Chants de recueils et culte Protestant aujourd'hui à Kinshasa. Effort pour la revalorisation des chants traditionnels( Télécharger le fichier original )par Maurice Mondengo Iyoka B Université protestante au Congo - Diplome d'études approfondies en théologie 2008 |
1.2.1.6 Répertoire hymnologique de langue allemandeEn plus de ce que nous avons pu relever dans le parcours de l'hymnologie protestante depuis la Réforme jusqu'au Siècle des lumières, on peut simplement réaffirmer que l'historique de l'hymnologie mieux du répertoire hymnologique protestant en langue allemande se forge sur deux fondamentaux : le corpus des textes avec ses quatre sources et les mélodies avec ses trois sources. Le corpus des textes allemands est le fruit de quatre sources poétiques, à savoir155(*) : sources bibliques (notamment les Psaumes), sources dogmatiques (Dix Commandements...), sources grégoriennes (Hymnes, Te Deum, Veni Creator Spiritus...), sources médiévales (chants bilingues allemands et latins, Tenorlied hérité). Les trois sources des mélodies sont généralement156(*) : emprunts au répertoire catholique existant et aux hymnes du plain-chant, par exemple : Veni Redemptor gentium / Nun komm der Heiden Heiland..., ; emprunts au répertoire profane existant ( Tenorlied : chant dont la mélodie (cantus firmus) est exposée en valeurs longues au ténor), comme, par exemple, la chanson de Heinrich Isaac, Innsbruck, ich muss dich lassen, qui est devenue successivement, avec une connotation, avec une connotation religieuse : O Welt, ich muss lassen / O Welt, sieh hier dein Leben am Stamm des Kreuzes schweben (choral pour le temps de la Passion) et qui servira pour le choral O Mensch bewein dein Sünde gross... Selon Weber, les créations originales faites de ces mélodies se manifesteront d'abord en Alsace, et essentiellement en Allemagne, à partir de la deuxième génération de musiciens (entre 1550 et 1600). Du côté de Strasbourg, la tradition étant monodique, le chantre strasbourgeois Matthias Greiter (v. 1490-1539), est donc le « mélodiste » des premières versions allemandes de Psaumes dotées de mélodies originales. C'est ainsi que le Psaume 119 (118), Beati immaculati, deviendra, en sa paraphrase allemande, Es sind doch selig alle die.157(*) Les efforts de strasbourgeois réformateurs et ceux de trois générations des musiciens allant de Martin Luther avec Johann Walter (1496-1570) et les autres qui assurent le lien avec la deuxième génération de 1550 à 1600 avec Johann Eccard (1553-1611), Bartholomäus Gesius ( 1560-1613) , Melchior Vulpius ( 1570-1615) Michael Praetorius (v.1571-1621), Lukas Osiander, Hans Leo von Hassler (1564-1612) et la troisième génération qui règnera sur le XVIIe siècle avec le groupe de Johann Crüger (1598-1662) et les autres qui exploitèrent les textes bien connus de Paul Gerhardt. Il faudra ne pas oublier de mentionner les trois « S » de la musique allemande : Heinrich Schütz (1585-1672), Johann Hermann Schein (1586-1630) et Samuel Scheidt (1587-1654) mais aussi les efforts de Johann Rosenmüller (v. 1619-1684) et Andreas Hammerschmidt (1611-1675).158(*) Ces trois générations de musiciens allemands assurèrent la transition vers l'oeuvre monumentale de Johann Sebastian Bach (1685-1750). Ils ont contribué à faire du choral l'identité musicale des luthériens. Ils ont été, tour à tour, adaptateurs et arrangeurs, puis harmonisateurs et créateurs de mélodies, et, enfin, compositeurs de très haute qualité qui ont pu amener le choral à son apogée, à la fois comme forme liturgique et comme principe structurel159(*). Il sied d'indiquer que le répertoire allemand se souvient de l'héritage littéraire et musical des Pères de l'Église, ainsi que du Moyen Age. Cet acquis va s'élargir en s'inspirant de l'esprit des chants populaires, plusieurs thèmes seront traités : Psaumes, chorals sur des sujets d'inspiration bibliques, chants de confession de foi exprimée collectivement, chants didactiques (dogmes, Catéchisme), chants christocentriques, chants destinés au culte, prières, chants combatifs, par exemple celui du Psaumes 46 dans la paraphrase allemande du Deus noster refugium... : Ein feste Burg ist unser Gott de Martin Luther160(*). Ce répertoire bien qu'interprété à une voix sans accompagnement, il a l'avantage d'être présent dans les grandes villes où les élèves des écoles humanistes, latines et allemandes le chantent dans les Kantorei (choeur) avec des versions polyphoniques. Le choral est présent à l'école, à l'église et à la maison.161(*) Pour ce qui est de typologie des recueils en usage, les allemands privilégient les chorals, apanage de l'hymnologie luthérienne depuis 1524. Weber comme nombre des musicologues affirment que les musiciens de la Réforme y sont largement représentés, ainsi que les poètes (du XVIe siècle jusqu'à nos jours) : 1. Evangelisches Kirchengesangbuch (EKG), Stammausgabe, Kassel, Bärenreiter, 1950. C'est une édition courante. En Allemagne on y trouve des éditions régionales, à une voix comme le cas avec l'Église évangélique de Berlin-Brandebourg. 2. Recueil de Cantiques- Gesangbuch de l'Église de la Confession d'Augsbourg en Alsace et en Lorraine, Strasbourg, Union d'Entraide et de Solidarité des Membres de l'Église de la Confession d'Ausbourg d'Alsace et de Lorraine, 1/1952, 4/1961. Cette édition contient 18 chants liturgiques en français et 50 Psaumes et cantiques en français. La seconde partie comprend 555 numéros en langue allemande. 3. Evangelisches Gesangbuch (EG), Leipzig, 1/ Stammausgabe, 1993; Leipzig, Evangelische Verlagsanstalt, 1994. Ausgabe für die Evangelisch-Lutherische Landeskirche sachesens. Nord-Elbe, 1995; Bade-Alsace, 1995. En Allemagne, comme le souligne l'auteur, chaque région et chaque confession possèdent leur recueil propre avec un fonds commun aux luthériens, et quelques chants locaux très connus. De plus, ces volumes sont accompagnés de manuels et ouvrage spécialisés avec tous les renseignements concernant les poètes, les musiciens et d'une manière générale, les sources textuelles et mélodiques et les éléments précis de datation rédigés par des spécialistes, très au courant du dernier état de la question.162(*) Ceci pour éviter de rallier la fausseté de renseignements qui pourtant peuvent être vrais dans l'espace mais déjà dépassés dans le temps.
* 155 Ibid., p.18 * 156 Ibid. * 157 Ibid. * 158 Ibid., p. 19. * 159 Ibid. * 160 Ibid. * 161 Ibid. * 162 Ibid., p. 99. |
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