RESUME
Dans les années soixante, forte de son
indépendance, l'Algérie a adhéré à un
système économique centralisé à tendance
socialiste. Dés lors, l'investissement direct étranger (IDE)
notamment originaire de pays libéraux était regardé avec
beaucoup de méfiance et de suspicion. En effet, sur des questions
d'ordre politique l'Algérie considérait l'IDE comme une menace
réelle et un facteur de dominance pouvant porter atteinte à la
souveraineté nationale.
Aujourd'hui, la donne a changé. L'Algérie, en
optant pour l'intégration dans l'économie mondiale, se trouve
confrontée à la nécessité de poser les bases d'une
économie de marché libre afin d'affronter ses concurrents.
Ainsi, l'attraction et la promotion de l'IDE occupent
désormais une place de choix. Par conséquent, cette
libéralisation de l'économie algérienne a contribué
à une réévaluation de la place et du rôle des IDE
dans le renforcement d'une multitude de secteurs dont le secteur bancaire et
financier.
Ce contexte nous amène à nous demander :
« Comment les IDE peuvent-t-ils contribuer
au renforcement du secteur bancaire et financier
algérien ? ».
Pour répondre à cette problématique, nous
avons en premier lieu essayé de déterminer le
cadre conceptuel de l'IDE traduit par différents organismes
internationaux tel que le FMI (Fond Monétaire International) et de
connaître la vision algérienne.
Puis, nous avons recherché l'origine, les types et
formes d'IDE sous l'angle théorique. Pour approfondir cela, nous nous
sommes intéressés aux facteurs déterminants la
décision d'IDE.
En second lieu, nous avons pris conscience
que le facteur juridique pouvait influencer la mission des IDE du fait
notamment des avantages et facilités accordées. Nous avons alors
essayé d'analyser :
D'une part, les dispositions de l'ordonnance de 2001 relatives
aux développements des investissements en insistant sur les missions des
différentes institutions responsables, les mesures spécifiques
accordées aux investisseurs étrangers et les accords
internationaux conclus.
D'autre part, les dispositions de l'ordonnance de 2003
relatives à la monnaie et au crédit qui fixe les principes,
contraintes et conditions de fonctionnement du secteur bancaire et
financier.
En troisième lieu, nous avons
constaté qu'il était indispensable d'aborder avant tout les
différentes phases de mutations du secteur bancaire et financier
mondial, pour connaître la démarche utilisée par les
investisseurs étrangers dans l'accompagnement du développement de
ce secteur mais aussi les avantages et inconvénients de ces
tendances.
En suivant ce raisonnement, on remarque que l'IDE a permis de
produire, soit des effets positifs comme la croissance du PIB (produit
intérieur brut) et le renforcement de la concurrence, soit des effets
négatifs tel que le rapatriement immédiat des capitaux
étrangers. Ceci grâce à l'apport en capital, le transfert
de technologie, de compétences et le développement du capital
humain.
En quatrième lieu, nous avons
estimé important que le développement du secteur bancaire et
financier à travers les IDE doit être conditionné
par :
D'un coté, la restructuration de l'ANDI en essayant de
trouver des solutions aux obstacles rencontrés par les investisseurs
étrangers tel que le foncier économique.
D'un autre coté, la réforme du secteur bancaire
et financier algérien qui devra porter sur un ensemble
d'éléments parmi lesquels l'assainissement du portefeuille et la
modernisation des structures.
Pour conclure, le renforcement du secteur bancaire et
financier algérien nécessite une mobilisation massive de capitaux
étrangers sous forme d'IDE. Cependant, l'IDE ne constitue pas seulement
un apport en capital mais également un moyen de transfert des
technologies nouvelles, des actifs incorporels, tel que des compétences
en matière d'organisation et de gestion.
En plus, le développement du capital humain permet
à l'entreprise bancaire d'être également un lieu de
formation pour l'individu au même titre que le système
éducatif.
Mais, si l'IDE est globalement extrêmement
bénéfique du point de vue du processus de développement,
force est de reconnaître qu'il peut s'accompagner de certains effets
négatifs.
Ces effets négatifs sont vraisemblablement liés
à la dégradation de la balance des paiements du fait du
rapatriement des bénéfices (encore que ce rapatriement soit
souvent compensé par de nouvelles entrées d'IDE) et les effets
exercés sur la concurrence au niveau des marchés nationaux.
Pour que l'IDE puisse jouer un rôle déterminant
dans le renforcement du secteur bancaire et financier, il doit tenir compte
d'un certain nombre de facteurs dont le facteur juridique et institutionnel.
De ce point de vue, force est de reconnaître que
l'innovation principale introduite par l'ordonnance de 2001 qui a
modifié le décret législatif de 1993 relatif à la
promotion de l'investissement a consisté tout simplement en la
suppression de l'automaticité des avantages
accordés.
En dépit de la loi sur la monnaie et le crédit,
le secteur bancaire public majoritaire continue de fonctionner suivant la
même logique initiale, le volume des ressources collectées restant
notoirement insuffisant pour faire face aux besoins et au développement
des activités.
L'entreprise bancaire algérienne est actuellement
entièrement dépendante d'un environnement instable, incertain et
contraignant. Elle doit se réformer en profondeur tout en assurant les
missions anciennement dévolues.
Ainsi, le défi principal pour l'Algérie est de
mettre en place une véritable stratégie nationale de promotion de
l'IDE. À cet égard, l'ANDI demeure une structure
incontournable pour le renforcement du secteur bancaire et financier à
travers une attractivité de l'IDE, tout en lui permettant de jouer
pleinement son rôle et profiter de ses retombées positives.
Si on prenait pour exemple l'expérience des pays du
Sud-est asiatique qui ayant démontré que le décollage
économique d'un pays s'appuyait essentiellement sur l'épargne
locale consolidée certes par les IDE.
On comprendrait alors que dans les expériences
internationales, coréennes ou autres, nous n'avons pas vu les
étrangers développer ces pays ; au départ, ce sont
les nationaux qui ont pris le risque.
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