La présence ecclésiale en milieu hospitalier: le cas de l'archidiocèse de Bangui en République Centrafricaine( Télécharger le fichier original )par Elkana NDAWATCHA Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Baccalauréat canonique en Sciences Religieuses 2002 |
CHAPITRE IIJESUS ET LE MALADEPour ressortir l'attitude de Jésus envers le malade, nous allons analyser Mc 1, 29-31. Cet extrait parle de la guérison de la belle-mère de Simon appelé Pierre. Marc n'est pas le seul à relater cet épisode. Matthieu et Luc la racontent aussi. Cependant, nous avons choisi Marc parce qu'il nous parait plus explicite et cet épisode vient au tout début du ministère de Jésus. Ce chapitre propose d'abord une analyse littéraire du texte en étude, ensuite dégage une réflexion théologique. I. ANALYSE LITTERAIREPour découvrir l'identité littéraire de Mc 1, 29-31, nous étudions sa délimitation, son contexte, son approche synoptique, son genre littéraire et sa structure. I. 1. Délimitation et contexteLes versets qui précèdent le v. 29, parlent de l'évènement de la synagogue et finissent au v. 28. A partir du v. 29, nous sommes hors de la synagogue. Après le v. 31, c'est-à-dire du v. 32-34 c'est un autre épisode qui ne concerne pas directement la belle-mère de Simon mais de Jésus avec un groupe de malades même si la scène a lieu dans la même maison. Comme nous voulons présenter un cas de guérison qui met Jésus en contact direct avec un malade, nous avons préféré limiter notre texte du v. 29-31en le libellant : Jésus et la belle-mère de Simon malade. Ces éléments justifient les limites fixées à la péricope. Quant à son contexte, Mc 1, 29-31 est la deuxième guérison opérée par Jésus au début de son ministère après celle du démoniaque qui est un cas de possession. Mc 1, 21-28 inaugure une série de guérisons opérées par Jésus et rythme tout l'évangile de Marc. En effet, sur seize chapitres, neuf contiennent les multiples guérisons effectuées par Jésus ( Mc 1, 21-28 ; 29-31 ; 32-34 ; 40-45 ; 2, 1-12 ; 3, 1-6 ; 5, 1-20 ; 21-34 ; 6, 53-56 ; 7, 24-30 ; 31-37 ; 8, 22-26 ; 9, 14-29 ; 10, 46-52). Ceci amène Marc à attribuer à Jésus l'image ou la figure du médecin, de Jésus guérisseur. Le texte de guérison de la belle-mère de Simon est précédé de l'enseignement de Jésus à Capharnaüm suivi de la guérison du démoniaque. De prime abord, nous avons un lien entre les deux textes : texte de la guérison du démoniaque et celle de la belle-mère de Simon. En fait, sur le plan littéraire, il y a une récurrence adverbiale dans les deux passages : ``Et aussitôt'' (v.21b ; v. 23 ; v. 29). La formule ``Et aussitôt'' est suivie d'une mention synagogale : entrant dans la synagogue, sortant de la synagogue. Cela exprime un mouvement et met étroitement en relation les deux textes. En entrant et en sortant de la synagogue, Jésus manifeste son autorité sur les esprits démoniaques et la maladie : l'esprit impur le libère et la fièvre la quitta. Pour ce qui est du contexte subséquent, il est constitué par le sommaire (1,32-34). Ce sommaire a un style particulier. Il fait une présentation des malades apportés à Jésus et de leur guérison. Tandis que dans le texte précédent, il y a un mouvement, une description avec des formules très expressives et vivantes. Mc 1,32-34 apparaît comme une synthèse des guérisons opérées par Jésus. En effet, dans l'ensemble formé par Mc 1, 21___2, 12, Mc 1,32-34 se situe au centre de quatre épisodes de guérisons dont deux antérieurs et deux postérieurs. Ces quatre guérisons sont différentes : un démoniaque, la fièvre de la belle-mère de Simon, un lépreux et un paralytique. C'est un résumé de guérisons et une annonce des guérisons qui s'en suivront. Mc 1,32-34 boucle la journée de Jésus chez Simon17(*) car le lendemain matin, il doit quitter Capharnaüm et la maison de Simon. Mc 1, 29-31 est un cas de guérisons parmi tant d'autres et qui se situe dans une suite de guérisons. Il est encadré avant et après par des guérisons qui attestent la messianité de Jésus. Les vv. 32-34 peuvent être reliés aux vv. 29-31 parce que la scène a lieu dans la maison mais plutôt le soir au coucher du soleil. La guérison de la belle-mère de Simon est signalée dans les évangiles synoptiques. Cela nous permet de voir les différentes approches de ce texte. * 17 Camille FOCANT, L'évangile selon Marc, Commentaire biblique : Nouveau Testament, Cerf, Paris, 2004, p. 94. |
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