4.2.3 Un temps de projet plus long
4.2.3.1 Plus d'interactions
La mise en place d'une stratégie
énergétique nécessite davantage d'échanges avec les
bureaux d'études thermiques pour mettre en place une solution
adaptée aux besoins du projet. Les études peuvent alors faire
l'objet d'une double lecture : celle de l'AMO, de la maîtrise d'ouvrage
voire même d'un autre conseiller (voir l'exemple des Docks de Ris,
paragraphe 2.3.2). Les éléments apportés par ces experts
vont nourrir la réflexion de la maîtrise d'ouvrage et vont aussi
permettre de mieux orienter les études suivantes, le cas
échéant. Le temps des études et des négociations
est donc allongé par rapport à des projets dits classiques.
De même, afin de garantir une gestion optimisée
et la maîtrise des coûts à long terme, le temps de
négociation avec les délégataires du réseau de
production de chaleur peut être long. Dans la même dynamique,
l'intégration des habitants dans une démarche participative
nécessite du temps. Christian Faliu, architecte au CAUE 95 qui travaille
avec les habitants du Ponceau estime que les copropriétaires ont besoin
d'environ 3-4 ans pour se préparer à porter la maîtrise
d'ouvrage du projet.
L'intégration de nouveaux acteurs nécessite donc
l'allongement du temps de projet, les échanges se multipliant. La mise
en place d'une stratégie énergétique implique aussi de
consacrer du temps à l'élaboration et à la mise en oeuvre
de nouveaux documents de management.
4.2.3.2 Davantage d'outils à mettre en place
Adopter une stratégie énergétique
requiert aussi la mise en place de méthodes pour déterminer les
technologies les plus adaptées au projet. La maîtrise d'ouvrage
fait en général faire appel à des experts
énergétiques qui peuvent élaborer une stratégie et
orienté les objectifs vers des solutions réalisables.
Cette stratégie inclut notamment l'élaboration
de nouveaux outils et méthodes de management. Certains outils,
obligatoires, peuvent être approfondis pour mieux appréhender la
dimension énergétique. En témoigne le Cahier de
prescriptions environnementales développé pour la ZAC de
l'Ecoquartier du Val de Ris. D'autres outils, comme le plan d'actions, sont
facultatifs mais facilitent l'encadrement de la démarche
énergétique.
Par ailleurs l'insertion du projet dans un cadre
spécifique tel que l'OPATB, conduit à l'élaboration de
cahiers des charges que la maîtrise d'ouvrage ne sait pas toujours mettre
en place. Pour les aider, en plus de s'entourer de professionnels, il existe
parfois des documents supports téléchargeables sur Internet.
Tous les éléments d'une stratégie
énergétique ne peuvent pas être programmés en amont.
Certains ne peuvent être envisagés que plus tard, à la
suite du rendu des études pré-opérationnelles par exemple.
En témoigne la mise en place de la concession du réseau
énergétique de l'Eco-quartier du Val de Ris. La Communauté
d'agglomération d'Evry Centre Essonne ne souhaitant pas en avoir la
gestion, l'aménageur a du élaborer une concession de travaux qui,
devant le caractère unique de ce système, a retardé le
projet de six mois.
La mise en place d'une stratégie
énergétique nécessite donc un temps de projet plus long.
Les prestations supplémentaires réalisées par les
partenaires, les solutions techniques « durables » ont un coût
« en honoraire, en travaux » (Bobroff, 2004). Afin de garantir la
viabilité d'un projet, un plan de financement est nécessaire. Son
équilibre est souvent difficile à établir, surtout dans le
cadre de la réhabilitation d'un parc privé. La prise en compte de
l'énergie dans un projet d'aménagement nécessite des
ressources financières supplémentaires.
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