CHAPITRE II : ETUDE
GENERALE DES AFFECTIONS ABORTIVES DES BOVINS
Dans l'espèce bovine, la fréquence des «
pertes en cours de gestation » dépend de plusieurs facteurs. Il
faut y voir l'effet de la saison, de la localisation géographique ou
encore de la démographie et des races des troupeaux concernés.
II.1.
Définitions
II.1.1. Avortement
La définition de l'avortement n'est pas chose
aisée. Cette difficulté explique sans doute pourquoi de plus en
plus fréquemment la littérature de langue anglaise fait appel
à la notion de pregnancy losses (pertes de
gestation), celle-ci regroupant les mortalités embryonnaires, les
avortements cliniques dûment constatés par l'éleveur ou le
vétérinaire, les retours en chaleurs de l'animal ou encore les
diagnostics de non-gestation posés par le vétérinaire.
Définition courante :
expulsion prématurée d'un foetus mort ou non viable.
Définition légale : En
France, d'après le décret du 24 décembre 1965, on
considère comme avortement dans l'espèce bovine l'expulsion du
foetus ou du veau mort-né ou succombant dans les 48 heures qui suivent
la naissance (HANZEN, 2008).
Définition pratique :
interruption de la gestation entre la fin de la période embryonnaire
(fécondation - 50ème jour de gestation environ) et le
260 ème jour de gestation, suivie ou non de l'expulsion d'un
produit non viable. Après le 260 ème jour de
gestation, on parlera de vêlage prématuré. Il convient de
distinguer l'avortement clinique (mise en évidence de l'avorton et/ou
des enveloppes foetales) de l'avortement non réellement constaté
(avortement supposé). Ce diagnostic d'avortement « supposé
» dit encore avortement « subclinique» peut être
posé sur base de l'une ou l'autre information suivante relevée
après qu'un constat de gestation antérieur positif ait
été réalisé : diagnostic de gestation
négatif quelle que soit la méthode utilisée,
détection d'un retour en chaleurs, ré insémination de la
vache, observation d'un retard d'involution utérine (HANZEN,
2008).
II.1.2. Notion de période à risque
Définir la notion de période à risque est
extrêmement important car un troupeau de vaches laitières ou
viandeuses est par définition une entité extrêmement
dynamique surtout si elle est numériquement importante. En effet, d'un
moment à l'autre, des animaux mettent bas, sont vendus, sont
confirmés gestants ou avortent. Logiquement, la période à
risque d'une interruption de gestation commence dès la
fécondation. En pratique cependant, sa quantification n'est
réalisable qu'à partir du moment où il est possible de
confirmer la gestation ou selon les études à partir du moment
où le diagnostic de gestation a effectivement été
réalisé ce qui peut varier de 30 à plus de 100 jours de
gestation. Cette période à risque prend fin avec l'avortement
proprement dit, avec la mort ou la vente de l'animal ou lorsque le foetus
atteint le stade de gestation où il est capable de mener une vie
indépendante. Ces facteurs mériteraient d'être davantage
pris en considération dans la définition de la population
à risque. Plus tardivement la confirmation de la gestation a
été réalisée, plus grand est le risque de
sous-évaluation de la fréquence des avortements. Cette notion est
extrêmement dépendante de la sensibilité (capacité
de détecter les vaches gestantes) et la spécificité
(capacité de détection des vaches non gestantes) de la
méthode de diagnostic de gestation utilisée (HANZEN,
2008).
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