CHAPITRE III : ETUDE
SPECIALE SUR LA BRUCELLOSE, L'IBR ET LA BVD
III.1. LA BRUCELLOSE
L'action abortive de cette pathologie à
déclaration obligatoire due à Brucella abortus (9
biotypes) chez les bovins en Afrique tropicale n'est plus à
démontrer (au Bénin : AKAKPO et
al.,1984 ; au Burkina Faso : AKAKPO et
al.,1987 ; au Cameroun : AKAKPO et
al.,1987 ; au
Sénégal : DIOP,1975 puis
MOUICHE ,2007;au Togo : SONHAYE,
1980 puis AKAKPO et al.,1981 au
Niger :AKAKPO et al.,1986)
Cette maladie reste indubitablement l'une des plus importantes
causes d'avortements bactériens observés au sein des
troupeaux.
III.1.1. Définition
C'est une maladie infectieuse, inoculable, contagieuse commune
à de nombreuses espèces animales et à l'homme et due
à des bactéries du genre Brucella melitensis. Elle se
caractérise par une évolution chronique affectant principalement
les organes de reproduction et se traduisant par de l'avortement, la
mortinatalité, la stérilité chez les ruminants (surtout
les bovins), qui de loin payent le plus lourd tribut à cette
entité pathologique.
III.1.2. Répartition
géographique
C'est une maladie cosmopolite. La maladie est répartie
sur le globe avec une certaine spécificité de région.
Ainsi, chez les bovins, le biovar abortus est fréquent en
Afrique subsaharienne, en Europe, en Amérique latine ; alors que
le biovar melitensis est fréquent dans le bassin
méditerranéen.
La brucellose bovine peut être aussi consécutive
à l'infection par B. suis.
III.1.3. Espèces
touchées
Elles sont nombreuses : les ruminants, les suidés,
les carnivores, les rongeurs, les primates etc.
III.1.4. Importance
Sa large répartition fait de la brucellose un
problème mondial. Sur le plan économique, les
répercussions de cette maladie sont considérables par les pertes
de productions : avortements, stérilité, pertes en
lait,...et entraves aux échanges commerciaux d'animaux et produits
dérivés.
Au plan hygiénique, la brucellose est une zoonose
majeure par la fréquence et la gravité des cas humains
contractés à partir de l'animal et de ses productions.
III.1.5. Etiologie
Conformément à la définition
phylogénétique d'une espèce, le genre Brucella
constitue une seule espèce, à savoir Brucella
melitensis. Taxonomiquement, les autres brucellas sont classées
par biovars (biovar Abortus, biovar Suis, biovar Ovis, biovar Canis, biovar
Neotomae). Pour des raisons pratiques, les brucelles sont toujours
désignées selon l'ancienne nomenclature : B. melitensis,
B.abortus, B. suis, B. ovis, B. canis et B. neotomae.
Brucella est une bactérie de très
petite taille, coccobacille, à Gram négatif, immobile, non
sporulée, colorable en rouge par la méthode de Koster et Stamp.
Elle cultive en aérobiose stricte (besoin en CO2 pour
certains biovars) et son identification est faite par des caractères
biochimiques (pouvoir à fermenter les acides aminés
présents dans un milieu avec production de l'oxygène, production
de H2S), les caractères antigéniques, la
sensibilité aux phages et avec des colorants (fushine et thionine).
· La résistance: les Brucella
résistent plusieurs semaines à plusieurs mois dans les
matières virulentes (avortons, exsudats utérins) et le milieu
extérieur (matériel contaminé, pâturages, points
d'eau, lisier). Par contre, ils sont sensibles à la
dessiccation et aux rayons ultra-violets et leur élimination est
assurée par la pasteurisation.
· Habitat : Les Brucella sont des
parasites obligatoires et leur habitat naturel est spécifique de
l'espèce animale: Vache: B. abortus; mouton et chèvre:
B. melitensis; porc: B. suis, biotype1 et 3; sanglier et
lièvre: B. suis, biotype 2; chien: B. canis; mouton:
B. ovis. Certaines espèces animales peuvent être
infectées par différentes brucelles. Les Brucella
constituent rarement un foyer d'infection secondaire ;
· Le pouvoir pathogène et
antigénique : Il est lié aux facteurs bactériens
(virulence et toxicité) et à l'hôte (espèce
réceptive, tropisme...).
Les différentes espèces présentent les
mêmes facteurs antigéniques mais dans des proportions
différentes. En outre, le genre brucella possède des
antigènes en commun avec d'autres bactéries comme Francisella
tularensis, Yersinia enterocolitica O9, Vibrio cholereae, Campylobacter foetus
foetus, certains Salmonelles et certains Bacilles. Ce qui explique les
problèmes de réactions sérologiques croisées.
Les antigènes de Brucella sont
immunogènes. En effet, la présence d'antigène
entraîne la production d'anticorps par l'organisme que l'on peut
révéler par sérologie (30 jours à 3-6 mois
après l'infection). Le LPS de
la membrane externe est responsable de la production d'Anticorps
détectés chez l'hôte par agglutination, fixation du
complément ou ELISA. Des antigènes protéiques
cytoplasmiques, spécifiques du genre Brucella, sont utilisés dans
le diagnostic allergologique.
|