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Etude de la condition de la femme face à  la violence du terrorisme intégriste dans le recueil de nouvelles « Oran, langue morte » d'Assia DJEBAR

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par Lamia AKERMOUN
Université Saad Dahleb de Blida - Licence de français 2010
  

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I-3-2) À TRAVERS LE REGARD DE L'AUTEURE

Dans le cas de La femme en morceaux, la caractéristique du personnage principal se fait à partir du regard de l'auteure, c'est elle qui prend en charge la narration : « Alger, 1994. Atyka, professeur de français : une langue qu'elle a choisie, qu'elle a plaisir d'enseigner. Pas comme autrefois son père et sa mère qui, à l'école coloniale, n'ont pu faire des études qu'en français. » 52(*)

Ce fut le statut professionnel qui est désigné en premier lieu. Cependant, les autres caractéristiques sont à peine évoquées, sinon décrites d'une manière très implicite. Signalons à titre d'exemple la situation sociale dans laquelle vit le personnage Atyka ainsi que les relations qu'elle entretienne avec ses élèves :

La conversation s'éparpille de tous côtés ; il fait beau sur la route et Atyka est étonnée de ce naturel retrouvé si aisément avec ces jeunes : devant elle, à un carrefour, un convoi militaire qui passe leur rappelle le présent et ses alarmes. Je vous quitte là ! Décide Atyka. Elle ne veut pas leur dire, à ses élèves qui semblent l'aimer, qu'une sourde inquiétude la cerne dans ce quartier périphérique où, avec son jeune époux, elle a trouvé à se loger  53(*)

Ce passage complète indirectement notre connaissance du personnage et celle de la société où il vit. Le convoi militaire nous renvoie aux diverses déterminations terroristes qui engouffrent le pays. Cela inquiète Atyka qui, entretenant de bonnes relations avec ses élèves, préfère ne pas les mêler à cette fièvre qui l'envahit dans cette ville. Une ville de la capitale où elle vit avec son mari.

De la même manière, à la fin de cette nouvelle, se présentent l'inquiétude et ses alarmes : « Il y eut alors un tumulte dans le couloir, mais lointain et confus. Atyka versant soudain dans une alarme qu'elle juge irraisonnée et qu'elle maîtrise, Atyka se répète une dernière fois, en quelques secondes : demain, aurais-je finis le conte ? » 54(*)

C'est comme si Atyka a pressenti sa mort autour d'elle, et dans cette Algérie en proie au terrorisme.

A la fin de la nouvelle, Assia Djebar nous rapporte la scène de la mort d'Atyka. Elle nous décrit minutieusement le corps de cette dernière qui subit la violence par les terroristes :

 Atyka reçoit debout une balle au coeur [...] Le buste d'Atyka est tombé en avant sur la table du bureau. Les hommes armés ont reculé. Le fou qui, brandissait son poignard, s'est avancé vers elle [...] d'une main lui relever la tête en la soulevant par ses longs cheveux-ses longs cheveux roux, flamboyants, vivants. Son autre main, d'un geste long et sûr, dans un même mouvement, tranche le cou d'Atyka.55(*)

La description des cheveux « flamboyants » et « vivants » nous permet d'imaginer la beauté du personnage de Atyka, bien soignée, et aimée de ses élèves. Défiant les terroristes en sortant sans voile et en enseignant la langue française.

* 52 Idem, p 167

* 53 Idem, p 190

* 54 Idem, p 207

* 55 Idem, p 211

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus