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Le rôle des IDE (Investissement Direct Etranger ) dans le secteur bancaire algérien

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par Makrane Hanane
Université Abderrahmane Mira de Béjaia Algérie - Technicien supérieur en commerce international 2009
  

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2. La position des investisseurs étrangers :

La libéralisation de systèmes financiers de nombreux pays industrialisés et émergents au cours des dernières années est allée de pair avec leur ouverture aux opérateurs étrangers.

Plus précisément, celle-ci s'est inscrite dans le mouvement d'intégration croissante de l'économie de ces pays au sein du commerce mondial et des flux internationaux de capitaux, notamment sous forme d'IDE.

En dehors de ces forces économiques, il faut de toutes façons souligner que divers accords internationaux obligent les pays (dont l'Algérie) qui y ont souscrit à procéder à une telle ouverture, selon un calendrier certes plus ou moins rapide. Ainsi en va-t-il de l' OMC et des divers accords régionaux (Union Européenne).

L'Algérie est déjà engagée dans cette voie, sa candidature à l'OMC lui créera d'autres obligations à cet égard. Il est donc utile d'examiner ici les avantages et inconvénients de l'ouverture du système bancaire aux acteurs étrangers, ne serait-ce que pour éclairer le processus de décision, quant aux marges de manoeuvre dont peuvent disposer les autorités locales.

Compte tenu de l'importance prise par l'activité des banques étrangères dans plusieurs pays émergents et en transition au cours des récentes années, il n'est pas surprenant de disposer à ce jour de nombreux travaux de recherche.

Si pour certains l'ouverture et la concurrence qu'elle stimule peuvent être bénéfiques pour le système bancaire du pays d'accueil, pour d'autres elles sont porteuses de risques significatifs.

L'argumentation peut s'organiser autour de deux types de problèmes : macroéconomiques et microéconomiques.

C'est au niveau macro-économique17(*) que se situent les points controversés les plus sensibles. Le premier a trait à l'influence des banques étrangères sur l'offre de crédit et ses cycles éventuels.

Par leur accès aux marchés internationaux de capitaux, ces banques ont vocation à jouer un rôle primordial dans la canalisation de l'épargne étrangère requise par le financement du développement des pays hôtes émergents.

Et ce d'autant plus que bien souvent, elles sont précisément contraintes de refinancer leurs crédits aux emprunteurs locaux à l'aide de devises étrangères.

Par ailleurs, elles octroient ces crédits en y appliquant leur savoir faire technique dans le montage des prêts qu'elles introduisent à cette occasion dans le pays hôte.

Réputées plus solides (en termes de capitalisation) et mieux gérées que la majorité des banques locales, elles devraient logiquement avoir un comportement d'offre de crédit plus stable, quels que soient les aléas de la conjoncture du pays d'accueil, contrebalançant celui souvent très cyclique des banques locales.

Pourtant, certains n'hésitent pas à mettre en doute cet argument favorable et soulignent, au contraire, les cas de retraits brutaux de capitaux des banques étrangères lors des crises bancaires qui ont secoué certains pays, comme l'Argentine.

Pourtant, ce retrait s'est avéré moins préjudiciable que les fuites massives de capitaux alors imputables aux agents économiques nationaux ayant perdu confiance dans la valeur de leur monnaie et la solidité de leurs banques nationales.

Enfin, il convient de souligner que la diversité des origines géographiques des banques étrangères est vraisemblablement le meilleur garant de la stabilité de leur offre de capitaux dans leur pays hôte.

De fait, l'argument selon lequel les banques étrangères transmettraient aux pays d'accueil les cycles conjoncturels de leur pays d'origine perd ainsi beaucoup de sa pertinence.

Notons encore que la présence des banques étrangères peut constituer un signal encourageant pour les entreprises multinationales désireuses de procéder à des IDE.

Ces banques vont alors constituer des relais, tant en termes de financement que de conseil. Le second point concerne l'offre de crédit aux petites et moyennes entreprises (PME-PMI). Il mérite d'autant plus l'attention que le tissu économique des pays en transition et émergent leur réserve un rôle tout à fait central dans le dynamisme de la croissance.

Il est ainsi souvent reproché aux banques étrangères de privilégier la clientèle des filiales d'entreprises étrangères et les grandes entreprises locales, et de délaisser les entreprises de moindre importance, considérant leurs risques trop difficiles à évaluer.

Or, ces comportements d'écrémage de clientèles ne sont rien moins qu'avérés. Selon le mode de présence qu'elles ont choisi (succursale, filiale) et la nature de leurs activités (marchés de capitaux, activités de détail, crédits spécialisés), les banques étrangères peuvent fort bien servir la clientèle des petites et moyennes entreprises locales et les exemples en sont nombreux.

De plus, même lorsqu'elles semblent se cantonner à la clientèle des grandes entreprises, on ne peut exclure le fait que les pressions concurrentielles ainsi exercées sur ce segment de marché ne poussent les banques locales à réallouer une part de leur offre de crédit au profit des petites et moyennes entreprises vis-à-vis desquelles elles possèdent à priori un avantage informationnel.

Au niveau micro-économique, les banques étrangères, souvent issues des pays industrialisés, sont le vecteur des innovations financières, de produits et de processus, qui vont contribuer à élargir et améliorer la qualité de l'offre de produits et services financiers destinés à la clientèle du pays hôte.

Dans la mesure où les autorités doivent souvent procéder à des ajustements préalables du cadre réglementaire, elles conservent ainsi une certaine marge de manoeuvre vis-à-vis du calendrier et des modalités de la pénétration des banques étrangères sur le marché bancaire local et des pressions concurrentielles qu'elles sont susceptibles d'y exercer.

Ces pressions sont de toutes façons souvent nécessaires et bienvenues dans la mesure où elles contraignent les banques locales à innover à leur tour et à améliorer leur efficacité et réduire leurs coûts.

La nécessaire amélioration de la qualification des employés (et les besoins corrélatifs de formation) constituent un des principaux relais de cette amélioration des performances du système bancaire local et les banques étrangères y contribuent parfois par la mise en oeuvre de programmes de formation pour leur cadres dans les pays hôtes.

Aussi, même si les autorités décident parfois d'adopter diverses mesures réglementaires pour protéger (certes de manière déguisée !) les banques locales, elles n'en invoquent pas moins cette concurrence étrangère pour appeler ces banques à se moderniser et devenir plus performantes.

Enfin, en introduisant certaines méthodes d'organisation interne et de gestion des risques les banques étrangères exercent une forte incitation sur les banques locales pour les amener à suivre les mêmes voies et contribuent ainsi indirectement à améliorer la solidité et la stabilité du système bancaire local.

Les banques étrangères exercent donc des effets qu'on peut qualifier de globalement positifs sur le système bancaire du pays émergent hôte.

Il ne faut pas pour autant en méconnaître les inconvénients, qui seraient d'ailleurs peut être plus manifestes si les pays d'accueil (en particulier ceux dont le système bancaire est fragile et peu sophistiqué) ne parvenaient plus à garder une certaine maîtrise des progrès de leur implication dans le système bancaire local.

Par ailleurs, même si les bénéfices sont indiscutables, Certains pays en transition d'Europe centrale (République Tchèque, Pologne, Hongrie) ou émergents d'Amérique latine (Chili) n'ont pourtant pas hésité dans les années quatre-vingt-dix à s'engager dans la voie de la vente de larges pans de leur système bancaire à des intérêts étrangers pour en hâter la restructuration.

* 17 _ Prakash LOUNGANI et Assaf RAZIN : Ibid, p7 et p8.

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