INTRODUCTION GENERALE
Le Sénégal, pays sahélien par excellence,
a une vocation essentiellement agropastorale. Son cheptel, très
important et varié, est caractérisé par une très
faible productivité pouvant être expliquée essentiellement
par les contraintes génétiques, alimentaires, sanitaires et
climatiques.
Le faible potentiel génétique des races locales
et les sorties de devises pour l'importation du lait et des produits laitiers
ont contraint l'Etat sénégalais à accroître la
production laitière nationale. Ainsi, l'amélioration de la
fertilité demeure un des objectifs prioritaires pour optimiser le
potentiel de reproduction et donc de production de l'élevage bovin. En
pratique, le Sénégal a opté pour une politique
d'intensification de la production laitière locale par l'entremise d'un
vaste programme d'amélioration génétique du cheptel
autochtone grâce notamment à la biotechnologie de
l'insémination artificielle.
Malheureusement, l'analyse des résultats sur
l'insémination artificielle au Sénégal a montré une
faiblesse des taux de réussite : 45,41% (NGOM,
2002), 44,93 % (BADJI, 2007).Comme facteurs
incriminés de cette faiblesse de résultats, il y a la non
maîtrise des paramètres de la reproduction chez la vache, le
manque d'expérience pour l'organisation des campagnes
d'insémination et surtout les infections du tractus génital. En
effet, chez la vache laitière, les kystes ovariens et les infections du
tractus génital sont parmi les pathologies du post-partum qui ont des
effets négatifs sur la fertilité (HANZEN, 1996).
Dans les conditions de conduite de l'élevage en Afrique, les infections
virales, bactériennes ou parasitaires sont à l'origine
d'avortements, de mortinatalités et des cas d'infertilités
compromettant ainsi toute tentative d'amélioration
génétique bovine.
En Afrique, si de nombreuses études ont
été menées sur les pathologies abortives les plus en vue
telles que la Brucellose (AKAKPO et al., 1994), la
Chlamydiose et la fièvre Q (KPOMASSI, 1991), la
Néosporose (MUKAKANAMUGIRE, 2008) sans doute en raison
des pertes économiques considérables qu'elles engendrent, les
enquêtes sur la BVD et l'IBR restent insuffisantes.
En effet, hors Afrique, des études ont montré
que la Rhinotrachéïte Infectieuse Bovine (IBR) et la
Diarrhée Virale Bovine (BVD) sont deux des plus communes causes virales
d'avortement chez les bovins (SMITH, 1990). Le taux
d'avortements dans un troupeau peut atteindre de 25 à 60 %
(YOUNGQUIST, 2007).
Au Togo, l'IBR a entrainé une baisse
considérable du taux de fécondité des bovins variant de 50
à 78% en station et de 60% en milieu paysan (ADOMEFA et
al., 1990 cité par KPONMASSI,
1991).
Malgré ces pourcentages élevés
d'avortement et de baisse de fécondité des bovins, aucune
enquête à notre connaissance, n'a encore été
menée au Sénégal depuis 40 ans sur la BVD et l'IBR. Il
s'avère donc très important à l'heure actuelle
d'évaluer leur prévalence et conséquemment leur influence
sur la réussite de l'IA bovine pour une bonne politique
d'intensification de la production laitière locale.
L'objectif général de cette étude est
d'évaluer la séroprévalence et l'impact de la BVD/MM, de
l'IBR et de la Brucellose sur la réussite de l'IA bovine au
Sénégal.
De façon spécifique, il s'agit de:
-Déterminer la séroprévalence de la
BVD/MM, de l'IBR et de la Brucellose
-Evaluer la relation existant entre le statut
sérologique des vaches vis-à-vis des ces maladies et leur
état physiologique déterminé par le diagnostic
précoce de gestation.
Ce travail réalisé dans la région de
Thiès, plus précisément dans les départements de
Thiès et de Tivaouane, comprend deux parties :
Une première partie consacrée à la
synthèse bibliographique ;
Une seconde partie correspondant à l'étude
expérimentale dans laquelle les résultats seront exposés
puis discutés.
|