II.5 IMMUNOLO GIE DU PALUDISME PENDANT LA
GROSSESSE
Le paludisme pendant la grossesse est associé à
des modifications de différents paramètres biologiques et
immunologiques: influence des cytokines (défenses de type Th2
(prémunition) plus que Th1 (réponse initiale), intervention
d'hormones stéroïdes placentaires immunosuppressives, influence de
différentes protéines comme HCG, alpha foetoprotéine, etc.
La gravité du paludisme chez la femme enceinte est fonction de la
parité et porte surtout sur les premières grossesses (en
particulier les primigestes du fait de la naïveté immunologique).
Au cours des grossesses ultérieures, les défenses placentaires
garderont mémoire des premières attaques parasitaires
protégeant partiellement les multipares. L'augmentation de la
densité parasitaire dans le sang et le placenta secondaire à
cette immunomodulation est associée à l'anémie de la
mère, à la prématurité et surtout aux faibles poids
de naissance.
II.6 IMPACT DU PALUDISME SUR LA GROSSESSE
Le paludisme est une maladie dont les conséquences sur
la grossesse sont importantes. Outre la morbidité des mères, il y
a la souffrance de l'oeuf qui peut aboutir à sa mort. Du 1er
au 4ème mois de la grossesse, on a une accentuation des
phénomènes d'intolérance gastrique et une aggravation des
autres signes sympathiques de la grossesse. En plus, l'anémie survient
plus facilement induisant un déséquilibre humoral, qui lorsqu'il
s'ajoute à l'impaludation du foetus, entraîne l'avortement ou la
mort in utero [61]
Le paludisme, du fait de l'hyperthermie, induit des menaces
d'avortement, des avortements spontanés et des accouchements
prématurés. La colonisation du placenta par les trophozoïtes
entraîne son altération structurelle et fonctionnelle
entraînant une souffrance foetale, l'avortement ou parfois la
mort in utero.
Du 4ème au 9ème mois, on
peut avoir un retard de croissance intra-utérin avec un faible poids de
naissance à l'accouchement. Une infestation du foetus conduit au risque
de naissance prématurée ou à terme la naissance d'un
nouveau-né porteur de paludisme congénital.
Il y a également le risque d'accouchement dans un
contexte d'asthénie et d'anémie chez la femme enceinte avec un
risque important de:
- choc sévère par hémorragie au moment de
l'accouchement,
' infections puerpérales en suites de couche,
- thrombophlébite et embolies en post-partum.
II.7 IMPACT DE LA GROSSESSE SUR LE PALUDISME
La grossesse amène une modification de la circulation
abdominale à cause du volume de l'utérus et de la constitution de
l'anévrysme placentaire, pouvant retentir sur la circulation
splénique et favoriser l'essaimage des hématozoaires
séquestrés dans la rate. Ce phénomène a pour
conséquences une augmentation de la fréquence des épisodes
de paludisme et l'entretien de l'anémie par hémolyse.
La grossesse favorise la reviviscence des schizontes,
augmentant la fréquence des formes graves du paludisme chez les femmes
en zone de faible transmission, ainsi que des anémies importantes
[61].
En zone de forte transmission du paludisme, l'infection
à Plasmodium falciparum entraîne une
séquestration placentaire du parasite qui peut persister même en
l'absence de parasitémie périphérique. En l'absence de
traitement, une infection acquise au début de la grossesse persiste dans
le placenta tout au long de la grossesse. Les conséquences de cette
situation sont l'anémie maternelle et le faible poids de naissance,
surtout chez les primigestes [20 ; 57].
La grossesse modifie aussi la symptomatologie du paludisme en
accentuant les vomissements, la déshydratation et l'amaigrissement
surtout au premier trimestre de la grossesse (Figure 3).
L'infection par Plasmodium falciparum pendant
la gossesse
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei3.png)
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei4.png)
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei5.png)
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei6.png)
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei7.png)
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei8.png)
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei9.png)
Zone de haute transmission Zone de faible
transmission
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei10.png)
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei11.png)
L'infection sans symptômes Formes symptomatiques
(fievre)
L'infection placentaire Risque d'accouchement
premature
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei12.png)
L'anemie Transport des nutriments
Faible poids de naissance
Risque de mortalite infantile.
Figure 3 : Manifestations du paludisme pendant la
grossesse
|