Energies renouvelables et Droit international de l'environnement: enjeux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Aimexe AMOUSSOU Université de Limoges - Master 2 2010 |
B-LES ENTREPRISES MULTINATIONALESLes entreprises multinationales sont de nouveaux acteurs qui ont émergé en DIE grâce à la démocratisation de l'action internationale. La problématique énergétique étant liée à tout domaine d'activité, l'action des multinationales favorise d'une manière ou d'une autre le développement des sources d'énergies renouvelables. 35 John Cormack, Jim Bohlen, Paul Watson, Bill Darnell, Patrick Moore, Lyle Thurston, Dave Birmingham, Terry Simmons, Richard Fineberg, Robert Hunter, Ben Metcalfe, Bob Cummings et Bob Keziere 36 Un nom évocateur de la double préoccupation du groupe fondateur : environnement et pacifisme. Les termes green (vert) et peace (paix) sont ceux qui résument le mieux leur démarche. 37 Greenpeace International, [R]évolution énergétique, janvier 2007. Ainsi, certaines multinationales orientent leurs activités dans le développement des secteurs d'énergies renouvelables, au niveau de la recherche-développement des filières renouvelables, la fabrication de la technologie permettant l'exploitation des SER, la commercialisation de ces technologies ou l'installation des équipements. Par exemple, dans le domaine de la création et de l'exploitation de centrales d'énergies renouvelables, on peut citer le producteur européen d'énergies renouvelables Théolia38. Spécialisée dans l'énergie éolienne, Théolia est particulièrement présente en Allemagne, en France, dans le Sud de l'Europe et de façon plus marginale dans les pays émergents (Maroc, Inde, Brésil). L'entreprise découpe ses métiers en trois familles :
Théolia recherche des opérations avec permis de construire (ou issues de son portefeuille de développement), optimise le choix des turbines, élabore et signe les contrats des constructeurs et fournisseurs, réceptionne les centrales éoliennes et les exploite pour son propre compte. Cette entreprise, particulièrement dynamique, se présente comme mue par un désir humaniste, existe depuis une dizaine d'année et a notamment racheté la Compagnie Eolienne du Détroit à EDF. Les points à surveiller : cette société, pionnière, est basée en Belgique pour des raisons fiscales et est détenue par General Electric, une multinationale américaine, peut engagée dans la protection de l'environnement, mais investissant de façon opportuniste dans le secteur de l'énergie, renouvelable ou pas. D'autres entreprises multinationales, quant à elles, favorisent l'essor des ER bien que n'appartenant pas à la catégorie précédemment évoquée, i.e. celle exerçant dans le domaine de l'énergie. Leur soutien aux SER se traduit par une certaine prise de conscience remarquable qui révolutionne leur mode de consommation énergétique. 38 http://www.24pm.fr/Energie/energie-eolienne/76-theolia-creation-et-exploitation-de-centrales-energiesrenouvelables, consulté le 18-08-2010. A titre d'exemple, on peut citer Google qui, place ses billes dans les énergies renouvelables. La firme au double O n'en est pas à son coup d'essai. En 200839 elle participait à un investissement de 30 millions de dollars chez le producteur d'énergie géothermique Altarock, avant d'injecter plus de 130 millions de dollars dans un investissement collectif sur l'énergie solaire, avec eSolar. Toujours à l'affut de ce qui se fait de plus innovant, Google a également installé une Bloom Box, mystérieuse pile à combustible du futur, moyennant 800 000 dollars. Cet engin est censé produire de l'électricité à partir d'un carburant quelconque, source d'hydrogène. Par l'intermédiaire de sa fondation40, Google investit des milliards pour la recherche dans les filières renouvelables. Son plan, "Clean Energy 2030," comprend les principes d'une habitation verte, un programme de recherche sur les voitures électriques et leur efficacité énergétique. Mais aussi la réduction des véhicules à combustibles fossiles avec comme objectif de les réduire de près de 40% au cours des prochains 22 ans. La Fondation Google met également l'accent sur une taxe de carbone et favorise la mise en place de crédits d'impôt sur les énergies renouvelables. «À l'heure actuelle, nous avons une véritable opportunité de transformer notre énergie des combustibles fossiles vers une grande partie fondée sur l'énergie propre», a écrit Jeffrey Greenblatt, gestionnaire de la technologie de l'énergie, sur le blog de Google. Au même moment Google dévoile un projet de Datacenter écologique sur un bateau ! Le principe : l'eau de l'océan servirait à refroidir une partie des serveurs. Alors que l'énergie des vagues devrait générer une partie de l'électricité utilisée par le Datacenter. Selon le brevet, ces centres informatiques flottants seraient basés à 3 ou 7 miles nautiques des côtes et des fonds de 50 à 70 mètres. Pour sa part le blog Knowledge Datacenter, affirme que ce projet permettrait de créer des centres informatiques d'une capacité de 40 MW. Quel bilan peut-on faire des énergies renouvelables ? En quoi peuvent-elles être utiles au monde contemporain ? 39 http://www.greenzer.fr/google-investit-energies-propres-2551, consulté le 03-08-2010. 40 http://www.greenzer.fr/google-energies-renouvelables , consulté le 03-08-2010.
Le monde actuel est en crise. Cette crise est à la fois écologique et sociale. Il s'agit du phénomène des changements climatiques et de la pauvreté notamment énergétique qui minent le monde contemporain. Ces préoccupations menacent la subsistance de toute forme de vie et ont déjà suscité plusieurs actions au plan international. Et, comme on l'a vu plus haut les acteurs du DIE ont déjà envisagé plusieurs mesures parmi lesquelles le recours aux sources d'énergie propre notamment les énergies renouvelables. Ces sources d'énergie sont-elles, en réalité, à la hauteur des attentes ? Quels sont les intérêts que peuvent procurer leur exploitation ? Les SER sont peu pollueur, par conséquent, leur exploitation peut constituer un outil de lutte contre le phénomène du réchauffement climatique (section 1). Aussi, elles sont favorables au développement durable parce qu'elles sont disponibles en abondance et ont la pérennité comme qualité (section 2). |
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