4.1.2 Des leviers d'action différents pour
l'insertion de systèmes techniques
Les leviers d'actions pour mettre en place des systèmes
énergétiques sont plus nombreux pour les projets de constructions
neuves que sur les projets sur l'existant.
Il existe en effet une certaine rigidité dans les
projets de réhabilitation du fait de l'existence de systèmes avec
lesquels il faut composer un projet. Considérons l'opération du
Ponceau : le quartier est contractuellement raccordé au réseau de
chaleur de la communauté d'agglomération de Cergy Pontoise (voir
section 3.2.1.2). La modification du système de production de chaleur
est donc difficilement
envisageable. Par ailleurs, souhaiter rendre ce quartier plus
autonome énergétiquement est stratégiquement et
financièrement illogique :
- le réseau de la CACP produit
essentiellement de la chaleur à partir d'énergie de
récupération, énergie perdue si elle n'est pas
utilisée, et de biomasse, source renouvelable et locale.
- La capacité du réseau permet
de fournir le quartier du Ponceau pendant très longtemps encore. Il
n'est donc pas nécessaire d'investir dans un nouveau système
énergétique (production, transport et distribution de chaleur)
qui représente un fort investissement.
- Le réseau de chaleur à
l'échelle de l'agglomération fait parti d'une logique
territoriale dont l'investissement n'a pas encore été
rentabilisé.
Un projet de réhabilitation a ainsi moins de
liberté et donc moins de leviers pour agir sur les systèmes
énergétiques (technologies, sources consommées).
Il est en revanche plus facile de mettre en place un
système environnemental dans un espace non urbanisé. Les
bâtiments neufs consomment moins d'énergie que les bâtiments
à réhabiliter. Il est donc plus facile de satisfaire les besoins
avec les énergies locales qui ont une puissance maximale de production
énergétique. En témoigne le projet de Ris-Orangis qui a pu
adapter la conception des bâtiments pour mettre en place la
géothermie (voir section 2.6.5.1). Par ailleurs, l'installation des
systèmes techniques est moins onéreuse quand elle est
conçue en amont du projet (insertion de panneaux solaires dans le toit,
planchers chauffants, etc.). Les opérations de construction sont donc
plus favorables à la mise en place de solutions répondant aux
enjeux environnementaux que les opérations de réhabilitation.
L'analyse des deux projets pilotes montre aussi la
différence entre les projets de constructions neuves et les projets de
réhabilitation dans certains éléments de gouvernance du
projet.
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