Section 3 : Les effets de l'IDE
1. Le renforcement de la concurrence :
Depuis le début des années 90, une vague de
fusions et d'acquisitions a remodelé le paysage bancaire international.
Dans le même temps, la multiplication des alliances stratégiques a
modifié les interactions entre des entités officiellement
indépendantes.
On a également assisté à une vague de
privatisation qui a attiré de très importants IDE (principalement
dans les pays en développement et dans les pays émergents). Ce
facteur s'est ajouté à une concentration croissante des
marchés nationaux, qui pourrait avoir d'importants effets sur la
concurrence.
De plus, il ressort d'études
économétriques que l'effet de l'IDE sur la concentration des
marchés des pays d'accueil est plus puissant dans les pays en
développement que dans les économies plus matures.
Par ailleurs, l'arrivée d'entreprises
étrangères risque aussi d'intensifier les pressions de la
concurrence sur un marché national qui était jusque-là
plus tranquille. Cet argument est renforcé par le fait que
l'arrivée de FMN entraîne généralement des gains de
productivité dans les entreprises locales en place (encore que ce
phénomène soit plus régulièrement observé
dans les pays développés que dans les pays en
développement).
Cet effet est, ce qui n'a rien de surprenant,
particulièrement puissant sur les marchés où la
concurrence était limitée avant l'arrivée des
investisseurs étrangers.
L'arrivée d'entreprises étrangères sur un
marché peut entraîner une intensification de la concurrence, qui
peut conduire à la fermeture des entreprises les plus faibles, et par
là même à une concentration croissante, laquelle peut
entraîner une baisse de la concurrence.
En conséquence, s'il est souhaitable de permettre
à des concurrents étrangers efficients de remplacer les
entreprises locales moins productives, il faut veiller à ce que des
mesures soient prises pour préserver un degré suffisant de
concurrence.
Le meilleur moyen, pour ce faire, est d'élargir le
« marché considéré » en ouvrant plus
largement l'économie du pays d'accueil au commerce international.
De plus, il faut que la législation nationale de la
concurrence et les organismes chargés de l'appliquer réduisent le
plus possible les effets anticoncurrentiels de la sortie du marché des
entreprises en position de faiblesse.
2.L'investissement domestique :
Plusieurs études théoriques,
considèrent qu'il existe des effets possibles de
complémentarité entre investissement étranger et les
entreprises domestiques.
Les entreprises étrangères, peuvent stimuler
l'investissement domestique, si les conditions nécessaires d'effet
d'entraînement sont crées. L'effet positif des IDE sur
l'investissement domestique, se manifeste à travers plusieurs canaux tel
que l'accroissement de la concurrence et de l'efficience, la transmission des
techniques de contrôle et de qualité à leurs fournisseurs
et l'introduction d'un nouveau savoir-faire, en faisant la démonstration
des nouvelles technologies.
Les FMN peuvent aussi pousser les entreprises locales,
à améliorer leur gestion ou à adopter certaines des
techniques de commercialisation employées par les multinationales, soit
sur le marché local, soit au niveau international.
Cependant, malgré ces effets théoriques
potentiels, l'effet d'éviction a été le plus
observé au niveau des pays en voie de développement. L'effet
d'éviction peut résulter de l'établissement des
barrières à l'entrée, ce qui va décourager
l'entrée des nouvelles entreprises, et provoquer la sortie des
entrepreneurs locaux. Donc, le crowding in dépend de la
stratégie suivie par ces multinationales.
Plus ces liens sont importants et plus la probabilité
du crowding in sera grande et plus la probabilité du
crowding out sera faible. L'entrée des firmes multinationales
peut affecter négativement les firmes locales étant donné
leur pouvoir de marché en terme d'avantages technologiques, des produits
de marques, ainsi que des techniques agressives de marketing.
L'impact des IDE sur les marchés financiers de la
Côte d'Ivoire entre 1974 et 1987 montre que les FMN, grâce à
la supériorité de leurs garanties et de leur rentabilité,
bénéficient d'un accès plus facile aux banques locales, au
détriment des entreprises locales.
Un résultat similaire est rapporté concernant
le Maroc entre 1984 et 1992, où l'on s'est aperçu que les IDE
augmentaient le risque des entreprises dans les branches dominées par
des producteurs locaux dont l'accès aux marchés locaux du
crédit était devenu plus difficile.
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