2. Les perspectives de marchés :
L'amélioration des possibilités de financement
de l'activité économique implique le développement des
marchés des capitaux (à travers les banques et les marchés
financiers), en accentuant progressivement leur fluidité et leur
élasticité.
Il convient, à cet effet, de créer toutes les
facilités pour le mouvement des capitaux, ce qui suppose l'offre d'une
large gamme de produits financiers, dont l'usage doit être adapté
constamment aux circonstances économiques et sociales.
S'agissant de la demande de capitaux, les banques autant que
les marchés financiers doivent créer toutes les
possibilités de crédit en faveur des entreprises pour soutenir le
développement économique et, autant que possible, faire
participer les couches sociales aux circuits financiers.
En ce qui concerne l'offre de capitaux, la fluidité de
ces capitaux est fonction de la capacité des institutions (banques et
sociétés financières) à capter l'épargne et
à la promouvoir. Les conditions d'une véritable optimisation de
cette épargne renvoient, par ailleurs, à l'adaptation incitative
de la fiscalité et à la promotion de l'épargne
contractuelle (assurances notamment) en développant naturellement un
réseau d'intermédiation en direction de la communauté
algérienne à l'étranger.
Compte tenu de l'état du développement des
marchés financiers et de l'ampleur du secteur informel, et
considérant le cloisonnement qui caractérise actuellement le
marché interbancaire et le manque de passerelles reliant le secteur au
marché financier, il peut être suggéré d'assurer le
financement courant de l'activité économique par un groupe de
grandes banques, ayant pour rôle un service de paiement fiable et
performant et d'effectuer le financement des investissements par un ensemble
large et diversifié de sociétés financières,
publiques et privées, dotées de fonds propres conséquents.
Le financement de la grande entreprise et des grands projets,
en concession de service public, pourrait être confié au
marché financier.
L'économie de marché se fondant, surtout, sur la
notion de concurrence, des mesures de stimulation de cette dernière
doivent être prises, de façon à améliorer et
à densifier le paysage bancaire. La multiplication des banques
privées, nationales et étrangères, semble être le
moyen d'atteindre cet objectif.
La concurrence interbancaire passe aussi par la
création de banques off-shore qui exerceraient aux côtés
des banques agréées. Les avantages de ce système seraient
de:
- attirer les investissements étrangers, de la
même manière que ce qui se pratique dans les zones
franches ;
- insérer plus rapidement et plus efficacement les
banques résidentes et les opérateurs économiques nationaux
dans les marchés monétaire et financier internationaux ;
- élargir nos capacités d'emprunt en devises et,
partant, le financement de l'économie nationale, sans que cela
n'accroisse le poids des banques étrangères sur le marché
domestique (du DA).
Des contrats économiques (contrat plan) sont à
introduire pour discipliner l'action économique des entreprises. Partant
d'un tel postulat, les avantages fiscaux et autres doivent être
adaptés en fonction de l'investissement et non de la nature de
l'instrument financier utilisé.
Il s'ensuit que les institutions notamment les SICAV (qui
permettent à la petite épargne de s'y investir) doivent recevoir
toute l'attention des pouvoirs publics en termes d'avantages fiscaux et de
détente des taux d'intérêts. La technique des SICAV peut
être utilement étudiée au niveau de l'économie
locale.
La garantie de l'Etat (et éventuellement celle des
collectivités locales, dans la perspective de la décentralisation
des finances locales) à la souscription au capital variable des SICAV
permettrait à ces dernières d'être plus performantes dans
le financement d'investissements locaux.
Une telle démarche mettrait en confiance
l'épargne qui pourrait élargir l'action des SICAV en
matière de développement économique et financier.
Une meilleure coordination et plus de clarification dans le
fonctionnement des différents instruments financiers à
créer (leasing, warrantage, factoring, SICAV, banque de participation,
banques d'épargne, holdings, sociétés d'affaires) devrait
permettre plus de complémentarité entre le secteur public et le
secteur privé pour des actions coordonnées qui maximiseraient la
capacité de financement de l'économie.
Les autorités monétaires et celles du
marché des valeurs mobilières gagneraient à assurer, avec
plus de maîtrise, le fonctionnement et la régulation des
différents compartiments du marché des capitaux.
Ces dernières devraient pouvoir élaborer et
proposer des politiques financières à même de soutenir les
programmes de relance économique. Elles doivent être
également comptables de leurs missions devant le parlement.
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