Section 3 : Les facteurs déterminants
l'IDE
Dans la plupart des cas, un investisseur potentiel
s'intéressera à de nombreux facteurs avant de prendre une telle
décision. Certains des facteurs sont vraiment décisifs, et
démontrent les avantages globaux de l'investissement à
l'étranger ou l'adéquation globale d'un pays pour un tel
investissement.
D'autres facteurs sont plus spécifiques, et
répondent plus particulièrement aux besoins d'une firme
donnée, comme la nécessité d'obtenir un accès aux
ressources et aux marchés ou de réduire les coûts. Ces
facteurs sont analysés à tour de rôle ci-dessous et
résumés dans l'annexe 1.
1. Facteurs décisifs pour I'IDE :
-Les motivations
générales :
En fin de compte, les entreprises s'engagent dans 1'IDE pour
améliorer leur rentabilité. Elles sélectionnent les
projets d'investissement qui leur offrent le plus de chances d'accroître
leurs revenus nets. A ce stade, l'IDE se justifie de la même façon
que l'investissement de portefeuille.
Cependant, l'IDE offre également des
possibilités de développement à l'entreprise ou des
possibilités de réorientation de ses activités. Il peut
lui permettre de développer ses activités en diversifiant sa
production, en prolongeant la vie d'un produit existant ou en se concentrant
sur ses activités principales.
L'IDE peut permettre à l'entreprise d'acquérir
un avantage compétitif sur ses adversaires en réduisant les
coûts ou en devenant la première à pénétrer
un marché en développement (avantage du premier occupant). En
général, l'IDE permet à l'entreprise de développer
ses intérêts commerciaux ou son « empire commercial » et
d'acquérir un pouvoir de marché et une renommée mondiale.
- L'environnement et la culture du monde des
affaires :
L'environnement du monde des affaires est un terme
générique qui fait référence au cadre des
politiques gouvernementales, ainsi qu'à l'environnement politique et
économique global. Les investisseurs recherchent avant tout un
environnement politique stable.
Cela est sans doute plus important pour eux que de savoir si
un pays est en phase de reprise ou de déclin économique, dans la
mesure où ils s'intéressent davantage au potentiel d'une
économie qu'à son état présent. La stabilité
économique est un critère crucial.
Les guerres et les agitations internes sont synonymes de morts
et de destructions. Des changements mouvementés de gouvernement peuvent
également mener à une certaine instabilité dans
l'environnement commercial et conduire à la nationalisation ou à
la confiscation des biens étrangers.
Dans un premier temps, une entreprise étrangère
doit tenir compte des détails pratiques des procédures d'affaires
dans le pays d'accueil : formules de politesses et de salutations, utilisation
du langage verbal et corporel, codes vestimentaires, méthodes de gestion
des négociations,... etc.
Puis, elle doit gérer la complexité des
relations d'affaires et des réseaux qui reflètent les coutumes de
la société dans son ensemble. Bien qu'il soit possible pour un
investisseur étranger de s'adapter à ces différences
culturelles, il est facile de commettre un impair et une préparation
inadéquate sera une source de frustration et parfois la cause de
l'échec d'un projet.
Afin d'éviter de tels écueils, certaines
multinationales abordent l'IDE avec prudence, notamment pendant les
premières phases d'internationalisation, et s'aventurent en premier lieu
dans des pays ayant une culture des affaires similaire à la leur ou
familière.
- Les politiques d'aides
gouvernementales :
On dit souvent que les investisseurs étrangers
potentiels sont attirés par les incitations financières ou les
dégrèvements accordés par les gouvernements des pays
susceptibles de les accueillir. En fait, les gouvernements semblent se livrer
une compétition pour accorder les primes les plus importantes. .
Si le soutien financier d'un gouvernement est utilisé
avec prudence pour permettre de surmonter les désavantages liés
à une infrastructure industrielle en déclin ou aux
séquelles de connaissances dépassées dans une
région donnée, peut se justifier. S'il déforme la
répartition de l'investissement en incitant les entreprises à
prendre des décisions inappropriées à court terme, il est
plus difficile à justifier.
Les politiques gouvernementales qui fournissent un
environnement commercial capable de soutenir l'entreprise sont plus
intéressantes. Cela inclut une stabilité macroéconomique
et une libéralisation des échanges. La stabilité
macroéconomique garantit une faible inflation, des taux
d'intérêts peu élevés et un taux de change stable.
L'inflation augmente les coûts de production et met
l'entreprise sous pression en l'obligeant à augmenter ses prix ou
à diminuer ses marges bénéficiaires. Elle rend
également difficile l'estimation du prix d'un contrat à long
terme. Des taux d'intérêts élevés accroissent le
coût du capital. L'instabilité des taux de change accroît le
risque de change de l'entreprise, et une monnaie qui se déprécie
diminue d'autant la valeur des bénéfices rapatriés.
La libéralisation des échanges permet aux
investisseurs étrangers de pénétrer les marchés,
d'effectuer une utilisation plus souple des ressources et d'avoir la
liberté de prendre leurs propres décisions.
Les politiques gouvernementales de soutien peuvent inclure un
impôt sur les sociétés peu élevé (de
même, en général, que des « exonérations
fiscales temporaires » pour les investisseurs étrangers) et des
mesures telles que des crédits d'impôt visant à encourager
la recherche et l'investissement dans le domaine technologique par exemple. La
convertibilité des monnaies et les réglementations relatives aux
possessions étrangères ou au rapatriement des
bénéfices sont également importantes.
Les investisseurs peuvent être attirés par des
politiques destinées à promouvoir un niveau élevé
d'éducation et de formation, et créer une infrastructure
industrielle efficace grâce à l'investissement public, la
privatisation ou la dérégulation. Les gouvernements à
travers le monde comprennent de mieux en mieux la nécessité de
créer un environnement politique attractif pour les investisseurs
étrangers.
Dans la mesure où de plus en plus de pays adoptent de
telles politiques, les investisseurs vont bien sûr devenir plus
exigeants. Cela devrait stimuler la compétition entre les
différents gouvernements pour attirer les investissements directs
étrangers.
Si cette compétition les encourage à fournir aux
activités commerciales le meilleur environnement possible, les
entreprises nationales en bénéficieront autant que les
entreprises étrangères. En pratique, il existe toujours des
possibilités de se rendre à l'étranger.
- Les « actifs créés
» :
Le terme « actifs créés » est
utilisé pour décrire une gamme importante d'actifs
accumulés par un pays au fil du temps. Ils ont été «
créés » par l'effort humain et par les actions de soutien
des entreprises et des gouvernements entre autres. Certains de ces actifs sont
tangibles comme l'infrastructure industrielle d'un pays ou ses réseaux
de distribution. D'autres sont basés sur la connaissance et sont donc
intangibles.
Ils comprennent les compétences en terme d'emploi et de
management, le niveau de connaissance technologique, la capacité
d'innovation, le stock de propriété intellectuelle (brevets,
marques déposées etc.) et les relations entre les gouvernements,
les entreprises, les universités et les autres organisations.
La culture commerciale d'un pays et l'attitude de sa
population vis-à-vis de la création de richesses peut
également être considérées comme des « actifs
créés » intangibles.
D'une manière générale, ces actifs
créés sont désormais plus importants dans beaucoup
d'industries que les ressources naturelles.
Dès lors, un pays disposant de peu de réserves
naturelles peut tout de même se révéler attractif pour
1'IDE dans la mesure où il offre un environnement favorable dans
d'autres domaines. Le Japon pourrait être un pays attractif pour l'IDE en
raison de ses actifs créés et malgré son manque de
matières premières.
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