III.1.6. Clinique
Chez les bovins: période d'incubation
de 14 à 180 jours.
Symptômes génitaux :
- Chez la femelle, au sein du troupeau, on observe des
avortements épizootiques pendant le dernier tiers de la gestation. Le
placenta est épaissi, oedémateux, avec des lésions
purulentes et nécrotiques au niveau des cotylédons. Les foetus
peuvent être recouverts d'une pellicule jaunâtre. La
rétention placentaire est fréquente. Il est possible d'observer,
peu de jours avant l'avortement, un écoulement vaginal mucopurulent,
gris-blanchâtre à rougeâtre.
- Chez les taureaux, la maladie se manifeste par des orchites
et des épididymites avec des foyers purulents et nécrotiques.
Symptômes extra génitaux : ils sont rares
chez les bovins et sont associés à une évolution
chronique. Il s'agit d'hygroma au niveau du genou ou d'arthrites.
III.1.7.
Epidémiologie
Les sources et matières virulentes sont
représentées par les animaux infectés (malades et
porteurs) et le milieu extérieur. Les malades sont dangereux au moment
de la reproduction à cause de l'avorton, le placenta, les eaux foetales
qui contaminent le milieu extérieur. Ils sont aussi dangereux à
travers les produits de sécrétion et d'excrétion
(sécrétion lactée, vaginale, le sperme, les urines, le
sang).
La contagion se fait de manière directe (verticale=
congénitale, néonatale ; par le coït ou par ingestion
de colostrum ou de lait contaminé), ou indirecte à la faveur
d'utilisation d'aliments, d'eau ou d'objets divers contaminés. Les
personnes en contact direct avec les animaux infectés
représentent un groupe à risque.
Les voies de pénétration sont
représentées par la voie transplacentaire, digestive,
cutanée et vénérienne.
Au sein d'une exploitation, la maladie diffuse très
vite et peut atteindre rapidement tout l'effectif, particulièrement les
femelles arrivées à maturité sexuelle ; on observe
une importante infécondité, puis elle évolue vers la
chronicité avec une apparition extra génitale d'hygroma.
Au niveau d'un pays, la maladie peut rester localisée
à certaines fermes ou à certains élevages où elle
peut se répandre dans les autres troupeaux, liés au mode
d'élevage. En Afrique intertropicale, son dépistage a
été réalisé dans beaucoup de pays. A partir des
années 80, les enquêtes menées par BORNAREL et
AKAKPO, 1982 montrent une prévalence estimée à
10,8% au Bénin, 12,2% au Cameroun, 17,6% au Burkina Faso, 14,3% au Niger
et 19,6% au Congo. En 2003, une étude faite à l'abattoir de
Dschang (Ouest du Cameroun) par SHEY-NJILA et al.,
2005 a révélé la présence de la Brucellose
bovine avec une prévalence de 9,64%. Au Tchad (DELAFOSSE et
al. ,2002), une étude a montré une
prévalence de 2,6% avec un intervalle de confiance de [1,4-3,8] à
l'échelle individuelle et de 20,0% avec un intervalle de confiance de
[9,5 - 30,5] au sein du troupeau. En Côte d'Ivoire (THYS et
al., 2005) la prévalence était de 3,57% en
élevage intensif et de 4,29% en élevage traditionnel.
On peut avoir une certaine localisation à certaines
régions à climat particulièrement humide et ensoleillement
moins important (Casamance, pays côtier d'Afrique de l'ouest)
(THYS et al., 2005 en Côte d'Ivoire). Au Togo,
16,6% (AKAKPO et al., 1991). Au
Sénégal, des enquêtes sérologiques seules
(CHAMBRON, 1965), sérologiques et
bactériologiques (DOUTRE, FENSTERBANK et SAGNA, 1977)
ont montré des prévalences respectives de 13,3% et de 14,9%.
Très récemment, une étude faite par MOUICHE
(2007) a montré une prévalence de 1,17% dans la
région de Thiès et périphérie de Dakar.
Dans une exploitation, lorsque la maladie fait son incursion
pour la première fois, l'expression est brutale et s'accompagne
d'avortements. Les avortements cessent petit à petit parfois dès
qu'apparaissent les hygromas. Les avortements n'apparaissent ensuite que sur
des sujets sains, sujets neufs introduits dans l'élevage ou des sujets
qui viennent d'atteindre la maturité sexuelle.
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