La formation continue et son impact dans l'entreprise( Télécharger le fichier original )par Zahia Kagher Université Abderrahmane Mira de Béjaia Algérie - DEUA en droit des affaires 2009 |
Section 2 : Place et rôle de la formation continue dans l'entreprise :
Certaines entreprises y ont vu une charge sociale supplémentaire, d'autres ont découvert un outil de gestion de personnel et de régulation des tensions sociales, certaines enfin y ont vu un instrument et un outil de développement. Les premières, qui ont vu dans la loi, la manifestation d'une nouvelle tracasserie étatique, ont tendance à avoir une vision rétractive qu'offre la formation et par voie de conséquence une conception rétractive de responsable de formation et de son rôle. Souvent pour ces entreprises, le responsable de formation est un agent administratif et comptable destiné à contrôler l'imputabilité des dépenses de formation au budget imparti à cet effet. C'est souvent le cas d'entreprises petites et moyennes dans lesquelles la formation se faisait sur le tas et n'était ni organisée ni budgétisée. La proximité des individus, le caractère restreint des groupes permet de faire rapidement le tour des besoins en formation. Dans cette logique, le poste de responsable de formation pourrait être l'une des attributions de la direction comptable et administrative. Les secondes faisant contre mauvaise fortune bon coeur, ont vu en cette obligation de formation un moyen de gérer leur personnel, de réduire les tensions sociales. Cela a été souvent le cas des grandes organisations du tertiaire. Ces entreprises ont beaucoup investi dans les stages de relations humaines et de conduite des hommes. Dans cette perspective, le poste de responsable de formation est alors un adjoint à la direction du personnel. Enfin, pour le troisième groupe, la loi est très souvent venue entériner une situation de fait. Ces entreprises voient dans la formation un outil de gestion et de développement, cela s'impose à elle comme une évidence et une nécessité en raison de leur particularité ou de leur position sur le marché. La formation continue en Algérie10(*) A présent, et depuis plus d'une dizaine d'années, l'entreprise publique considérée locomotive du modèle de développement et qui est encore en plein restructuration, arrive difficilement à s'adapter aux mutations de l'économie algérienne marquée par une récession jamais vécue. Par conséquent, les entreprises arrivent péniblement à prendre en charge la totalité de leurs besoins et une partie du programme d'insertion dans la vie active (apprentissage et programme de lutte contre le chômage.....) Ainsi, une consolidation permanente des liens entre l'école et le travail devrait faire de la priorité des décideurs et délaisser la politique de « l'homme- produit fini » qu'ils tendent à privilégier, préférant aller « cueillir » sur le marché du travail des profils de formation » produits des institutions d'éducation et de formation » plutôt que d'avoir à investir dans cette fonction. Cependant, le secteur productif Algérien semble prendre conscience que son développement repose autant sur les ressources financières que sur les compétences et le comportement des ressources humaines. Dès lors, l'entreprise devra intégrer activement le facteur humain dans sa politique de développement surtout avec cette conjoncture qui affecte sérieusement l'économie nationale et que l'on résume à : · L'ouverture à l'économie de marché où compétitivité et performance « règnent » en décideurs. · Rétrécissement des ressources financières et amplification des exigences du consommateur. · La profonde mutation des techniques de production et l'avènement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) imposant un concept de productique peu évident pour l'entreprise algérienne. Conjoncture qui n'est pas sans conséquences sur la gestion des ressources humaines ou hormis l'acquisition et la conservation du facteur humain, aucun effort ne semble être consentit dans le sens de son développement, pour trois raisons que B.Abdessalam et C.Abdelatif développent comme suit : · Les responsables d'entreprises ne sont tout simplement pas convaincues de l'opportunité d'investir dans une fonction dont ils ne voient pas les retombés immédiats. · Les dirigeants ne disposent pas de moyens suffisants pour mener de front la couverture de divers besoins alors ils tendent à positionner la formation au dernier rang de leurs priorités. · Les entreprise n'étant pas assurées de perdurer dans une conjoncture caractérisée par l'absence de perspectives claires en matière de politique économique, et en conséquence par l'incertitude dés lendemain, les dirigeants se préoccupent davantage de « gérer les affaires courantes » Comme déjà précitée, l'entreprise algérienne évolue désormais dans un contexte nouveau, qui favorise l'initiative et le travail d'équipe ne laissant aucune place à l'improvisation et à la fuite des responsabilités, et par comparaison avec la gestion des autres fonctions, il faut reconnaître que la gestion de la formation si elle existe apparaît archaïque, toutefois, cette anarchie qui règne dans sa gestion n'empêche de penser à mettre en oeuvre des politiques de formation aussi modestes soient- elles que des conditions élémentaires ne soient pas encore réunies. A propos, si la formation professionnelle a été conçue dans une période de croissance pour être utiliser en périodes de crises, l'entreprise algérienne se trouve plus que jamais dans uns situation où la formation pourrait constituer l'un des levier de sortie de crise, si elle est soigneusement adaptée aux besoins réels de l'entreprise. Enfin pour piloter la dimension humaine, l'entreprise doit ouvrir des nouveaux espaces de négociation à tous les niveaux, lesquels porteront impérativement et entre autres sur des modalités d'acquisition et de développement des compétences afin d'intégrer la formation dans le processus de changement.
En effet, de larges perspectifs s'ouvrent, car sous le poids des habitudes scolaires et universitaires, les méthodes généralement employées cantonnent la formation dans l'entreprise dans des résultats très inférieurs à ceux qu'elle pourrait espérer. La nécessite de l'évolution technologique rend la formation impérative pour permettre aux entreprises de se développer. « La formation doit jouer un rôle où le relais entre le système éducatif traditionnel (école, université) et l'entreprise ne fonctionne pas de façon satisfaisante ». La formation continue des cadres de l'entreprise a pour rôle de développer leurs aptitudes au commandement et d'améliorer leurs connaissances, aussi elle assure une meilleure exécution du travail, et elle prépare le personnel à la promotion. L'Algérie, a légiféré à travers la loi n° 97-02 du 31/12/97 portant loi de finances pour 1998 ; dans ses articles 55 et 56. * 9 _ A.S- Saveur et J.P.Lapra. « La fonction formation dans l'entreprise », éd. Garnier, Paris 1984. * 10 _ B.Abdessalam et C.Abdelatif, La réalité de la formation dans l'entreprise algérienne, In colloque « l'entreprise à l'heure de la GRH, pratiques et approche théorique », Oran, Mai 2002, P 47 * 11 _ A. S-Saveur et J.P Lapra. « La fonction formation dans l'entreprise », éd. Garnier, Paris 1984, P,14 |
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