1.2.3. Déterminants de la pauvreté
Concernant les déterminants de la pauvreté, il
convient d'analyser les principaux facteurs quiinfluencent la
pauvreté pour voir la variation de la pauvreté par région
(milieu rural ou
urbain), les caractéristiques communautaires
(infrastructures scolaires), le niveau d'éducation (études)
dans les ménages et l'accessibilité aux services base. Ces
facteurs ont été
expérimentés dans des études sur la
pauvreté menées au Cambodge, Equateur et Malawi en 1997 (Banque
Mondiale, 2005).
Pour le cas du Burundi, les mêmes facteurs ont
été analysés en 2006 lors des enquêtes citées
ci-haut (République du Burundi, 2009a). Il a été
constaté qu'en général les ménages dirigés
par une femme, une veuve ou une personne divorcée sont plus pauvres que
les autres. En outre, le niveau d'éducation du chef de ménage est
positivement corrélé au revenu du ménage. Pour
l'accès aux services de base, il a été constaté que
l'ampleur du trajet nécessaire pour accéder aux infrastructures
de base (école primaire, centre de santé, source d'eau potable et
transport public) affecte négativement le bien être du
ménage. Ces facteurs plaident en faveur de l'extension et de
l'aménagement des infrastructures sociales dans les régions les
plus défavorisées du Burundi.
1.3. Processus d'élaboration du Cadre
Stratégique de Lutte contre la pauvreté.
L'introduction du Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté (CSLP) est le résultat d'une longue période
d'apprentissage par la Communauté Internationale pour aider les pays en
développement à réduire effectivement la pauvreté
(David Booth et al, 2005). Cet instrument de planification a été
introduit dans ces pays en 1999 par la Banque Mondiale et le Fonds
Monétaire International pour le renforcement de l'appropriation et la
responsabilité nationale dans le cadre des réformes pour la
réduction de la pauvreté. Faisant suite à l'Initiative en
faveur des Pays pauvres Très Endettés, le CSLP a
été considéré comme un moyen de renforcement de
l'assistance au développement entre les pays du tiers monde et les pays
développés. Les actions spécifiques qui ont
été menées au niveau des pays pauvres ont favorisé
l'amélioration de l'utilisation de l'aide surtout avec l'adoption du
CSLP et de l'IPPTE (Cassimon et al, 2007).
Au Burundi comme dans d'autres pays en développement,
l'élaboration du CSLP a procédé par un processus
participatif. Il est donc le fruit d'une large consultation au sein des
différents groupes cibles à savoir les communautés de
base, l'administration, le secteur privé, la société
civile, le parlement, le Gouvernement et les partenaires au
développement. Les consultations sectorielles et thématiques ont
été organisées suivant une approche participative et
inclusive. Cette large consultation a permis d'identifier les contraintes et
les potentialités dans les différents secteurs
(économiques, politiques et sociaux). Des axes stratégiques et
des actions prioritaires ont été déterminés.
La mise en oeuvre et le système de
suivi-évaluation du CSLP ont été confiés à
un Secrétariat Permanent chargé du suivi des Réformes
Economiques et Sociales (SP/REFES), attaché à la Deuxième
Vice-Présidence de la République. Ce secrétariat
connaît une structure décentralisée au niveau des provinces
et des communes du pays. Il travaille en étroite collaboration avec un
Comité Interministériel de suivi des Politiques Economiques et
Sociales (République du Burundi, 2006).
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