I-2-7-Insecticides d'origine
végétale :
En Europe, ils ont connu un développement important
entre les deux guerres, avant d'être éclipsés par les
insecticides de synthèse. Des cultures à grande échelle de
plantes à propriété insecticide furent menées dans
les années 50. Ces insecticides sont extraits de diverses plantes par
macération, infusion ou décoction [1]. En voici quelques exemples
:
I-2-7-1-Classification :
I-2-7-1-1-Les
roténones :
Elles sont extraites de racines, feuilles ou graines
de légumineuses (Derris spp en Asie du Sud-Est et
Lonchocarpus spp en Amérique du Sud). Elles sont très
toxiques pour les poissons et certains insectes qu'elles paralysent (inhibition
du complexe mitochondrial I, c'est-à-dire de la chaîne
respiratoire à échelle cellulaire) mais sont
réputées inoffensives pour les abeilles et peu toxiques pour les
animaux à sang chaud. Leurs effets résiduels sont
réputés faibles. C'est un insecticide de contact, utilisé
contre les insectes suceurs et broyeurs (pucerons, teignes, mouches des fruits,
altises, noctuelles) [54].
I-2-7-1-1-1-Préparation:
Des racines de Derris elliptica de 2,6 cm de
diamètre sont lavées puis broyées avec un peu d'eau et de
savon (1 part de savon, 4 parts de racines et 225 d'eau). La solution obtenue
par filtrage est utilisée immédiatement. Attention ! Les
roténones provoquent par contact de sévères lésions
des régions génitales [54].
I-2-7-1-2-La nicotine
Extraite au niveau des feuilles et des tiges du tabac,
Nicotiana tabacum (Solanaceae). Cet alcaloïde agit par
inhalation, ingestion et contact. La nicotine a des propriétés
acaricides, insecticide et fongicide. La nicotine se dégrade en 3-4
jours. C'est une substance très toxique pour l'homme, les
mammifères et les poissons. Sa DL 50 est de 50 mg/kg. Elle peut
être inhalée et absorbée directement à travers la
peau : il faut donc éviter tout contact lors de sa manipulation. Le
traitement est plus efficace s'il se déroule à température
élevée (>30°C). Il ne faut pas consommer les cultures
traitées avant un délai de 4 jours [54].
I-2-7-1-2-1-Préparation:
La bouillie se prépare en arrosant 1 kg de tiges
et de feuilles avec 15 l d'eau plus une poignée de savon (agent
mouillant). Après 24 h, ce mélange est filtré et
prêt à l'emploi [54].
I -2-7-1-3-La ryanoline :
Cette substance est extraite de Ryania
speciosa, de la famille des Flacourtiaceae et se rencontre en
Amérique du Sud. On utilise les tiges, les racines et la sciure de
tronc. Le produit agit par contact et l'effet est lent mais très
puissant, les insectes cessant de se nourrir, de se déplacer et de se
reproduire. C'est un insecticide sélectif par ingestion. Le ryania est
peu toxique pour les vertébrés et l'effet dure au champ 5
à 9 jours. On obtient de bons résultats envers les larves de
Lépidoptères [54].
I-2-7-1-3-1-Préparation:
Les racines les feuilles ou les tiges sont
séchées puis moulu finement. 30 à 40 g de poudre sont
mélangés à 7 à 8 litres d'eau. Puis le liquide
obtenu par filtrage est pulvérisé, tous les 10 à 14 jours
en arboriculture [54].
I-2-7-1-4-Les dérivés du
pyrèthre
Des composées du genre Chrysanthemum accumulent
dans leurs capitules des substances insecticides, les pyréthrines.
Tanacetum cinerariifolium est l'espèce la plus employée.
Les fleurs, rappelant par leur forme les marguerites, sont broyées et
séchées. La poudre obtenue est diluée au 1/10ème
dans de l'eau. L'effet est augmenté par l'addition d'adjuvants, tel que
le piperonyl butoxyde. Peu toxiques, les pyréthrines sont très
vite dégradées dans la nature. Elles sont actives contre de
nombreux insectes avec un effet choc [54].
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