1-6-2-Les agriculteurs :
Les agriculteurs utilisent parfois des doses largement
supérieures à ce qui était autrefois nécessaire.
Certains produits sont normalement interdits, mais utilisés par
dérogation.
La Mutualité Sociale Agricole (MSA) analyse les
cas déclarés auprès de la médecine du travail. Un
manipulateur de produits phytosanitaires sur six est incommodé par leur
utilisation, dans 2 cas sur 3, il s'agit de salariés. Les produits en
cause sont par ordre d'importance :
Ø Des fongicides (32 % des cas),
Ø Des insecticides (30 %),
Ø Des herbicides (19 % des cas).
13% des agriculteurs recensés dans une banque de
données spécialisée indiquent avoir été
hospitalisés après une utilisation de pesticides et 27% d'entre
eux ont dû avoir un arrêt de travail.
L'OMS estime à 1 000 000 le nombre
d'empoisonnements dans le monde et à 20 000 les décès qui
s'ensuivent. Les paysans des pays en voie de développement sont
proportionnellement les plus touchés (Public Health Impact of Pesticides
used in Agriculture - OMS 1989) des produits interdits d'usage dans les pays
industrialisés sont encore vendus dans ces pays. En septembre 2001,
environ 500 paysans qui travaillaient dans des champs de coton, en Inde, sont
morts suite à une forte exposition aux pesticides qu'ils
répandaient. Pour se protéger, ils recouvraient seulement leur
bouche et leur nez d'un bout de tissu (AFP du 31 juillet 2002).
Les symptômes les plus fréquents
concernent les muqueuses (40 % des cas), les voies digestives (24 % des cas),
et respiratoires (20 % des cas).Dans 60 % des cas, l'utilisateur n'était
pas protégé.
Les intoxications les plus graves sont liées
aux insecticides (organophosphorés, carbamates), aux fongicides
(dicarboximides) et herbicides (ammoniums quaternaires et amino-phosphates). Il
s'agit souvent de cas d'intoxication aiguë
Une étude canadienne menée auprès
de 2000 agriculteurs a révélé une association
significative entre le diagnostic d'asthme et l'utilisation de pesticides.
Mais les pesticides peuvent aussi provoquer une
bronchite chronique, un oedème pulmonaire et participer à une
perturbation endocrinienne, à la carcinogenèse.... [53].
1-6-3-Les citoyens :
Les personnes qui habitent à proximité de
vergers traités ont un taux de pesticides dans leurs urines très
augmenté après les épandages, alors qu'ils ne sont pas
allés sur zone et n'ont pas été en contact avec les fruits
traités. On peut donc en conclure que la contamination s'est
effectuée par l'air, via les poumons, et/ou la peau.
Sachant que les pesticides circulent dans
l'atmosphère, quelle que soit notre zone de résidence, il est
impossible de s'y soustraire. Ainsi, par la respiration les pesticides en
suspension dans l'air pénètrent dans les poumons. Même si
on ne sait pas encore évaluer la part des pesticides inhalés par
chacun, la présence chronique de faibles doses dans l'atmosphère
concerne tous les Terriens [53].
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