, Toé R. et al. ont
étudié en période de saison sèche (saison de faible
transmission) le niveau d'infection des femmes en grossesse et ont
montré que 21,8% des femmes étaient infestées à
leur première CPN [57].
Une étude de Sirima et a/ en 2001 dans
le district sanitaire de Koupéla portant sur l'effet de la chloroquine
en chimioprophylaxie dans la prévention du paludisme maternel a
donné les résultats suivants :
Malgré une large utilisation de la chimioprophylaxie
avec la chloroquine (93% des femmes reçues en CPN ont dit utiliser la
chloroquine dont la moitié (50,2%) a eu une chimioprophylaxie
complète), 29% des femmes ont été infestées pendant
la grossesse. 76,2% ont montré une anémie dont 12%
d'anémie sévère.
L'anémie modérée et l'anémie grave
étaient fortement liées à la parasitémie avec un
risque relatif (RR) respectivement de 1,23 et 2,36 [51 ; 50].
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