4.3.4.2 Hypothèses de modélisation
Toute modélisation énergétique
nécessite de nombreuses hypothèses sur lesquelles se basent les
évaluations de consommation et de déperditions
énergétiques. Ces hypothèses sont soit des données
techniques (rendement, COP, etc.) qui sont choisies arbitrairement par des
bureaux d'études, soit des valeurs hypothétiques (coût des
énergies, etc.) qui dépendent du marché et dont
l'évolution future est difficile à prévoir. Par ailleurs,
le choix des sources de documentations sur lesquelles se basent les
modélisations doivent être soigneusement choisies d'après
certains critères : le type de document (relevés de consommations
manuels ou électroniques), son échelle d'application (quartier,
sous-station, unité de logement, logement) et la période pendant
laquelle les mesures sont relevées.
Aussi faut-il être très prudent vis-à-vis
des données utilisées. En les manipulant, il est ainsi facile de
promouvoir une technologie au détriment d'une autre, de maximiser
l'estimation de consommations énergétiques et donc d'orienter la
stratégie énergétique.
En témoigne les choix d'hypothèses
réalisés par IOSIS qui ont conduit à favoriser la solution
de la géothermie sur nappe à défaut de la solution gaz
(voir section 2.6.3). On peut d'autant plus s'interroger sur les
résultats de cette étude que le projet « Villa urbaine
durable » de Quimper à abandonner le projet de géothermie
sur nappe car le coût d'investissement des PAC était trop
élevé et les tarifs de rachat d'EDF non concurrentiels (Bobroff,
2004).
4.3.4.3 Prise en compte du comportement des habitants
Les habitants, de par leur comportement (ouverture des
fenêtres en hiver, télévision constamment allumée,
etc.), ont une influence sur la consommation en énergie dans leur
logement. Cette caractéristique à dimension sociale n'est pas
toujours intégrée dans les logiciels de modélisation. Une
sous-estimation de la surconsommation due aux comportements des usagers peut
générer une sous-dimensionnement du système
énergétique.
En plus de se méfier de la méthode
utilisée pour réaliser les études
énergétiques (protocole, hypothèses etc.), il faut
distinguer les solutions techniques qui entrent dans une véritable
volonté de la gestion de l'énergie, des solutions techniques qui
relèvent davantage du « green-washing ». Approfondissons cet
aspect avec l'exemple des panneaux photovoltaïques. Cette section n'a pas
l'objectif de faire un état des lieux de toutes les fausses bonnes
solutions, mais davantage d'ouvrir la réflexion sur les solutions
techniques potentielles, le marketing et les besoins réels en
énergie.
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