6- L'APPORT FINANCIER DU SECTEUR FORESTIER AU BURKINA
FASO
L'apport du secteur forestier au budget de l'Etat, sous forme
redevance, taxes et permis d'exploitation de bois, et diverses recettes
forestières était estimé à environ 160 millions de
FCFA en 1992 (contre 250 millions de FCFA en 1990), mais il pourrait atteindre
13 milliards FCFA en 2015. A ces contributions financières, il faut
ajouter la contribution virtuelle non monétarisée du secteur
forestier au développement de l'agriculture et l'élevage et au
maintien des grands équilibres écologiques du pays. Le
bois-énergie (bois de chauffe et charbon de bois) constitue la
principale source d'énergie au Burkina Faso. En 2001, le bilan
énergétique final donnait en effet les pourcentages suivants :
bois de chauffe (84,8 %), charbon de bois (0,8 %), résidu agricoles (5,2
%), produits pétroliers (8,2 %), électricité (1,0 %).
Les produits forestiers ligneux (PFL) constituent le domaine
dominant de la sylviculture en termes de revenus générés
et d'emplois. En effet, l'exploitation du bois à des fins
énergétiques domine l'ensemble des activités
forestières. Cette activité contribue à hauteur de 5.66%
au PIB, soit 209 milliards de FCFA et représente plus de 85% de la
contribution de l'activité sylvicole. Ce sous domaine est suivi de la
production pépinière qui contribue à hauteur de 7.26
milliards de FCFA. La production de bois d'oeuvre et de service contribue pour
1.01 milliard de FCFA.
Les activités liées aux Produits Forestiers Non
Ligneux (PFNL) ont généré environ 25.6 milliards de FCFA
en 2008, revenus distribués à plusieurs acteurs
économiques nationaux mais, revenu ayant servi aussi à nourrir
l'activité économique au plan régional et mondial
(notamment à travers les exportations dont la noix et les produits
à base de karité, la noix de cajou, les mangues, les produits
à base de néré, etc.). Au-delà des revenus pourvus
par les PFNL aux populations et à l'État, ils constituent un lieu
d'émergence de petites et moyennes entreprises forestières (PMEF)
dans le domaine de la transformation et de l'import export.
Le bois de feu, le bois de service, le bétail, la
faune, les médicaments, le karité et le miel restent toujours les
principales industries forestières du pays. Le bois de feu
représente aujourd'hui 85% du total du PIB de tous les produits ligneux
commercialisés dans le pays, suivi par le bois de service (12%) et le
bois d'oeuvre (3%). La consommation annuelle de bois d'oeuvre se chiffre autour
de 25 000 m3, dont 93% sont importés des pays voisins, et seulement 7%
disponibles sur place. Cette contribution est largement sous
évaluée dans la mesure où plusieurs activités
économiques qui prennent appui sur l'exploitation forestière ne
sont pas prises en compte. Il s'agit notamment des activités de
cueillette de fruits, gousses, feuilles et parties d'arbres, de l'exploitation
forestière pour les besoins de la pharmacopée traditionnelle et
de l'alimentation du bétail.
Au niveau des ménages ruraux, après
l'agriculture (37%) et les produits de l'élevage (24%), les produits
forestiers non ligneux constituent la troisième source de revenus (23%).
Ce sont les familles pauvres qui exploiteraient davantage les produits de la
forêt, cette exploitation leur permettant d'améliorer leurs
conditions de vie et leur procurer (surtout par rapport à la population
féminine) un revenu monétaire.
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